Je reviens de Metz, de la manif des syndicats contre la
réforme « simplification, modernisation » du code du travail, contre
les ordonnances ukases, contre la dictature oligarchique des Macron-Gattaz, une
dictature sourde et aveugle, méprisante des difficultés des gens, préoccupée uniquement
de ses propres intérêts et de son propre pouvoir. C’est comme ça que je vois la
situation. Et qu’on ne m’objecte pas que Macron et les « En Marche »
ont été élus démocratiquement, Hitler l’a bien été.
Ce que je vois aussi, c’est qu’il y avait du monde, de la
porte Serpenoise à la place de la Comédie ; tous les syndicats étaient
représentés, sauf la CFDT ; peut-être y en avait-il aussi, mais cachés
(honteux ?). J’aurais aimé voir davantage d’Insoumis. Bah ! je crois que
beaucoup portaient hier le drapeau de leur syndicat. Ca faisait longtemps que
je n’avais pas manifesté, j’étais plutôt ému à la pensée de cette belle
alliance.
Parce que j’ai encore à l’esprit la philosophie du respect
de la vie et la définition de la civilisation d’Albert Schweitzer, que je viens
de lire, qui prône l’engagement de chacun pour soulager la souffrance et
améliorer le monde, en regardant tous ces gens dont la grande majorité avaient dû se mettre en grève pour être là, il m’est apparu soudain évident
qu’ils agissaient chacun selon une véritable éthique, même s’ils ne s’en
rendent pas forcément compte : agir pour tous et pas seulement pour
soi-même, être solidaire de toute détresse, toujours respecter l’humain, quel
qu’il soit, vouloir le meilleur pour chacun et pour l’humanité, préparer un
monde meilleur… voilà de bien plus nobles ambitions que n’en ont tous ensemble Macron
et ceux qui comme lui veulent à toute force nous enfermer davantage dans le
servage du travail, à l’instar de ce qui se passe dans les pays où les enfants
sont obligés de travailler pour contribuer à la survie de leur famille. Macron n’a
aucun sens moral.
Quand Macron affirme que sa réforme est faite pour créer de
l’emploi, il choisit effrontément de nous mentir parce qu’il sait que ça n’aura
aucun effet sur le chômage. C’est pour cela qu’il ne répond pas aux
journalistes : on verrait trop à chaque fois son nez s’allonger.
Quand par deux fois il affirme ne pas regretter le terme
« fainéant » appliqué à ceux qui sont contre ses réformes, il exprime
simplement un fait pour l’instant incontestable : « Le roi, c’est
moi, je fais ce que je veux, je dis ce que je veux, et si ça te plaît pas, je
t’emmerde. » C’est le pendant du « Casse-toi, pôf’ con » de
Sarko.
Par parenthèse, cet argument du fainéant est tout droit
copié collé du bréviaire du Front National : « Il y en a marre de
ceux qui profitent du système. » Et pour avoir tracté sur le marché de
Thionville, je dois dire que ça fait mouche chez certaines personnes, les mêmes
d’ailleurs qui pensent que tous les politiciens sont véreux, mais ça ne fait certainement
pas mouche chez les manifestants d’hier. Voilà la différence entre les gens qui
ont une éthique agissante pour le bien et ceux qui, soit ont jeté l’éponge, dégoûtés,
fatalistes, soit sont devenus cyniques, prêts à toutes les dégueulasseries,
comme Macron lui-même.
Qu’est-ce qu’il est venu faire, Macron, à
Saint-Martin ? Dormir sur un lit de camp, c’est tout ; enfin, juste
le temps de la photo, après il est parti à l’hôtel du côté néerlandais.
Est-ce qu’il a pris une pelle pour ramasser des
gravats ? Est-ce qu’il a fait un pansement sur un membre blessé ?
Est-ce qu’il a distribué de l’eau et à manger ? Est-ce qu’il a donné un
chèque personnel à la Croix Rouge ? Non, il est venu se mettre dans les
pattes, inutile, juste pour sa campagne de pub. Et avec ça, il fanfaronne qu’il n’en à
rien à cirer de ne pas être aimé. C’est pas beau de mentir, Pinocchio. Si tu
veux devenir un vrai humain, il faudra changer.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire