samedi 29 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 15. Pour se faire élire : rester dans le vague.

« Les mêmes chances pour tous nos enfants. » C’était une des promesses de Macron. 
Déjà, ça commence par un wagon de sous-entendus. Comme toujours avec EM, des choses sont suggérées et le reste n’est pas dit.
1. Ainsi, il n’est pas écrit que lui et ses potes vont donner ces chances-là. Admettons donc que cela aille de soi.
2. Ca fait allusion à certains enfants qui n’auraient pas les mêmes chances que d’autres, sous-entendu ceux auxquels chacun de vous pense. Ah mais ça, l’égalité (« notre société est injuste ! »), c’était le grand leitmotiv du programme Macron. Justement parce qu’il n’est pas du tout pour l’égalité.
3. Par « mêmes chances », il fallait en réalité comprendre qu’une fois qu’on vous aurait mis sur une certaine même ligne de départ que les autres, il vous faudrait quand même vous défoncer pour « réussir » sans quoi vous ne seriez « rien ». Mais il ne dit pas du tout où se situe cette ligne de départ propre à équilibrer les chances. Bon, bien sûr, c’est ce que les points de programme qui suivaient ce titre étaient censés définir.

Et là, on voit tout de suite que l’Education Nationale, et elle seule, est à la fois le problème et la solution en matière d’égalité des chances. Non, on ne cherchera pas plus loin, car cela obligerait à remettre en cause trop de vraies inégalités. Et cela, bien sûr, on ne le veut pas. Et Macron de décliner sa belle formule en quelques points vite torchés, soit totalement anecdotiques et populistes, soit d’un flou sidéral (et sidérant) destiné à masquer leur grand vide en même temps que l’arrière-pensée qu’on pourra, quand l’élection sera gagnée, combler ce grand vide avec à peu près tout ce qu’on voudra. Et tant pis pour ceux qui auront mal décrypté le message, mal sous-entendu, et... voté pour lui.

1 - … priorité à l’école primaire pour que tous les élèves sachent lire, écrire et compter en arrivant en 6e.
˃ Sous-entendu : les élèves ne savent pas lire, écrire, etcetera, parce que l’école ne fait pas son boulot.
Sans dire sur quoi portera la priorité, ni quelles actions seront mises en place, ce ne sont que paroles en l’air.
Flou !

2 - Nous interdirons l’usage des téléphones portables dans l’enceinte des écoles primaires et des collèges.
˃ Sous-entendu : les Conseils d’Ecole et les C.A. des collèges auraient déjà dû le faire.
Leur ôter le portable ne va pas obliger les élèves à aimer l’école. Du temps qu’on n’avait pas de portable, on jouait au morpion.
Anecdotique !

3 - Nous donnerons plus d’autonomie aux équipes éducatives.
˃ Sous-entendu : elles n’ont pas assez d’autonomie pour bien travailler. Et voyez donc comme je suis libéral avec les enseignants.
Quel genre d’autonomie, dans quels domaines ?
Flou !
- Elles seront suivies et évaluées.
˃ Sous-entendu : elles ne sont ni suivies, ni évaluées. C’est pour ça qu’elles travaillent mal.
On comprend donc que les équipes éducatives ont au contraire trop d’autonomie et qu’il faut donc les contrôler. Mais ça ne dit pas ce qui sera évalué, ni comment les équipes seront sanctionnées et éventuellement récompensées (sinon quelle raison d’évaluer ?).
Flou !
- La formation des enseignants sera adaptée à ce nouveau cadre.
˃ Sous-entendu : le cadre est vieux. A moderniser !
S’agit-il d’apprendre aux enseignants à être autonomes, suivis et évalués ? En tout cas, ça annonce une énième réforme de la formation. Avec augmentation de salaire ?
Flou et peut-être faussement anecdotique !

4 - Nous limiterons à 12 élèves par enseignant la taille des 12 000 classes de CP et de CE1 en zone prioritaire.
˃ Sous-entendu : voilà pour les milieux défavorisés.
Ce charabia masquait sans doute le fait que 12 élèves par enseignant, en REP, feront toujours plus que 12 élèves par classe puisqu’ils y sont plus d’enseignants que de classes. Mais bon, personne ne pouvait être contre puisque les profs n’arrêtent pas de réclamer moins d’élèves. 
Populiste !
Et pourtant, on entend déjà que ça va coûter un bras et qu’on va déshabiller Pierre pour habiller Paul. Pour l’instant, pas de réponse du gouvernement. Un truc auquel ils ont dû penser : réduire le nombre des « zones prioritaires ».
- Ces enseignants recevront une prime annuelle de 3000 euros nets. Et … d’ici 2022, … auront au moins 3 ans d’ancienneté.
˃ Sous-entendu : voilà pour les enseignants. (ça fait un moment déjà que, de tous bords, on leur passe systématiquement la brosse à reluire). 
Treizième et quatorzième mois pour les plus jeunes. Avec ça, ils seront sûrement meilleurs. L’ancienneté, c’est pour amadouer les parents.
Populiste et anecdotique !

5 - Nous rendrons possible le rétablissement de parcours bi-langues au collège, de parcours européens et d’un véritable enseignement du grec et du latin.
˃ Sous-entendu : voilà pour les classes moyennes et les petits bourgeois (c’est un scandale que vous ne puissiez choisir le cursus de votre enfant : je libéralise) et pour les enseignants (ouf ! des postes sont sauvés).
La plupart des petits Français étant déjà incapables d’apprendre correctement une seule langue étrangère, ça ne va pas toucher grand monde.
Anecdotique !

6 - Nous proposerons à tous un accompagnement après la classe.
˃ Sous-entendu : le système actuel est inégalitaire, injuste, puisqu’il favorise les plus défavorisés ainsi que les élèves en difficulté qui seuls ont droit à ce dispositif.
Alors comme ça, des devoirs pour tous ? Gratuits ? Ca va faire garderie, dites donc. Et qui va donner les cours ? Les profs ? Et qui va les payer ? Pas les communes qui reviennent aux quatre jours justement pour ne pas avoir à financer du périscolaire. Avouez que vous n’avez pas réfléchi à ça, monsieur En Marche, hein... Oui, je sais, c’est en vertu du principe d’égalité : ce ne serait pas juste en effet que les pauvres aient quelque chose que les riches n’ont pas.
Flou, anecdotique et populiste !
- Au collège, nous rétablirons les études dirigées après la classe grâce à des bénévoles (étudiants et retraités).
Ah ben voilà : des bénévoles ! Sans rire, vous avez demandé aux étudiants et aux retraités s’ils sont d’accord ? Non ? Alors, paroles en l’air.
- Nous moderniserons le baccalauréat. … 4 matières obligatoires à l’examen …. Les autres … contrôle continu.
Holà, président ! On a compris : quand vous dites moderniser, ça cache toujours une entourloupe. A tous les coups une sélection plus drastique à l’entrée en fac, avec suppression du choix de la filière… Hein ? C’est ça ? Mais oui, je vous connais bien. Sournois, va !

7 - Nous renforcerons l’autonomie des universités. Elles pourront recruter leurs enseignants et définir leurs formations.
Est-ce que ce n’est pas déjà comme ça ?
- Nous ouvrirons 80 000 places dans les filières professionnalisantes.
Vous ou les universités plus autonomes ?
Enfin, ça sent fort la recherche de rentabilité. Va falloir songer à supprimer l’histoire et la philo et laisser le MEDEF mettre un pied dans la maison.

8 - Nous demanderons à chaque lycée professionnel et université de publier ses résultats (débouchés, salaires, etc.) sur les 3 dernières années.
˃ Sous-entendu : les enseignants se la coulent trop douce, c’est pourquoi ils n’ont pas de résultats. (ça fait un moment déjà que, de tous bords, on leur casse systématiquement du sucre sur le dos)
Va falloir qu’ils se décarcassent maintenant et qu’ils s’adaptent au marché. Il n’y a qu’à demander aux patrons de quoi ils ont besoin. Ah, mais oui, ça se fait déjà, par l’ANPE et par les boîtes d’intérim. Non ?
Populiste et anecdotique !

9 - Nous construirons 80 000 logements pour les jeunes.
Très bien mais c’est qui, nous ? Avec quels sous ? Et quand ?
Flou !

10 - Nous ouvrirons les bibliothèques en soirée et le week-end.
Vous avez demandé aux bibliothécaires ? Non ? Alors il faudra en embaucher… ou fermer en semaine. Mais il y avait une bien meilleure chose à faire pour la culture de nos petits : obliger les télés à arrêter de diffuser des conneries à longueur de journée. J'ai appris par un copain que le QI des Français avait baissé - putain ! - et que les experts se grattaient le cuir chevelu pour y trouver une explication - re -. Ben, moi, je sais : c'est la télé, je dirais même la TNT, ce truc que Sarkozy nous avait vendu comme si c'était le summum du progrès et du bonheur. 
Donc anecdotique !

11 - Nous créerons un « Pass Culture ». Il permettra à chaque Français de 18 ans d’effectuer 500 euros de dépenses culturelles (cinéma, théâtre, livres...).
Un cadeau électoral, quoi. Sans vergogne, financé par la baisse de 5 euros de l’aide au logement des étudiants pauvres ? Leclerc et Cultura attendent, pleins d’espoir, le décret d’application.
Populiste !

12 - Nous ne retirerons pas un euro au budget du ministère de la Culture.
˃ Sous-entendu : sans déconner, on pourrait le faire, parce que franchement la culture ça ne sert à rien d’autre qu’à fourrer des idées dans la tête des jeunes.
Un programme en négatif, ça c’est trop fort, monsieur EM. De toute façon, il n’est pas bien gros le budget de la culture. Mais si vous lui ajoutiez la prestation précédente, vous pourriez même vous vanter de l’avoir augmenté. Malin, non ? Ah, elle est déjà comptée dedans ? Du coup, en fait le budget baissera… Chapeau, l’illusionniste !

Voilà, on a fait le tour. C’était la boîte à malices, le programme En manuel Marche Macron. Il peut en sortir n’importe quoi, surtout le pire. Et dire qu’on a voté pour. C’est con, hein. Mais je suis beau joueur, je laisse le dernier mot à notre président :
« …Car la mission de notre République, c’est de remettre tous ses membres sur la même ligne de départ à chaque étape importante de leur vie. Bien sûr, il y en a toujours qui courront vite et d’autres qui trébucheront. Ou ne pourront tout simplement pas se lancer dans la course. Ou choisiront une trajectoire différente. Mais si l’on connaît à l’avance l’ordre d’arrivée, alors à quoi bon essayer de courir ? » (c'est du Jean-Claude Van Damme !)


Et tu crois qu’en laissant les gens galérer dans la pauvreté l’ordre d’arrivée va changer ?

mardi 25 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 14. Comme d'un rien on nous amuse.

J’avais pas vu la photo, que j’avais déjà les commentaires. Cadrage, mise en scène, avalanche de symboles : la fenêtre ouverte, l’horloge pour le "maître des horloges", trois livres dont les "Nourritures terrestres" d'André Gide, un coq (à l’envers !) dans un smartphone et autres mignardises. Il y aurait même une histoire secrète de cette photo, malgré que la photographe qui l'a prise a elle-même posté (sur un réseau social) un film du making-off. Pourquoi donc ? Des fois qu’on n’aurait pas pigé tout seul ? Ou pour nous montrer le président, comme il est simple ? Sais pas ; j'ai pas regardé.
Mais franchement, quand j’ai déroulé la page (web) et vu enfin l’objet en entier, j’ai été déçu par la mise en scène, puérile (on dirait une couverture de « Nous deux »), et la symbolique à deux balles, et puis surtout j’ai halluciné que personne n’ait été frappé que Macron, avec ses bras écartés, genre « voyez mes biscoteaux », fait tout de suite penser à Popeye... ou à une fusée prête à décoller. Paraît que la pose fait décontracté. Mais non, c’est le contraire, il est tout raide, le pauvre. Pour qu’il semblât décontracté, mon cher, il eût fallu d'abord qu’il sourît vraiment, du regard, et puis qu’on le vît en pied, appuyé au bureau négligemment du bout de la fesse et les jambes tendues croisées vers l’avant. Donc? Photo ratée, qui montre cependant toute l’épaisseur du personnage (je me comprends). En attendant, ça a fait causer.

Et enfin, la voilà au format papier, arrivée dans les mairies, cette photo officielle tant attendue. Ah zut ! En hauteur, elle mesure cinq centimètres de plus que les photos de tous nos précédents monarques. Serait-ce un acte manqué ? Désir d’assomption, folie des grandeurs, vertige des cimes ? 
- Meuh non, c’est pour pas faire comme tout le monde, va ! 
- Révolutionnaire ou affirmation de soi ?
- C’est pour le beuze, coco. 
Au journal de TF1, champion toutes catégories de la rigolade, on expose ainsi le problème : les maires devront acheter un nouveau cadre ; à 70 euros pièce (mazette !) ; multiplié par 36.000 communes… ; mais l’affichage n’est pas obligatoire ; cependant c’est une convention : bref, tu te demandes où est le problème ; et ça finit par ce maire malicieux qui coupe le bord de la photo. (Fiou ! On frise le crime de lèse-majesté, là.) En attendant, ça aura fait vendre de la copie, enfin… du papier (5 cm x 36.000, ça en fait des ramettes).
Le malin qui a lancé le truc a toutefois pu caser que si les communes en sont à se serrer la ceinture, l’état ne devrait pas leur occasionner des dépenses supplémentaires. Et toc ! Bon, pas bien méchant, allez. Par parenthèse, ce qui l’est davantage, c’est ce qui se trame derrière la baisse des dotations : la mort programmée des petites communes par étranglement financier, puis absorption par les grosses communautés de communes où seuls les candidats friqués seront en mesure de gagner les élections. Exit la liste apolitique et le maire du cru que vous connaissez bien et dont le plus gros souci est de gérer sa commune en bon père de famille.

Autre pantalonnade.
1. Le gouvernement annonce une baisse du budget de l’armée.
2. Devant la commission idoine de l'Assemblée, le chef d’état-major des armées réclame au contraire des sous et ose affirmer que le gouvernement a tout faux. Un député ou un huissier ou un attaché (ou un oiseau passant par là) s'empresse de le crier sur les toits.
3. Ubu soi-même, froissé, descend du trône et prend le micro des mains de son Premier Sinistre pour rappeler au général récalcitrant qui est le chef - cornegidouille !
4. Ubu fait alors savoir au bon peuple qu’il a convoqué le général tel jour, à telle heure (pour lui remonter les bretelles).
5. A quoi le général récalcitrant répond « Merdre ! » en démissionnant.
6. Le public ravi applaudit des deux mains, car le spectacle est bon.
Analyse flash. Dans ce cas particulier où il est question de l’adéquation des moyens alloués aux missions de notre armée, la fameuse société civile, c’est le chef d’état major, qui est la personne compétente pour juger des affaires militaires. En face, on a un président, certes autoritaire, mais qui n'en est pas moins dans le rôle du politicard n’y connaissant rien. Il devrait donc se taire et écouter. Mais non, obstiné, le voilà qui grille encore la politesse, cette fois à la ministre des Armées qui naturellement n’ose piper mot - c’est qu’elle a trop peur de dire une connerie et de se prendre une ramonée en public. En attendant, dans cette histoire, Macron a perdu toute mesure et en même temps… la face.

Eh ben oui : vu qu'à peine deux jours après, on a la ministre Trucmuche des Armées, tout enjouée, sur France Inter : « En 2018, le budget des armées sera exceptionnel ! » Exceptionnellement bas, comme annoncé ? Non, non, il sera augmenté. 
- Ah bon ? Alors en plus, le père Ubu avale son chapeau ? 
- Dignement. Et en silence… 
Enfin, jusqu’à ce que Castaner, le héraut de l’Elysée, explique, mauvais joueur : « Peuh ! Le général de Villiers n’a voulu que mettre en scène sa démission. » Bigre ! Notre gouvernement serait-il schizophrénique pour tenir compte de ce qu’a dit le général tout en prétendant qu’il ne l’a pas dit ? On l'aura deviné : cette perfidie était en fait pour l'information du peuple. Oui mais là, le peuple se marre, tout comme au Tartuffe de Molière.

Heureusement, il y a des choses plus sérieuses. Par exemple, à peine nommés, le garde des sceaux Bayrou et les ministres, dont on a déjà oublié les noms, issus du MODEM et ralliés à Macron, démissionnaient parce que soupçonnés d’avoir employé à leur QG parisien des attachés parlementaires européens. C’est la pétulante Corinne Lepage qui aurait vendu la mèche, dans un livre publié plusieurs mois avant… qu'elle rejoigne elle-même le MODEM (c'est la logique typique d'une personne qui veut le pouvoir à n'importe quel prix). Depuis, silence radar. 
Et voilà maintenant l’affaire Pénicaud. Edouard Philippe perd ses nerfs, se cabre : « Ah non, ça suffit ! Elle ne démissionnera que si elle est mise en examen - na ! »
- Et aucun journaliste n’a demandé à Ubu s’il était au courant quand il est parti pour Las Vegas ?
- Oh ben non, i’ peuvent pas : il a fait savoir que c’est lui-même qui se poserait les questions désormais.
- D’accord. Mais pour eux-mêmes, et pour nous, les journalistes ne pouvaient pas la poser, cette question ?
- …

vendredi 21 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 13. La société civile.

Jusqu’à il n’y a pas si longtemps, il n’y avait pour moi d’opposé au « civil » que le « militaire ». Mais si l’on en croit l’usage qu’en font les médias, le mot « civil » signifie aujourd’hui le contraire de « profession politique ». En même temps, on laisse entendre (oh, discrètement) que c’est mieux, que la société civile n’est ni susceptible d’ambition carriériste, ni soumise au risque de corruption, comme certains politicards (chut ! il y en a encore qui sont en marche), qu’elle est davantage compétente aussi, et qu’elle est en quelque sorte l’émanation juste de nous-mêmes, le peuple.

Que nenni, mes bons amis. La société civile, ce sont des technocrates, mais uniquement ceux qui ont été assez bons serviteurs de l’oligarchie et des grandes entreprises privées, par le truchement des services de l’état qui y sont si habilement liés, souvent pour le pire, assez bons serviteurs pour en être récompensés. Oui, comme Macron.
Un gouvernement tout issu de la société civile, c’est ce qui, dans l’esprit des Rothschild, Gattaz, Macron et consorts (qui a dit qu’il n’était « pas nécessaire d’être élu pour gouverner »), doit un jour remplacer les gouvernements issus du débat politique et des élections encore un peu démocratiques.

Jusqu’à présent, la plupart des politiciens nous ont toujours pris pour des cons. Maintenant que leur disparition est programmée, peut-être vont-ils se réveiller, retrouver un peu de dignité, faire enfin le boulot pour lequel nous les avons élus : nous représenter, nous défendre, nous améliorer la vie. Ce processus de confiscation de la démocratie est naturellement commencé depuis très longtemps mais là, avec l’avènement de l’état Macron, les choses sont claires : si nous ne réagissons pas tout de suite, nous sommes à la veille d’abdiquer de tout contrôle sur le travail, la santé, l’éducation, l’information, la culture, l’ensemble de ce qui fait une vie. La dictature du capital va pourrir république et démocratie, et Macron est la cinquième colonne envoyée pour lui préparer le nid. Il n’y a qu’à voir son entourage.

Exemple : Agnès Buzyn, ministre des solidarités et de la santé. Joli curriculum :
- Présidente du conseil d'administration de l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)
- Membre du Commissariat à l'énergie atomique
- Présidente du collège de la HAS (Haute autorité de la santé).
- Présidente du conseil d'administration de l'INCa (Institut national du cancer)
- Membre des boards des laboratoires pharmaceutiques Novartis et Bristol-Meyers Squibb
- Son conjoint, Yves Lévy, président-directeur général de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (l’Inserm est membre du groupement d’intérêt public que constitue l’Institut national du cancer).
Conflit d’intérêt à tous les étages !

Cherchant davantage de renseignements sur la dame, Google m’annonce que « Certains résultats peuvent avoir été supprimés conformément à la loi européenne sur la protection des données. » La même loi européenne qui institue l’opacité des affaires sous prétexte de protéger les données ? Ou est-ce pour n’avoir pas à dévoiler le pot aux roses ? Parce que madame Buzyn n’a aucun état d’âme. Citations : « Il faut expliquer que vouloir des experts sans aucun lien avec l’industrie pharmaceutique pose la question de la compétence des experts » et encore « l’obligation de déclarer le conflit d’intérêt des politiciens et autres responsables – experts médicaux […] est handicapante » Et voici la meilleure, du 12 juillet, dans Libération : « En France, pays d’Europe du Sud, on a une population parfois rebelle, qui peut être rétive aux consignes de l’Etat ».
Tu as compris, population du sud ? Tu as intérêt à obtempérer à la consigne, sinon c’est la main de l'état sur ta gueule. Madame Buzyn ne cache même pas qu’elle se préoccupe davantage du tiroir caisse des pharmaciens que de notre santé. 

Autre exemple : Muriel Pénicaud, ministre de la casse du code du travail.
- Directrice générale des ressources humaines du Groupe Danone, (Danone, reconnu d’intérêt public !)
- Directrice générale adjointe du groupe Dassault
- Administratrice d’Aéroports de Paris
- Membre du conseil d’administration de la SNCF
- Administratrice du groupe Orange
- Administratrice de l’établissement public Paris-Saclay
- Ex-dirigeante de Business France, établissement public rattaché à plusieurs ministères, qui avait organisé un déplacement d'Emmanuel Macron, ministre de l'Économie, à Las Vegas sans passer par un appel d'offres, donc délit de favoritisme ; sa mise en examen est actuellement à l’étude ( Allez quoi, les juges, soyez humains : mettez-la en examen, qu’elle puisse se défendre !)
En tant que ministre, on espère que la chère Muriel saura résister à l’envie, bien compréhensible par ailleurs, de faire plaisir aux patrons pour lesquels elle a bossé.  

Eh oui, la société civile, c’est le cheval de Troie, le loup dans la bergerie : laissez faire et garanti qu’on va se faire bouffer !

lundi 17 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 12. De l'usage de la cote de popularité.

En faisant la vaisselle : paf ! une pensée soudaine. La vaisselle, comme le vélo, favorise en effet l’activité cérébrale. Le problème, c’est qu’on ne peut pas, à la fois, noter les idées et tenir le guidon. Il faut mettre pied à terre, sinon l’idée s’envole, poussée par la suivante, souvent tout aussi intéressante, elle-même chassée par la suivante, etcetera. Bref, j’ai posé le scotch-brite et j’ai noté. Voici.

La cote de popularité de notre président serait-elle donc en baisse, que je n’aie pas encore entendu parler de ce désormais classique du baromètre politique ? Vous me connaissez : c’est parce que je soupçonne systématiquement les médias de complaisance à l’égard de Macron, l’ami de leurs propriétaires (Patrick Drahi pour Libération, Xavier Niel, Pierre Bergé pour Le Monde, etcetera) que me vient cette pensée-là. Bah, c’est un peu tôt, peut-être : ne sommes-nous pas dans la période dite d’« état de grâce » ?

Qu’importe ! Si l’on y réfléchit sérieusement, on voit bien que publier la cote de popularité d’une personnalité politique n’a aucun intérêt pour le citoyen averti qui préférerait certainement entendre parler des actes de cette personne de pouvoir. En revanche, publier sa cote de popularité a de l’intérêt pour qui veut manipuler l’opinion, celle-là même qui, sondée, a servi à établir la dite cote de popularité.
Eh ! Comment mieux installer durablement une idée dans l’esprit des gens qu’en la ressassant inlassablement, sous le couvert d’une justification pseudo scientifique (ici, le sondage) ? La foule étant moutonnière, on parvient ainsi à lancer une personnalité politique de la même façon qu’on lance une mode.

Je me résume : si malgré tous ses efforts pour paraître présidentiel, notre président avouait à présent une cote d’amour en baisse, ça grognerait dans les rangs de sa majorité et ce serait aussitôt la dégringolade dans l’opinion (l’effet boule de neige). Si donc sa cote n’est pas rendue publique, c’est qu’elle doit être en baisse.

A ce stade, ce ne sont évidemment que des suppositions - élucubrations, pourquoi pas. Bon, je vais voir sur Internet, car on ne sait jamais. Nom d’une pipe ! https://www.valeursactuelles.com/politique/la-cote-de-popularite-de-macron-en-chute-libre-86235 Je me suis trompé, le sondage existe, et il est publié, bien que le résultat soit pire que ce que je soupçonnais. On m’accuse déjà : « Mauvaise langue, va ! » Ouais, mais comme toujours, tout dépend de la manière dont est formulée la question. Dans cet article on relève qu’on a demandé aux sondés s’ils pensent que Macron est « proche des préoccupations des Français ». A l’évidence, la question naît parce que la réponse est déjà entrevue ; simple avertissement sans frais. Et pour Edouard Philippe, la question était « pensez-vous qu’il soit apte à réformer le pays. », sous-entendu : est-il capable d’imposer sa volonté au peuple ? Je vous laisse répondre.

On apprend en passant que la combativité des députés de la France Insoumise, - ô surprise- relayée par les médias, est bien vue par 40% des Français. J’avoue que ça me redonne un peu d’espoir… Sinon, vous n’avez pas de regrets ? Voilà une question à poser pour le prochain établissement de la "cote" : regrettez-vous d’avoir voté Macron ?

En fait, j’ai posé deux fois le scotch-brite et la deuxième fois, j’ai noté : maintenant que Macron est élu, les patrons de presse n’auraient-ils pas intérêt à lui mettre la pression en le titillant un peu, en lui faisant sentir leur capacité de nuisance, pour mieux obtenir ce qu’ils désirent ? Ca expliquerait les petites critiques de ses manières qu'on entend un peu partout en ce moment. Non ?

vendredi 14 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 11. Trump et Macron se sont embrassés sur la bouche, mais devant les caméras.

Donald Trump est à Paris, invité d’Emmanuel Macron, pour le 14 juillet, « célébrer » l’entrée en guerre des Etats-Unis en 1917. Images d’un défilé de limousines, des gardes du corps à la pelle chuchotant dans des micros cravate comme dans « Bodyguard », des chiffres cités qui témoignent de la puissance étasunienne… paranoïaque ! Je coupe le son.

Les présidents paraissent côte à côte dans un cadre, ils nous regardent. Qu’est-ce qu’ils nous veulent donc ? « Salut. - Salut, je remercie le président des E.U. d’A. d’avoir accepté... - J’avais rien d’autre à faire ; vous êtes un grand pays, Emmanuel. - Mais vous aussi, Donald, vous êtes un grand pays. - Yes, on va donc s’entendre. » Pose pour la photo de groupe. Trump, comme toujours, toise (la France ou cherche la caméra) et Macron a pour lui de petits gestes amicaux, tape sur l’épaule, main caressant l’omoplate, genre « good old chaps » qui ont fait la chouille ensemble ou « voyez comme je ne suis pas impressionné par le Grand Manitou ». Ça rappelle la fameuse poignée de main commentée sous l’angle symbolique, comme un avant match Joe la Motta contre Marcel Cerdan - j’ai bien regardé : je n’ai rien vu, ce n’était que fabrique de sensation. Là, c’est encore pareil : notre président se sait filmé (a demandé qu’on le filme), alors il nous adresse des messages, pas subliminaux mais tout de même destinés à notre inconscient ; comme dans la télé-réalité, tout est scénarisé.

Bon, ils vont dîner à la tour Eiffel, avec leurs femmes, toujours invités d’Emmanuel Macron, comme si c’était lui qui payait. Il y a pourtant un très bon cuistot à l’Elysée. Trop guindé, peut-être ? Ah mais la Tour, c’est romantique, la carte postale de la lune de miel à Paris. Dans ce cas, ils auraient pu aussi se faire un petit restau italien du fond de la ruelle, comme dans « La Belle et le Clochard » de Walt Disney (hommage discret et en passant à la culture américaine). Non, caprice du prince, on fait évacuer la Tour et les environs et tant pis pour le couple de pékins en voyage de noces qui s’était saigné aux quatre veines pour la réservation au Jules Verne. 
Ah non, je trouve ça petit, sans gêne, ça manque vraiment d’élégance. Mais quoi, c’est le naturel qui le domine : il a beau porter le costume, Macron est un plouc. En fait, Trump et lui sont pareils, des gamins égocentriques qui se fichent des gens et, parce qu’ils ont du galon, se croient autorisés à emmerder le monde. On songe aux amitiés Bokassa - Giscard ou Sarkozy - Kadhafi… Va savoir ce qui se cache derrière.

Ben justement, de quoi vont-ils donc parler ? De choses qui fâchent ? Mais non, rien ne fâche entre eux, sinon, ils se seraient vus en aparté dans un salon du palais. De choses importantes ? Mais non, puisqu’ils sont déjà d’accord sur tout : la participation financière de la France à l’OTAN, okay ; les négociations sur le traité de libre échange transatlantique n’ont jamais cessé en coulisses ; et on nous dit qu’ils parleront de la Syrie, mais là aussi tout se passe en conférences diplomatiques dont nous ne saurons jamais rien.
Non, ils sont là tous les deux pour une représentation destinée aux bons peuples. Rien d’important n’en sortira, pareil qu’avec le récent conseil des ministres auquel participait Angela Merkel.

Comme j’avais aussi coupé le son, je ne peux pas en être sûr, évidemment. Mais je prends le pari.

mercredi 12 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 10. Populisme à tous les étages

Dans un régime peu ou prou démocratique, le débat politique n’échappe pas au populisme. Eh ! N’est-on pas obligé de s’adresser au peuple, si l’on veut être élu ? On appelle pourtant péjorativement populisme ce souci des choses triviales qui intéressent directement la vie quotidienne des gens : manger, habiter, travailler, se faire soigner, mettre des sous de côté, se payer du bon temps, se sentir protégé et heureux. Le populisme consiste donc à proposer une réponse aux attentes les plus prosaïques, aux besoins les plus essentiels des gens du peuple.

Et alors, c’est mal ? Euh... Ben, c’est l’excès qui est… trompeur - n'est-ce pas. Parce que, voyez-vous, le principe de réalité - il y a en effet des intérêts supérieurs ! - nous apprend que promettre ce qui fait plaisir aux gens est forcément un mensonge (c’est dire à quel point le bonheur nous est inaccessible !).
Seuls les extrémistes promettent le Grand Soir, la sortie de l’Euro ou le SMIC à 1700 euros. Seuls les rêveurs y croient. Les grands partis autoproclamés « de gouvernement », dont on prédit en ce moment la mort, quant à eux ne sont pas populistes, mais sérieux et honnêtes, puisqu’ils font de la Realpolitik en servant les fameux intérêts supérieurs (des riches ?) qui tôt ou tard, nous dit-on, feront pleuvoir de l’or sur le peuple finalement ébahi et reconnaissant.

Bien. Macron va peut-être avoir la peau de ces partis-là, mais a-t-il vraiment changé la façon de faire de la politique ? Mais bien sûr, car lui fait dans le populisme... à 100%. Laissons de côté les photos glamour de Paris-Match, la garde-robe de mamie Brigitte, les révélations intimes, tout ce battage médiatique « pipol » à deux balles pour nous intéresser au fond. Et le fond, c’est que le programme "En Marche" était du pur populisme, à trois cibles :
cible de catégorie 1. le peuple qui gravite autour de l’argent dans le monde des affaires, milliardaires, patrons, bourgeois, entrepreneurs et cadres supérieurs, conservateurs convaincus qu’ils sont l’élite de la Nation et donc légitimés à la gouverner et à en tirer un max de profit ;
catégorie 2. le peuple de la classe moyenne qui, ayant eu accès à des biens et à un train de vie qu’il croit devoir à son labeur plutôt qu’aux nécessités de la société capitaliste de consommation, craint d’en perdre des miettes ;
catégorie 3. (du bout des lèvres, en se pinçant le nez) le peuple des smicards, chômeurs, zonards, « ouvrières analphabètes » et autres plébéiens, considéré comme un tas de bons à rien qui n’aspirent qu’à vivre de l’aide sociale.

Si, si, outre que ça se lit entre les lignes de son programme, Macron l’a redit : « Dans une gare, vous croisez des gens qui réussissent et des gens qui ne sont rien. » Voilà sa vision de la vie et de la société. Il est content de lui, c’est sûr : il se compte parmi ceux qui ont réussi. C’est également un coup de brosse à reluire pour ceux qui, comme lui, pensent avoir réussi, les peuples de catégorie 1 et 2. Ca rappelle la célèbre formule de Séguéla, le cuistre de la pub : « Si t’as pas une Rollex à cinquante ans, tu as raté ta vie. » Le pauvre Séguéla, trop imbu de sa personne pour être un bon vendeur de soi-même, plaçait la barre trop haut : excluant de la réussite bien trop de gens ayant honnêtement gagné leur vie, il avait dû s’excuser (c’est comme ça désormais : on s’excuse soi-même, ou on se dit désolé, ça dispense de demander pardon). Macron a été moins con, il a visé large, mais guère plus subtil, avec son programme « demain, on rase gratis ». Pourtant, le gogo a mordu à l’hameçon.

Malheureusement, Macron, c’est plus fort que lui, toujours transparaît son mépris pour le peuple de catégorie 3, « des gens qui ne sont rien ». Cruel, n’est-ce pas ? Eh ben oui, il est comme ça, notre monarque. N’écrivait-il pas dans son programme : «  […] pour encourager l’embauche des habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville. […] une entreprise qui recrutera en CDI un habitant de l’un de ces quartiers bénéficiera d’une prime de 15 000 euros sur 3 ans : c’est comme si elle ne payait plus de charges ! » 5000 euros annuels de charges patronales ? Il n’est pas cher payé, le prioritaire ; avec ça, on ne va tout de même pas prétendre qu’il a réussi - hein ? Macron d’ailleurs ne le dit pas non plus. « Mieux vaut Uber que dealer » c’est de lui aussi. Petite réussite ou réussite par défaut, pas trop d’ambition, le SMIC, ou moins si possible, pour ces gens-là, c’est largement suffisant. Qu’ils se tiennent donc à leur place. Sacré Macron, va, on le refera pas : l’aime pas les pauv's, i’ va pas forcer sa nature, non plus. Jamais de la vie il ne s’excusera d’avoir traité « les plus modestes » de riens, quantité négligeable sans influence autre que d’être un poids pour les autres, et surtout pour le peuple de catégorie 2 qui se voit comme le cœur, le moteur de la société.

En réalité, les mesures que Macron promettait pour protéger « les plus modestes » n’étaient que des emplâtres sur une jambe de bois, exactement la même politique d’assistanat que ses prédécesseurs et qu’il dénonçait, absolument rien de structurel ; il n’y croyait pas lui-même. Exemple : « Tous les smicards (sic) qui bénéficient de la prime d’activité toucheront par exemple l’équivalent d’un 13e mois de salaire. » (mais ce n’est qu’un exemple, ça peut être moins) En réalité, Macron s’adressait surtout à la classe moyenne des fourmis travailleuses, leur désignant, en bon populiste qu’il est, un bouc émissaire : ce fainéant de pauvre qui profite d’un système injuste - car ce système met à égalité de traitement la fourmi et la cigale. Citations du programme « En Marche » : « L’insuffisance des efforts de recherche d’emploi ou le refus d’offres raisonnables entraîneront la suspension des allocations / Nous mettrons fin aux injustices de notre système de retraites. Avec un principe d’égalité : pour chaque euro cotisé, le même droit à pension pour tous ! (on ne sait pas encore ce que ça veut dire, mais ça va faire mal) / La lutte contre la fraude aux prestations sociales sera amplifiée / Nous ferons la transparence sur l’attribution des logements sociaux » Quelle avalanche de sous-entendus, hein !

Mais aujourd’hui qu’ils sont aux manettes, le président et le gouvernement « En Marche » ne se donnent même plus la peine du populisme. Il n’y a qu’à voir le nombre de mesures édulcorées ou reportées. La nouvelle poussée de fièvre populiste sera pour la veille des prochaines élections.  
D’ici là, le dealer de vingt-cinq ans qui se paie une Rollex pourra considérer qu’il a réussi. Parce qu’en plus, être un hors-la-loi, ce n’est pas être rien. Pas vrai ?

lundi 10 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 9. Même plus besoin de faire semblant

Il y a eu des élections. La moitié du peuple était ailleurs, l’autre moitié a voté, mais à la majorité de celle-là, il n’a pas semblé inquiétant que tous les pouvoirs soient concentrés entre les mains du seul Macron, soucieux de satisfaire les appétits de l’oligarchie qui l’a porté au pouvoir, de la même façon que par la publicité on impose une lessive. Avec les législatives, on avait encore espéré gagner le combat ou au moins équilibrer les forces. Mais la démocratie à la sauce Vème République a donné à Macron la corde pour nous étrangler. Parce que les députés EM, ainsi que des LR et quelques autres, se comportent désormais comme la clientèle de César ; il ne faut donc pas compter sur eux pour défendre les intérêts des travailleurs, des retraités, des malades, des pauvres, ni même ceux de leurs électeurs.

Il y a certes longtemps que nous vivons en ploutocratie, mais jadis on faisait semblant. De nos jours, en effet, les riches ne se gênent plus pour cracher à la gueule du peuple, et Macron le premier qui, dans ses rares moments de sincérité, n’exprima que mépris pour les « ouvrières analphabètes » et les smicards. C’est pourquoi le gouvernement annonce 120.000 fonctionnaires en moins, le point d’indice gelé, le jour de carence rétabli, sous prétexte d’égalité de traitement avec le privé (c’est en vertu de cette égalité de traitement (avec les chefs d’entreprises), évoquée en son temps par Sarkozy, que tous nos élus s’augmente régulièrement eux-mêmes). Et c’est pourquoi le code du travail va être rédigé par le MEDEF et le fonctionnement de l’assurance sociale dicté par les banques et les assureurs privés. Et c’est parce que nos maîtres n’ont pas de scrupule à dévoiler leur véritable objectif qu’en même temps l’homéopathique taxe sur les transactions financières est supprimée ainsi que les charges sur les très hauts salaires de la finance. Il s’agirait d’attirer les financiers de la City. Pour notre bien. Diantre ! Dans ce cas, pourquoi ne pas carrément aligner la fiscalité française sur celle du Luxembourg ?

Bon, on a compris qu’ils se lâchent, griserie du pouvoir, mais qu’ils doivent faire vite aussi, entuber le peuple tant qu’il est encore groggy. Après les onze vaccins obligatoires dont même le plus naïf des naïfs devine quelle industrie mortifère - oui, la pharmacie nous tue peut-être plus qu’elle nous sauve !- se cache derrière cette décision, voilà que notre vaillant président n’a pas un seul mot de commentaire sur la décision européenne (et donc française) d’autoriser à nouveau de ces saloperies chimiques hautement suspectées d’être des perturbateurs endocriniens. C’était pourtant bien écrit noir sur blanc dans le programme du candidat Macron. « Nous placerons la France en tête du combat contre les perturbateurs endocriniens et les pesticides. Ils sont l’une des principales causes de l’augmentation des cancers des enfants depuis 20 ans. » Ah ben moi, là je comprends que Macron a encore une fois menti et qu’en vérité il n’en a strictement rien à fiche que nos enfants chopent des cancers.

Franchement, il a honte de rien, ce type. Il aurait pu faire semblant, expliquer à la presse qu’il avait jeté toutes ses forces dans la bataille pour la santé de nos petits ; il aurait pu avoir évoqué le principe de précaution, peut-être… « Tu sais où tu peux te le mettre, ton principe de précaution ? » Aurait alors répondu Merkel, sponsorisée par Bayer-Monsanto.
Imparable ? Non, parce que le principe de précaution, c’aurait été tout simplement de ne pas voter Macron.

vendredi 7 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 8. La dramaturgie médiatique a rendu toute chose banale.

L’actualité politique me gonfle en ce moment : un an de campagne électorale, c’est long, ça lasse. Les politiciens, les patrons et les journalistes, eux ne sont pas fatigués de faire et dire des conneries. Dans l’indifférence générale. A force que soit théâtralisé le moindre événement, il devient en effet difficile de distinguer ce qui est important de ce qui est anecdotique.

D’abord, les obsèques de Simone Veil. Ca tombait bien, on n’avait rien à vendre ces temps-ci. Alors, comme à chaque fois qu’un policier meurt des coups des terroristes ou qu’un ancien ministre casse sa pipe, l’Elysée (c’est toujours l’Elysée) organise des festivités - grandes pompes bien compassées - où les écornifleurs en tous genres viennent sans vergogne se pavaner. Par la même occasion, le chef de l’état offre ainsi au bon peuple quelque héros à vénérer, choisi selon les contingences du moment, qu’on ressortira comme caution idéologique, également selon les circonstances. Aussi est-il normal que le Panthéon (étymologie : tous les dieux) soit rempli en majorité de militaires et de politiciens, la plupart oubliés. Ils sont là, bien peu d’humanistes, de penseurs : https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_personnes_inhum%C3%A9es_au_Panth%C3%A9on_de_Paris
Pas sûr que sainte Simone Veil apprécie la compagnie de ces grands hommes qui en outre se sont certainement retournés dans leur caveau en entendant parler de féminisme. « J’ai décidé […] que » Simone Veil irait dans le Panthéon, a dit le président. Il a dû penser que c’était bon pour son image.
Les cendres de Guy Môquet, sorti en son temps des oubliettes par Sarkozy pour la beauté du symbole et sa propre image, ont bien failli déménager au temple du Quartier Latin. Perso, je verrais bien Johnny panthéonisé ; de son vivant. Quand je songe à ce qu’est devenue la Légion d’Honneur, je ne vois vraiment pas où serait l’outrage. Ah ouais, il est belge.

Et puis, il y a Christian Jacob, l’inénarrable ! que j’entends le matin vilipender l’odieux traître Edouard Philippe et dont j’apprends que le soir il s’abstenait de voter la confiance au gouvernement, et une majorité de Les-Républicains avec lui. Quelle conviction dans les idées, quel courage politique, les gars ! Tout le monde voit bien maintenant la carotte Macron qui vous pend au-dessus du nez, et aussi que vous avez le froc (ou la jupe) sur les genoux et la langue crottée ; et vous nous la jouez droit dans les bottes, donneurs de leçons - et sérieux, avec ça ? Allons, allons, baissez la tête, de la dignité, que diable !
Un naïf croirait ce dilemme cornélien, mais il n’en est rien : ces gens-là ne sont que des opportunistes, soucieux de conserver leur mandat. Ils trahiront Macron dès que les effets de sa politique libérale lui feront perdre des points « dans le cœur des Français ». Leurs discours, leurs postures, l’indignation, le sens du devoir, le respect des valeurs républicaines, l’honnêteté, les vertus morales, ces grands sentiments qu’ils donnent à voir, tout n’est en effet que mise en scène à destination de l’électeur. En coulisses, on ne trouve que petitesse d’esprit, calculs et mesquineries. Evidemment, là, c’était à l’Assemblée : ils n’ont pas pu faire autrement que d’exposer leurs contradictions sur le devant de la scène. C’est pourquoi, si un journaliste leur avait posé la question, ils nous auraient expliqué que dire blanc et voter noir, c’est l’essence même de la démocratie.

Je termine avec cette journaliste de Radio France qui nous apprenait l’autre jour que des salariés français ayant bossé dans des pays du golfe pour des entreprises appartenant à Saad Ariri, premier ministre du Liban, n’avaient pas été payés depuis un an, qu’ils étaient en procès et qu’une filiale du groupe industriel concerné avait déjà fait savoir qu’elle ne paierait pas - point. Et cette grande professionnelle d’en conclure, le plus placidement du monde : « Oui, c’est une vraie question. » Pour un patron qui vole le travail de ses employés et qui s’assoit sur la loi et la justice, elle ne trouve pas d’autre mot ? Ou elle craint de les utiliser ?
Et le gouvernement, qu’est-ce qu’il fiche ? Bon sang ! Ah, il regarde ailleurs ? C’est secret ? On ne peut pas se fâcher avec le Liban ? Putain, on va regretter Sarkozy. Lui, il aurait agi, illico, envoyé Carla, Sylvie Vartan, comme dans l’affaire des infirmières bulgares chez son copain, ex-copain Kadhafi. Bon, avec ça, il a aussi foutu un bordel là-bas, que pour y échapper, il y en a encore tous les jours qui se jettent dans la Méditerranée.

Oui, bof, la guerre, la famine, les migrations, c’est d’un banal.


Richard

mardi 4 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 7. « On ne peut pas tenir toutes les promesses faites pendant une campagne électorale. » (Wladimir Poutine)

J’avais plus la télé pendant 24 heures. Du coup, j’ai raté Macron à Versailles et le Tour de France à Audun-le-Tiche. Mais Francine (mon épouse) écoute la radio et fait la chasse aux infos sur Facebook et Youtube.
- Je comprends plus, qu’elle me dit. Depuis hier, les médias n’ont pas arrêté de taper sur Macron. C’est bizarre, non ?
Difficile à croire, en effet. Ou alors faut édulcorer ce qu’on appelle taper… Je la rassure donc :
- Tu sais, chérie, les médias ont pas mal de choses à se faire pardonner, si on songe à leur scandaleux comportement pendant les dernières campagnes électorales. On peut donc imaginer un sursaut d’orgueil… Mais non ! ça ne va pas durer parce qu’en réalité, ce n’est qu’une façade, une mise en scène de la liberté de la presse destinée à rendre crédibles les manipulations à venir.

Bon, comme le poste remarche, ce soir, on se met les infos sur une chaîne nationale. Forcément, c’est le discours d’Edouard Philippe qui constitue le grand moment du jour (avec le Tour de France, bien sûr). J’écoute, vaguement à l’affût d’une connerie ou d’une petite curiosité de rhétorique, et vlan, ça ne manque pas de tomber : notre Premier (comme ils disent au Luxembourg) promet qu’à l’horizon je ne sais plus combien, chaque Français aura « une offre pour les lunettes remboursées à 100% ».
 
C’est bon, pas besoin d’en entendre davantage, j’ai confirmation de la supercherie : Macron nous a menti pour être élu, il nous mentira encore pour faire passer ses réformes anti-travail et anti-sociales, et il nous mentira encore pour être réélu. Et nous, est-ce que majoritairement, nous allons le croire ? Je fais en tout cas ce que je peux pour l’empêcher. 

Bref, vous vous rappelez la promesse du candidat :
« Nous mettrons en place la prise en charge à 100% des lunettes et des prothèses auditives et dentaires d’ici 2022, en lien avec les mutuelles et l’ensemble des professionnels de santé. » (extrait rigoureusement conforme à ce qui a paru sur son site de campagne)

Et à présent, la promesse ne concerne plus que « l’offre de remboursement »… Faux cul, va ! Le journaliste, lui, fait comme s’il n’avait rien remarqué. Mais on n’ose comprendre : on s’est bien fait baiser ! Faut en effet pas être un aigle (comme aime à dire JLM) pour piger que le remboursement, sous-entendu par la sécu (pendant la campagne), et une offre de… ça n’est pas du tout, du tout, la même chose. On devine que l’offre, c’est un assureur qui la fera (par exemple, Malakoff, de la famille à Sarkozy) et vous allez voir comme vous allez bientôt être noyés de pubs d’assureurs qui ne désirent que votre bonheur. La manne est forcément pour les mutuelles, puisque la Sécurité Sociale, qui perdra encore des cotisations grâce à la prochaine loi travail, ne pourra pas assumer. Je suis curieux de voir ce que sera la loi « lunettes à 100% », un sacré tour de passe-passe, si jamais elle voit le jour. Ce qui est sûr, c’est que les sans-dents ne sont pas près de pouvoir se payer un râtelier.

Mais c’est vrai, aussi, que Macron n’allait pas embêter ces bons entrepreneurs qui s'échinent à créer des emplois en Chine, comme son copain Afflelou (pas fou du tout), qui te vend trois paires de lunettes pour le prix d’une et l’oreille gauche pour un euro si tu achètes son appareil auditif pour la droite au prix du diamant. On aurait pu dire, par exemple, que le prix des lunettes aurait été divisé par trois et celui des sonotones par deux. Ce qui aurait été logique, non ?
- Oui, mais pas possible.
- Bon sang, mais où est le problème ? Aidez-moi, vous !


Richard

lundi 3 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 6. Dire quelque chose et faire son contraire

Je n’ai pas tout suivi, mais j’en sais déjà bien assez pour comprendre que ceux qui nous gouvernent font systématiquement le contraire de ce qu’ils disent.

Par exemple, le gouvernement de la France qui siège à Nancy, ça n’est pas banal. En effet, la dernière fois qu’il quittait Paris, c’était pour Vichy, je crois. Mais bon, aucun rapport. Paraît que c’est pour soutenir une région sinistrée. Dans ce cas, il aurait dû s’inviter à Hayange ou dans la vallée de l’Orne. Enfin bref, on a compris que c’est juste un symbole. Tout à l’heure, pour la beauté du symbole, le gouvernement pourra aussi s’en aller camper dans une vallée des Pyrénées, entre les loups et les éleveurs de brebis. Tout aussi ridicule, mais plus risqué.
On se demande en effet si on travaille mieux après avoir fait un petit voyage de 300 kilomètres (ça fera 600 AR). Mais ne soyons pas mauvaises langues ; peut-être nos ministres ont-ils pu, là-bas, mieux qu'ailleurs traiter le problème de l’endettement et de la nécessité de réduire les dépenses de l’état, en gelant par exemple les retraites et les salaires des fonctionnaires ou en chargeant le budget des collectivités territoriales. Comme ce sont en outre des gens honnêtes et consciencieux, qui sont en train de moraliser la vie politique, chaque ministre aura naturellement payé le train, les petits fours et l’hôtel de sa poche. De Gaulle, lui, c’est ce qu’il aurait fait, et il ne s’en serait pas vanté.

Autre exemple. Notre bon président annoncé à Versailles, devant le congrès, avant le discours de politique générale du premier ministre, déclenche deux petites polémiques pas méchantes désamorcées dans la foulée par le média même qui les lance et qu’on peut résumer par la question - Y a-t-il dérive monarchiste ? - et la réponse - Mais non, le président ne fait qu’utiliser le droit que lui donne la constitution (tous les autres présidents l’ont fait ; alors, hein !) afin de « mieux s’approprier » la fonction. C’est une sorte de stage de mise à niveau, quoi. Et puis, nous dit-on, il s’adressera à la Nation, et ce sera donc à nous, le peuple, qu’il fera cet honneur. C’est américain, moderne. A nos frais, aussi ? Cool ; nous sommes pleins de gratitude.
Tout de même, pour quelqu’un qui est si attaché à l’image qu’il donne à voir, j’ai entraperçu notre président à la télé, au Mali, je crois, dans un fauteuil tout à fait bananier - un petit plaisir impérial qu’il n’aura su se refuser. A sa décharge, c’est son amphitryon, Ibrahim Boubacar Keïta, qui avait dû meubler le salon. Je galèje, parce que Macron assume en fait totalement son trip monarchique. Et s’il l’assume, c’est qu’il pense que les Français aiment ça, être gouvernés par des princes. Et s’il le pense, c’est que ses conseillers en marketing ont pris la température auprès des instituts de sondage qui ne se trompent jamais de beaucoup, sauf quand ils le font exprès. « Les Français sont des veaux », disait le général, prophétique. Un journaliste de radio ne s’y est d’ailleurs pas trompé, emporté par son enthousiasme pour la belle fête, il parlait l’autre jour à propos du prochain congrès de Versailles de « la république dans toute sa majesté » - sans rire.

Dernier exemple, plus ancien. C’est dit : Brigitte aura désormais un rôle officiel au côté du président, et le budget qui va avec. Comme ça, ce sera plus clair (parce que les précédentes dames… elles aussi… hein... enfin…). Bon, depuis, on n’en parle plus. C’est que ça doit être déjà fait. Vous allez voir qu’après ça, notre monarque, par médias interposés, va nous convaincre qu’il serait donc normal que Brigitte soit rémunérée et qu’elle touche aussi une retraite, en vertu de l’égalité de traitement entre tous les Français. Ca s’appelle moraliser la politique. En effet, c’est clair comme embaucher sa femme en tant qu’attachée parlementaire.


Est-ce qu’un jour on aura une âme enfantine assez libre pour s’écrier, comme dans le conte d’Andersen « Mais… l’empereur se fiche de nous ! » ?

Richard

samedi 1 juillet 2017

La comédie du pouvoir - 5. Tout est dans la transition.

En farfouillant dans la friperie Youtube, je viens de tomber sur cette vidéo BFMTV du 23 juin : https://www.youtube.com/watch?v=MT90G2unskk 
Le malicieux Jean-Jacques Bourdin reçoit le Nicolas Hulot nouveau qui, après Ushuaia, la fondation Hulot financée par EDF, L’Oréal et TF1, puis dix ans de valse hésitation, s’est repeint en violet LREM en acceptant enfin d’être Ministre (de la Transition Ecologique et Solidaire).

Ca dure vingt  minutes. Malheureusement, vingt minutes, c’est long quand on n’a rien à dire. C’est pourquoi Hulot bégaie beaucoup, comme Hollande quand sciemment il nous mentait ; son discours, c’est de la langue de bois, ça sonne bien creux. (Qu’est-ce qu’il apprend vite, le bougre !)

Et d’abord, ce n’est pas de sa faute : il y a toutes ces situations difficiles dont il hérite. Et ce n’est pas faute de les avoir dénoncées lui-même pendant tant d’années aux côtés des ONG ! Mais il y a ces situations difficiles dont il a conscience que… elles sont difficiles. Fiscalité, intérêts économiques, phénomènes culturels, obligations de cohérence européenne, poids des contrats déjà signés, menaces financières pesant sur l’état, tout ça est difficile. Bref, on comprend vite qu'il n'y a pas grand chose à espérer. Mais avouer qu’il y a trop d’intérêts fortement contraires à une gestion écologique des transports, de la bouffe, de l’énergie, etcetera, qui sont les intérêts d'une oligarchie d’une puissance démesurée par rapport au maigre pouvoir d’un ministre de la république, ça, il évite de le dire. Mais il le sait. C’est pour ça qu'il bégaie, à la façon de ceux qui mentent (le menteur se trahit toujours, faut juste ouvrir l'oeil pour le caler), comme par exemple Hollande avec ses euh... euh… euh. Ah oui, mais ça, je l’ai déjà dit.

Sur les droits d’exploiter de nouveaux gisements d’hydrocarbures, sur le problème des loups qui déciment les troupeaux, sur la corrida, sur l’extraction des sables en Bretagne, sur les boues rouges en Méditerranée, sur les états généraux de l’alimentation (qui serait son idée), sur les perturbateurs endocriniens, sur l’EPR de Flamanville, sur le nucléaire, sur les éoliennes, il dit :
- laissez-nous travailler
- nous serons fermes ; et en même temps…
- il faut écouter les populations dans les régions
- on ne peut pas tirer un trait sur la culture des gens
- il faut faire attention à ne pas aggraver le chômage
- il faut tenir compte des paysans
- nous négocierons avec les partenaires
- interdire ce qui a été accordé entraînerait de sévères amendes
- on va regarder ce qu’on peut faire
- il faut d’abord voir le schéma d’ensemble
- on se mettra autour d’une table
- on discutera avec l’Allemagne et je souhaite que…
- je tiendrai compte de l’avis des autres ministres
- nous bâtirons une stratégie
- à l’horizon d’à peu près... assez proche…

Ben oui, mes enfants : on a mal pour lui. Pas besoin de décrypteur pour comprendre que ce Hulot-là n’a aucun pouvoir de décision, aucun poids, aucune espérance même de convaincre qui que ce soit de faire une seule concession un tant soit peu significative sur l’écologie. Tu vois sa tête pendant l’interview et t’as compris qu’il n’y croit pas lui-même. Il ment, quoi.

Et alors ? Il ne savait pas, avant d’accepter ce poste, qu’il aurait le cul à côté de sa chaise de ministre et que n’importe quel pébroque pouvait faire le même job de figurant, ou il est juste là pour la paie ? Merde! Vite, trouvez-moi un seul gusse qui a voté Macron en croyant vraiment  que « La République En Marche » allait changer, moraliser, révolutionner la politique en France.

Richard