mercredi 11 novembre 2020

Journal de redéconfinement – jour 67 - Dystopie

 Journal de redéconfinement – jour 902 - Rien de spécial.

 La télévision diffuse toujours, entre deux fictions euphorisantes, des images de malades dans les services de réanimation des hôpitaux, d’attentats terroristes, en France et dans le monde, mais rien sur les manifestations qui ont lieu, malgré la répression policière, dans toutes les villes du pays, rien sur les gens qui souffrent de ne pas manger, qui ont été jetés à la rue parce qu’ils ne pouvaient plus payer. 

Il faut creuser profond l’Internet pour y trouver des infos crédibles parce que tout ce qui déplaît à la junte est classé fake-new ou atteinte à la sécurité, effacé, empêché, censuré.

 Les élections de 2022 reportées sine die, la junte, composée du président et de son conseil de défense, continue de liquider les affaires du pays : privatisation des retraites, privatisation de l’assurance maladie, privatisation de l’assurance chômage, privatisation des services publics. Mais comme bientôt plus personne n’aura de fric pour payer… 

Privatisation de la justice, de la police, de l’instruction aussi...
Là aussi, il faut connaître les réseaux pour en avoir l’information.

 Pendant ce temps, nous sommes confinés régulièrement trois semaines par mois et ça ne donne pas d’autres résultats que de tous nous appauvrir et de nous rendre fous, puisque aussi bien l’état d’urgence sanitaire perdure maintenant depuis quatre ans et sans qu’on en voie encore le bout. Et à toutes les mesures restrictives de nos déplacements s’ajoutent encore la fermeture des frontières, les départementales comme les nationales. 

On vit en captivité. 

 Les gens n’en peuvent plus, ils seront bientôt prêts à mourir, comme ce commerçant qui s’est immolé par le feu place Claude Arnould la semaine dernière. D’après le RL, il était dérangé dans sa tête, il avait des problèmes de couple. Rien à voir avec la faillite qui lui a ôté son gagne-pain et sa maison.

Moi, je ne me tuerai pas.

 Comme chaque semaine, je suis sorti retrouver les camarades. Si près du but, il nous faut redoubler de vigilance et de ruses car les gendarmes se montrent de plus en plus souvent dans le secteur, avec des chiens et le FM en travers de la poitrine. Ils posent des questions aux habitants. Sûr : quelqu’un a dû les alerter.

 Heureusement que nous sommes prêts. Nous devrions passer à pied au Luxembourg, avec les enfants, demain soir, puis par camions gagner Riga où le ferry nous emmènera en Finlande. Là-bas, on vit libre encore, paraît-il. Et si on peut, on essayera de gagner le Chili où la nouvelle constitution donne beaucoup d’espoir.

 Richard

 On croirait bien que c’est arrivé :
https://www.librairal.org/wiki/George_Orwell:1984

 

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