Journal de redéconfinement – jour 902 - Rien de spécial.
La télévision diffuse toujours, entre deux fictions
euphorisantes, des images de malades dans les services de réanimation des
hôpitaux, d’attentats terroristes, en France et dans le monde, mais rien sur
les manifestations qui ont lieu, malgré la répression policière, dans toutes
les villes du pays, rien sur les gens qui souffrent de ne pas manger, qui ont
été jetés à la rue parce qu’ils ne pouvaient plus payer.
Il faut creuser profond l’Internet pour y trouver des infos crédibles parce que
tout ce qui déplaît à la junte est classé fake-new ou atteinte à la sécurité,
effacé, empêché, censuré.
Les élections de 2022 reportées sine die, la junte, composée
du président et de son conseil de défense, continue de liquider les affaires du
pays : privatisation des retraites, privatisation de l’assurance maladie, privatisation
de l’assurance chômage, privatisation des services publics. Mais comme bientôt plus
personne n’aura de fric pour payer…
Privatisation de la justice, de la police, de l’instruction aussi...
Là aussi, il faut connaître les réseaux pour en avoir l’information.
Pendant ce temps, nous sommes confinés régulièrement trois semaines
par mois et ça ne donne pas d’autres résultats que de tous nous appauvrir et de
nous rendre fous, puisque aussi bien l’état d’urgence sanitaire perdure
maintenant depuis quatre ans et sans qu’on en voie encore le bout. Et à toutes
les mesures restrictives de nos déplacements s’ajoutent encore la fermeture des
frontières, les départementales comme les nationales.
On vit en captivité.
Les gens n’en peuvent plus, ils seront bientôt prêts à
mourir, comme ce commerçant qui s’est immolé par le feu place Claude Arnould la
semaine dernière. D’après le RL, il était dérangé dans sa tête, il avait des
problèmes de couple. Rien à voir avec la faillite qui lui a ôté son gagne-pain
et sa maison.
Moi, je ne me tuerai pas.
Comme chaque semaine, je suis sorti retrouver les camarades.
Si près du but, il nous faut redoubler de vigilance et de ruses car les
gendarmes se montrent de plus en plus souvent dans le secteur, avec des chiens et
le FM en travers de la poitrine. Ils posent des questions aux habitants. Sûr : quelqu’un a dû les alerter.
Heureusement que nous sommes prêts. Nous devrions passer à
pied au Luxembourg, avec les enfants, demain soir, puis par camions gagner Riga
où le ferry nous emmènera en Finlande. Là-bas, on vit libre encore, paraît-il. Et si on
peut, on essayera de gagner le Chili où la nouvelle constitution donne beaucoup
d’espoir.
Richard
On croirait bien que c’est arrivé :
https://www.librairal.org/wiki/George_Orwell:1984
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