vendredi 17 avril 2020

Journal de déconfinement – jour 32

R... m'a fait remarquer que j'ai envoyé hier matin et hier soir, donc le même jour, les jours 9 et 10 de ce journal. Ce n'était pas volontaire. Sans doute mon temps a-t-il perdu ses repères. Déjà qu'en temps normal, je ne sais pas la date, et des fois même pas l'heure, comme quand j'étais gosse ! Ca n'a presque jamais de conséquences mais j'ai décidé, en réponse à R..., de renuméroter les pages de mon journal en partant du 17 mars, à 12h, à cheval donc sur les jours du calendrier. A l'instant où je vous écris (9h30), c'est donc pour vous le jour d'avant, c'est-à-dire le trente-et-unième de déconfinement. Je n'exclus pas de bousculer même bientôt la concordance du journal avec le calendrier, s'il s'avérait que le temps ralentisse encore à mesure de l'accélération de la vitesse avec laquelle nous approcherons du trou noir du 11 mai, et ce conformément à la théorie de la relativité restreinte du génial, et néanmoins fou, Albert Einstein. 
Vous avez encore réagi. Et ça m'a fait grand plaisir.


R... a répondu aux question :
"J'ai été contrarié par le comportement de certaines de mes connaissances et par contre surpris par l'attitude de nos enfants qui nous ont permis de nous confiner totalement afin de nous préserver. Ce que je souhaite ? Revenir à une vie normale, c'est tout. Qu’on comprenne l'origine de ce virus pour ne pas revivre cette situation. Qu’on favorise la recherche et se rappelle que la santé des individus prévaut sur tout "quoi qu'il en coûte"."


Jo... aussi :
" - Qu'est-ce que le confinement a changé dans ma vie ?
Pas grand chose. [...] j'ai mon ordinateur, mes livres, mon jardin, ma maison et la télé. Je ne suis pas une accro du shopping et je ne faisais même pas les courses alimentaires que je laisse à mon conjoint qui adore faire un brin de causette avec les caissières et les amis rencontrés à la superette. Bien sûr j'ai dû arrêter le yoga, la marche et le scrapbooking que je pratiquais dans des associations. Mais je peux le faire aussi seule. Je commence à bien connaître les chemins autour de chez moi. 
- Qu'est-ce qui me manque ? 
Mon petit-fils. Et avoir des informations sur les autres problèmes dans le monde. Qu'en est-il des guerres au Moyen-Orient, en Afrique ? Où sont les réfugiés ? Plus aucune information sur les problèmes environnementaux.
- Quels sentiments tel et tel changement ont-t-il éveillé en moi ?
du plaisir - j'apprécie le silence environnant, j'observe plus souvent la nature, et je n'ai plus d'obligations (agenda vide, super!!) ; l'espoir que les gens se tournent vers la décroissance ; de l'incompréhension quand certains trouvent le confinement insupportable (nous ne sommes pas en guerre, obligés de nous terrer à la cave pendant des bombardements) et que d'autres dénoncent leurs voisins (la délation m’écœure)
- Quels changements me paraissent possibles et souhaitables dans la vie d'après ?
Retrouver une autonomie alimentaire, manger moins de viande ; retrouver une autonomie sanitaire (matériel et médicaments fabriqués en France) ; supprimer ses déplacements automobiles sur de petites distances...
L'action :
...cette pandémie est une conséquence de l'action de l'homme sur son environnement. C'est au niveau des gestes favorables à l'environnement qu'il faut agir. Pour ma part, je fais déjà pas mal [...] mais j'aime voyager. J'ai quelques projets de voyages à vélo mais aussi un dernier en avion et là ce n'est pas écolo. Est-ce que les points gagnés par une bonne conduite générale peuvent m'autoriser un voyage aéroporté une fois tous les 5 ans ?
Bon pour l'instant il n'en est plus question."


N... revient sur "ce qui sauverait Volmerange de cette circulation ; ce serait que l’essence et les cigarettes soient au Luxembourg au même prix qu’en France"


JL... m'envoie ce lien : Grand Corps Malade – EFFETS SECONDAIRES (Vidéo Lyrics)


Quant au message de V..., il m'a enchanté :
"Oui Richard, oui et plus que jamais oui à toutes ces réflexions que tu partages avec nous.
Des odeurs retrouvées dans la rue, dans mon jardin, des sons, des bruits qui me rappellent ceux que j'entendais pendant mon enfance : le vent, les insectes, les casseroles des voisins qui s'activent, des sourires, des rires, certes lointains mais sincères. Des sensations dans mon corps. Oui ça fait du bien.

Je refuse le monde virtuel, les écrans, même si je dois bien admettre qu'en ce moment ils permettent de garder le lien.
Je sais que je vais galérer en tant que “jeune” intermittente, mais je ne lâcherai rien ! Et là, figure toi que l'éducation nationale qui me validait depuis 4 ans ma disponibilité vient de la refuser !
La raison : reprendre du service pour palier au manque d'effectifs de la rentrée prochaine... et pour faire face au périlleux déconfinement !

Ma vie m'appartient depuis 4 ans, et j'ai tout fait pour : remise en question, lâcher-prise, formations, changement de résidence, créations, etc... Je compte bien conserver cette vie et continuer à l'enrichir pour aller bien ! Je compte bien continuer de proposer mes visites clownesques en Ehpad ! J'ai appris à prendre soin de moi, pour mieux prendre soin des autres et je compte bien poursuivre tous ces engagements. Je compte bien jouer mes spectacles.
Il faudra de la patience, ça c'est sûr, mais je l'ai et je l'aurai plus que jamais.
Poursuivons et partageons nos rêves et nos espoirs."

Vous avez compris que V... a vaincu ses appréhensions, rompu ses chaînes, osé sa vie.
Et c'était bien avant que le virus nous donne à réfléchir !

A demain, les amis.

Ecoutez donc un peu Bernard Friot (et remarquez le petit passage sur le salaire attaché à la personne et non au poste de travail) 

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