13 avril, 2020. Ca y est le président nous a causé.
Ce qu'il a dit :
- "Ca va mieux", grâce au formidable élan de la nation, grâce aux 1ère lignes, les soignants, 2ème lignes, les caissières, 3ème lignes, ceux qui applaudissent du balcon", et grâce à moi qui pilote tout ça.
- "Il y a eu des cafouillages, certes, mais c’était pas de ma faute, tous les pays ont merdé."
- "Nous, la France, avons cependant merveilleusement réussi dans ce combat (nous avons doublé la production de masques !)"
- Malgré ces excellentes nouvelles, "c'est la mort dans l'âme que j'ai décidé que vous serez confinés jusqu’au 11 mai".
On le savait déjà, vu que nos médias l'avaient prédit. Tout le monde avait noté aussi que le Luxembourg avait annoncé dès le départ un confinement jusqu’au 3 mai. Xavier avait sans doute des renseignements que Manu n’a pas eu. D'autres dirigeants européens également.
- "Ma fierté, c’est que le pays continue à vivre"
On a envie de lui répondre : "tu parles d'une vie : entre quatre murs..." Mais non, il ne s'agit pas de ça : il dit que le pays a continué de travailler. Parce que pour lui, la vie, enfin, notre vie, notre but sur terre, c'est de travailler. - "Après le 11 mai, nous ferons des tests à grande échelle (enfin pas trop) et vous porterez des masques" que nous distribuerons - gratuitement ? "Euh, faut encore voir" a dit un quelconque ministre ce matin
Oui, peut-être qu’on aura enfin le matos... Là, je me demande pourquoi il ne dit pas, comme l'a fait le gouvernement espagnol, qu’en juillet, on ira à la plage avec un masque ? Il n'a peut-être pas le renseignement...
- Ah ! autant pour moi : "Comme nous n’aurons pas l’immunité collective" (évidemment à cause du confinement) "il faudra attendre le vaccin" pour sortir définitivement du confinement.
Les laboratoires pharmaceutiques se frottent les mains : ce vaccin-là va faire un carton. Les premiers à le sortir auront certainement sauté l'étape test sur les souris. Et comme la demande sera forte, il va se vendre à prix d'or. Ah ben oui, les pays pauvres seront servis les derniers.
- C'est dit, après ça, "il y aura une refondation…" On se rappelle son fameux livre "Révolution".
Et si on reprend ça et là quelques bouts de phrases, ne dirait-on pas du Mélenchon ? - "annulation de la dette des pays africains" - "les soignants sont mal payés" - allusion au "jours heureux" du Conseil de la Résistance, à la Révolution Française même ("ce que la France a engagé il y a deux cents ans") - il parle même de "planifier", "d’indépendance de notre économie", de la démocratie qui ne saurait être arrêtée par un virus… enfin, seulement du bout des lèvres tout ça, histoire de suggérer, de ratisser de nouveau à gauche.
- Car le plus important, bien sûr c'est qu'il faudra "rebâtir l’économie".
Comme avant. Nous savons d'ores et déjà que les salariés seront mis à contribution, dixit le MEDEF et le gouvernement. Pour ce qui est des actionnaires, des boursicoteurs, des grandes fortunes, pour l'instant, ils passent sous le radar.
Ce qu'il a laissé entendre :
Tout au long de ce poignant discours, ému jusqu'à parfois oser une buée sur la cornée, le bon président parle de NOUS, les Français (pas le peuple, la nation !), de nos soignants, nos policiers, nos vieux, nos éboueurs... On sent qu'il a grande envie que nous le comptions comme un des nôtres, que nous acceptions de faire, derrière son panache blanc, l’union sacrée nationale, que nous le regardions comme un vrai chef.
Mais oui, le chef pour lequel il se prend, parce par ailleurs et en même temps, il n'arrête pas de dire : j'ai fait ci, j'ai fait ça, j'ai demandé au gouvernement de..., j'ai décidé que..., comme si à lui tout seul il avait eu toutes ces bonnes idées et que les autres ne pouvaient rien sans lui. Un peu d'humilité, merde !
Et de transparence aussi ! Qu'est-ce qui s'est dit, par exemple, dans le fameux huis-clos avec le Pr Raoult ? Ils ne vous le diront pas. Moi, je sais : "Bon, Didier, tu fermes ta grande gueule, t'arrêtes de me chier dans les bottes et en échange, je [l'état] te finance à 100% ton hôpital. - Marché conclu, Manu." Pour le reste des consultations, tractations, avec le MEDEF et les industriels, vous ne saurez jamais rien : comme il y a un secret des affaires, il y a un secret des politiques, parce que vous êtes trop cons pour comprendre. "La preuve : vous êtes tout de suite prêts à imaginer des complots."
Enfin, le brave homme a quand même entendu la souffrance des Français. J'ai ainsi retenu deux mesures phares, comme disent les journaleux :
1. "les visites aux mourants seront désormais autorisées". Là, ma femme a eu la larme à l’œil et je me suis pensé : "merde, demain, on aura droit au sondage sur sa cote de popularité qui explose"
2. "le gouvernement apportera une aide aux ménages et aux petites entreprises" [mais mercredi prochain - et puis non, ce matin on apprend que ce sera seulement dans 15 jours] : « j’ai demandé aux… je souhaite que les… entreprises, banques et assureurs fassent un geste… » Pff ! Il nous refait le coup de la prime de Noël aux gilets jaunes. Autant pisser dans un violon.
1. "les visites aux mourants seront désormais autorisées". Là, ma femme a eu la larme à l’œil et je me suis pensé : "merde, demain, on aura droit au sondage sur sa cote de popularité qui explose"
2. "le gouvernement apportera une aide aux ménages et aux petites entreprises" [mais mercredi prochain - et puis non, ce matin on apprend que ce sera seulement dans 15 jours] : « j’ai demandé aux… je souhaite que les… entreprises, banques et assureurs fassent un geste… » Pff ! Il nous refait le coup de la prime de Noël aux gilets jaunes. Autant pisser dans un violon.
Et voilà pour finir en beauté, un faux mea culpa en toute fausse humilité : "Pour l’après coronavirus, nous devrons nous réinventer... moi compris. »
Comment ? Ca, il ne peut pas le dire, parce que réinventer est un mot qui ne veut rien dire (on n'invente qu'une fois, après, c'est du réchauffé) et qui donc laisse supposer tout et son contraire, donne à boire et à manger à tout le monde.
Mais ce que la formulation signifie clairement, c'est que Lui n'est pas dans Nous. Il y a Nous, la masse, d'un côté et Lui, seul, de l'autre, face à face, à égalité d'importance.
J’ai pensé à ce pasteur américain pris la main dans le sac à saloperies qui venait dire sa contrition à la télé pour sauver son business. Du grand art. Quel artiste !
Comment ? Ca, il ne peut pas le dire, parce que réinventer est un mot qui ne veut rien dire (on n'invente qu'une fois, après, c'est du réchauffé) et qui donc laisse supposer tout et son contraire, donne à boire et à manger à tout le monde.
Mais ce que la formulation signifie clairement, c'est que Lui n'est pas dans Nous. Il y a Nous, la masse, d'un côté et Lui, seul, de l'autre, face à face, à égalité d'importance.
J’ai pensé à ce pasteur américain pris la main dans le sac à saloperies qui venait dire sa contrition à la télé pour sauver son business. Du grand art. Quel artiste !
Et aussitôt après, France 2 enchaîne avec un long dossier qui répète exactement point par point les thèmes du discours présidentiel et les justifie. Tout ça était méticuleusement préparé.
Bref, la mise en scène politique continue.
Entendre ici ce qu'est la société du spectacle : https://www.youtube.com/watch?v=LAibRpDB9qM
Le livre est là (ardu !) http://sami.is.free.fr/Oeuvres/debord_societe_spectacle_1.html
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