jeudi 9 mai 2019

Main basse

Ecoutant France Inter ce matin (oui, ça doit être par masochisme), j’entendais que chaque problème soulevé par une partie de nos concitoyens ou par les medias eux-mêmes - mise en doute de la volonté écologique de Macron, inquiétude causée par la réforme de l’école, spectre d’une victoire du RN aux élections européennes… - donnait lieu, exactement dans la minute qui suivait, à un discours des plus rassurants pour l’auditeur béotien comme pour la majorité présidentielle, soit d’un invité LREM, soit d’un expert censé indépendant, soit d’un chroniqueur ou d’une humoriste de la chaîne. Tous les matins, c’est pareil : jamais un opposant pour donner l’autre son de cloche. France Inter porte la voix de son maître.

Comme chacun sait, le chien ne mord pas la main qui le nourrit, cette main de Macron qui peut le faire abattre (autrement dit virer) rien qu’en claquant des doigts, et à travers lui, la main des gros capitalistes, les quelques-uns qui possèdent 90% du capital économique mondial et qui ont fait main basse sur les états. Ce n’est pas nouveau, mais ça se voit beaucoup mieux aujourd’hui. Depuis que Macon est aux manettes pour les servir, il saute en effet aux yeux que la destruction ou la neutralisation de la république et de la démocratie sont ses vrais objectifs.

Avec la complicité d’un certain peuple abruti de propagande, de conformisme, de peurs et de haine de classe, il ôte à l’Etat, un à un, tous les moyens dont celui-ci disposait pour contrôler, contrer les agissements des superpuissances économiques et le réduit ainsi peu à peu au seul rôle de garde-chiourme du petit peuple travailleur consommateur aliéné dans cette double dépendance.
Et ça donne le traitement de nazi infligé aux gilets jaunes, des lois pour restreindre les libertés, la privatisation systématique de toutes les activités qui abondent le budget de l’état, l’assèchement des services publics, la soumission à l’idéal ultralibéral déguisé, mais incarné, en l’Union Européenne.

Les ficelles sont désormais trop grosses pour ne pas se voir. Encore faudrait-il qu’on ne détourne pas le regard. Mais voir et savoir ne sert de rien si l’on n’agit pas pour résister et, à terme, renverser cet ordre inique qui est un système proprement esclavagiste. Manifester, militer, voter, résister, gueuler, valent mieux que le silence qui équivaut au consentement.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire