En faisant la vaisselle : paf ! une pensée
soudaine. La vaisselle, comme le vélo, favorise en effet l’activité cérébrale.
Le problème, c’est qu’on ne peut pas, à la fois, noter les idées et tenir le
guidon. Il faut mettre pied à terre, sinon l’idée s’envole, poussée par la
suivante, souvent tout aussi intéressante, elle-même chassée par la suivante,
etcetera. Bref, j’ai posé le scotch-brite et j’ai noté. Voici.
La cote de popularité de notre président serait-elle donc en
baisse, que je n’aie pas encore entendu parler de ce désormais classique du
baromètre politique ? Vous me connaissez : c’est parce que je soupçonne
systématiquement les médias de complaisance à l’égard de Macron, l’ami de leurs
propriétaires (Patrick
Drahi pour Libération,
Xavier Niel, Pierre Bergé pour Le Monde, etcetera) que me vient cette
pensée-là. Bah,
c’est un peu tôt, peut-être : ne sommes-nous pas dans la période dite d’« état
de grâce » ?
Qu’importe ! Si l’on y réfléchit sérieusement, on voit
bien que publier la cote de popularité d’une personnalité politique n’a aucun intérêt
pour le citoyen averti qui préférerait certainement entendre parler des actes
de cette personne de pouvoir. En revanche, publier sa cote de popularité a de
l’intérêt pour qui veut manipuler l’opinion, celle-là même qui, sondée, a servi
à établir la dite cote de popularité.
Eh ! Comment mieux installer durablement une idée dans
l’esprit des gens qu’en la ressassant inlassablement, sous le couvert d’une
justification pseudo scientifique (ici, le sondage) ? La foule étant
moutonnière, on parvient ainsi à lancer une personnalité politique de la même façon
qu’on lance une mode.
Je me résume : si malgré tous ses efforts pour paraître
présidentiel, notre président avouait à présent une cote d’amour en baisse, ça
grognerait dans les rangs de sa majorité et ce serait aussitôt la dégringolade
dans l’opinion (l’effet boule de neige). Si donc sa cote n’est pas rendue
publique, c’est qu’elle doit être en baisse.
A ce stade, ce ne sont évidemment que des suppositions -
élucubrations, pourquoi pas. Bon, je vais voir sur Internet, car on ne sait
jamais. Nom d’une pipe ! https://www.valeursactuelles.com/politique/la-cote-de-popularite-de-macron-en-chute-libre-86235
Je me suis trompé, le sondage existe, et il est publié, bien que le résultat soit
pire que ce que je soupçonnais. On m’accuse déjà : « Mauvaise langue,
va ! » Ouais, mais comme toujours, tout dépend de la manière dont
est formulée la question. Dans cet article on relève qu’on a demandé aux
sondés s’ils pensent que Macron est « proche des préoccupations des
Français ». A l’évidence, la question naît parce que la réponse est déjà
entrevue ; simple avertissement sans frais. Et pour Edouard Philippe, la
question était « pensez-vous qu’il soit apte à réformer le pays. », sous-entendu :
est-il capable d’imposer sa volonté au peuple ? Je vous laisse répondre.
On apprend en passant que la combativité des députés de la
France Insoumise, - ô surprise- relayée par les médias, est bien vue par 40% des Français. J’avoue
que ça me redonne un peu d’espoir… Sinon, vous n’avez pas de regrets ? Voilà
une question à poser pour le prochain établissement de la "cote" : regrettez-vous d’avoir voté Macron ?
En fait, j’ai posé deux fois le scotch-brite et la deuxième fois, j’ai
noté : maintenant que Macron est élu, les patrons de presse n’auraient-ils
pas intérêt à lui mettre la pression en le titillant un peu, en lui
faisant sentir leur capacité de nuisance, pour mieux obtenir ce qu’ils
désirent ? Ca expliquerait les petites critiques de ses manières qu'on entend un peu partout en ce moment. Non ?
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