Ce matin, Francine lisait son
journal, étalé sur la table. En passant comme ça, je vois du coin de l’œil un
titre : « Le nombre des millionnaires en France a encore augmenté. »
Enfin un truc dans ce goût-là. Et alors ? Alors, je me dis que le chômage aussi augmente et que l’article, je ne le lirai pas,
parce que l’opinion de la presse brosse à reluire des millionnaires ne
m’intéresse pas, je sais d’avance ce qu’elle vend.
Bon. La journée se passe et puis,
tout à coup ce soir, le choc, avec l’émission de France 3 au profit des
hôpitaux de France, la fondation Bernadette Chirac-David Douillet, je crois.
Non, ce n’est pas la tête d’empaillé de Michel Drucker… qui néanmoins ferait
mieux de prendre sa retraite et laisser un peu de boulot aux jeunes.
Non, c’est autre chose qui me
frappe à ce moment-là, qui m’apparaît comme une évidence :
la
France est un pays de mendiants.
Le Téléthon, la Fondation l’Abbé
Pierre, la Ligue contre le Cancer, le Secours Populaire, le Secours Catholique,
Solidarité Antilles, Les Restaus du Cœur, Médecins sans frontière, etcetera, etcetera,
toutes ces fondations, toutes ces associations caritatives, vivent de la mendicité.
Elles font en réalité le boulot à
la place des vrais mendiants que pourraient être les pauvres de France s’ils
n’avaient pas encore un reste de dignité. Car si on faisait le total, si on
mettait dans la rue avec une sébile tous les bénéficiaires de cette mendicité
organisée, je pense que nous ne serions pas loin du taux de mendicité de
l’Inde, et peut-être même serions-nous bien au dessus.
D’un côté, il y a les nababs aux
gros culs posés sur des milliards inutiles, de l’autre les misérables, que Macron désigne
par le terme « rien », qui sont obligés de quémander pour vivre
décemment.
Est-ce que les riches donnent, au
moins ? Non, les riches ne donnent rien, jamais, parce qu’ils considèrent,
comme le président Macron, que les pauvres sont des fainéants qui méritent leur
sort. Les riches, ils prennent seulement. C’est pour cette raison qu’ils sont
riches.
Ceux qui donnent, ceux qui ont du
cœur, ceux qui partagent leur bien-être, ce sont les gens qui ont un peu plus
que le nécessaire et qui savent ce que c’est que d’avoir du mal à joindre les
deux bouts, à se soigner, à se payer des loisirs, à habiller les enfants. Même les pauvres donnent pour
les plus pauvres qu’eux.
Le plus rigolo, c’est que primo, les dons qui soulagent les misères (quelles qu'elles soient !) enrichissent en même temps un tas de profiteurs, et deuxio, que les riches
qui n’ont pourtant besoin de rien, sont aussi des mendiants, mais minables,
ceux-là, tout le temps en train de pleurnicher pour obtenir un petit avantage fiscal
par ci, par là, du gouvernement qui s’empresse aussitôt de les satisfaire.
Aucune dignité. Des rats !
Nous voilà donc, la France, un
pays très, très riche, qui n’est même pas capable de subvenir aux besoins les
plus élémentaires de tous les citoyens qui le composent. « Normal ! »
vous répond le premier ministre « l’état est endetté, l'état ne peut
pas soulager toute la misère du monde. » Je crois même qu'en vérité il pense que l'état ne doit pas aider les travailleurs ou les pauvres, que l'état est là au contraire pour favoriser la thésaurisation à ceux qui en ont déjà trop. Bon, vous avez capté le message ? L'état "En marche"ne peut rien pour vous. Démerdez-vous. Tendez la main à vos semblables.
E. Philippe suit en cela le cap fixé par
son patron, le président Macron, Ubu en personne, dont la première parole après
le passage de l’ouragan sur les Antilles, avant même de parler d’intervention
de l’état, a été de réclamer des Français qu'ils se montrent solidaires,
c’est-à-dire qu'ils mettent la main au porte-monnaie (si, si, vérifiez), et qui dans
son programme, sans rire, prévoyait que les cours de soutien au collège se
feraient grâce à des bénévoles.
Macron est le mendiant en chef du gouvernement de
La-France. Et à qui tend-il la sébile ? A nous, travailleurs, qui n’avons
pas même l’ombre du commencement d’un million et à qui par ailleurs il fait
allègrement les poches par l’impôt et les allègements de charges sociales. Sans
un remords. Et malgré ça, nous sommes toujours aussi peu nombreux dans les manifs !
Bon, le futur que ce tartuffe
nous promet, c’est le monde merveilleux des mille et une nuits du XVème siècle,
quand le calife descendait dans le souk pour écouter ce que ses sujets disaient
de lui et qui en profitait pour leur jouer des tours, les faire bastonner, leur planter un pieu dans le derrière et se
fiche de leur gueule par-dessus le marché.
Conclusion : c’est bien
nous, travailleurs, qui faisons vivre tous ces riches parasites, qui nous
faisons vivre nous-mêmes et faisons vivre ceux d’entre nous qui n’ont pas la
chance d’être à peu près à l’abri des catastrophes que la vie peut nous
réserver.
Alors peut-être devrions nous cesser de donner...
La France, un riche pays de pauvres..., comme l'Allemagne et d'autres...
RépondreSupprimer