samedi 1 juin 2019

Hausse des tarifs d’électricité d’EDF (pour un nul)

La hausse des tarifs du fournisseur d’électricité EDF a été annoncée, entre autres ce matin sur France inter, qui vous rappelait en même temps qu’il existe d’autres fournisseurs d’électricité qui sont tous moins chers qu’EDF et que vous pouvez en changer en 30 secondes rien qu’en scannant votre facture. Un quidam explique même qu’il économise 50 euros par mois !
Formidable ! Précipitons-nous !

- Holà ! Ce n’est pas la première fois qu’on nous fait ce coup de pub. Et malgré ça, les Français sont restés à 80% fidèles à EDF.
- Oui, c’est proprement incompréhensible, ça va à l’encontre des lois du commerce : on leur propose moins cher et ils refusent. Il sont cons ou quoi ?
- Peut-être pas. Je crois qu’ils sont méfiants. Des premiers qui se sont précipités pour changer, j’en connais qui en sont revenus dépités parce que, question services, ce n’est pas le top du tout, et parce que les tarifs ne sont pas garantis moins chers pour l’éternité et finissent forcément toujours par augmenter.
- Oui, l’offre nouvelle n’était pas assez attractive.
- C’est bien pourquoi il fallait en remettre une couche. C’est l’objectif de cette hausse de 6% qui sera suivie d’une autre de 1,5% en juillet. Rendre attractive une offre qui manifestement ne l’est pas. Nous dit-on pourquoi cette hausse énorme ? EDF perd-elle de l’argent, par exemple ?
- Non, malgré le pognon englouti dans les EPR, EDF est en pleine forme. Enfin, quand même, il y a tous ces agents et retraités qui ne paient pas le courant. Avantage en nature, alors ils gaspillent. Les salauds !
- Bon, admettons. Mais qui sont les autres fournisseurs ?

* * * * * * * * *

- On a par exemple LECLERC qui fait des bons de réduction :

On a aussi celui-ci, des fournisseurs d’électricité écologique :

Il y a TOTAL qui fait 10% « moins cher que le prix fixé par l’état » :

Vous les trouverez tous ici :

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- Je ne sais pas vous, mais moi, je me demande où Leclerc fabrique son électricité.
- Il n’en fabrique pas, voyons. A moins qu’il s'achète un barrage…
- Bon alors, où se fournit-il lui-même l’électricité qu’il veut nous vendre ?
- Ben, il l’achète à EDF, pardi.
- Ah d’accord. Mais à part faire l’intermédiaire entre EDF et le client, qu’est-ce qu’il fabrique Monsieur Leclerc ? Il entretient le réseau ?
- Non, évidemment.

- Alors il y a un truc que je ne pige pas : comment peut-il vendre moins cher un courant qu’il achète à EDF, donc au même prix que nous.
- Euh, non, pour Leclerc, le prix est plus bas, nettement plus bas que pour nous.
- Ah ben oui, si Leclerc peut vendre 10% de moins qu’EDF, et si on compte les frais de gestion et la marge, c’est qu’EDF lui vend le jus à moins 20 ou moins 30%. Mais alors pourquoi EDF ne nous vend-il pas directement à nous à ce prix là.
- Hé ! Il n’y aurait plus de concurrence.
- Oui, vous parlez de la concurrence libre et non faussée. Enfin elle est contrainte et faussée pour EDF tout de même, puisque l’on voit bien qu’EDF, qui ne perd pas d’argent, augmente ses tarifs en quelque sorte pour éviter d’être compétitif.
- Que voulez-vous, c’est l’Europe…
- Oui, je comprends, c’est comme avec la SNCF, comme avec les barrages, comme avec la sécurité sociale, il faut tout casser pour permettre aux actionnaires de tout et de n’importe quoi, qui ont juste du fric, de se faire du fric. Comme s’il n’y avait pas assez de domaines d’activités dans lesquels se développer et s’enrichir. Mais dites-moi, est-ce que la hausse des tarifs d’EDF fournisseur va s’appliquer aux autres fournisseurs en tant que hausse du tarif producteur ?
- Vous vous moquez, les autres fournisseurs seraient obligés d’augmenter leurs tarifs aussi, cela n’aurait pas de sens.

- De toute façon, quand ils auront raflé la clientèle d’EDF, on sera rendu au point de départ : on payera le prix fort, pire qu'avant. Moi je reste à EDF.

dimanche 19 mai 2019

La règle d'or

J’étais vendredi soir à la réunion publique organisée par les Insoumis de Yutz-Thionville dans le cadre de la campagne des élections européennes. Les orateurs y étaient Caroline Fiat, députée France Insoumise de Meurthe-et-Moselle, Céline Léger, d’Aumetz, la candidate régionale (21ème sur la liste), et Jean-Marie Brom, de Strasbourg (46ème sur la liste). Tous orateurs convaincus et convaincants, mais le dernier a réussi à m’apprendre quelques trucs malgré les centaines heures que j’ai passées à lire ou écouter l’argumentation développée par la France Insoumise.

Un exemple : je ne connaissais pas cet article (192, si je me souviens bien) du traité de Lisbonne qui stipule que les états membres restent libres de choisir leur politique énergétique. Les Allemands, toujours diligents à suivre les directives européennes ( J !), brûlent donc du charbon et de la lignite en parfait accord avec la politique européenne en faveur du développement durable et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre( J !). Incidemment, J.M. Brom se demande bien pourquoi Macron se dépêche actuellement de brader l’exploitation de nos barrages hydroélectriques en nous expliquant que c’est l’Europe qui l’exige, parce que les Allemands, eux, gardent leurs barrages dans le giron de l’état. Pinocchio encore une fois pris en flagrant délit de mensonge !

Mais Jean-Marie Brom nous a également rappelé une chose essentielle, cruciale, que nos quatre derniers présidents et leurs gouvernements ont pourtant eu bien du mal à nous dissimuler par de trompeurs discours, une chose tellement évidente que je m’en suis voulu de l’avoir un instant oubliée : c’est que l’Union Européenne, qui s’est appelée « le marché commun », n’a été faite que pour nous imposer une seule règle : la règle d’or du marché, le libéralisme économique, le totalitarisme de la concurrence non faussée, non faussée signifiant expressément que les inégalités de richesse et de pouvoir, richesses et pouvoirs acquis et transmis de père en fils et au sein de la caste des ultra-riches dans un monde qui ne peut qu’être capitaliste, que ces inégalités qui ne sont nullement fondées sur le mérite ne sont pas des facteurs faussant la concurrence et qu’en conséquence les états n’ont aucun droit de s’en mêler, qu’il leur est même strictement interdit de tenter d’égaliser les chances, qu’ils doivent absolument laisser le riche écraser le pauvre et le fort écraser le faible.

* * * * * *

C’est exactement ce qu’imposent les traités européens :

- Le riche exploitant de la ferme des Mille Vaches est ainsi légitimé à recevoir les subventions de la PAC qui lui permettront de réduire à la faillite et pousser au suicide le paysan qui tente de faire de l’élevage respectueux des animaux

- Ainsi, le kérosène ni le fioul n’étant taxés, sans souci de la manière dont sont exploités les travailleurs du bout du monde, les richissimes propriétaires de chaînes de supermarchés en tous genres sont encouragés à acheter leurs produits à des dizaines de milliers de kilomètres de l’endroit où ils seront vendus, puis à pratiquer encore le dumping sur les prix, afin qu’en implantant partout leurs magasins, ils puissent réduire à la faillite le paysan, le menuisier, l’épicier, le boucher, le marchand de chaussures, le quincaillier, le droguiste et vider les villages et les villes de leurs entreprises et commerces de première nécessité.

- Ainsi les riches multinationales se voient offrir la possibilité d’énormes bénéfices en n’ayant pour tout effort à fournir que d’employer des travailleurs polonais détachés en France et des travailleurs slovènes ou roumains détachés en Pologne.

- Les super riches financiers peuvent aussi tranquillement ubériser puis faire main basse sur toutes les activités de services, grâce au merveilleux statut d’auto-entrepreneur, et ruiner sans état d'âme les petites entreprises locales

- Enfin tout ce joli monde est autorisé par les gouvernements des « grands pays membres » de l’Union Européenne à planquer ses bénéfices dans des banques au Luxembourg et en Irlande, paradis fiscaux qui sont protégés, choyés, en vertu de la règle de concurrence non faussée qui s’applique aux relations entre les états de l’Union, du moment que ça permet aux riche de s'enrichir davantage. (*)

En fait, la règle d’or du capitalisme libéral est qu’il n’y a pas de règle, même pas de règle du marché, puisque tous les coups sont permis. Les seuls à devoir subir la loi sont les états et les individus. La règle d’or de l’Union Européenne, la seule règle européenne effective, c’est en effet de limiter, et si possible abolir, le pouvoir de régulation des états sur la sauvagerie de l’économie de marché, et de favoriser le libre-échange tout en contraignant les individus à se soumettre à la puissance esclavagiste des financiers, des actionnaires et des propriétaires de multinationales.

* * * * * *

Dans le cadre de l’Union Européenne, tous les problèmes sont passés au crible de cette règle d’or. C’est comme ça que :

- le SMIC est vu comme une aberration économique parce qu’il entraverait la légitime recherche du profit maximal, sans égard pour la santé, le pouvoir d’achat ou la qualité de vie des travailleurs ; c’est pourquoi la conférence des chefs d’état de l’UE n’en veut pas

- la sécurité sociale, parce qu’elle empêche les assureurs de réaliser les bénéfices auxquels ils auraient droit, ne doit pas être généralisée en Europe mais au contraire démantelée là où elle existe afin que chaque citoyen qui en aura les moyens se voie obligé de se payer une assurance privée

- pour l’assurance chômage et l’assurance vieillesse, c’est pareil : la Commission Européenne n’en a le souci que pour laisser les gouvernements et les chefs d’états, tel que Macron, les démolir dans l’intérêt du privé (du privé Mederic-Malakoff, par exemple, dont la famille Sarkozy est actionnaire)

- ah oui, et les migrants : l’Union Européenne les appelle de tous ses vœux car ils sont bons pour l’économie, constituant une main d’œuvre très bon marché, qui en fait rabattre aux travailleurs européens vraiment trop gâtés en matière de protection sociale

- la pauvreté est aussi une excellente chose pour les riches qui ne s’engraissent que du travail des gens, parce que la pauvreté crée une main d’œuvre pas chère, corvéable à merci car affamée de travail, ce travail indispensable à leur simple survie… mais attention ! les aides sociales, qui faussent la concurrence entre les travailleurs, doivent disparaître ; pensez donc : à cause du RSA, de l’allocation logement et des allocations familiales, trois millions de chômeurs sont devenus trois millions de fainéants qui ne veulent plus bosser, un drame pour les patrons contraints, à l’encontre de leur bon cœur, d’aller chercher des travailleurs détachés en Slovénie ou en en Tchéquie, voire des migrants libyens ou irakiens

- et voici que la culture intensive sustentée au glypgosate ou « Round Up », ne peut pas être interdite comme ça, parce que ce serait une catastrophe. Une catastrophe non pas parce que ça mettrait sur la paille les petits paysans, que la PAC pourrait par exemple illico aider à se reconvertir en agriculture non glyphosatée, mais catastrophe juste parce que ça foutrait à mal tous les gros salopards de riches actionnaires qui ont investi dans la firme Monsanto, sans penser un instant à la santé des gens.

C’est tout ça, l’essence même de l’Union Européenne.
Si ça vous va, ben, tant pis. Moi, ça me fait vomir.
Mais si vous voulez changer quelque chose, alors remuez vous.
Comment ? Je ne vais pas vous dessiner votre ligne de conduite, mais commencez par chercher l’info ailleurs que dans les grands médias. Internet, pour ça, c’est formidable, alors profitez-en, tant que c’est encore à peu près libre.

Sinon, je peux vous conseiller https://lafranceinsoumise.fr

* * * * *

(*) Question : Est-ce que, pour sauver « l’économie française », on ne pourrait pas faire de la France un paradis fiscal ?
Réponse : Euh, non, parce que pour qu’il y ait paradis fiscal, il faut qu’il y ait enfer fiscal. Si tout le monde s’aligne sur une fiscalité unique en Europe, où qu’ils vont aller chercher refuge, nos riches actionnaires, pour éviter que leurs pépettes servent au bien commun ? Hein ?

samedi 18 mai 2019

Comment je n’ai pas convaincu une abstentionniste de voter aux élections européennes

Si je milite, c’est que j’ai l’espoir de convaincre. Quand, lors d’une distribution de tracts, je peux engager la conversation avec la personne qui vient de prendre mon tract, ou parfois aussi le refuser, je me demande toujours aussitôt pourquoi cette personne s’arrête, prend sur son temps (comme moi) pour m’écouter ou au contraire me faire connaître son avis ; je me demande qui j’ai en face de moi, une personne simplement intéressée ou déjà convaincue ou au contraire décidée à ne pas se laisser convaincre, et je me demande de quelle sorte sa réaction va être. Je me prépare psychologiquement, j’observe les mouvements de sa physionomie, j’interroge le ton de sa voix, je suis attentif à chaque mot qu’elle prononce.

« J’irai pas voter.
- Pourquoi ?
- Ca ne sert à rien. Le parlement européen n’a aucun pouvoir. Une fois élus, ils font ce qu’ils veulent. Tous pourris, ne pensent qu’à leur gueule. »
Aïe ! Ca commence mal. Les dégoûtés de la politique, sincères ou feints, c’est dur à convaincre. Mais j’essaie de raisonner : « Ne pas voter, madame, c’est voter pour les deux que les sondages donnent gagnants. Vous êtes donc contente de la politique de Macron et d’accord avec le programme de Le Pen
- Je n’ai pas dit ça.
- C’est vrai, vous ne dites rien, mais qui ne dit mot consent. »
Et là, il faut bien qu’elle s’explique.

Mais c’est dur, elle patine dans la semoule, elle tourne en rond avec ses mêmes arguments, illustrés d'exemples :
« Les financiers sont plus forts que les politiques. Mélenchon est plus riche que Macron. Les syndicalistes sont vendus aux patrons. Et cetera. »
Voilà une personne désespérée, résignée à se faire tondre. Ce qu’elle demande : oublier la contrariété, qu’on lui fiche seulement la paix. Mais ce ne sera pas pour aujourd’hui :
« Si vous n’êtes pas contente et ne votez pas, je comprendrais que vous soyez escroc, perceuse de coffre-fort ou voleuse de poules pour récupérer un peu de ce qu’on vous prend, je comprendrais que vous soyez anarchiste et poseuse de bombes pour vous venger ou provoquer un changement, je comprendrais que vous soyez nonne bouddhiste afin d’apprendre à supporter votre souffrance… ce serait logique. Mais si vous restez là, comme ça, sans réagir, j'en déduis qu’en réalité vous êtes contente de votre sort - non ? »

Agacée, pour clore le débat, elle me lance, en s’éloignant déjà :
« Allez, je m’en fous, moi, de tout ça, je bosse au Luxembourg. »
- Vous avez raison, madame, il faut être égoïste. Si vous vous faites agresser, ne comptez pas sur moi pour vous secourir. »

dimanche 12 mai 2019

Sauver la puissance publique : une urgence absolue.

Il y a des jours, tu te lèves et les choses compliquées te paraissent évidentes, et tu ne comprends pas que d’autres ne voient pas comme toi cette évidence. Je m’explique. Au milieu d’une conversation assez animée avec mon voisin, je prononçai la phrase suivante :
- Je suis internationaliste.
L’autre aussitôt :
- Macron aussi est internationaliste. La preuve : il veut plus d’Europe, il veut même des entités administratives régionales transfrontalières - tu vois. Donc, tu es d’accord avec Macron.

Syllogisme classique destiné à embrouiller le message, à embobiner l’interlocuteur. Un enfant ne tomberait pas dans le piège. Je lui rétorque :
- Dans la bouche de Macron et dans la mienne, le mot « internationale » n’a pas le même champ d’application.
- Reconnais au moins que la coopération transfrontalière, c’est une bonne chose, que ça va dans le bon sens.
- Je reconnais que si Macron, grand prêtre du libéralisme économique capitaliste, prêche et agit pour le dépassement des nations souveraines, je suis nationaliste.

Mon voisin jubile :
- Aha ! Vous vous contredites !
- Que nenni. Je suis pour l’internationale des peuples, une internationale en dehors et au-dessus du cadre des nations et de leurs lois propres, lorsque les gouvernements des états organisent et entretiennent une concurrence économique entre les peuples pour ne favoriser que des intérêts privés et particuliers. Je considère par exemple un état nocif lorsqu’il se soumet à des puissances d’argent, tels les lobbies de l’agroalimentaire, de la pharmacie ou de l’armement. Ce qui est une dictature.
Je suis en revanche pour les nations, leur territoire et leurs lois propres, quand je vois que la puissance des états est aujourd’hui le seul rempart face aux superpuissances économiques privées, les multinationales, les banques, la caste des milliardaires, et face à leur volonté de détruire les états et de lier les peuples dans l’asservissement du travail et de la consommation, après leur avoir ôté le recours de la démocratie et de la solidarité.

Vous voyez bien que les services publics sont démolis par des privatisations à tour de bras et par la diminution forcée des recettes de l’état, que le pouvoir de l’état est battu en brèche par l’interdiction de relancer l’économie en investissant, par la mise en place, à travers les traités de libre échange, d’une réglementation internationale qui permettra demain à une entreprise de faire condamner un état qui entraverait sa liberté de faire du fric avec tout et n’importe quoi, sans aucun respect du vivant (lisez le CETA !).

La sauvegarde du pouvoir politique exercé par les états est aujourd’hui un enjeu aussi important que, et pour tout dire indissociable de, la sauvegarde de la planète et de la vie sur Terre. Parce que la puissance économique, entre les mains de quelques-uns, ne sert pas le bien commun mais seulement leur appétit de richesse et de pouvoir. Parce que faire du fric est devenu aujourd’hui incompatible avec, et antinomique du respect de la vie.

Il est donc important de voter, à chaque élection, important de faire entendre que le peuple ne se désintéresse pas de son propre sort et qu’il accorde davantage de valeur morale à la puissance publique qu’aux libres marchés. L’Union Européenne est le cheval de Troie, ou plutôt le rouleau compresseur, de puissants intérêts privés. Il faut donc voter contre l’UE, en envoyant au parlement européen des dissidents, des subversifs, des empêcheurs de magouiller en rond.

Macron réclame plus d’Union Européenne. Macron est le cheval de Troie, le rouleau compresseur, chargé de dépecer et de vendre la France. Il faut donc voter contre Macron.
Pour sauver ce qui reste de l’état protecteur.

jeudi 9 mai 2019

Main basse

Ecoutant France Inter ce matin (oui, ça doit être par masochisme), j’entendais que chaque problème soulevé par une partie de nos concitoyens ou par les medias eux-mêmes - mise en doute de la volonté écologique de Macron, inquiétude causée par la réforme de l’école, spectre d’une victoire du RN aux élections européennes… - donnait lieu, exactement dans la minute qui suivait, à un discours des plus rassurants pour l’auditeur béotien comme pour la majorité présidentielle, soit d’un invité LREM, soit d’un expert censé indépendant, soit d’un chroniqueur ou d’une humoriste de la chaîne. Tous les matins, c’est pareil : jamais un opposant pour donner l’autre son de cloche. France Inter porte la voix de son maître.

Comme chacun sait, le chien ne mord pas la main qui le nourrit, cette main de Macron qui peut le faire abattre (autrement dit virer) rien qu’en claquant des doigts, et à travers lui, la main des gros capitalistes, les quelques-uns qui possèdent 90% du capital économique mondial et qui ont fait main basse sur les états. Ce n’est pas nouveau, mais ça se voit beaucoup mieux aujourd’hui. Depuis que Macon est aux manettes pour les servir, il saute en effet aux yeux que la destruction ou la neutralisation de la république et de la démocratie sont ses vrais objectifs.

Avec la complicité d’un certain peuple abruti de propagande, de conformisme, de peurs et de haine de classe, il ôte à l’Etat, un à un, tous les moyens dont celui-ci disposait pour contrôler, contrer les agissements des superpuissances économiques et le réduit ainsi peu à peu au seul rôle de garde-chiourme du petit peuple travailleur consommateur aliéné dans cette double dépendance.
Et ça donne le traitement de nazi infligé aux gilets jaunes, des lois pour restreindre les libertés, la privatisation systématique de toutes les activités qui abondent le budget de l’état, l’assèchement des services publics, la soumission à l’idéal ultralibéral déguisé, mais incarné, en l’Union Européenne.

Les ficelles sont désormais trop grosses pour ne pas se voir. Encore faudrait-il qu’on ne détourne pas le regard. Mais voir et savoir ne sert de rien si l’on n’agit pas pour résister et, à terme, renverser cet ordre inique qui est un système proprement esclavagiste. Manifester, militer, voter, résister, gueuler, valent mieux que le silence qui équivaut au consentement.


lundi 6 mai 2019

Retour sur la manif Alter G7 de Metz, le 4 mai, 2019

En trois points.

1. Nous étions 3000, selon le collectif Alter G7 qui organisait l’événement. Pour une manifestation qui se voulait le pendant citoyen à la réunion du G7 environnement, c’est un bien mince résultat.

On pourrait en conclure que dans leur grande majorité les gens se fichent bien de la pollution, du réchauffement climatique, de la perte de biodiversité, de la dégradation de la qualité de l’air, de l’eau et des sols, de la malbouffe, des perturbateurs endocriniens, de tous les maux et saletés que nous impose ce que certains nomment encore le progrès.

Mais l’aspiration naturelle de l’humain étant la paresse, par ailleurs encouragée par notre mode actuel de production, consommation, fonctionnement, et le combat réclamant des efforts, il est bien normal que le mouvement peine à mobiliser, surtout les jours de froidure et de pluie.

Il faudrait que les désagréments causés par la pollution de la planète nous deviennent proprement intolérables pour que notre réaction devienne majoritaire, devienne massive. Si j’en juge par la tolérance aux embouteillages qui font chaque jour perdre de précieuses heures de vie aux travailleurs frontaliers, ce n’est pas pour demain.

Ainsi la prise de conscience d’un problème n’implique pas forcément qu’on tente de le résoudre. J’ai rencontré sur le stand Stop Knauf Illange du village Alter G7 un monsieur dont la vision du monde tenait en ces quelques sentences -oui, c’est bien de lutter contre la pollution ; mais on ne peut pas l’empêcher ; en Inde, on pollue cent fois plus ; on est en compétition avec l’Inde ; on ne peut pas refuser des emplois-, ce qui revient à justifier qu’on ne fasse rien et qu’on laisse faire.

2. En revanche, les organisations et les associations qui œuvrent sur le terrain se trouvaient nombreuses réunies sous la bannière écologique. Je ne les citerai pas, de crainte d’en oublier, à part Stop Knauf Illange, collectif de riverains dont je suis adhérent et au stand duquel j’avais participé la veille avec mon déguisement de Monsieur Knauf.
Il y avait des Luxembourgeois, des Allemands, des Belges et des Alsaciens.
On a vu flotter sur le cortège les drapeaux de la CGT, de FSU, du Parti Communiste, du NPA, d’Europe Ecologie les Verts, et bien évidemment de La France Insoumise, dont je suis et me réclamais en cette occasion particulière.

On pourrait penser que tant d’étiquettes différentes, que les innombrables collectifs créés chacun pour une cause particulière, que les divergences revendiquées, font un émiettement néfaste à la lutte. C’est vrai, mais seulement dans le domaine politique et dans les urnes.

Sur le terrain, il est au contraire salutaire que les uns et les autres se battent pour une cause précise, car on ne peut pas courir tous les lièvres à la fois : défendre les baleines et les éléphants, protéger les abeilles et les chauve-souris, surveiller l’industrie nucléaire et l’alimentation, militer pour une agriculture bioéthique, empêcher le contournement de Strasbourg ou l’exploitation du gaz de couche dans les anciennes houillères de Moselle ou l’usine Knauf à Illange… Toutes les causes sont importantes.

Et tous les militants, les activistes, les sympathisants, à la fin se retrouvent main dans la main pour faire cause commune pour le bien commun. C’est un signe évident de convergence. Reste à fédérer.

Le soir, dans le TER du retour, nous avons échangé avec Christophe, qui avait marché avec EELV. Actuellement en formation (en fait une reconversion), il s’apprête à embrasser le métier de paysan, en agriculture biologique. C’est lui, le matin même, nous ayant reconnus, Jean-Luc Pierré et moi, pour nous avoir vus jouer notre duo Knauf-Weiten lors de la marche organisée à Illange par SKI, qui avait proposé que nous prenions un billet de groupe. (A trois, on paie moitié prix, mais on doit voyager ensemble). Je crois qu’il nous aurait été difficile de trouver entre nous de graves points de désaccord.

Et pourtant, comme pour le défilé du premier mai, j’arborais par-dessus ma veste, outre mes badges, tracts et drapeaux Stop Knauf et France insoumise, un gilet jaune. C’est peut-être ce qui a motivé trois reporters de France 3 National à m’interroger sur mes motivations. Ils n’avaient pas de signe distinctif, par crainte d’être pris à parti, peut-être. Je ne tiens pas vraiment à ce que ça passe, parce qu’en y repensant, j’aurais pu répondre beaucoup mieux que je l’ai fait.

3. Ce sont les gilets jaunes qui ont pris la tête de la manifestation ; ils se sont carrément imposés ; ils ont agi exactement comme s’ils étaient dans une de leurs manifestations hebdomadaires. C’est normal, ils étaient les plus nombreux et les plus bruyants, sans doute parce qu’ils sont aussi les plus ardents.

On pourrait dire qu’ils ont ainsi récupéré le mouvement, que par tout un week-end farouchement repeints en verts, ils ont redoré leur blason à bon compte. Mais personne ne s’y est opposé, personne n’a même grogné dans les rangs. Le monde écolo s’est aligné derrière eux, en confiance. Il faut dire qu’Isabelle, qui était de l’organisation, avait sur le dos un gilet jaune et à la main la bannière d’ATTAC.

C’est qu’ils n’étaient pas les seuls à lutter aussi sur le terrain du social : Emmaüs, ATTAC, OXFAM et d’autres y étaient. Et pour tout dire, si j’ai bien écouté ce qui se disait autour de moi, hormis quelques rares naïfs, il ne faisait de doute pour personne que capitalisme et libéralisme économique sont incompatibles avec l’écologie, le souci de la vie et la dignité humaine. A la France insoumise, nous le traduisions par ce slogan : « Fin du monde, fin du mois, mêmes responsables, même combat. »

A un moment, peu avant le départ, un type en gilet jaune tout bardé de rouges vignettes CGT, s’approche de moi, suivi par une femme sans autre signe ostentatoire que des cheveux teints de couleurs fluo. Ils engagent illico : « Ah la France Insoumise ! C’est vous qui aimez les migrants. » Je tente d’expliquer la position de la FI, mais ils n’écoutent pas. Ils sont venus pour déverser leur haine. C’est un flot ininterrompu d’invectives et de propos racistes. Au bout d’un moment, je leur lance : « Vous voudriez peut-être les tuer tous. » Et la charmante dame : « Oui, c’est ça qu’il faut faire. » Alors un homme est venu pour leur dire : « Je suis à la CGT, moi. Mais vous, non, ce n’est pas possible. »

Comme quoi, il y a des exceptions. Dans le monde politique aussi, il y a des exceptions, ce sont les partis qui n’étaient pas représentés à cette marche : LR, LREM, RN, toute la droite, quoi. Mais je n’ai pas vu non plus les socialistes, de quelque couleur qu’ils soient. Peut-être ces partis de gouvernement répugnent-ils simplement à défiler avec ceux de l’opposition. Mais tout bien pesé, je crois plutôt que leur absence révèle qu’ils n’ont aucune, mais alors strictement aucune, sensibilité écologique.

mercredi 1 mai 2019

1er mai 2019

Je rentre de la manif du 1er mai à Metz. C’était pas la foule des grands jours, mais ça avait de l’allure tout de même.

Comme syndicats, n’y étaient que CGT, SUD et FSU. Les autres ont peut-être voulu ne pas froisser Macron. Leur en sera-t-il reconnaissant ? C'est à voir.

Au rang des organisations politiques, j’ai vu des drapeaux de la Fédération Anarchiste, de Lutte Ouvrière, d’Action Anti-Fascisme et des militants de Générations alignés derrière leur banderole. Le Parti Communiste y était, c’est normal.

Nous, les Insoumis, étions une petite trentaine entourant Caroline Fiat, députée France Insoumise de Meurthe-et-Moselle, et Céline Léger, candidate FI aux prochaines Européennes (elle est d'Aumetz). Notez dans votre agenda la réunion publique qu’elle tiendra à Thionville, salle Verlaine, le 17 mai, à 20h.

J’ai bien vu aussi les drapeaux d’ATTAC et les militants d’« Alter G7 » et peut-être d’autres associations (qu’elles me pardonnent d’avoir zappé leur nom). Avec Stop Knauf Illange, on se prépare ensemble à recevoir le G7 de l'environnement, le week-end qui vient. Ca va pas être triste. Mais chut...

Dans le défilé, j’ai vu beaucoup de gilets jaunes, presque autant que de syndicalistes ; et des fois, c’étaient les mêmes personnes, coloriées de rouge communiste et de jaune fluo à la fois. Comme moi-même qui avais revêtu le gilet jaune tout en brandissant ma bannière de la France Insoumise. Ca m’a d’ailleurs valu un compliment au moment de la dispersion : un gilet jaune est venu m'avertir que, si je voulais, je pouvais le suivre et que les gilets jaunes allaient poursuivre la manif expressément là où elle n’était pas autorisée.

J’avoue que je ne suis pas trop courageux pour sortir des clous et risquer de me prendre un coup de matraque sur mes vieux os. Mais je trouve que les gilets jaunes ont raison de braver les interdits. Jusqu’à nouvel ordre, se balader en groupe dans une ville, serait-ce affublé d’un signe "politique" distinctif, n’est pas un délit… ou bien si ?

Ah oui. Il y avait aussi un grand groupe de Turcs qui défilaient pour protester contre l’incarcération d’un journaliste d’opposition dans leur pays ; puis, à la fin, sur le camion qui tenait lieu de podium, une femme kurde, en treillis de combattante contre Daesh, qui appelait à soutenir une de ses compatriotes emprisonnée, en protestant contre le traitement inhumain que lui inflige actuellement l’état turc. D’où une petite tension entre l’oratrice et une personne dans la foule, assez véhémente, sans doute une fan’ du dictateur Erdogan.

A part ça, tout s’est passé gentiment : pas de lacrymogène, pas de flash-ball, pas de grenade. Juste quatre camionnettes de police au départ, sans un flic autour, que je n’ai plus revues ensuite, et tout au plus trois ou quatre motards de la gendarmerie pour arrêter les voitures aux carrefours. Normal.

Pas de débordement non plus. Les slogans fusaient de partout, divers, connus ou originaux, même pas méchants. A un moment, je me suis représenté Macron dans notre défilé, refaisant son trajet olympien d’après l’élection, et je me disais qu’on pourrais désormais l’accompagner en scandant « Macron, à poil, au balcon » comme aurait pu crier l’enfant dans le conte « Les habits neufs de l’empereur ». Parce que désormais, franchement, ceux qui n’ont pas compris quel est le dessein final de Macron, ceux qui ne l’ont pas percé à nu, ceux-là ont vraiment besoin d’une paire de jumelles, ou d’un coup de pied au cul.

Bon, je blague, mais blaguer, ça ne sert à rien. Si on avait été un million dans les rues, là oui, on aurait pas eu de mal à bousculer l’empereur.

13h30. Je rentre à la maison. J’allume l’ordinateur et la télé, histoire de voir comment ça se passe à Paris.
Sur Youtube, beaucoup de directs, ambiance d’insurrection, mais sans commentaire.
Sur BFM, CNEWS et LCI (le fameux bouquet TNT gratuit de Sarkozy, le vrai piège à cons), tu as en revanche grand bandeau en travers de l’écran, marqué en gros « des heurts avec la police » ; puis, par-dessus les images, tu entends des commentaires qui, au cas où tu n’aurais pas compris ces images, t’expliquent comment comprendre ce qui se passe sous tes yeux, à savoir que les « forces de l’ordre » ne font que se défendre.

Puis, tu as un discours qui est nouveau sur ces chaînes de merde, un discours sur ces Gilets Jaunes qui se sont radicalisés, qui en fait ont viré black blocks. Tu comprends ? Toi, devant  ton écran, tu es censé trembler, faire dans ton froc, réclamer plus de répression contre cette sale engeance.
Mais je te le dis : ne t’emballe pas. Le Gilet Jaune radicalisé (genre terroriste islamiste), ça n'existe pas, c’est juste une invention du ministre de l’intérieur, enfin pas lui, pas Castaner, qui n’a pas les capacités intellectuelles suffisantes ; c’est en fait un staff de penseurs communicants qui lui souffle ces idées nauséabondes. Le bouquet gratuit ne fait que les relayer auprès des téléspectateurs.

Bon, après, je vois apparaître Alexis Corbière sur une moitié d’écran (sur l’autre moitié, c’est l’info en continu - obligé). Bon, il fait le job habituel, mais en plus il traduit assez bien comment la police provoque les manifestants et puis, à un moment, il prononce cette phrase : « j’en veux à la police ». Alors là, ma main au feu, ça va en faire, des gorges chaudes !

En ce qui me concerne, je pense qu’à obéir bêtement à ce gouvernement qui sent trop fort sa peste brune totalitaire, la police, les CRS et la gendarmerie sont en train de se couvrir de honte. Pour qu’ils retrouvent leur honneur, une seule solution : qu'ils rejoignent les gilets jaunes !



vendredi 19 avril 2019

Macron, de fil en aiguille

Voici un vieil article, que je n'ai pas pu publier en temps voulu (juste après la visite de Xi Jinping), pour cause de virus. Voyez vous-mêmes si la réchauffée vaut encore le coup.

* * *

 J’ai admiré la puissance de conviction de notre président et de ses deux acolytes, Merkel et Juncker, face au panda chinois en tournée européenne (le seul à sourire, sur certaines photos). « Nous voulons des échanges réciproques et équilibrés. » bêlaient les trois premiers, Macron en tête, secouant la sienne à la façon de Sarkozy (son modèle). Et bingo ! Aussitôt, l’usine Smart de Hambach s’en va sur les routes de la soie, direction l’Empire du Milieu. « C’était quand même notre fierté » commentait sur France Inter un des ouvriers Daimler qui va se retrouver au chômedu. Toujours aussi naïfs, ces ouvriers ! 

Heureusement qu’on a Patrick Weiten et sa Megazone (qui devait être un port chinois) : le gars de Hambach n’aura qu’à traverser la Moselle et venir à Illange pour retrouver du boulot chez Knauf. Il pourra de nouveau être fier… et soigner sa bronchite chronique et son cancer généralisé. Macron et son gouvernement, qui sont tellement accros à l’écologie, avaient pourtant été interpellés officiellement par Caroline Fiat, députée France Insoumise, qui leur demandait d'interdire l’implantation de cette usine à empoisonner le monde, mais ils n’avaient pas daigné répondre... Pas entendu, peut-être.

Ça n’empêche pas qu’il y ait, sur la liste à Macron pour les élections européennes, un éminent défenseur de la nature et du grand panda. Pascal Canfin, qu’il s’appelle. Un ex ministre de l’écologie, paraît-il. Mais avant la semaine dernière, j’en avais pas entendu parler. Il aurait dit comme ça que « Macron est en train de changer. » Sous-entendu dans le bon sens, évidemment… et c’est évidemment parce que le gars a besoin de se justifier de ce ralliement qui ressemble un peu trop à un désir d’aller en pantoufles toucher ses sous à Bruxelles. Même pas capable d’affirmer sans rougir que Macron se fiche complètement de la transition énergétique, du réchauffement climatique et de la santé du Gaulois réfractaire.

Ben tiens ! Le premier Gaulois en gilet jaune venu est plus écolos que lui, dis donc ! La courageuse Geneviève Legay, par exemple, plus tellement d’attaque après son coup de bouclier dans la figure, mais plus que jamais d’ATTAC, a certainement le souci plus sincère de la planète et davantage le respect de la vie que la girouette Canfin. Ah, mais ça, c’est de l’écologie subversive, mâtinée de social et d’économique et qui accuse formellement la finance internationale. Alors oui, forcément, on est loin du programme à la petite cuiller, bouche en cul de poule, de Macron et de ses tartufes. Du coup, c’est logique que les gens d’ATTAC, il les fasse matraquer.

« Non, c’est pas nous ! » disent en regardant ailleurs les policiers qui avaient chargé comme des boeufs. « Elle est tombée toute seule » ou bien « C’est le poteau qui est venu à sa rencontre. » ajoutent-ils, angéliques. Non, en fait, ils n’ont même pas besoin d’ouvrir la bouche, il y a déjà dix journalistes télé qui prennent leur défense, jusqu’à accuser l’un d’entre eux d’avoir par inadvertance effleuré Geneviève. Mais tout ce bredouillis infâme a vite été démonté par Mediapart. Du coup, le procureur de Nice est obligé d’avaler son chapeau.

Le Macron, égal à lui-même, n’avait pas pu se retenir de son habituel petit commentaire fielleux, genre « Elle l’avait bien cherché, la vieille ; bien fait pour sa gueule ». A cette fréquence et avec une telle hargne, ses sorties n'expriment pas seulement du mépris, mais de la haine. Ce type, il la transpire des yeux, par les coins de la bouche et par la voix, la haine. Ça doit le ronger jour et nuit, que des gueux osent lui résister. Pas cool, mec !

Faut dire aussi qu’il a du souci à se faire. Avec ces gauchistes de l’ONU, ces intellectuels, ces avocats, et même ses copains de la commission européenne, qui lui font la leçon sur l’usage disproportionné qu’il fait de la force uniquement pour faire taire les gilets jaunes. Mais il est têtu, l’animal. Il ne cède pas. Il passe même la vitesse supérieure : il envisage d’envoyer l’armée, et il interdit purement et simplement aux gilets jaunes de manifester. Seulement aux gilets jaunes, hein !

Et pendant ce temps, il a son Benalla chéri qui, toujours courant, continue de faire des conneries. Ah la la ! Heureusement qu’il a les députés LREM - les fidèles ! - qui, contrairement à lui, le cynique, sont peut-être vraiment convaincus qu’on va vivre mieux en vendant les biens de l’état, en étranglant les fonctionnaires, en privatisant les services publics, en privant l’état de ses revenus, en recentralisant tous les pouvoirs sur la personne présidentielle, en tuant la sécurité sociale, l’assurance chômage et le système des retraites, en taxant le travail et en lâchant la bride au capital… Un tel niveau de bêtise ? On peine à le croire.

Ainsi chaque jour apporte son lot de désolation sociale. Il n’y a que les imbéciles qui ne le voient pas. Et le désastre va même s’accélérant. C’est qu’il ne lui reste guère de temps, à Manu, pour remplir la mission que les financiers de sa campagne lui ont fixée.

samedi 2 mars 2019

Extrémismes et nid de coucou

« Les gilets jaunes sont noyautés par des extrémistes, de droite comme de gauche. Les casseurs sont des extrémistes de gauche, ils le disent eux-mêmes. Les extrêmes représentent évidemment un danger pour la démocratie. On a vu ça en URSS et avec Hitler. »

Voilà le discours ressassé sans fatigue, ni vergogne, par les présentateurs, journalistes, chroniqueurs et spécialistes bidons des grands médias. Mais jamais aucun ne définit cet extrémisme autrement que par l’association de la personne ou du groupe concernés avec l’évocation d’horreurs tels que les camps de concentration ou la répression de manifestations dans des régimes réputés communistes, donc le mal. On ne démontre pas, on accuse par décret.

Pour chaque téléspectateur ayant bien appris sa leçon, l’expression « les extrêmes » désigne ainsi les partis qui prétendent changer un tant soit peu les règles actuelles du fonctionnement économique et politique en France (et au-delà). Que reste-t-il dès lors de non extrême ? Les seuls partis que les grands médias ont adoubés, qu’ils ont appelés « les partis de gouvernement », usant ainsi de tout le poids que leur confère leur auréole (totalement usurpée) de contre-pouvoir pour formater l’opinion, c’est-à-dire cette droite et cette gauche qui ont prospéré dans le giron de la 5ème République depuis sa création.

Ces partis de gouvernement ont fait de la 5ème République leur nid et ce nid est tellement douillet qu’ils ne veulent plus en sortir, donc surtout ne rien changer, si possible même le consolider encore -réaction normale pour des gens qui ne se préoccupent de l’intérêt général qu’après le leur, car si vous leur retirez le nid, ils tombent de l’arbre. Ainsi les cadres du parti socialiste, au fil du temps, ont fort opportunément su adapter leurs discours et comportements afin de rejoindre les coucous de la droite. Et le Parti Communiste, en participant au gouvernement de Programme Commun, est entré dans ce jeu et y a laissé ses muscles.

Nous qui passons notre temps à bosser pour survivre, sommes bien sûr complices de cet état de fait, par paresse, par souci de confort, par manque de temps, par complaisance, par inconséquence, par dégoût, par ignorance, par peur du lendemain, mais par conviction à seulement 20%, peut-être. C’est comme ça que Macron et Le Pen se sont retrouvés au deuxième tour de la présidentielle et que LREM a réalisé le grand chelem aux législatives, avec l'aide de la constitution. Macron, avec LREM, sont les nouveaux coucous dans le nid de la 5ème République, plus que jamais décidés à s’y incruster. Mais ceux-là en sont si orgueilleux que, « ne se sentant plus de joie », ils se sont mis à cracher de là-haut sur ceux qui les critiquent et, pour finir, sur ceux mêmes qui les ont élus.

Si un extrémiste est quelqu’un décidé à toutes les saloperies pour imposer à tous les autres son point de vue et sa présence, alors Macron et les siens sont les seuls extrémistes de France. Législation sur le travail et sur la fiscalité, destruction de la protection sociale mutualiste et des services publics, politique de privatisation et d’affaiblissement de l’Etat, et cetera, toute cette politique est de l’extrémisme libéral économique que bien peu d’économistes libéraux soutiennent encore. Macron est en train de tuer sa poule aux œufs d’or... et s’il ne veut pas tomber du nid, il ne peut que satisfaire aux revendications des gilets jaunes, qui nous représentent aussi, nous qui bossons et courbons l’échine sans rien dire, ou bien durcir sa dictature. Et nous avons bien entendu le choix que pour l’instant il a fait.

Alors si les gilets jaunes, exténués par des mois de résistance, de lapidation médiatique, de mitraillage policier, découragés par notre indifférence et notre manque de courage, abandonnaient la partie, la plaie ne serait pas fermée, le magma du mécontentement rejaillirait tôt ou tard... et quand il est trop tard, parfois ça tourne au vinaigre. 
A la France Insoumise, ce n’est pas ce que nous voulons. Nous ne sommes pas des extrémistes : nous voulons gagner les élections, puis convoquer une assemblée constituante afin que les Français changent eux-mêmes les règles de la vie politique. Ce n'est que le point de départ.





vendredi 1 mars 2019

Grand Débat National

Je ne sais pas comment ça se passe chez vous, mais ici, à Volmerange, c’est le flop.

Un premier samedi matin était programmé à la mairie. J’y suis allé pour voir, et pour expliquer pourquoi je ne participerais pas. Résultat : une petite heure de discussion avec le maire et Roger, un gars de ma classe, à propos de tout et de riens, mais pas des questions inscrites au débat par le président. J’ai été le seul visiteur de la matinée. Ô solitude (celle du maire) !

Rebelote ce jeudi, 28 février, à la salle des fêtes, les tables prêtes à recevoir des groupes de discussion. On attendait donc du monde. Et nous étions sept : le maire, une dame (dont je ne sais rien) préposée à la direction et à l’animation des débats, le correspondant du Républicain Lorrain, Vincent, un conseiller municipal, mon pote Roger, qui est aussi conseiller, Yves, qu’on peut rencontrer les manches retroussées lors des fêtes de l’école ou des assemblées de l’association Orchestre d’Harmonie de Volmerange, et moi. Hormis la dame, nous nous connaissons tous.

D’abord on se plaint mais, à peine, car on y est résigné, du manque d’intérêt de nos concitoyens pour la vie publique. Et on se demande si Volmerange est représentatif de la participation au niveau national. Mais non. Sans doute le mode de vie dans notre cité dortoir et les salaires luxembourgeois font-ils que… 
On s’assoit, le débat commence.

La dame animatrice récite le bréviaire du président, les quatre domaines et quelques sujets proposés. Elle demande si nous avons des questions. J'ai trouvé ça marrant car ça signifiait évidemment qu’elle était venue avec des réponses. Dans la discussion d’avant le commencement de la séance, il m’avait semblé qu’elle laissait entendre, non pas avec condescendance, mais plutôt avec une naïve sincérité, que les gens (les citoyens, les gilets jaunes) avaient de la chance qu’on leur donne l’occasion de s’exprimer, mais que les gens (les citoyens, les gilets jaunes) ne comprennent pas toujours ce dont ils parlent et qu’il était de sa compétence de les éclairer. Elle avait précisé également qu’on n’était pas là pour faire de la politique et qu’il fallait laisser les étiquettes à la maison.

Du coup, j’ai montré mon badge France Insoumise. Et ça n’a pas créé de malaise (les autres me connaissaient), au contraire même, la dame m’a parue tout de suite plus détendue, un peu moins centrée sur le déroulement programmé du débat. Bon, elle a bien vu qu’il n’y a pas de gilets jaunes à Volmerange. Même si je lui ai dit que j’allais leur rendre visite de temps en temps, je ne prétends pas être gilet jaune. Ceux du secteur sont sans doute allés au débat de Kanfen (21 personnes) ou ailleurs.

Le gilet jaune, dans l’esprit de cette dame, dans l’esprit de la plupart des gens qui ne les fréquentent pas, ce sont des pauvres ou des presque pauvre sans trop de culture, des rustres, quoi. Du peu d’expérience que j’en ai, j’ai pu, je crois, rétablir la vérité des faits : il y a dans les gilets jaunes, c’est vrai, des personnes en difficulté, parfois même importante, mais aussi beaucoup de gens qui sont seulement solidaires et surtout plein de gens qui ont assez de culture pour analyser et comprendre le monde dans le quel nous vivons.

Quand tout le monde, assez longuement, se fut exprimé sur le sujet social, après qu’ont été passés en revue, comme on explore des ramures enchevêtrées, les sujets de l’emploi, des salaires, de la fiscalité, du niveau de vie, des couvertures sociales, du partage des richesses, chacun s'est souvenu que tout est lié, qu’il suffit de tirer un des fils qui dépassent de l'écheveau et c’est toute la construction de notre société qui s’en trouve agitée. De fil en aiguille, c’est le fonctionnement de l’Union Européenne et sa façon de mettre en compétition les travailleurs et les Etats sans jamais rien demander aux multinationales, ni à la finance, qui se retrouve au banc des accusés. Sur tous ces sujets, il y a eu entre nous une forme de consensus : quelque chose ne tourne pas rond ; il y a de l’injustice, trop flagrante ; c’est l’argent qui ne circule que dans un sens, de nos poches de travailleurs vers celles des riches et hyper riches. Vincent aurait même bien vu la disparition du principe de l'héritage au profit de la collectivité. Un dangereux collectiviste !

Pour ce qui est des propositions à noter dans le compte-rendu, nous ne sommes pas au même niveau d’exigence. Je trouve mes potes Vincent, Roger et Yves un peu frileux. Arrivés à ce point, le maire qui jusque là avait fait office de secrétaire, apporte sa voix et la dame animatrice elle-même se mouille, du bout des lèvres ou par des mimiques significatives. Alors je m’échauffe un peu, comme toujours -c’est plus fort que moi-, et je lâche poliment quelques gros mots, sortir de l’Euro, changer les règles de l’UE…, et je trouve en la personne du journaliste un allié inattendu. 

Evidemment que si on ne sort pas du cercle vicieux que notre président veut coûte que coûte maintenir cadenassé, envers et contre ce qui se dira dans son grand débat, toutes les mesurettes qu’il voudra bien concéder ne changeront strictement rien à la dépréciation du niveau de vie des Français, comme à la décadence de la France.

Le débat continue sur les institutions, avec l’examen des mesurettes qui figurent dans le questionnaire : nombre de députés, proportionnelle, cumul des mandats, suppression du sénat…. (On m’a dit qu’en certain endroit, ce grand débat se serait fait sous forme de QCM. Charmante façon de brider l’expression !) Bon, j’annonce que je suis pour une 6ème république, pour la convocation d’une assemblée constituante tirée entièrement au sort, et là, tout le monde a quelque chose à dire, car évidemment que ça se discute, et tout de suite on voit que le sujet est complexe et vaste, que chaque question, chaque réponse, en amènent quantité d’autres : le tirage au sort est-il un danger ? pourquoi moins de députés ? quelle rémunération ? quelle retraite ? quel mode d’élection ? attachement ou non à un territoire ? et cetera… En quelques instants, on se passionne. C’est parfait ; je triomphe un peu immodestement : « Nous voilà en train de débattre comme si nous étions la constituante. » « Elle est bien bonne, celle-là. » dit la dame. Ils se marrent. Je suis content, même si n'a pas été évoquée la question du super pouvoir présidentiel, argument majeur pour la fin de la 5ème République.

Le social est toutefois resté le sujet le plus longuement traité. Le réchauffement climatique n'est venu qu'à la fin. Dommage, mais normal ! Dommage surtout parce que j’aurais pu ressortir les grandes lignes du programme L’Avenir en Commun. Qu'importe : je ne suis pas venu pour rien ! Ce qu’il adviendra de ce qui s’est dit là, je ne le sais pas, car je ne sais pas qui dépouillera l’ensemble des contributions -je verrais bien une commission sénatoriale… avant que le sénat disparaisse.

J’espère que beaucoup de gilets jaunes y sont allés, au grand débat. Comme me le disait Philippe S., historien, que j’ai croisé cet après-midi au grand magasin, les cahiers de doléances de 1789 avaient été lancés pour calmer et circonvenir le peuple, en fait pour justifier de prochaines hausses de taxes. Et de suggérer que nous sommes aujourd’hui dans le même cas de figure. Quand on lit les questions proposées par Macron, on n’a aucun mal à s’en convaincre.





samedi 23 février 2019

La petite suédoise et le président

Macron a reçu à l'Elysée des lycéens, dont des belges, des allemands et une célèbre suédoise. Tout un symbole du souci de notre président pour l’écologie, car cette dernière est, nous dit-on, d’ores et déjà une icône, une sainte Blandine de la lutte contre le réchauffement climatique, organisatrice de marches hebdomadaires pour le climat dans son pays.

Greta Thunberg n’organise pas des marches pour le climat comme celles qui le sont désormais régulièrement par les ONG et les associations de défense de l’environnement. Non. Les siennes sont « à côté », parallèles, complémentaires, et originales car elle prône la grève des cours.
- C’est une blague ! m’a dit mon voisin de comptoir, goguenard et toujours mauvaise langue. Si encore elle avait manifesté le dimanche… mais là, c’est clair, elle voulait juste sécher les cours.

Bon, qu’est-ce qu’ils demandent, ces jeunes ? « Revoir nos modes de production »,« une refonte totale du modèle de société. », la même chose que (certains de) leurs aînés. (https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/02/22/les-jeunes-appeles-a-manifester-a-paris-pour-le-climat_5426651_3244.html)
Quand même, ça reste général et flou. Pour l’heure, pas question d’abandonner la bagnole, de sortir du nucléaire, de renoncer au voyage aérien bon marché, de boycotter le téléphone portable… Comme leurs aînés, ils demandent aux gouvernants de se remuer, de faire… quelque chose. Eh ben, courage !

On ne va cependant pas faire la fine bouche : des jeunes qui se mêlent des affaires du monde, pour la cause qu'on aime, c’est bon à prendre. Le virus suédois s’est fort à propos joyeusement propagé. A Bruxelles depuis des semaines, il gagne maintenant Paris, et le 15 mars prochain, promis, ils seront un demi million dans toute la France. Ah, c’est beau l’enthousiasme !

Un regret, cependant : en faisant bande à part au lieu d’appeler à rejoindre les cortèges existants, les lycéens divisent, affaiblissent le mouvement de protestation contre le réchauffement climatique. Leur manif dissociée prend ainsi des airs de flash-mob, d’un de ces trucs rigolots qui s’organisent via les réseaux sociaux.
Où étaient-ils en effet quand nous protestions contre l’usine Knauff qui va bientôt, à Illange, et pas qu’un peu, contribuer au réchauffement climatique ? (https://stopknauf.fr/)

Et nous voici revenus à Macron qui autorise Knauff et lui file même des subventions, sans écouter les gens qui vont subir sa pollution, et en même temps reçoit l’icône mondiale avec des petits fours. Ce qu’il vient faire dans cette affaire, on le devine aisément : opération de com’, opération de diversion.
Il paraît que c’est Greta elle-même qui a demandé à le voir. Je veux bien, mais quelle aubaine pour lui ! (avant que j'oublie : bravo au lycéen français qui voulait que l'entretien soit filmé et qui les a tous plantés là quand ça a été refusé !) 

Pour le moins naïve aussi, la demoiselle ; à moins que, enivrée par le battage médiatique (qui n’est jamais désintéressé), elle ait viré mégalomane ; à moins que tout ça soit orchestré de main de maître par son équipe de com’ (que j’aimerais bien qu’on nous présente).


Je vais bientôt assister à une conférence « famille zéro déchet ». Curieux de voir comment on s’y prend sans parler de décroissance.

mardi 19 février 2019

Je suis innocent

Revoilà « la foule haineuse » à la une ! 
Un excité ou deux, barbe de djihadiste réglementaire naissante, souhaitent à une personnalité de confession juive de finir en enfer et subito les « grands » médias, bavant de jubilation, enfilent leur masque d’indignation et dégainent l’arme fatale de l’antisémitisme contre tous les gilets jaunes et contre la France Insoumise en même temps.

Quand ils n’osent pas la franche accusation, ils ont recours aux techniques habituelles : bombardement de sous-entendus, de propos déformés, d’exagérations, d’omissions, de petits mensonges, de rapprochements malveillants, d’interrogations insidieuses… le tout emballé dans le drapeau des valeurs du journalisme, de la république, de la démocratie, de la France éternelle - et sans rigoler, s’il-vous-plaît.

Je suis de la France Insoumise et je suis des gilets jaunes, et je ne me sens pas concerné par l’accusation d’antisémitisme. 
Ce qui me chagrine cependant, c’est que le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France serine exactement la même chanson que les « grands » médias : gilets jaunes ou insoumis égalent antisémites. Parce que j’aimerais tout de même que dans ce beau pays l'on respecte le principe de la présomption d’innocence, même quand il ne s’agit pas de monsieur Benalla.

Et moi, je suis innocent. 
Les insinuations du CRIJF et de ces journalistes, dont je publierai la liste si j’en ai le temps, me diffament aux yeux des gens qui me connaissent et savent mes engagements. En retour, je ne hais pas pour autant les juifs, ni pour autant les journalistes. J’emmerde seulement ceux qui veulent me salir, avec des millions d’autres gilets jaunes et insoumis, car je n’ai malheureusement pas les moyens pécuniaires de leur intenter un procès ; je serais fort aise néanmoins qu’ils soient un jour condamnés à manger publiquement leurs codes de moralité ou de déontologie, le pénal en sus.


De quels moyens les innocents disposent-ils pour rétablir la vérité ? 
Où qu’on se tourne -médias, justice, et même les réseaux sociaux-, on n’en voit guère. Pot de terre contre pot de fer… Mais peut-être ne sera-ce pas utile, peut-être la vérité finira-t-elle par sourdre des manœuvres mêmes de ceux qui veulent la cacher ou la déformer ; car enfin, ces gens qui badigeonnent à l’antisémitisme tout un peuple sous le prétexte qu'il s'oppose au désordre établi dont ils sont les chiens de garde, savent bien qu’ils sont de mauvaise foi. Et ça finira par se voir.

samedi 16 février 2019

La chasse est ouverte

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lundi 11 février 2019

Des nouvelles du Tartuffe


Sa Majesté reçoit en ce moment dans son château les paysans, enfin, les syndicats d’agriculteurs. Paraît qu’ils sont fâchés, les bouseux, euh, les entrepreneurs agricoles : on ne les laisserait pas fumer comme ils veulent...

Et voici la bonne nouvelle qui a filtré et que la télé s’est empressée de nous annoncer : « La France ne pourra pas sortir du glyphosate dans les trois ans » a concédé Monsieur notre plus ardent défenseur de l’environnement. Toujours la formule bien huileuse et molle qui laisse ouvertes toutes les portes.

Ah, le beau Sire était bien plus pressé, plus volontaire, d’augmenter le prix des carburants afin d’encourager le plébéien à changer son carrosse pour le bien de la planète (et le bien des actionnaires des constructeurs automobiles). Mais paf, il s'est pris de plein fouet une  jacquerie de gilets jaunes... à laquelle les tartuffes médiatiques ont aussitôt reproché de n'être pas soucieuse de l'environnement. Un comble !

Sans doute que la pollution par herbicide est un petit bobo nécessaire, voire d’un intérêt supérieur. Rien à voir avec des gueux qui fument des clopes en faisant ronfler leur moteur.


dimanche 3 février 2019

Des gilets jaunes au Parlement Européen ?

Ainsi des gilets jaunes vont aux élections. Qu’est-ce qui leur prend donc ?

S’ils abandonnent ainsi la lutte et leurs idées, c’est qu’ils n’étaient pas fort convaincus, à moins qu’ils aient été emportés par le flot des événements, dépassés par l’ampleur du mouvement et retournés (par qui ?) au point qu’ils pensent désormais être plus utiles dans ce lointain Parlement Européen que dans la rue, solidaires des autres gilets jaunes. Ou l’ivresse de la notoriété avec l’espoir d’un eldorado leur sont-ils montés à la tête ?

Quoi qu’il en soit, ils veulent maintenant entrer dans le jeu des chaises musicales électorales. Les voilà perdus pour la cause. Car dès l’instant que vous y êtes assis, fût-ce en remplacement de votre adversaire (celui qui a motivé votre colère), ce jeu pervers vous interdit de le remettre en cause : vous ne désirez plus en changer les règles puisque vous y perdriez votre place et le petit peu de pouvoir qu’elle vous confère ainsi qu’un certain confort, pour ne pas dire un confort certain.

Ces gilets jaunes qui prétendent siéger préfèrent donc la rente au combat. Dans leur tête, ce sont des bourgeois. S’ils sont élus, ils auront gravi un échelon dans la hiérarchie sociale, ils auront gagné pour eux-mêmes et puis… que les autres se démerdent.

Le paradoxe d’une liste de gilets jaunes est qu’elle ne peut pas se réclamer des gilets jaunes.
Pour la bonne et simple raison que gilet jaune n’est pas un désir de pouvoir personnel et de changement renvoyé aux calendes grecques, mais une liste de revendications à satisfaire tout de suite. Revendication de pouvoir aussi, mais d’un pouvoir collectif.

Par conséquent, les gilets jaunes qui se présenteront aux élections ne représenteront qu’eux-mêmes. Comme un symptôme de leur reniement, ils ne portent d’ailleurs plus le gilet. En effet, quand on veut devenir un notable, on doit d’abord ressembler à un notable. Le gilet jaune, c’est vulgaire et pas sérieux.

Alors tout le petit monde médiatique jubile et sort ses experts en sciences po’ avec leurs calculettes pour nous expliquer que tout ça profite quand même au Rassemblement National et que si nous voulons éviter ce pire, il faudra plébisciter la Macronie.

J’ai comme l’intuition que ce coup-ci, ça ne marchera pas.







vendredi 25 janvier 2019

Mauvaise foi

La violence des forces de l'ordre finalement discutée sur la place publique, ça en défrise quelques-uns. J'entendais tout à l'heure je ne sais plus qui, mais tous les macronistes devaient le dire en même temps : "Alors vous voulez retirer aux forces de l'ordre leurs flashballs et leurs grenades, leur dernière défense, des armes non létales ? Vous voulez qu'il ne leur reste que leur... pistolet (j'ai oublié le nom juste), hein  ? C'est ça que vous voulez ?"

Quelle mauvaise foi.! Habile néanmoins, puisque cela sous-entend que les forces de l'ordre ne font que se défendre et que cette défense est justifiée. En même temps, de tous bords, les condamnations des violences policières pleuvent. Castaner n'a rien vu. Tous les autres seraient donc des menteurs. Il n'y a pire sourd que celui qui ne veut entendre. Dans le cas présent, la volonté de surdité se double de cynisme.

En même temps, Macron s'en fout. Il promène ses  trois compagnies de CRS de sécurité, tellement il a peur de se faire entarter, par les routes de France, s'invite surprise - mon oeil - au grand débat de Trifouilly-les-Oies, où les caméras autorisées ont pu le filmer répondant à la question "Pourquoi ne pas revenir sur l'ISF ?" par sa formule désormais célèbre : "Pour que les capitaux reviennent s'investir en France." Et le SMIC ? "Pas question de l'augmenter de 100 euros."
S'il voulait montrer que, quel que sera le résultat du Grand Débat, il ne changera pas d'un iota, c'est réussi. Les journalistes main stream n'y ont rien vu de choquant. Il n'y a pire aveugle que celui qui ne veut voir.

Ainsi, dans ces petites conférences où Macron est le maître et tous les autres des élèves qui attendent de savoir ce qu'il pense de telle ou telle question, toute la splendeur de la vision politique de Macron se répète à l'envi, jour après jour, jusqu'à la nausée :
1. il faut épargner, caresser, bien soigner les riches, ce qui se résume à leur permettre de gagner le maximum d'argent (qu'ils l'investissent en France n'a en fait aucune importance)
2. il faut taper sur les travailleurs, les chômeurs et les retraités, les ponctionner, les affamer, les culpabiliser, les diviser, les punir afin de les lier dans l'esclavage du travail, seule façon de préserver la caste...

Deux ans après, le hold-up continue.

mardi 22 janvier 2019

Le rond-point des gilets jaunes, c'est beaucoup mieux qu’un atelier de philo qui serait dirigé par Bernard Henri Lévy ou Luc Ferry.

Sur le rond-point des gilets jaunes de Kanfen, on rencontre des gens de toutes sortes ; ceux qui m’y ont rencontré pensent la même chose.

L’un me disait que le RIC, c’est de la merde, que ça va être récupéré comme toujours et qu’on l’aura encore une fois sans le cul, qu’il n’y a qu’une chose à faire, c'est foutre la merde, foutre tout par terre, et qu’importe ce qu’il en sortira, ce sera toujours mieux que cette société de merde.

L’autre disait que toute action qui fait avancer la cause du bien commun est bonne à prendre, même le grand débat, parce que, les idées se répandant ainsi petit à petit, un jour les valeurs argent et travail elles-mêmes disparaîtront pour laisser place à une société vraiment basée sur le respect de toute vie.

Une autre m’affirmait qu’il y a un complot des riches, des classes dirigeantes, que tout est arrangé depuis longtemps, que la révolte des gilets jaunes elle-même est voulue, que l’objectif est la guerre civile qui va permettre au pouvoir en place de réprimer très fort, de museler ainsi toute opposition et d'installer pour de bon sa dictature.

Le premier, submergé par la colère et la haine, je le comprends. Il m’arrive, à moi aussi, de rêver violemment d’entarter Macron, de ligoter un CRS, de mettre un député LREM au SMIC horaire à temps partiel.

Le second, cérébral, idéaliste, optimiste, je le comprends aussi, je lui ressemble un peu. Mais je ne suis pas ma propre dupe. Je sais à quel point il est difficile de choisir.

La dernière m’a parue désabusée, comme si sa présence sur ce rond-point n’avait plus vraiment de sens. Et je ne la comprenais pas. Parce que je ne voyais pas les riches détenteurs du pouvoir mondial absolu aller contre leurs propres intérêts en favorisant une fronde populaire, voire une troisième guerre mondiale. C’était leur prêter trop de machiavélisme, une intelligence vraiment supérieure - trop magique !

* * * * *

Et puis, pour aider à l’écriture du deuxième tome de « Volmerange, mon village », de Joëlle Moretto, je me retrouve à faire des recherches sur les dommages de guerre (39-45) perçus à Volmerange. Il y a la liste des biens publics à reconstruire et celle des propriétaires qui ont été indemnisés…

Je pense alors à ces gens qui n’étaient pas propriétaires, qui louaient une maison ou un appartement dans le village. Qui les a indemnisés, eux ? Personne. Pourtant, s'ils avaient pu travailler un peu plus avant que la guerre se déchaîne, ils auraient peut-être gagné assez pour se payer eux aussi une maison et mériter ainsi d'être indemnisés.

Je pense à la famille De Wendel, qui a continué de faire son beurre avant la guerre, pendant la guerre et après la guerre, avec les uns et les autres, et qui a quand même été indemnisée.

Je pense à l’Iraq et à la Syrie. Je me demande comment les gens, les pauvres qui sont restés, et ceux plus fortunés qui se sont expatriés, ont pu retrouver dans leur pays dévasté un toit et une vie normale. Je me demande si les nababs du coin ont perdu eux aussi quelque chose. 

Je me demande qui a reconstruit ces pays ? Et avec quel argent ? Est-ce que l’état syrien va toucher des dommages de guerre de l’Etat Islamique ? Est-ce que l’Iraq a touché quelque chose des Américains ? Est-ce que la France paie pour les dégâts en Libye ?

Ou bien sont-ce les banques ou les fonds de pension et autres holdings financières qui investissent là où il y a tout à reconstruire ? Et à qui prêtent-elles ? Aux victimes pauvres de la guerre ou aux riches planqués que la guerre a épargnés ?

Nul besoin d’approfondir… Vous voyez bien que la guerre ne tue que les pauvres gens et enrichit les déjà riches. Et vous n’avez qu’à ouvrir n’importe quel journal pour constater que les super riches ne reculent devant rien pour conserver leurs privilèges. Une bonne guerre, et hop, l'économie repart, et c'est tout bénef ! Du coup, l'idée du complot pour déclencher une prochaine guerre n’est plus si totalement fantaisiste. 

* * * * *
 Ce qui est terrible, c’est qu’on s’interdise d’en débattre. 




samedi 19 janvier 2019

Contourner le piège du grand débat

Le Grand Débat (j’écrirai GD par la suite) est en effet un piège parce qu’il présuppose la confiance en ceux qui l’organisent, alors que ceux qui l’organisent (le président, le gouvernement, les députés LREM), sont de parti pris, partie prenante - il y a donc conflit d’intérêt, donc aucune garantie de neutralité, et au contraire une forte suspicion de partialité.

Concernant la participation ou non à ce grand débat (grande consultation informelle dont les règles ne sont pas définies), j’ai bien écouté le président, j’ai bien écouté les oppositions, j’ai bien écouté les orateurs de la France Insoumise, mouvement dont je fais partie, et j’ai bien écouté les gilets jaunes qui sont sur le rond-point de Kanfen (57).

Après quoi mon opinion est faite. Voici le dilemme :
1 - Refuser de participer au Grand Débat fournirait au gouvernement cet argument que les gilets jaunes (et autres opposants) ne sont pas des démocrates, qu’ils sont juste animés par la haine, ou je ne sais quoi de plus vil encore… et que M. le président est donc autorisé à faire n’importe quoi jusqu’à la fin de son mandat.
2 - Participer au GD en l’état aiderait M., le gouvernement et LREM à justifier leur politique, dont ils ont déjà fait savoir qu’ils n’en changeraient pas, quel que soit le résultat du GD, puisqu’à la fin personne ne saura quels étaient les résultats du GD, et que le président M. décidera a priori tout seul de ce qu’il retiendra de choses à améliorer, comme par exemple, la diminution des retraites.

La question fondamentale dans cette affaire de GD n’est pas le GD en soi, mais la question de la confiance, qui s’exprime en ces trois interrogations :
1 - comment serons-nous sûrs que tout ce qui aura été dit sera « remonté »  jusqu’à M. (le président de la république) ?
2 - comment serons-nous sûrs que M. appliquera ce qui a été dit majoritairement lors de ce GD ?
3 - comment serons-nous sûrs que les organisateurs du GD (députés LREM, maires sans étiquette) remonteront honnêtement toutes les contributions au GD ?

Si je pose ces trois questions, ce n’est pas que je soupçonne M., son gouvernement, ses député LREM et les maires sans étiquette de vouloir fausser, confisquer le GD au profit du statu quo (ce serait les accuser de malhonnêteté). Non, c’est juste parce que je pense qu’en démocratie la confiance que j’accorde à mon élu ne le dispense absolument pas de rendre des comptes et de se soumettre à quelque bienveillante instance de contrôle. Il ne devrait donc pas s’en offusquer… à moins qu'il ait par avance des choses à cacher.

Alors, puisque M., le gouvernement et LREM organisent ce GD dans un grand flou artistique, je me suis dit que les vrais démocrates, qui ne manquent pas dans ce pays, pourraient bien être d’accord avec la  proposition suivante de mettre un peu d’ordre et de contrôle démocratique dans cette affaire :

1. pas de contribution anonyme (chacune doit être signée et indiquer le nom et l’adresse)

2. pas de collecte de contributions, à quelque niveau que ce soit, sans contrôle des gilets jaunes (qui, même sans chef, sont capables de nommer des représentants pour une tâche précise et un temps déterminé), sans contrôle de citoyens tirés au sort et, pourquoi pas, sans contrôle de tous les partis politiques ; il faut donc une telle commission de contrôle dans chaque commune où est organisée une collecte de contributions au GD.

3. le dépouillement des contributions doit être fait sur chaque point de collecte par cette commission. Le décompte numérique de chaque idée, de chaque proposition, doit être établi scrupuleusement ; ainsi se dégagera une hiérarchie, une priorité des questions à traiter : augmentation du SMIC, ISF, RIC…

4. au niveau national, une commission de contrôle du dépouillement doit être créée sur le même modèle (disons paritaire et aléatoire, pour faire court). Pas question de laisser M., son gouvernement et ses LREM mettre seuls leur nez là-dedans.

5. les résultats de tous ces échelons de dépouillement doivent à chaque stade être publiés immédiatement dans la presse, les médias nationaux et dans les bulletins municipaux, s’ils existent.
Tous les médias (quels qu’ils soient) doivent suivre du début à la fin tout le processus en donnant la parole à chaque commission de contrôle et à chaque stade de remontée des résultats.

Si cela n’est pas fait, rien ne garantira que le GD ne sera pas de l’enfumage. En revanche, si tout est enregistré, connu, à chaque étape du processus et si, malgré ça, M., le gouvernement et LREM n’appliquent pas ce qui est demandé majoritairement, ils auront fait la démonstration éclatante de leur fausseté. 
Ils n’auront alors plus beaucoup d’alternatives : ou s’en aller d’eux-mêmes ou continuer de taper sur les gilets jaunes à coups de flashballs, parce que les gilets jaunes, c’est sûr, jamais ils ne lâcheront l’affaire.

- Et si les résultats étaient contraires aux gilets jaunes ?
- Dans les conditions que je viens d’énumérer, il n’y a aucune chance !
  

Je vais donc participer au GD, mais ma première revendication sera que M., le gouvernement, LREM et les maires sans étiquette acceptent que, de la collecte au dépouillement des contributions, tout soit sous le contrôle de commissions (gilet jaune, paritaires et aléatoire, comme j'ai dit). . 

- Et si une majorité de gens mettent cette exigence en N°1 des revendications, que croyez-vous qu'il se produira?
- Je suis pessimiste : M; ne l'entendra pas et il enverra de nouveau les CRS.
- M'enfin, laissez-lui une chance !

jeudi 17 janvier 2019

A force de flashballs, haïr la police deviendra une chose normale.

Chers amies, chères amis (*)

"C à vous" (sur la TNT à Sarko, la télé gratuite où fleurissent toutes les fake-news du MEDEF, de la Commission Européenne, du gouvernement Philippe et du CAC40... ) est une émission affligeante de conformisme, de parti pris, de soumission au pouvoir, orchestrée par des animateurs et des animatrices déficientes mentalement ou alors très salopes (mais plus certainement les deux). 
Après "Je suis Charlie", face à la colère des gilets jaunes, elles ont en effet jour après jour chanté "Je suis la police", avec componction, comme il se doit. C'est qu'elles braient toujours avec le pouvoir, ces indigentes ! (*)

Mais il m'arrive de zapper et de m'arrêter dessus, pour vérifier si j'ai toujours autant de raisons de ne pas y regarder. Et paf ! la surprise : l'invité, David Dufresne, journaliste à Libération, relate les violences de la police, calmement et sans (presque) accuser personne, en faisant quelques constatations percutantes, lorsque toutefois on lui laisse la parole. Forcément, ça m'accroche. 

Même cette vieille pute de Cohen (ex de France Inter et sioniste sans discernement) doit faire semblant d'avouer que oui, la police tire... pour mutiler ? (non, il n'ira pas jusque là). Et puis rapidement lui et toute sa bande reprennent leur cantilène habituelle qui est de défendre le gouvernement et sa police politique. En gros, c'est les gilets jaunes, avec leur regard et leurs mains nues, qui terrorisent la police. Pauvre France ! 
David Dufresne a bien du mérite de ne pas s'énerver.

C à voir ici.

Après ça, comment voulez-vous demander aux gilets jaunes de rester non violents ?
Et pourtant, et pourtant ils le sont, et ils l'ont toujours été :
Vraiment trop forts ces gilets jaunes ! Je dirais même : admirables !

Conclusion : il faut dare-dare dissoudre les CRS, les gardes mobiles et autres sections d'assaut destinées à mater le populo récalcitrant. Mais d'abord, virer Macron. Sinon, on n'en sortira pas. Il faut arracher le Néron de son fauteuil et le raccompagner à sa chaumière (oui, il paraît qu'il n'a aucune fortune) où il pourra jouir paisiblement de sa retraite de président.

 Ce sera encore la revendication des "Gilets Jaunes, acte X". J'ai dans l'idée que ces diables-là vont de nouveau nous surprendre !

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(*) C'est ma petite-fille qui m'a demandé pourquoi en grammaire le masculin l'emporte toujours sur le féminin. Je lui démontre ici que non : comme en Français, il n'y a pas de neutre (genre le "they" anglais) , c'est le dernier cité qui réclame l'accord (un très vieil usage françois). Après, on choisit de mettre qui on veut en dernier, hein. Mais l'écriture inclusive, ah non ! C'est moche, trop connoté, et puis c'est un truc de fainéant. Je préfère encore répéter, mes chers amis, mes chères amies, je vous ai compris et comprises.