CONTRÔLE
Parvenu en cette veille de déconfinement, ayant vidé mon sac, je clos aujourd'hui cette chronique, car si j'insistais, je crains fort de ne pouvoir que me répéter. J'avais en réserve, depuis quelque temps déjà, dans le but d'alimenter une réflexion sur les médias, une courte vidéo (15 mn) d'une conférence que Gilles Deleuze a donnée en 1987 et dont je ne voyais pas trop comment l'utiliser.
Ce que j'aime chez les philosophes, c'est leur manière de dire les choses. Voilà des gens qui réfléchissent durant des mois, des années, après quoi ils vous livrent, avec l'aplomb de l'évidence, en une ou deux phrases, le résultat de leurs cogitations, vous laissant le soin de reconstruire le cheminement de leur pensée. C'est une énigme, un défi lancé, destiné à ébranler la machine du cerveau, un appel à l'intelligence.
Qu'est-ce qu'ils nous racontent, ces philosophes ? Comment en sont-il arrivés à des conclusions aussi éloignées de la pensée commune ?
Vous pouvez bien sûr acheter leurs livres, afin de tenter de comprendre leurs raisonnements, ce qui vous amènera toujours, au fil de leurs citations et références, à voyager fort loin et longtemps dans les jungles de la philosophie. Vous pouvez aussi lire un résumé pêché dans Wikipedia, mais vous serez déçus la plupart du temps. Vous pouvez enfin simplement fouiller dans l'arsenal de vos propres connaissances et de vos cogitations antérieures, et vous bricoler votre interprétation du concept que le grand penseur, la grande penseuse, viennent de vous donner en pâture.
Vous pouvez bien sûr acheter leurs livres, afin de tenter de comprendre leurs raisonnements, ce qui vous amènera toujours, au fil de leurs citations et références, à voyager fort loin et longtemps dans les jungles de la philosophie. Vous pouvez aussi lire un résumé pêché dans Wikipedia, mais vous serez déçus la plupart du temps. Vous pouvez enfin simplement fouiller dans l'arsenal de vos propres connaissances et de vos cogitations antérieures, et vous bricoler votre interprétation du concept que le grand penseur, la grande penseuse, viennent de vous donner en pâture.
Ceci est de loin l'exercice le plus satisfaisant pour l'esprit. "Nous aimons exercer notre puissance de pensée, n'est-ce pas ?" disait mon vieux prof de philo. Et tout à coup, cette affirmation qui de prime abord semblait exagérée, infondée, gratuite, revêtait pour ses élèves le caractère de la vérité, par effet d'aiguillon. Jean-Paul Sorg n'était pas comme Gilles Deleuze, péremptoire et sûr - en apparence - de délivrer des évidences ; non, toutes ses affirmations se tempéraient de leur propre mise en question, jalonnées de "n'est-ce pas ?", "peut-être", "il semble que"... Mais le résultat était le même : mise en service des "petites cellules grises".
Allons, assez disserté ! Gilles Deleuze, à propos de la société de contrôle, c'est en suivant le lien ci-après.https://iphilo.fr/2018/01/12/gilles-deleuze-linformation-cest-la-societe-de-controle/
Certains éléments du discours de Deleuze s'appliquent parfaitement à notre situation actuelle, dans comme hors confinement.
"On pourrait dire simplement que ce qu'on appelle la communication est la transmission et la propagation d'une information.
L'information n'est qu'un ensemble de mots d'ordre. Quand on vous informe, on vous dit ce que vous êtes censé devoir croire... ou censé faire semblant de croire."Jamais l'information télévisuelle de masse n'a mieux collé à cette définition.
"Informer, c'est donc faire circuler des mots d'ordres. En cela, l'information constitue un système du contrôle. Nous entrons dans une société de contrôle."
"Michel Foucault distinguait :
- des sociétés de souveraineté [le souverain, un roi ou une autre forme de pouvoir, impose par la force son bon vouloir et des règles de vie arbitraires à la masse des gens]
- et des sociétés disciplinaires [la vie sociale (et individuelle !) est soumise à des règles, à des lois, réputées consenties, et le pouvoir délégué surveille et punit en cas de manquement].
Pour nous, le passage de la première à la seconde s'est fait à partir de Napoléon.
- des sociétés de souveraineté [le souverain, un roi ou une autre forme de pouvoir, impose par la force son bon vouloir et des règles de vie arbitraires à la masse des gens]
- et des sociétés disciplinaires [la vie sociale (et individuelle !) est soumise à des règles, à des lois, réputées consenties, et le pouvoir délégué surveille et punit en cas de manquement].
Pour nous, le passage de la première à la seconde s'est fait à partir de Napoléon.
La société disciplinaire dans laquelle nous sommes encore se caractérise par la constitution de milieux d'enfermement : prison, école, atelier, hôpital..."
Difficile d'imaginer l'hôpital dans cette liste des enfermements, n'est-ce pas ? Il aurait dit caserne, d'accord. L'atelier d'accord, surtout si l'on songe à l'usine où des ouvriers spécialisés en rangs d'oignons font toute la journée le même geste. L'école, même, est le lieu d'enfermement où l'enfant apprend les règles et la discipline. Mais l'hôpital... ? Ah oui, l'Ehpad, c'est sûr. Les soins palliatifs, aussi. Même un banal séjour : pas de sorties, pas de visites...
Difficile d'imaginer l'hôpital dans cette liste des enfermements, n'est-ce pas ? Il aurait dit caserne, d'accord. L'atelier d'accord, surtout si l'on songe à l'usine où des ouvriers spécialisés en rangs d'oignons font toute la journée le même geste. L'école, même, est le lieu d'enfermement où l'enfant apprend les règles et la discipline. Mais l'hôpital... ? Ah oui, l'Ehpad, c'est sûr. Les soins palliatifs, aussi. Même un banal séjour : pas de sorties, pas de visites...
"L'information est le système contrôlé des mots d'ordre. Nous sommes en train de passer d'une société disciplinaire à une société de contrôle qui n'aura plus besoin de lieux d'enfermement."
Deleuze ne connaissait pas les possibilités que l'informatique encore balbutiante a révélées rapidement pas la suite, mais il les avait conjecturées, comme d'autres d'ailleurs. Ce n'est pas un tel hasard que le moyen suprême de ce contrôle s'appelle informatique, information - et mots d'ordre - distribués automatiquement. Et on voit bien aujourd'hui à quel point notre société avance à grandes foulées vers le contrôle absolu des individus :
- prison ouverte avec le bracelet électronique, bracelet que d'aucuns veulent étendre à d'autres usages
- radars et boîtes noires, le PV surprise reçu par courrier
- enseignement à distance, vanté comme l'ultime progrès de la pédagogie (la dernière des conneries, oui)
- travail à distance, avec contrôle de l'activité par l'ordinateur connecté
- caméras de ville avec reconnaissance faciale
- détecteurs infra-rouge de température et tracking des malades
- flicage des échanges sur Internet ...
Vous trouverez sans difficulté d'autres manifestations de ce frénétique besoin de contrôler nos vies.
Deleuze ne connaissait pas les possibilités que l'informatique encore balbutiante a révélées rapidement pas la suite, mais il les avait conjecturées, comme d'autres d'ailleurs. Ce n'est pas un tel hasard que le moyen suprême de ce contrôle s'appelle informatique, information - et mots d'ordre - distribués automatiquement. Et on voit bien aujourd'hui à quel point notre société avance à grandes foulées vers le contrôle absolu des individus :
- prison ouverte avec le bracelet électronique, bracelet que d'aucuns veulent étendre à d'autres usages
- radars et boîtes noires, le PV surprise reçu par courrier
- enseignement à distance, vanté comme l'ultime progrès de la pédagogie (la dernière des conneries, oui)
- travail à distance, avec contrôle de l'activité par l'ordinateur connecté
- caméras de ville avec reconnaissance faciale
- détecteurs infra-rouge de température et tracking des malades
- flicage des échanges sur Internet ...
Vous trouverez sans difficulté d'autres manifestations de ce frénétique besoin de contrôler nos vies.
Si nous nous laissons faire, nous n'aurons plus que l'illusion de la liberté, parce que nous porterons la police sur nous en permanence, dans toutes sortes d'objets d'apparence banale et utilitaire, et chacun finira par devenir le flic de soi-même. Et pourquoi pas bientôt la décharge électrique - justice immanente - au moindre faux pas ?
Est-ce désirable ? Est-ce souhaitable ? Pouvons-nous lutter ?
Est-ce désirable ? Est-ce souhaitable ? Pouvons-nous lutter ?
"Il y a bien sûr la contre-information, celle qui n'est pas un mot d'ordre", celle qui rétablit la vérité des faits, mais "la contre-information n'a jamais gêné les pouvoirs".
Deleuze a vu juste. Le pouvoir d'aujourd'hui, dans notre société de contrôle, a la parade absolue à la contre-information : il a le monopole de la "diffusion des mots d'ordre" puisque les supports d'information lui appartiennent ; journaux, télés, radios, tous, hormis deux ou trois, appartiennent à des milliardaires, même Google et tout l'Internet qui pourtant nous laissent faire de la contre-information. Quand ça les gêne, ils font dire fake-news et théorie du complot.
Deleuze a vu juste. Le pouvoir d'aujourd'hui, dans notre société de contrôle, a la parade absolue à la contre-information : il a le monopole de la "diffusion des mots d'ordre" puisque les supports d'information lui appartiennent ; journaux, télés, radios, tous, hormis deux ou trois, appartiennent à des milliardaires, même Google et tout l'Internet qui pourtant nous laissent faire de la contre-information. Quand ça les gêne, ils font dire fake-news et théorie du complot.
Pouvons-nous lutter ?
"La contre-information devient efficace quand elle se fait résistance."
Résistance est le cri de ralliement des Insoumis.
"La contre-information devient efficace quand elle se fait résistance."
Résistance est le cri de ralliement des Insoumis.
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Je croyais en avoir fini, mais ma belle-soeur m'a transmis un long message qui a quelque chose à voir avec la société de contrôle et dont voici, en deux extraits, les sujets résumés :
"Bill Gates veut faire vacciner 7 milliards d’individus au plus vite"
et celui-ci :
"Le Projet ID2020
“C’est encore une autre initiative financée par la Fondation Gates et par l’alliance GAVI, qui vise à développer des technologies pour aider les citoyens à bénéficier d’une identité numérique. L’objectif est de donner une identité numérique à chaque citoyen du monde à laquelle seraient associées toutes ses informations de santé. Votre passeport dit votre adresse postale, votre taille, votre sexe et la couleur de vos yeux. Dans certains pays on y ajoute votre religion. Dans votre passeport numérique sous la peau, l’ensemble de vos données médicales seront réunies. Naturellement les porteurs du projet ID2020 affirment développer ce projet pour le bien-être de l’humanité. Leur argument principal est la détresse des plus pauvres sur la planète, qui n’ont pas d’identité. Ils n’existent pas vraiment alors qu’avec le projet ID2020, ils seraient rendus à la vie !”
Suit une pétition qu'on peut, si l'on veut, signer ici :
https://www.leslignesbougent.org/petitions/non-carnet-sante-greffe-sous-la-peau/?source=LLB63740003&co_source1=SNI63760003&utm_source=llb&utm_medium=emailing&utm_campaign=daily-2020-05-06&base=890&campaignId=481&segmentId=664&shootId=3897
https://www.leslignesbougent.org/petitions/non-carnet-sante-greffe-sous-la-peau/?source=LLB63740003&co_source1=SNI63760003&utm_source=llb&utm_medium=emailing&utm_campaign=daily-2020-05-06&base=890&campaignId=481&segmentId=664&shootId=3897
A ce propos, j'ai trouvé :
- ce qu'est ID2020 :
https://www.accenture.com/fr-fr/company-news-release-accenture-microsoft-blockchain
- ce qu'est ID2020 :
https://www.accenture.com/fr-fr/company-news-release-accenture-microsoft-blockchain
- ce qu'est blockchain :
https://blockchainfrance.net/decouvrir-la-blockchain/c-est-quoi-la-blockchain/
https://blockchainfrance.net/decouvrir-la-blockchain/c-est-quoi-la-blockchain/
- et ce projet de pistage vaccinal :
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/e-sante/un-carnet-de-vaccination-invisible-sous-la-peau_139973
https://www.sciencesetavenir.fr/sante/e-sante/un-carnet-de-vaccination-invisible-sous-la-peau_139973
Voilà. Amies, amis, à un de ces jours peut-être.
Prenez soin des autres.
Richard
Prenez soin des autres.
Richard