samedi 1 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 5. Tout est dans la transition.

En farfouillant dans la friperie Youtube, je viens de tomber sur cette vidéo BFMTV du 23 juin : https://www.youtube.com/watch?v=MT90G2unskk 
Le malicieux Jean-Jacques Bourdin reçoit le Nicolas Hulot nouveau qui, après Ushuaia, la fondation Hulot financée par EDF, L’Oréal et TF1, puis dix ans de valse hésitation, s’est repeint en violet LREM en acceptant enfin d’être Ministre (de la Transition Ecologique et Solidaire).

Ca dure vingt  minutes. Malheureusement, vingt minutes, c’est long quand on n’a rien à dire. C’est pourquoi Hulot bégaie beaucoup, comme Hollande quand sciemment il nous mentait ; son discours, c’est de la langue de bois, ça sonne bien creux. (Qu’est-ce qu’il apprend vite, le bougre !)

Et d’abord, ce n’est pas de sa faute : il y a toutes ces situations difficiles dont il hérite. Et ce n’est pas faute de les avoir dénoncées lui-même pendant tant d’années aux côtés des ONG ! Mais il y a ces situations difficiles dont il a conscience que… elles sont difficiles. Fiscalité, intérêts économiques, phénomènes culturels, obligations de cohérence européenne, poids des contrats déjà signés, menaces financières pesant sur l’état, tout ça est difficile. Bref, on comprend vite qu'il n'y a pas grand chose à espérer. Mais avouer qu’il y a trop d’intérêts fortement contraires à une gestion écologique des transports, de la bouffe, de l’énergie, etcetera, qui sont les intérêts d'une oligarchie d’une puissance démesurée par rapport au maigre pouvoir d’un ministre de la république, ça, il évite de le dire. Mais il le sait. C’est pour ça qu'il bégaie, à la façon de ceux qui mentent (le menteur se trahit toujours, faut juste ouvrir l'oeil pour le caler), comme par exemple Hollande avec ses euh... euh… euh. Ah oui, mais ça, je l’ai déjà dit.

Sur les droits d’exploiter de nouveaux gisements d’hydrocarbures, sur le problème des loups qui déciment les troupeaux, sur la corrida, sur l’extraction des sables en Bretagne, sur les boues rouges en Méditerranée, sur les états généraux de l’alimentation (qui serait son idée), sur les perturbateurs endocriniens, sur l’EPR de Flamanville, sur le nucléaire, sur les éoliennes, il dit :
- laissez-nous travailler
- nous serons fermes ; et en même temps…
- il faut écouter les populations dans les régions
- on ne peut pas tirer un trait sur la culture des gens
- il faut faire attention à ne pas aggraver le chômage
- il faut tenir compte des paysans
- nous négocierons avec les partenaires
- interdire ce qui a été accordé entraînerait de sévères amendes
- on va regarder ce qu’on peut faire
- il faut d’abord voir le schéma d’ensemble
- on se mettra autour d’une table
- on discutera avec l’Allemagne et je souhaite que…
- je tiendrai compte de l’avis des autres ministres
- nous bâtirons une stratégie
- à l’horizon d’à peu près... assez proche…

Ben oui, mes enfants : on a mal pour lui. Pas besoin de décrypteur pour comprendre que ce Hulot-là n’a aucun pouvoir de décision, aucun poids, aucune espérance même de convaincre qui que ce soit de faire une seule concession un tant soit peu significative sur l’écologie. Tu vois sa tête pendant l’interview et t’as compris qu’il n’y croit pas lui-même. Il ment, quoi.

Et alors ? Il ne savait pas, avant d’accepter ce poste, qu’il aurait le cul à côté de sa chaise de ministre et que n’importe quel pébroque pouvait faire le même job de figurant, ou il est juste là pour la paie ? Merde! Vite, trouvez-moi un seul gusse qui a voté Macron en croyant vraiment  que « La République En Marche » allait changer, moraliser, révolutionner la politique en France.

Richard


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