dimanche 8 novembre 2020

Journal de redéconfinement (jour 64) - The show must go on

«  Ce qui se passe avec les élections américaines, toute cette violence en paroles et parfois en actes, entre les tenants de chaque camp, qu’on devine souvent à peine contenue, montre bien que la partition en deux du corps social étatsuniens est une réalité.

C’est en tout cas ce que tendent à nous faire croire les images, les discours, les commentaires sélectionnés par la plupart des médias.

Qu’en est-il en réalité ?
Les énergumènes extrémistes qu’on nous montre ne sont-ils pas qu’une infime minorité ? Quelques dizaines ou centaines de fanatiques dans quelques dizaines de villes sur les 300 millions de gens  que compte le pays.

N’était-il pas possible, pour pondérer cette désastreuse image de l’Amérique, de nous montrer aussi des républicains et des démocrates qui se respectent ?

Ou des gens qui n’en ont rien à cirer ? La participation à ces élections n’étant en effet que de 62%, et Biden et Trump se les partageant à peu près également, c’est encore le camp des abstentionnistes qui fait le meilleur score – entre indifférence et désespoir, on ne sait pas.

Cette façon biaisée de présenter les faits n’aurait-elle pas quelque objectif inavouable ? Juste faire de l’audience, par exemple, en flattant nos bas instincts de voyeurs, ou bien nous conforter dans l’idée que les Américains ne sont que des sauvages…

Pour faire bonne mesure, vous avez bien sûr tout un bouquet d’experts qui vous expliquent qu’il y aura désormais une fracture dans la société américaine et que la réconciliation ne sera pas possible.
Quand Biden dira ce soir « Je serai le président de tous les américains », nous aurons donc été avertis que ce n’est pas vrai, que la moitié qui a voté Trump n’en veut pas, qu’aucun d’eux ne changera de bord.

Mais les experts prennent peut-être seulement leurs désirs pour des réalités. La majorité des électeurs sont sans doute des gens tranquilles et un peu soucieux qui ont pesé longtemps le pour et le contre de chaque candidature avant de se donner à l’une ou à l’autre, avec des doutes et une part de méfiance. Pas de quoi déclencher une guerre civile. »

C’est ce que je pensais hier matin.

Entre temps, Biden s’est déclaré élu et a été confirmé élu par les médias. Fin du suspense pour Trump qui va quand même ruer dans les brancards, mais sera débouté de toutes ses tentatives de remporter encore l’élection.
Et fin du suspense d’une façon générale : ce que va faire Biden ne sera pas une révolution, puisqu'il promet de ménager la chèvre et le chou, et n’a donc pas d'intérêt du point de vue dramatique.

Les chaînes d’info vont devoir vite trouver d’autres sujets à traiter en continu. La covid ! 

Elles pourraient aussi s’inspirer de :
https://reporterre.net
ou de
https://www.bastamag.net

 Richard

(à suivre)

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire