mercredi 1 mai 2019

1er mai 2019

Je rentre de la manif du 1er mai à Metz. C’était pas la foule des grands jours, mais ça avait de l’allure tout de même.

Comme syndicats, n’y étaient que CGT, SUD et FSU. Les autres ont peut-être voulu ne pas froisser Macron. Leur en sera-t-il reconnaissant ? C'est à voir.

Au rang des organisations politiques, j’ai vu des drapeaux de la Fédération Anarchiste, de Lutte Ouvrière, d’Action Anti-Fascisme et des militants de Générations alignés derrière leur banderole. Le Parti Communiste y était, c’est normal.

Nous, les Insoumis, étions une petite trentaine entourant Caroline Fiat, députée France Insoumise de Meurthe-et-Moselle, et Céline Léger, candidate FI aux prochaines Européennes (elle est d'Aumetz). Notez dans votre agenda la réunion publique qu’elle tiendra à Thionville, salle Verlaine, le 17 mai, à 20h.

J’ai bien vu aussi les drapeaux d’ATTAC et les militants d’« Alter G7 » et peut-être d’autres associations (qu’elles me pardonnent d’avoir zappé leur nom). Avec Stop Knauf Illange, on se prépare ensemble à recevoir le G7 de l'environnement, le week-end qui vient. Ca va pas être triste. Mais chut...

Dans le défilé, j’ai vu beaucoup de gilets jaunes, presque autant que de syndicalistes ; et des fois, c’étaient les mêmes personnes, coloriées de rouge communiste et de jaune fluo à la fois. Comme moi-même qui avais revêtu le gilet jaune tout en brandissant ma bannière de la France Insoumise. Ca m’a d’ailleurs valu un compliment au moment de la dispersion : un gilet jaune est venu m'avertir que, si je voulais, je pouvais le suivre et que les gilets jaunes allaient poursuivre la manif expressément là où elle n’était pas autorisée.

J’avoue que je ne suis pas trop courageux pour sortir des clous et risquer de me prendre un coup de matraque sur mes vieux os. Mais je trouve que les gilets jaunes ont raison de braver les interdits. Jusqu’à nouvel ordre, se balader en groupe dans une ville, serait-ce affublé d’un signe "politique" distinctif, n’est pas un délit… ou bien si ?

Ah oui. Il y avait aussi un grand groupe de Turcs qui défilaient pour protester contre l’incarcération d’un journaliste d’opposition dans leur pays ; puis, à la fin, sur le camion qui tenait lieu de podium, une femme kurde, en treillis de combattante contre Daesh, qui appelait à soutenir une de ses compatriotes emprisonnée, en protestant contre le traitement inhumain que lui inflige actuellement l’état turc. D’où une petite tension entre l’oratrice et une personne dans la foule, assez véhémente, sans doute une fan’ du dictateur Erdogan.

A part ça, tout s’est passé gentiment : pas de lacrymogène, pas de flash-ball, pas de grenade. Juste quatre camionnettes de police au départ, sans un flic autour, que je n’ai plus revues ensuite, et tout au plus trois ou quatre motards de la gendarmerie pour arrêter les voitures aux carrefours. Normal.

Pas de débordement non plus. Les slogans fusaient de partout, divers, connus ou originaux, même pas méchants. A un moment, je me suis représenté Macron dans notre défilé, refaisant son trajet olympien d’après l’élection, et je me disais qu’on pourrais désormais l’accompagner en scandant « Macron, à poil, au balcon » comme aurait pu crier l’enfant dans le conte « Les habits neufs de l’empereur ». Parce que désormais, franchement, ceux qui n’ont pas compris quel est le dessein final de Macron, ceux qui ne l’ont pas percé à nu, ceux-là ont vraiment besoin d’une paire de jumelles, ou d’un coup de pied au cul.

Bon, je blague, mais blaguer, ça ne sert à rien. Si on avait été un million dans les rues, là oui, on aurait pas eu de mal à bousculer l’empereur.

13h30. Je rentre à la maison. J’allume l’ordinateur et la télé, histoire de voir comment ça se passe à Paris.
Sur Youtube, beaucoup de directs, ambiance d’insurrection, mais sans commentaire.
Sur BFM, CNEWS et LCI (le fameux bouquet TNT gratuit de Sarkozy, le vrai piège à cons), tu as en revanche grand bandeau en travers de l’écran, marqué en gros « des heurts avec la police » ; puis, par-dessus les images, tu entends des commentaires qui, au cas où tu n’aurais pas compris ces images, t’expliquent comment comprendre ce qui se passe sous tes yeux, à savoir que les « forces de l’ordre » ne font que se défendre.

Puis, tu as un discours qui est nouveau sur ces chaînes de merde, un discours sur ces Gilets Jaunes qui se sont radicalisés, qui en fait ont viré black blocks. Tu comprends ? Toi, devant  ton écran, tu es censé trembler, faire dans ton froc, réclamer plus de répression contre cette sale engeance.
Mais je te le dis : ne t’emballe pas. Le Gilet Jaune radicalisé (genre terroriste islamiste), ça n'existe pas, c’est juste une invention du ministre de l’intérieur, enfin pas lui, pas Castaner, qui n’a pas les capacités intellectuelles suffisantes ; c’est en fait un staff de penseurs communicants qui lui souffle ces idées nauséabondes. Le bouquet gratuit ne fait que les relayer auprès des téléspectateurs.

Bon, après, je vois apparaître Alexis Corbière sur une moitié d’écran (sur l’autre moitié, c’est l’info en continu - obligé). Bon, il fait le job habituel, mais en plus il traduit assez bien comment la police provoque les manifestants et puis, à un moment, il prononce cette phrase : « j’en veux à la police ». Alors là, ma main au feu, ça va en faire, des gorges chaudes !

En ce qui me concerne, je pense qu’à obéir bêtement à ce gouvernement qui sent trop fort sa peste brune totalitaire, la police, les CRS et la gendarmerie sont en train de se couvrir de honte. Pour qu’ils retrouvent leur honneur, une seule solution : qu'ils rejoignent les gilets jaunes !



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