mercredi 6 mai 2020

Journal de déconfinement – jour 50

LE MONDE D'APRES

J'avais préparé mon texte hier soir mais j'ai reçu ce matin ces deux informations que je ne peux m'empêcher de partager immédiatement avec vous, amis, amies, parce qu'évidemment elles confortent mon opinion et parce que mon objectif, toujours militant, est de vous convaincre. Cela pouvait-il vous échapper ?
De Francine, qui est sur son ordinateur dans la pièce à côté, cet article du maire de Hettange-Grande (le deuxième sur cette page) à propos de la rentrée scolaire : 
http://www.ville-hettange-grande.com/actualites/
La moelle de ces deux prises de position ressortit à la question de l'exercice de la démocratie. D'un côté, des centaines de députés à qui le guide ordonne de marcher au pas, de l'autre un maire qui tient compte de l'avis des administrés.

Ceci fait, revenons à nos moutons. 
Le monde d'après, l'oeil humide et la tête penchée, craché juré, "ne sera plus jamais comme avant". Ah, combien de fois aurons-nous entendu ce mantra ! Et gravement,  nous opinions du chef.
C'était au début. Quand nous frémissions encore d'indignation et d'espoir. Mais à présent, il est clair que ce remords, ce mea culpa, cette promesse (on ne sait comment dire) sont oubliés comme le sont chaque année les bonnes résolutions de la Saint-Sylvestre. Après deux mois de godille, d'informations contradictoires et quelques mensonges, nous sommes las et vidés.
L'un ou l'une de vous, je ne sais plus qui - pardon -, m'avait envoyé une série de citations et de dessins d'humour dans laquelle figurait un aphorisme de Hannah Arendt qui disait à peu près ceci : après que par l'information et la désinformation, on a bien déboussolé un peuple, au point qu'il ne sache plus où est la vérité, on peut le mener n'importe où, là où on veut. 
C'est à peine à présent si nous nous demandons encore comment sera demain. Nous ne savons déjà plus nous projeter dans l'inconnu : l'aventure est-elle trop anxiogène ? Et en même temps, le monde qu'on nous promet, fait de dépression économique, de faillites, de chômage, de dette qu'il faudra rembourser jusqu'à la troisième génération en travaillant et en payant plus d'impôts tout en acceptant de nouvelles coupes budgétaires dans les services publics - sauf dans la police - n'est-il pas plus angoissant encore que l'inconnu ?

Qu'importe, nous ne croyons plus dans la possibilité d'un changement venant de nos dirigeants ; nous ne croyons plus en nous-mêmes, en notre courage ; nous sommes résignés. Alors, et c'est bien humain, nous oublions tout ce tracas qui donne le tournis et nous avons juste envie de courir nous rouler sur les pelouses des parcs, nous vautrer sur le sable des plages, nous taper dans la pogne, partager quelque chose, n'importe quoi, ne serait-ce qu'un banc public avec une personne non masquée, comme avant. Que tout redevienne seulement comme avant. Après cette galère, ce serait déjà bien.
Je dis nous, mais j'abuse. C'est qui, ce nous ? Vous et moi, ensemble ? Eh, pas forcément, vous êtes bien placés pour en juger. Moi, en tout cas, je résiste.
Enfin, j'essaie... de garder le moral... par sens du devoir.

J'avais préparé cette ébauche d'un inventaire des promesses d'un monde d'après (je n'ai pas tout lu, ni tout vu, juste survolé, question de temps. Alors vous pouvez bien faire pareil : choisissez)
- le monde d'après, c'est déjà maintenant grâce à la Commission Européenne (vidéo, 3'47)
https://www.youtube.com/watch?v=fwme3X0dQpM
- le monde de Bassens, une vidéo divertissante (17'22)
https://www.youtube.com/watch?v=8tfNkjth8VQ
- le bidonville va-t-il disparaître après ? vidéo (4'15)
https://www.youtube.com/watch?v=j7fb2JbxtDY

 Et je finirai sur une note d'optimisme volontariste et résistant avec :
Amies, amis, à l'après !
Euh... à demain.

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