jeudi 30 avril 2020

Journal de déconfinement – jour 44

SIMPLIFICATION
Aïe, je me suis encore planté : j'ai écrit hier "sauve-qui-peut avec trois tirets". Monsieur O'Brien, mon instit' du CE2, aurait marqué "étourdi !" en rouge, souligné deux fois, dans la marge.
- Oh la la ! C'est traumatisant, pour un enfant.
- Meuh non. C'est gentil, étourdi, comme étourneau, un fier oiseau, une façon libre de concevoir la vie autrement qu'elle est.
L'étourneau se projette sur le monde, il le pense plus qu'il le comprend, et plus vite même. Dans cet exercice de recréation du monde, il happe au passage le moindre phénomène, parfois de façon parcellaire, minimale, furtive, susceptible de quelque développement exploratoire propre à satisfaire son appétit de savoir autant que d'imaginaire. C'est pourquoi nul petit écolier ne peut se défendre de regarder par la fenêtre les étourneaux passer en bandes sur les platanes de la cour de recréation.
L'étourdise est une des grandes vertus de l'enfance. Je suis donc resté un enfant... quelque part. Tout comme René D. qui m'écrit, puis me récrit pour s'excuser d'avoir précédemment orthographié mon nom "Ricard". Tiens donc, je n'avais même pas remarqué.
"Il était tard, j'étais fatigué, plaide-t-il.
- Mais non, tu es étourdi, René.
- C'est grave ?
- Ben... tu devrais en parler à ton pédiatre. Ou mieux : consulter un pédopsychiatre. L'étourdite (autrement dénommée TOA, Trouble Occasionnel de l'Attention) est une pathologie, tu sais, comme l'hyperactivité, la dyscalculie, la dysorthographie, la phobie de l'école... 
- Ca se soigne donc ? J'y cours.
- Mais non, reviens, René, je blague, c'est des conneries. Ces toubibs-là sont tout aussi étourdis que n'importe qui. Et crois-tu qu'ils se fassent soigner pour autant ? Non. Alors... "
Valérie A., celle qui a écrit le si beau poème "10mn", pour sa part me réconforte et "m'aide à me déculpabiliser de faire des fautes d'orthographe" en me conseillant ce très sérieux duo de professeurs humoristes belges. https://m.youtube.com/watch?v=5YO7Vg1ByA8 . Je résume : l'orthographe est une création artificielle sans queue ni tête, qui sert à discriminer les gens du peuple et distinguer les nobles, bourgeois et lettrés. Leur conclusion est que simplifier l'écriture réduira forcément les inégalités en permettant aux écoliers, enfants d'ouvriers ou d'origine étrangère, de se consacrer à l'essentiel qui n'est pas de savoir où mettre ou pas l'accent circonflexe. On apprend certes beaucoup tout au long de leur démonstration fort documentée et on peut en prendre de la graine, mais on peut aussi en disputer.
Cette conclusion sous-entend d'abord, comme je l'écrivais hier, que les gens des classes défavorisées ne sont pas capables d'accéder au niveau d'orthographe des classes supérieures. Est-ce parce qu'ils sont plus bêtes ? Evidemment non. On constate d'ailleurs que l'orthographe, tout comme le beau langage, se perd aussi dans des milieux plus aisés. Ce qui est en jeu, c'est l'habitus (Pierre Bourdieu), en gros le miroir de classe, miroir déformant dans lequel nous avons appris et sommes habitués à nous voir. Le sentiment de supériorité ou d'infériorité sociale ne dépend qu'accessoirement de l'orthographe : c'est tout le fonctionnement de la société, par le filtre, par le sas de l'argent, qui le perpétue. L'orthographe n'est pas une si grande difficulté.
Il y a aussi dans le discours de nos deux compères l'idée que la simplification est en soi une bonne chose, que simplification rime naturellement avec bon sens et rationalité. C'est oublier que le monde est rien moins que simple. Notre lutte quasiment à l'aveugle contre le virus nous le démontre suffisamment. Simplifier l'écriture chinoise ou pire, la remplacer par le très simple et stérile système alphabétique, la priverait des multiples sens et subtilités que véhiculent ces idéogrammes plusieurs fois millénaires. (Peut-être bien que le camarade Mao y avait songé... à inventer une écriture de la classe ouvrière.) De même, puisqu'il ne nous sert à rien, ou si peu dans une vie, de savoir que la terre est ronde, faisons donc comme si elle était plate, à l'image d'un écran de cinéma. Et puis, tant que nous y sommes, simplifions aussi le système des retraites, faisons comme si tous les humains étaient égaux face au travail, au salaire, au confort de vie, à la santé...
Et voilà. J'ai encore dérapé.
*****************

mercredi 29 avril 2020

Journal de déconfinement – jour 43

CAPITAL
A peine j’avais envoyé ma page, hier, que j’étais pris d'un doute... J’ai vérifié : il fallait effectivement écrire saure-qui-peut avec trois tirets. Trop tard. Une faute d’orthographe pour un instit', même en retraite, ça la fout moche. Bien sûr, j'en fais d'autres, on ne peut pas tout savoir, le français est une langue si difficile, c'est bien pour ça qu'on peut organiser les championnats d'orthographe de la francophonie.
Je songe à l’école, aux enfants, pas par nostalgie mais parce que depuis un mois ils sont chez eux à essayer d'apprendre quelque chose en tête à tête, un coup avec leur ordinateur, un coup avec leurs parents. Je songe aux parents. Ils en bavent, paraît-il. A cause des règles de grammaire ou des équations algébriques ? Oh, ça non, ce n'est pas le pire. Chaque famille est un cas particulier. Entre travail ou télétravail, routines quotidiennes, qualité des relations (avec les ados ? Pff, ne m'en parlez pas !), besoin de détente, composition de la famille (monoparentale, éclatée, en instance de divorce, enfants nombreux, etc.), configuration du logement, matériels disponibles et autres paramètres, il n'est pas toujours évident pour les parents d'aider leurs enfants.
Depuis le début, des voix s'élèvent pour avertir que plus longtemps l'école restera fermée, plus s'aggraveront les inégalités, et que ce sont les plus défavorisés qui en pâtiront le plus. Par parenthèse, le concept de classe sociale défavorisée était il n'y a pas si longtemps (est peut-être encore) utilisé au sein même de l'Education Nationale ; il s'agit essentiellement des paysans, des ouvriers, des petits artisans, petits employés, bref, de  tous ceux qui triment beaucoup pour ne gagner pas grand chose. Parenthèse dans la parenthèse, je trouve l'euphémisme "les plus défavorisés" ou "les plus fragiles" condescendant et, à la vérité, insultant. Parce que dans le cas de figure qui nous occupe - faire l'école à ses enfants -, le parent défavorisé matériellement se voit en même temps supposé indigent intellectuellement, c'est-à-dire incapable d'accompagner ses enfants dans leurs apprentissages : il serait négligent, laxiste, ne saurait pas se faire obéir, il ignorerait l'orthographe...
En clair, il n'a pas le niveau pour aider ses enfants. Et l'école, justement, est là pour lui, car l'école réduit les inégalités. De là naît toute cette inquiétude à propos de l'aggravation des inégalités, si l'école ne reprend pas bientôt. Je dis qu'en pensant cela, on se trompe.
On se trompe gentiment, un peu par compassion, mais surtout parce qu'on ne regarde pas dans la bonne direction : l'école ne peut simplement pas résorber les inégalités dans une société qui est profondément et foncièrement inégalitaire.L'école de la république est faite expressément pour renforcer le statu quo, et les profs en sont toujours les hussards noirs, "à l'insu de leur plein gré", peut-être. Le sujet est vaste, chaud surtout ; nous en disputerons peut-être un jour. Ou bien vous allez sur ce vieux blog : https://educationecolesociete.blogspot.com/ où j'essaie, quand j'ai le temps, d'actualiser des textes d'un blog encore antérieur.
On se trompe parce que si en une douzaine d'années de scolarité, l'école ne parvient toujours pas à gommer les inégalités sociales, ces quatre mois sans classe n'y ajouteront évidemment pas grand' chose.
On se trompe enfin parce que n'importe quel parent peut aider, et avec succès, ses enfants à apprendre.
- Si vous avez les moyens de payer plusieurs profs particuliers, y compris en visioconférence, à votre fiston qui bachote sans trop d'enthousiasme, vous n'avez pas besoin de savoir dériver une fonction ou d'écrire sans faute, vous n'avez même pas besoin de savoir lire : vous aidez votre enfant à la mesure de vos moyens, votre soutien repose entièrement sur votre capital pécuniaire. Après, s'il fait le mariole au lieu d'écouter ses précepteurs, c'est peut-être qu'il est trop gâté ou qu'il considère que les profs sont d'une classe inférieure, un genre de valets, puisque vous les payez. 
- Si vous êtes prof, d'histoire-géo par exemple, vous saurez jusqu'à un certain niveau (quand commence l'étude des nombre imaginaires ou des matrices) donner sans problème un coup de main à votre progéniture. Ce soutien est possible grâce à votre capital culturel. Votre fibre professionnelle et votre conscience des enjeux vous pousseront en outre certainement à être sur son dos un peu plus que nécessaire. Les petits supporteront encore, mais les ados, vous les entendrez soupirer, souffler, grommeler... il y aura peut-être de la rébellion dans l'air. 
- Si vous êtes employé ou ouvrier, vous êtes considérés comme d'un public défavorisé. Si cela peut vous rassurer,  il existe une gradation dans cette catégorie, qui va de faiblement défavorisé à très défavorisé, en passant par moyennement. Mon père, cuisinier à la cantine des ouvriers De Wendel, et ma mère, comptable devenue femme au foyer, étaient de l'espèce des peu défavorisés.
Mais si vous êtes dans le bas de cette classe sociale, c'est-à-dire proche de la pauvreté, cela signifie (ou plutôt suppose) que vous êtes pauvre en capital à la fois matériel et culturel ! Votre problème est donc de parvenir, avec vos faibles moyens, à aider vos enfants. Si vous vous y prenez seulement maintenant, parce que le confinement vous y oblige, il est trop tard. Mais si vous avez dès le plus jeune âge mis vos enfants dans des situations et des dispositions qui les ont fait désirer apprendre (*), alors vous n'avez pas eu besoin de leur payer des cours particuliers, ni de faire avec eux des devoirs auxquels vous ne compreniez rien, parce que vous ne parliez même pas français.
- Maintenant, si vous êtes SDF, travailleur pauvre et parent isolé, immigré en attente d'un jugement, ou je ne sais dans quelle autre situation désespérée, il vous faudra évidemment plus que du courage pour trouver un ordinateur et comment remplacer la cantine scolaire. 
Amies, amis, à demain.
(*) Je n'entre pas ici dans les détails, vous voyez bien ce que je veux dire... Non ? Une autre fois alors.
Sur la notion de capital selon Pierre Bourdieu : https://la-philosophie.com/bourdieu-capital . Après, vous cherchez sur le Net...

**************

mardi 28 avril 2020

Journal de déconfinement - jour 42

Les femmes et les enfants d'abord !
J'ai un petit coup de mou, ce matin : marre d'entendre ressasser toujours et ressasser moi-même le sujet qui a phagocyté tous les autres sujets d'information. Je m'étais mis de côté plusieurs thèmes en rapport avec le coronavirus et tout le bordel qu'il y a autour, mais je me suis dit après coup que j'allais encore vous raconter des trucs que vous auriez de toute façon, comme moi, déjà appris par la télé, la radio, les journaux, vos amis de Facebook ou les chaînes Youtube. Tout y est dit, et son contraire, commenté, débattu interminablement, jusqu'aux subtiles mystifications des humoristes. Tout dépend où vous pêchez l'info.
En fait, je voulais jour après jour vous étonner, au moins pétiller suffisamment pour ne pas vous ennuyer. Mais ce matin, je me trouve à sec. Alors à quoi bon, n'est-ce pas, répéter bêtement ce que d'autres ont dit si on ne le fait pas en l'éclairant d'un jour nouveau.
Tenez. L'affaire Jean-Pierre Pernaut, par exemple - vous, je ne sais pas -, moi, elle m'a bien fait rire. D'abord, que le gusse qui mange dans la main de Martin Bouygues, champion du reportage en poulailler, fatigué lui aussi sans doute, se fende, après tant d'années de lèche-bottage, d'un timide "Oh la la, ça donne le tournis", c'est amusant en soi (un clapotis de l'âme, une petite bravade toute en retenue, en regard d'une catastrophe sanitaire, économique et sociale !). Ensuite, qu'aussitôt ce pâle soupir soit qualifié de critique "à l'égard du gouvernement", voire de "coup de gueule" - mazette !-, relève tout bonnement du burlesque d'exagération. Qu'enfin des milliers d'internautes s'insurgent jusqu'au buzz contre le limogeage annoncé de Pernaut, qui serait remplacé par l'expert en lèche au foulard rouge bobo nanar, le pontifiant Christophe Barbier, ne peut que provoquer le fou rire.
Un, parce qu'on a bien failli, sur le coup, y croire soi-même, et puis en réfléchissant, on a compris que le pouvoir, bien qu'il nous en ait à l'occasion donné le spectacle, n'est quand même pas con au point de se montrer aussi ouvertement dictateur, ubuesque. Quoique... et là, on sent monter la saveur de l'humour.
Deux, parce que voilà de braves gens tranquilles soudain transcendés, convertis en pourfendeurs de l'injustice sur les réseaux sociaux - cette injustice-là seulement ; toutes les autres, ils ne les voient peut-être pas - et qui se retrouvent tout cons, privés de leur bonne action, quand ils apprennent que c'est du bidon, une fake-news.
On savoure la blague, car les petits malins qui ont lancé la rumeur signalent eux-mêmes sur leur fausse annonce qu'il s'agit d'une parodie - en fait d'un pastiche, pour être précis. Mais il y a la manière de faire, la stratégie, les trucs, le truquage de la communication, le B A BA du BTS de com' ! Ils devinaient que ça partirait comme une traînée de poudre. Que les relayeurs aient tous été des dupes n'est pas sûr, car on peut très bien avoir envie de rigoler avec la ministre de la justice. C'est réussi. Machiavélique !  
Espérons que la ministre portera plainte contre les blagueurs qui l'ont pastichée : ça nous fera encore une occasion de rigoler.
Du coup, j'ai retrouvé le moral.
A demain, les amies, les amis !
 
PS. Ah oui, le titre... ?! J'avais prévu initialement de partir aujourd'hui sur "Les femmes et les enfants d'abord !", cette délicieuse formule, hors d'usage depuis que, lors du naufrage du Titanic, les plus musclés ont piétiné leurs congénères, sans distinction, pour sauver leur couenne. La sentence, sonnant comme un ordre, voulait peut-être exprimer une sorte de conscience collective d'une espèce humaine à sauver, par l'avenir grand ouvert des enfants, par le ventre fécond des femmes. Peut-être aussi comprenait-elle le souci, moins flamboyant mais impérieux, d'avoir toujours de la main d'oeuvre pour l'usine et de la chair à canon pour la patrie. Finalement, il nous reste "sauve qui peut".

lundi 27 avril 2020

Journal de déconfinement – jour 41

Je me suis abstenu de commentaire hier. Comme on n'applaudit pas le musicien dès l'instant qu'il vient d'offrir sa dernière note, parce que le silence qui la suit n'est qu'un point d'orgue, une interruption momentanée de la musique, il convient aussi de laisser le poème une fois lu nous parler encore. Celui de Valérie dit tout, la tristesse, la tendresse, la gratitude, la douleur, le désarroi, les bonheurs inoubliables, la solitude de l'âme et le besoin des autres... il fallait le temps de mûrir et savourer ces sentiments, un temps pour comprendre que ce poème est un appel à la vie.
Oui, la mort fait partie de la vie, comme le silence qui termine la chanson. Comment dès lors ne pas en tenir compte ? 
Autrefois sans doute - je parle d'un temps que j'ai connu -, on avait mieux ce courage : on se préparait à recevoir la mort, en songeant à ceux qui resteraient, à leur vie d'après ; on tâchait d'arranger ses affaires avant de tirer sa révérence. Puis quand le moment fatidique arrivait, toute la communauté accompagnait le défunt, avec sa famille, d'abord en le visitant chez lui, sur son lit, bien mis dans ses plus beaux vêtements, comme dormant, puis à l'église, puis à la porte de l'église où le corbillard, aux ordres, attendait que l'on eût fini de se serrer les mains et de s'abrasser sans retenir ses larmes, puis le long des rues avec la lenteur et la gravité nécessaires et enfin au cimetière où l'on pleurait encore devant le trou définitif. On se retrouvait ensuite, la famille, les amis et les proches voisins, à la maison ou bien dans quelque salle de café, pour manger et pour boire, occasion d'embrasser à nouveau les plus malheureux, le veuf ou la veuve, les enfants, les parents, les frères et soeurs. Alors, malgré le chagrin, dans la chaleur des épanchements et, pour certains, des retrouvailles, on finissait par se remémorer les bons moments, se raconter jusqu'aux bêtises qu'on avait faites avec le désormais mort, et on parvenait ainsi à se trouver des consolations et à rire parfois.
Aujourd'hui, le cortège funéraire par les rues n'est plus autorisé. Le rituel du recueillement et des condoléances au dépositoire a, lui aussi, frôlé l'interdiction - on se demande par quelle méchante intention avait été motivée la décision de fermeture - ; ainsi aurait disparu le dernier endroit où les relations, le voisinage, les lointaines connaissances peuvent témoigner de leur compassion, de leur estime ou de leur affection, puisque aujourd'hui, on n'accompagne plus : on attend par politesse, et sans un mot, que le cercueil soit chargé dans le fourgon, et puis chacun s'en va dans sa bagnole et la famille seule se retrouve à clore ce dernier adieu expéditif en jetant une poignée de terre ou une rose dans la fosse, comme on voit faire dans les films américains.
Il n'y a plus que les grands hommes, les femmes de quelque stature nationale, les stars de la chanson et les militaires à qui l'on accorde l'hommage, l'autorisation de les honorer collectivement, dans une mise en scène parfois obscène, au regard de la tradition populaire si simple et naturelle.
Pour éponger sa peine, Valérie n'a eu que "la tendre pelouse".
Car voilà que des règles sanitaires réduisent le deuil à rien. Effrayante est cette frayeur de la contamination. On a bien compris maintenant que la décision de confiner aussi strictement a été prise parce qu'on savait pertinemment qu'il n'y aurait pas assez de lits, ni de matériels, ni de médicaments dans les hôpitaux pour soigner des malades en si grand nombre. Ce fut sans aucun doute un cruel dilemme pour les gouvernements : éviter des morts ou sauvegarder l'économie ! Et contre toute attente, ils ont choisi la mort de la croissance et du PIB - et celle de l'état par la dette contractée auprès des banques privées. Peut-être parce que pour eux le dilemme n'était pas tout à fait celui qu'on croit : dans la balance pesait sans doute aussi le risque qu'on les juge plus tard pour avoir laissé sciemment l'épidémie tuer les gens. En fait, ils ont en même temps choisi de sauver leur peau. De tous les gouvernements, c'est le français qui a le plus tardé, tergiversé, cafouillé, et menti par dessus le marché. Qu'est-ce que ça peut bien signifier de la façon dont nos premiers de cordée pensent le pouvoir et le service à la nation ?
Après ça, la confiance s'est définitivement dissoute dans l'affligeant spectacle de leur gestion qui n'a fait qu'ajouter à la catastrophe. Le risque est que nous ne sortions pas indemnes, ou pas du tout, de la peut et du doute, que nous acceptions finalement de rester cloîtrés (sur ordre ou dans nos têtes au moins) pour le restant de nos jours... et la génération suivante... tout en continuant de travailler, cela va de soi, en même temps qu'on laissera toujours les enfants dans les structures d'accueil et les vieux parents seuls dans les Ehpad, faute de pouvoir s'en occuper, faute de pouvoir les choyer, à cause justement du travail qui doit nous prendre la vie tout entière. En conséquence, les plages resteront fermées.
 A la fin, les travailleurs d'aujourd'hui deviendront de vieux ex-travailleurs ; oisifs ne produisant plus rien, ils ne seront regardés que comme des boulets. A l'instar des prêts pourris qui ne seront peut-être pas remboursés cette fois-ci, ou du pétrole de gaz de schiste américain qui ne vaut plus tripette, les vieux vaudront (valent déjà) moins que zéro, ce qui peut se dire aussi "les vieux valent davantage morts que vifs". Mais ceci n'est vrai que pour ce gouvernement et les capitalistes qui le récompensent de sa docilité. Pour la société Korian ($) en revanche, dont d'autres vautours capitalistes sont actionnaires, les vieux sont une rente - tu penses bien : à 2700 euros par mois !
Qu'ils se bouffent entre eux, mais pas sur notre dos.

Amies, amis, à demain.
 
de la part d'Alain
de la part de Romain

dimanche 26 avril 2020

Journal de déconfinement – jour 40

Valérie vient de perdre quelqu'un. 
Son poème s'intitule " 10 minutes "

"10 mn
Je suis en avance… Personne.
Je m’allonge sur la tendre pelouse, face au ciel, les yeux ouverts
Des souvenirs me reviennent : «  la traversée des champs de maïs, les jeux de cache-cache avec le chien,
et toi, toi… qui restes sur le chemin et qui veilles sur mon insouciance…
Des souvenirs me reviennent : «  le passage audacieux sur le vieux pont, les chasses aux trésors sur l’île enchantée,
et toi, toi … qui restes assis sur le rocher et qui veilles sur mon insouciance…
Quelqu’un arrive… un autre … puis tous les autres.
ON se salue de loin, c’est la règle ! Quelques murmures…
14h00, l’homme en blanc arrive, les cloches sonnent !!!
ON entre, un après l’autre, c’est la règle ! Quelques soupirs…
Elle est là, juste devant nous, posée délicatement sur un petit autel…
ON trouve chacun sa place, c’est la règle ! Quelques regards…
14h05, l’homme en blanc parle, les cloches se taisent !!!
Certains vacillent.      D’autres se figent
14h10, l’homme en blanc la bénit, les cloches sonnent le glas !!!
L’un après l’autre, ON a droit au dernier salut… Quelques sanglots… Quelques silences…
ON se salue de loin
Quelqu’un repart… un autre… puis tous les autres.
Je suis seule… Personne.
Je m’allonge sur la tendre pelouse, face au ciel, les yeux ouverts :
Je pleure. "

*********************

samedi 25 avril 2020

Journal de déconfinement – jour 39

Le coronavirus, cet inconnu !
Vous l'avez constaté, n'est-ce pas : chaque jour apporte à propos du SARS-CoV-2 son lot de nouvelles inquiétantes ou rassurantes, parfois surprenantes, en même temps que les démentis des infos de la veille. Tandis que les médecins soignent les vrais malades du covid-19 (Corona Virus Desease 2019) avec les moyens parfois bricolés dont ils disposent, testent des traitements dans leurs services, échangent leurs expériences sur le Net, la science dans son arrière-boutique se lance dans des études statistiques pour essayer de comprendre mieux le phénomène. Ceci arrange bien sûr les marchands de scoops qui se dépêchent alors de nous faire part du moindre semblant de résultat significatif, si bien qu'au lieu de nous donner à voir une science médicale qui sait où elle va, ils nous montrent un canard sans boussole qui tourne en rond. 
Derrière ces résultats statistiques, j'imagine la fiche de recensement des malades, une longue liste de données pouvant avoir de près ou de loin un rapport avec la maladie, et sans doute quelques autres sans rapport du tout : maladies antérieures, sexe, âge, poids, métier, lieu de résidence, régime alimentaire, préférence sexuelle, religion, goûts artistiques, et cetera. 

Voici un petit inventaire non exhaustif de ce que ce déferlement de niouzes donne dans les médias. 
- le virus et le TABAC
- le virus et la POLLUTION
- le virus et les VIEUX
- le virus et les ENFANTS
- le virus et les HOMMES
- le virus et le POIDS
- le virus et la PAUVRETE
- le virus et la CHLOROQUINE
Sans commentaire, car chacun a son idée là-dessus, enfin son idée sur le Pr Raoult.

- le virus et la CONTAGIOSITE
Sur le site Infectiologie.com, qui n'est pas un média mais un site de publication et de partage des professionnels, je lis :"Les données de surveillances internationales et la littérature scientifique nous renseignent désormais sur la présence incontestable d'une transmission interhumaine directement par voie respiratoire et aussi de manière indirecte par contact surface inerte-mains-muqueuses avec un RO estimé à 2,2 à 2,68. La période d'incubation semble être de 5 jrs en moyennes (2-12jrs), avec un temps de doublement de l'épidémie de 6,4 à 7,5 jours. La période de contagiosité n'est pas encore bien définie et il n'est pas exclu qu'une personne puisse être contagieuse dans les 24h précédant les symptômes. L'analyse de la littérature retrouve la présence de porteurs asymptomatiques (1.2 %)."

Ah oui, j'oubliais les pistes de recherche proposées par le fameux professeur DT :
https://www.lefigaro.fr/international/coronavirus-les-recettes-du-dr-trump-effarent-l-amerique-20200424

*********************************

vendredi 24 avril 2020

Journal de déconfinement – jour 38

INVENTAIRE 1 
une cagnotte pour les infirmières
une pour les commerçants
un don au secours populaire
un pour l'hôpital indigent
et d'où sort tout ce numéraire
de la poche des braves gens
un état qui manquerait du nécessaire
une Europe non solidaire ne disant mot
mais des cents de millions aux actionnaires
de PSA, d'Air France et de Renault
pour la pleurniche des soignants fonctionnaires
une p'tite prime et des bravos
et un sou de strict nécessaire
pour les pauvres est encore trop
un monde qui ne marche qu'au pognon
tours de passe-passe, jeu de bonneteau
un fric qui nous enchaîne et tourne en rond
et va toujours à quelques-uns, là-haut
nous sommes pourtant légions et millions
à traverser la rue et nous lever tôt
mais béni-oui-oui et je-vous-salue-patron
toujours sur le carreau
c'est sûr, nous resterons.   

INVENTAIRE 2 (en vrac et à compléter)

*************************

jeudi 23 avril 2020

Journal de déconfinement - jour 38

Mon pote Alain m'a envoyé un article dont j'ai collé des extraits à la suite de ce message. Alain me bombarde d'infos, de documents, toujours intéressants, il m'inspire.
C'est en rapport avec une initiative qui m'a pris le temps de quatre messages et l'attente des réponses.
Certains d'entre vous, concernés par la prochaine rentrée scolaire, ont reçu mon premier message qui suggérait que nous interpellions le maire afin qu'il communique sur ce que la municipalité fait actuellement pour préparer le déconfinement et pour qu'il le fasse en concertation avec les publics concernés, agents et usagers. La proposition n'ayant pas emporté d'adhésion, j'ai interpellé le maire tout seul, et dans le même sens. Sa réponse a été qu'il fallait attendre les consignes du gouvernement. J'ai donc interpellé le président de la communauté de communes. Et j'attends sa réponse.

Le sens profond de ma démarche peut être mis en lumière par mon engagement avec les groupes de la France Insoumise de Thionville et de Yutz. Nous y débattons beaucoup, nous y partageons des expériences et des lectures, nous nous y enrichissons mutuellement. L'une de nos préoccupations militantes, qui ne s'accompagne pas d'arrières-pensées électoralistes, même si elle a un caractère éminemment politique, est de susciter, propager l'exercice de la démocratie directe.
Je voulais donc par cette initiative d'abord créer un groupe de réflexion et de parole capable de propositions constructives à soumettre aux élus et, au-delà de ça, d'agir de façon autonome dans le cadre du déconfinement, voire ensuite au-delà. Puis, en sollicitant tout de même les élus, je voulais leur suggérer d'organiser la concertation des publics avant de mettre en oeuvre quelque mesure que ce soit. Chou blanc sur toute la ligne... pour l'instant. 
Et voilà que je lis dans cet article, que M. Delfraissy, du conseil scientifique, que "la mobilisation de l'ensemble de la société paraît urgente pour réussir le déconfinement". Satisfaction de n'être pas seul ! Mais bien sûr, je n'ai rien inventé, l'idée circule déjà, se fait une place peu à peu dans les esprits, se glisse même à l'occasion dans les journaux et sur les plateaux de télévision : reprenons notre vie en main ! 
Trop de décisions viennent d'en haut sans souci du détail des problèmes que rencontrent les gens sur le terrain, et ce, à tous les niveaux. Nombre d'élus locaux se comportent en effet comme de petits chefs. Je me souviens - c'était mon premier mandat de conseiller municipal - d'avoir un jour à propos de je ne sais plus quoi, suggéré au maire de consulter les habitants. "Ils nous ont élus, non ? On n'a pas à leur demander leur avis." m'avait-il répondu. Mes collègues adjoints et conseillers qui étaient présents n'avaient pas estimé nécessaire de soutenir ma proposition. Depuis, les choses ont changé, dirait-on... mais ce n'est qu'en apparence. Portés par le vent écolo-citoyen, beaucoup d'élus communiquent, un peu avant, beaucoup après, sur leurs réalisations, croyant peut-être que cela suffit à l'exercice de la démocratie. Très peu impliquent les citoyens dans les décisions qui les concernent (ou alors sur des sujets sans importance telle que la couleur des réverbères). 

Je connais leur raisonnement :
"Tu demandes l'avis à trois personnes, t'as trois avis différents. Et alors, qu'est-ce que tu fais ?"
Si vous leur répondez que vous ne savez pas, ils voudront vous convaincre que la différence sème la zizanie, que les gens n'y connaissent rien, que c'est sur eux qu'après les reproches vont tomber et qu'il vaut donc encore mieux qu'ils décident tout seuls.
La raison humaine ne peut-elle vraiment pas dépasser ce stade d'une suite d'affirmations sans fondement déguisée en syllogisme ? 
"On ne va quand même pas demander l'avis de tout le monde et sur tout !"
Sur les décisions importantes peut-être, non ?
"De toute façon, les gens s'en fichent : tu demandes leur avis, y en a deux qui te le donnent."
Et voilà encore une affirmation gratuite qui se veut une preuve qu'il est non seulement dangereux, mais aussi vain de donner la parole à tous. 
"De toute façon, il n'y a jamais personne pour assister au conseil municipal."
Cà, nul ne peut le contester.
Qu'est-ce donc qui motive un tel comportement ? Des élus comme des électeurs ? 
Pour une réponse individuelle, je nous suggère un peu d'introspection, ou une séance d'analyse psychologique. 
Bon, il me semblait que étions en ce moment dans une situation idéale, propice pour initier un nouveau mode d'administration, qui accepte et encourage la participation des administrés, un nouvel élan démocratique des citoyens, qui les appelle à se mêler des affaires qui les concernent. Nous pourrions ainsi organiser entre nous tous les domaines de la vie sociale, ne solliciter les pouvoirs publics que pour ce qui est de leurs compétences. Pas besoin de leur demander une autorisation. Pas besoin d'avoir peur, ce qui n'est pas interdit est légal ; mais s'il faut désobéir, alors que ce soit ensemble.

Pour finir en illustrant ce propos, un souvenir d'école normale.
Notre prof de math était strict : la moindre seconde de retard nous privait de cours ; sans même vouloir entendre une explication, il nous envoyait au bureau des pions prendre une colle. Je n'étais jamais en retard ; quand certains traînaient, moi, je courais presque dans les escaliers quand on devait remonter de l'entresol où était le cours de sciences naturelles pour rejoindre la salle de math, tout au fond du couloir du troisième étage. Un jour, à l'heure sonnée, la chaise du prof restant vide, quelques-uns ont lancé "Allez, on se barre !". Nous nous sommes regardés : ça avait jeté un trouble. Est-ce qu'on peut faire ça à un prof  ? Est-ce qu'il est permis de braver l'autorité ? Quand un groupe, un tiers de la classe à peu près, a fini par se former, ces élèves ont quitté le cours et sont allés glander ailleurs. Je suis resté car j'étais respectueux ; trop ! Le prof est arrivé avec dix minutes de retard. Il n'a rien dit, mais au cours suivant il a admis que les frondeurs avaient eu raison. De ce jour, nos retards ont été beaucoup moins nombreux et le prof n'a plus jamais laissé personne à la porte.
*******
Devant la mission d’information de l’Assemblée nationale sur le Covid-19, mercredi 15 avril, le président du conseil scientifique Jean-François Delfraissy a mis en garde le gouvernement contre une « décision très top down sur le déconfinement. Il faudrait une discussion citoyenne ».
Le 14 avril, il a adressé, « à titre personnel »une noteElle a été envoyée à l’Élysée, au premier ministre, au ministère de la santé, ainsi qu’à Jean Castex, le préfet chargé de coordonner le déconfinement.
Cette note est issue d’une réflexion qu’il explique avoir partagée avec « des représentants des patients », mais aussi les présidents du Conseil économique social et environnemental (CESE), de la Conférence nationale de santé (CNS), et de la Commission nationale consultative des droits de l'homme (CNCDH).
Il y propose la création d’un « comité de liaison avec la société ». Car « les organisations de la société civile et les ONG ont une expertise spécifique que n’a pas l’administration, souligne-t-il. Elles ont une excellente connaissance de la diversité des milieux sociaux et, notamment, des catégories de la population les plus vulnérables. Elles ont une capacité à comprendre, interpréter et faire remonter les opinions et les attentes venues des territoires » Il affirme encore qu’« une grande partie des réponses apportées à la crise sont des réponses locales, qui s’appuient sur des élans de solidarité et l’inventivité des associations ».
« Cette pratique démocratique est la condition nécessaire pour prendre en compte les profondes inégalités sociales, d’âge, de sexe, d’état de santé ou de conditions de vie face à la maladie et à ses conséquences », insiste également la Société française de santé publique, dans un communiqué le 17 avril.
« Santé publique France est inexistante parce que c’est une agence aux ordres de l’État, affaiblie par les restrictions budgétaires. C’est un bouc émissaire parfait. En 2016, l’agence a été créée à partir de de la fusion de quatre organismes, ce qui a justifié des mutualisations de gains. Plus de trente postes ont été supprimés chaque année », s’agace le professeur de santé publique Pierre Lombrail, qui est aussi membre du conseil scientifique de l’agence.
La mobilisation de l'ensemble de la société paraît urgente pour réussir le déconfinement.

mercredi 22 avril 2020

Journal de déconfinement – jour 37

Victimes collatérales du confinement planétaire : les propriétaires de pétrole. Le cours du brut en effet s'effondre, jusqu'à ne valoir plus rien ; et aux Etats-Unis, il descend carrément underground ! On comprend bien comment le prix de vente en peut baisser, vu comme les routes sont vides depuis un mois, mais alors sous le zéro... là, on hallucine, tellement ça défie le bon sens. On se dit : il n'y a que dans la sphère financière qu'un produit peut avoir une valeur négative, que celui qui le possède veuille te donner de l'argent pour que tu le lui achètes. Eh ben non, j'ai tout compris en un clin d'oeil avec ce spécialiste français de la bourse interviewé par la chaîne télé (de fake-news financée par Poutine, paraît-il) Russia Today.
Le gars a l'air de se marrer en douce et pourtant son job n'est pas de déconner avec le pognon (il doit lui-même être sidéré). Et en effet, qu'ils n'aient pas été fichus de prévoir ce type de catastrophe pour eux-mêmes en dit long sur le mode de pensée et les manières des acteurs du business pétrolier, qu'ils soient des gouvernements, des patrons de multinationales ou des dirigeants de fonds d'investissement : production toujours en flux tendu mais avec des réserves très importantes, la main sur le robinet du puits et les yeux sur les cours de bourse, jeu diplomatique délétère et manoeuvres armées sur le terrain, le système qui maintient si étroitement liés les intérêts des uns et des autres, en constant déséquilibre, nécessite à chaque seconde mille interventions pour ne pas se casser la figure.
Et là, paf !
On le savait bien déjà, mais ça saute aux yeux maintenant, ça les crève même : tout leur juteux business repose uniquement sur notre surconsommation. Et nous là-dedans ? Eh bien, il nous faut travailler toujours davantage rien que pour payer toujours davantage de transport (le nôtre et celui des marchandises), en fait pour acheter, en même temps que des salades, des jeans et des portables, l'or noir qui leur permet à eux de vivre sur un grand pied.
Ils n'avaient pas prévu que nous serions un jour contraints par le sort à cesser de consommer. Ca n'était pas dans leur logiciel. Ces gens-là nous ont habilement et sournoisement emmenés sur la voie du grand déménagement du monde qui est le plus simple et sûr moyen qu'ils ont trouvé pour nous vendre toujours davantage de cette merde qui pue et pollue nos organismes. Et soyons sûrs qu'ils comptent bien continuer après...
Ce qui n'est pas non plus prévu dans leur logiciel, c'est que nous pourrions peut-être un jour refuser de jouer leur jeu, nous mettre à produire et à consommer local, frugal, utile. Et ça commence à venir ! C'est en effet le bon moment, pour chacun de nous, de faire les gestes citoyens ou éco-responsables que par paresse ou négligence nous avons toujours reportés à plus tard. J'ai regardé hier soir sur RTBF 3 un documentaire, une belle démonstration de ce qu'il est possible d'entreprendre pour changer nos vies, une leçon d'espoir, qui est présenté ici : http://www.film-documentaire.fr/4DACTION/w_fiche_film/45799_1#
Il n'est malheureusement possible de le revoir que si on habite en Belgique ou si on est belge expatrié. Si quelqu'un trouve un lien qui le permette, je prends et je diffuse..
Amies, amis, la production de voitures redémarre, n'en achetez surtout pas une neuve.
***************************

mardi 21 avril 2020

Journal de déconfinement – jour 36

J'ai eu hier la surprise de recevoir un message publicitaire de : https://fr-fr.facebook.com/pg/visiomedia.luxembourg/posts/?ref=page_internal
Je suppose que c'est en tant qu'ancien bénévole d'une association qui à l'occasion eut quelques activités transfrontalières. Comme quoi, tu donnes ton mail une fois, on te retrouve toujours. Mais bah, on s'en fiche, de ça. En l'occurrence, il s'agit ici, non de me proposer un service, mais de me vendre un objet. Objet d'autant plus désirable que rare.
...
MASQUES GRAND PUBLIC
Livraison express

pour 100 pièces minimum
MODELE FRANCAIS
290€ sans votre logo
295€ avec votre logo

MODELE EUROPEEN
sans logo
299,50€

...
Les plus louches entreprises - je songe aux brigands des grands chemins d'autrefois - surfent sur la vague de la pénurie de matériel de protection sanitaire.  Les plus sérieuses aussi.
Quand notre gouvernement se fait brigand lui-même en braquant les régions, https://www.20minutes.fr/societe/2758835-20200410-coronavirus-finalement-christophe-castaner-reconnait-requisition-masques-commandes-region, et que les régions se braquent entre elles, 
https://www.valeursactuelles.com/societe/le-grand-est-requisitionne-les-masques-commandes-par-les-bouches-du-rhone-117902, voilà un gusse qui se procure des masques, on ne sait ni où, ni comment, et les revend avec un bon bénéfice - ceci ne souffre pas le moindre doute - et propose en prime de vous en servir pour votre publicité. Deux cibles en une. L'aubaine !

Bon ben, trois euros le masque "grand public", ça fait quand même réfléchir. Il paraît que "grand public" est une norme française. C'est notre gouvernement qui vient de l'inventer, soyons fiers ! "Ni chirurgicaux ni FFP2, ils répondent à des normes et «garantissent un niveau d’efficacité intéressant» selon le ministre de la Santé", propos repris de  https://www.liberation.fr/checknews/2020/04/20/ou-le-grand-public-peut-il-acheter-des-masques-de-protection_1785801.
Sur le même sujet, j'ai trouvé ça aussi : https://www.lanutrition.fr/coronavirus-les-masques-maison-sont-ils-efficaces . (En déroulant, voir le petit tableau.) 
Donc, trois euros pour juste un bout de tissu et un cordon, alors que dans un de ces bazars, "tout à 2 euros" ou autres massacreurs de prix, on a tout un lot de serviettes de table pour le même prix, ça fait cher. (Sans être couturier, en cas de pénurie aiguë, j'achète le lot de serviettes, je découpe, j'agrafe deux élastiques et ce sera toujours mieux que rien, comme disait l'autre...)
Ca fait d'autant plus cher que si on compare les prix avec et sans votre logo, on constate que c'est le même, à un demi poil près. Ca rappelle immanquablement ces marchands de lunettes qui vous en offrent une deuxième paire pour un euro si vous achetez la première le quintuple de son prix de revient. Et c'est évidement ce qui se passe ici : ce petit malin achète les masques pour trois fois rien (peut-être là où nous-mêmes pourrions les acheter avec un peu de culot ou peut-être qu'il les a reçus gratuitement du gouvernement luxembourgeois), et ce qu'il vend en réalité, comme si c'était un cadeau (seulement 5 euros !), c'est l'impression du logo sur cet objet précieux, puisque indispensable (déjà au Luxembourg) et pourtant non encore commercialisé en France pour le "grand public" que nous sommes.
Le commerce est quand même un sacré jeu de baise-couillon.
Pour ceux qui ne craignent pas la surchauffe méningée, voici un rapport sur l'efficacité des masques :https://www.infectiologie.com/UserFiles/File/medias/JNI/JNI14/2014-JNI-SF2H-CARRAT-eb-.pdf

****************************

lundi 20 avril 2020

Journal de déconfinement - jour 35

Comme promis, je vous mets (ci-après) l'un des mails pleins de bonne(s) humeur(s) que je reçois chaque matin dans ma boîte. 
Sans commentaire. Ah si, je trouve intéressante l'histoire juive.
****************************************************
objet : Après confinement !J+32 Florilège, histoire drôle et devinette pour égayer confinement

bonjour à tous,
 une petite vidéo crèche après confinement en pièce jointe 

Florilège pour cette étape J+32 :
Maudit confinement . j'ai passé une annonce "Homme cherche femme" J'ai reçu 400 messages, "Viens chercher la mienne" !!! 

Une nouvelle histoire pour égayer la journée en essayant de rire un peu 😊
La barrière de la langue...
Un Allemand qui visite Tel-Aviv s’arrête à côté de deux types qui attendent le bus.
- Entschuldigung, bitte, sprechen Sie Deutsch ? demande-t-il.
Les deux Israéliens le regardent en silence.
- Spreekt du misschien Nederlands ?
Les deux Israéliens ne bougent pas...
L’Allemand essaie alors :
- Sorry, do you speak English ?
Les deux autres continuent à le regarder.
- Parlare Italiano ?
Pas de réponse.
- Habla usted Espanol ?
Toujours rien...
L’Allemand hoche alors la tête d’un air dégoûté et s’en va.
Le premier Israélien dit alors à l’autre :
- Tu ne crois pas qu’on devrait quand même apprendre une langue étrangère ?
- Pourquoi ? répond l’autre. Ce type en connaissait cinq et ça ne lui a servi à rien !

Réponse devinette de hier : En Californie, est ce que l'on peut épouser la soeur de sa veuve ?
Si c'est votre veuve, cela signifie que vous êtes mort. Vous ne pouvez donc pas vous marier  avec la soeur de votre veuve !
 
Devinette du jour :
Un médecin vous donne 3 comprimés à prendre à raison d'un toutes les 30 minutes. Combien de temps durera le traitement ? Réponse : 1/2 heure, 1h ou 1h1/2

Le soutien : Tout le monde à sa fenêtre, vélux ou balcon à 20H pour applaudir le personnel hospitalier ainsi que nos médecins et infirmiers libéraux, tous nos héros aux blouses blanches". MERCI à tous ceux qui sont en 1ère ligne et à ceux qui continuent de travailler pour nous fournir tout ce dont nous avons besoin :  sécurité, alimentation, éducation, propreté, courrier, transports... (la liste est longue..) 

bonne journée   -   

nb : en attendant de pouvoir se retrouver, prenez bien soin de vous et de vos proches - 
STAY HOME  Restez à la maison STAY SAFE Protégez vous
*******************************************