Ecoutant France Inter ce matin (oui, ça doit être par
masochisme), j’entendais que chaque problème soulevé par une partie de nos
concitoyens ou par les medias eux-mêmes - mise en doute de la volonté
écologique de Macron, inquiétude causée par la réforme de l’école, spectre
d’une victoire du RN aux élections européennes… - donnait lieu, exactement dans
la minute qui suivait, à un discours des plus rassurants pour l’auditeur
béotien comme pour la majorité présidentielle, soit d’un invité LREM, soit d’un
expert censé indépendant, soit d’un chroniqueur ou d’une humoriste de la
chaîne. Tous les matins, c’est pareil : jamais un opposant pour donner
l’autre son de cloche. France Inter porte la voix de son maître.
Comme chacun sait, le chien ne mord pas la main qui le
nourrit, cette main de Macron qui peut le faire abattre (autrement dit virer)
rien qu’en claquant des doigts, et à travers lui, la main des gros
capitalistes, les quelques-uns qui possèdent 90% du capital économique mondial
et qui ont fait main basse sur les états. Ce n’est pas nouveau, mais ça se voit
beaucoup mieux aujourd’hui. Depuis que Macon est aux manettes pour les servir,
il saute en effet aux yeux que la destruction ou la neutralisation de la
république et de la démocratie sont ses vrais objectifs.
Avec la complicité d’un certain peuple abruti de propagande,
de conformisme, de peurs et de haine de classe, il ôte à l’Etat, un à un, tous les
moyens dont celui-ci disposait pour contrôler, contrer les agissements des superpuissances
économiques et le réduit ainsi peu à peu au seul rôle de garde-chiourme du
petit peuple travailleur consommateur aliéné dans cette double dépendance.
Et ça donne le traitement de nazi infligé aux gilets jaunes,
des lois pour restreindre les libertés, la privatisation systématique de toutes
les activités qui abondent le budget de l’état, l’assèchement des services
publics, la soumission à l’idéal ultralibéral déguisé, mais incarné, en l’Union
Européenne.
Les ficelles sont désormais trop grosses pour ne pas se
voir. Encore faudrait-il qu’on ne détourne pas le regard. Mais voir et savoir
ne sert de rien si l’on n’agit pas pour résister et, à terme, renverser cet
ordre inique qui est un système proprement esclavagiste. Manifester, militer,
voter, résister, gueuler, valent mieux que le silence qui équivaut au
consentement.
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