samedi 23 février 2019

La petite suédoise et le président

Macron a reçu à l'Elysée des lycéens, dont des belges, des allemands et une célèbre suédoise. Tout un symbole du souci de notre président pour l’écologie, car cette dernière est, nous dit-on, d’ores et déjà une icône, une sainte Blandine de la lutte contre le réchauffement climatique, organisatrice de marches hebdomadaires pour le climat dans son pays.

Greta Thunberg n’organise pas des marches pour le climat comme celles qui le sont désormais régulièrement par les ONG et les associations de défense de l’environnement. Non. Les siennes sont « à côté », parallèles, complémentaires, et originales car elle prône la grève des cours.
- C’est une blague ! m’a dit mon voisin de comptoir, goguenard et toujours mauvaise langue. Si encore elle avait manifesté le dimanche… mais là, c’est clair, elle voulait juste sécher les cours.

Bon, qu’est-ce qu’ils demandent, ces jeunes ? « Revoir nos modes de production »,« une refonte totale du modèle de société. », la même chose que (certains de) leurs aînés. (https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/02/22/les-jeunes-appeles-a-manifester-a-paris-pour-le-climat_5426651_3244.html)
Quand même, ça reste général et flou. Pour l’heure, pas question d’abandonner la bagnole, de sortir du nucléaire, de renoncer au voyage aérien bon marché, de boycotter le téléphone portable… Comme leurs aînés, ils demandent aux gouvernants de se remuer, de faire… quelque chose. Eh ben, courage !

On ne va cependant pas faire la fine bouche : des jeunes qui se mêlent des affaires du monde, pour la cause qu'on aime, c’est bon à prendre. Le virus suédois s’est fort à propos joyeusement propagé. A Bruxelles depuis des semaines, il gagne maintenant Paris, et le 15 mars prochain, promis, ils seront un demi million dans toute la France. Ah, c’est beau l’enthousiasme !

Un regret, cependant : en faisant bande à part au lieu d’appeler à rejoindre les cortèges existants, les lycéens divisent, affaiblissent le mouvement de protestation contre le réchauffement climatique. Leur manif dissociée prend ainsi des airs de flash-mob, d’un de ces trucs rigolots qui s’organisent via les réseaux sociaux.
Où étaient-ils en effet quand nous protestions contre l’usine Knauff qui va bientôt, à Illange, et pas qu’un peu, contribuer au réchauffement climatique ? (https://stopknauf.fr/)

Et nous voici revenus à Macron qui autorise Knauff et lui file même des subventions, sans écouter les gens qui vont subir sa pollution, et en même temps reçoit l’icône mondiale avec des petits fours. Ce qu’il vient faire dans cette affaire, on le devine aisément : opération de com’, opération de diversion.
Il paraît que c’est Greta elle-même qui a demandé à le voir. Je veux bien, mais quelle aubaine pour lui ! (avant que j'oublie : bravo au lycéen français qui voulait que l'entretien soit filmé et qui les a tous plantés là quand ça a été refusé !) 

Pour le moins naïve aussi, la demoiselle ; à moins que, enivrée par le battage médiatique (qui n’est jamais désintéressé), elle ait viré mégalomane ; à moins que tout ça soit orchestré de main de maître par son équipe de com’ (que j’aimerais bien qu’on nous présente).


Je vais bientôt assister à une conférence « famille zéro déchet ». Curieux de voir comment on s’y prend sans parler de décroissance.

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