vendredi 30 novembre 2018

Se battre pour des emplois qui polluent, ça n’a plus de sens.

Le Luxembourg est un formidable pays ! Le gouvernement de ce formidable pays fait en ce moment un doigt d’honneur au gouvernement du grand pays qu’est la France.

Quand le gouvernement français refuse toute augmentation du SMIC, au nom de la compétitivité qui serait la seule façon de défendre l’emploi (on se marre, mais c’est tragique d’être aussi fourbe, et en même temps si bête), le gouvernement luxembourgeois va augmenter le SMIC de 100 euros par mois.

Quand le gouvernement français taxe les carburants, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique,  le gouvernement luxembourgeois continue sa politique du carburant bon marché qui vient encore de baisser à la pompe avec par exemple le gazole à 1 euro 09 centime.

Quand le gouvernement français laisse le CICE s’engloutir dans les poches de MM. Arnaud, Mulliez et compagnie, qui continuent dans leurs supermarchés de nous fourguer de la merdre à bouffer, le gouvernement luxembourgeois annonce un soutien direct et massif à son agriculture biologique. 
Le Luxembourg est donc formidablement écolo ! Il réclame d’ailleurs la fermeture de la centrale nucléaire de Cattenom, et se dit même prêt à payer pour. C’est fort, quand même !
Bon, avec les retombées de la pollution automobile, le bio a déjà du plomb dans la cuisse, même en admettant que le carburant luxembourgeois soit consommé pour la plus grande part en France et que le CO2 et autres gaz d’échappement ne traversent pas la frontière. Pour ce qui est des investissements luxembourgeois dans d’autres pays, on ne sait pas s’ils sont vraiment écolos, mais l’argent n’ayant pas d’odeur…

Quoi qu'il en soit, le Luxembourg est quand même un formidable pays pour se payer le luxe de refuser les 120 emplois directs, plus un wagon d’indirects, promis par le pollueur Knauf. Refusé justement, ce projet Knauf, parce qu’il faisait tousser les Grëngen, les écolos luxembourgeois.

La France est en revanche un grand pays misérable qui n’a pas les moyens de ce luxe ; la France n’a plus aucun choix, pas d’alternative : elle doit accepter les pires merdres industrielles, quel qu’en soit le prix. En Moselle Nord, il paraît même qu’on pleure à gros bouillons, qu’on mendie pour avoir de l’emploi, et quand on en trouve un peu, tout le monde en chœur se réjouit amèrement avec le président du conseil général : « Des emplois, des emplois, quelle chance ! ».

Allons, allons, qu’est-ce que c’est que 120 emplois sur bientôt 100.000 frontaliers français ? Ca ne pèse pas. 120 voitures de moins sur l’autoroute, ça ne pèse pas. De si maigres retombées fiscales, ça ne pèse pas.
Enfin, est-ce que les ouvriers français veulent vraiment travailler en France pour un SMIC de misère ? Est-ce qu’ils ne préfèrent pas s’exiler au Luxembourg, où ça paiera bientôt double ?
Pourquoi donc regretter les hauts-fourneaux, et se battre pour qu’ils rouvrent, alors qu’on était finalement heureux qu’ils aient arrêté de nous empoisonner avec leurs rejets aussi mortels qu’un cubilot de chez Knauf ?

Petite paie et pollution, voilà à quoi les travailleurs de la Moselle Nord, et de France en général, sont réduits. Ben oui, ils ne sont pas assez compétitifs : les charges sociales sont trop élevées, les salaires sont trop élevés, les normes environnementales sont trop contraignantes.
Et comme le gouvernement français continue de baisser les charges et les salaires (au regard de l’inflation) et s’assoit un peu sur les normes environnementales, il est prévisible que nous n’aurons plus jamais d’autres industries chez nous que les plus polluantes d’Europe, celles que les autres se paient le luxe de refuser. (Ah ben oui, l’Europe, il fallait bien que ça sorte. C’est tout de même le conseil des ministres de l’Union Européenne qui permet au Luxembourg de sucer le pognon des autres pays et de leur faire en plus un doigt d’honneur.)

Alors, franchement, pleurnicher pour avoir, côté français, une usine Knauf ou un haut-fourneau qui nous empoisonneront de toute façon, quel que soit le côté où ils se trouvent, sous prétexte d’emploi, ça n’a plus de sens.

Pour respirer un air propre, nous allons tous travailler au Luxembourg. Le problème des déplacements ? Allez. Ce sera tellement engorgé, tellement enfumé, qu’on sera enfin obligé de mettre des solutions sur la table (augmentation phénoménale de la taxe carbone !?). On va créer une super mégalopole Luxembourg Arlon, Longwy, Thionville, Trèves, dans laquelle aucune usine polluante ne sera admise. Ca sera plus grand que le grand Paris. On construira un métro qui desservira le moindre patelin qui sera lui-même noyé dans la grande cité. Tout autour, ce sera le désert, et outre-mer seront tous les pollueurs, qui enverront par conteneurs toute la bouffe et les biens dont nous aurons besoin… mais pas grave : nous auront du boulot !

Non, je déconne. Ça, c’est un cauchemar. On va simplement refuser Knauf et tous ces emplois pourris qui contribuent à nous tuer et on s’inventera un autre monde, ensemble, tranquillement… tant qu’on a encore une protection sociale qui laisse le temps de se retourner. Enfin ceux qui ont cette chance...

Point de vue : Pablo Servigne, collapsologue : https://youtu.be/kSVA5Q79Urc

mercredi 28 novembre 2018

L’écologie peut tuer !

La biodiversité, les écosystèmes, la qualité de l’air et la qualité de l’eau, le climat, la planète, l’humanité sont en danger. J’ai découvert ça il y a un demi-siècle, avec « L’An O1 » de Gébé et en lisant « La Gueule Ouverte » ; dès ma première fois, j’ai voté René Dumont, puis quelques autres écolos après lui.

Mais les Verts ont très vite été récupérés, ils sont entrés dans les partis traditionnels, ils ont participé à des gouvernements, ils ont mis du vin dans leur eau, ils ont baissé le froc en échange d’un peu du pouvoir et ont fini par devenir des politiciens politicards au discours parfois plus électoraliste qu’écologique.

A se compromettre ainsi, la pensée écologiste a peut-être gagné en visibilité et peut-être permis des mesures importantes pour atténuer les effets désastreux du libéralisme capitaliste économique, comme course sans fin au profit dans laquelle le souci de l’environnement et de la santé n’interviennent que comme dégâts collatéraux sans importance, mais elle s’est surtout reniée et dépréciée pour devenir peu à peu la caution de politiques qui avant tout visent à ne rien changer au modèle économique dès lors qu’il ne s’agit pas de l’étendre ou de l’endurcir encore.

L’écologie que le gouvernement prétend mettre au centre de ses préoccupations est en fait complètement dans la marge ; son budget et ses moyens en sont la preuve. Avec la Macronie, un seuil a en outre été franchi : l’écologie est maintenant une arme de classe contre les pauvres, contre les travailleurs, contre le peuple. Le devoir écologique en effet ne s’applique qu’aux pauvres, aux travailleurs, au peuple (les citoyens qui subissent tout sans jamais avoir voix au chapitre).

Les industries polluantes sont subventionnées, les porte-conteneurs et les avions cargo exonérés des taxes sur les carburants, les financiers investissent dans tout ce qui rapporte tout de suite et beaucoup et donc pas du tout dans les productions propres qui leur reviendraient certes trop cher, ce qui minorerait leur bénéfice, tandis que le monarque élyséen dépense sans compter, voyageant avec sa cour de par le monde en brûlant des tonnes de kérosène sans l’ombre d’un scrupule.

En même temps, les pauvres, les travailleurs, le peuple se voient taxés, pour la bonne cause, évidemment : fini le chauffage au bois, changez la chaudière ; finie la bagnole pas chère ; changez la voiture ; isolez vos maisons ; payez pour l’eau, payez pour l’air ; payez pour les erreurs du passé (l’amiante, le tout nucléaire), et cetera. Sauf que tout ça coûte des sous, beaucoup de sous.

Ceux qui ne comptent pas leurs sous peuvent se payer ce luxe de changer de voiture, de chaudière et de toiture et, en prime, se targuer d’être écolos. Oui, changer son mode de consommation et prétendre se soucier du climat, de la biodiversité, de la qualité de l’air et de l’eau, tout ça est un luxe que les pauvres, les travailleurs smicards, le peuple ne peuvent pas se permettre sans consentir au sacrifice d’autres pans de leur vie.

Polluer mais vivre d’une part, faire écolo mais crever d’autre part, ils n’ont pas d’autre alternative. C’est très précisément ce que la politique de Macron, soi-disant écologique mais véritablement de classe, comme dans l’Ancien Régime, met en lumière quand elle pousse les gilets jaunes dans la rue. Ce qui rend la pilule encore plus amère, c’est que les réfractaires à l’étranglement fiscal sont de surcroît accusés par Macron soi-même d’irresponsabilité, de destruction de la planète.

Cette politique met aussi en lumière la fourberie de ce pouvoir, et de Macron en personne, et leur bêtise quand pour préserver les mesquins intérêts de la classe des super riches, ils se tirent une balle dans le pied. Un jour, il leur faudra beaucoup mieux payer les CRS pour qu’ils restent fidèles au roi contre le peuple.

Ce matin, Yves Veyrier, du syndicat FO, était au micro de l’inénarrable tandem Demorand-Salamé de France-Inter. Comme d’habitude, ils avaient préparé une interview accusatoire, procédé journalistique désormais banal et célèbre qu'on ne connaît qu'en France (qu’on enseigne peut-être dans les écoles de journalisme ?) dont toutes les questions visent à obliger l’interviewé à se défendre ou à se renier afin de conforter dans l’esprit de l’auditeur que les opposants à la pensée gouvernementale pataugent dans de glauques marécages bassement politicards.

Veyrier l'a dit : il n’est pas contre le nucléaire, pas pour non plus. En fait, FO défend le nucléaire mais ne veut pas le dire trop fort afin que les écolos de tout-venant ne lui tombent pas sur le râble, tout en le disant assez fort pour que les gens qui travaillent dans le nucléaire l’entendent. On le lui fait donc répéter à dessein. 

Bon, le syndicat, c’est fait pour défendre les intérêts des travailleurs. L’intérêt des travailleurs, c’est leur salaire, leurs conditions de travail, pas beaucoup plus, et c'est déjà assez difficile à défendre. On ne peut par exemple être (ouvertement) pacifiste quand on bosse dans l’industrie de l’armement.

Les travailleurs ne se payeront le luxe de devenir écolos que lorsqu’ils n’auront plus besoin de compter leurs sous à partir du 15 du mois. (De la même façon, allez donc parler d’écologie aux enfants indiens qui par leur travail font survivre leur famille !) 
Alors, oui, cette situation génère pour les pauvres, les travailleurs, le peuple, tout un tas de dilemmes - par exemple, accepter n’importe quel boulot pour vivre un peu bien ou renoncer à un certain confort pour préserver sa santé -  qui de toute façon se résumeront à une souffrance, quelle que soit l'option choisie.

Si vous avez bien écouté Macron, et bien analysé tout le discours autour du phénomène des gilets jaunes, vous en avez forcément tiré une leçon : opposer emploi et travail au souci de l’environnement et de la santé, c’est une manière de diviser le peuple. Tomber dans ce piège, c’est donc d’une part, conforter la puissance du monarque, d’autre part laisser perdurer tranquillement le modèle économique qui est cause de cette contradiction.

Que les écologistes n’aboient pas avec le pouvoir contre les gens qui veulent juste défendre leur pouvoir d’achat et vivre dans une relative sécurité pécuniaire. Que les syndicats et les défenseurs de l’emploi ne soutiennent pas aveuglément les industries les plus polluantes sous prétexte qu’elles donnent du boulot.

Ces deux mondes doivent se rejoindre dans la même lutte, pour se comprendre, se compléter, affirmer la volonté de rechercher des solutions nationales, européennes, mondiales, universelles, même si elles ne sont d’abord qu’idéales et plus ou moins lointaines, mais pour le bien de tous. Le reste pourra se discuter point par point, au jour le jour. Pour ça, la France Insoumise a déjà un programme, l'Avenir en Commun. 

Ah oui, pour finir sur une note humoristique, une petite perle de Salamé, ce matin, disant au secrétaire de Force Ouvrière « Est-ce que les gilets jaunes ne font pas finalement la démonstration de votre inutilité ? » Vraiment, la pensée totalitaire est En Marche.


mardi 27 novembre 2018

Gilets jaunes, on ne discute pas avec Macron... !

Mardi, 27 novembre, 2018. Il est 9h30. Le président Macron, Emmanuel, va causer tout à l’heure aux députés et aux « corps intermédiaires ».

Il a déjà fait prévenir :
1. Ce n’est pas pour répondre aux gilets jaunes, c’était prévu de longue date.
2. Il ne reviendra pas sur la surtaxe du carburant. Sur tout le reste, non plus.
3. Les invités sont priés de l’écouter sans l’interrompre.
Il aurait mieux fait de twitter, ça nous coûte moins cher en petits fours et c’est tout à fait suffisant pour expliquer toute l’entendue de sa politique. Nous pouvons considérer que ce tweet a bien eu lieu, puisque les trois conditions énumérées ci-dessus apparaîtront en fin de compte comme le résumé de son allocution de tout à l’heure.

En même temps, le président des super riches ne peut pas faire autrement : tous ses riches amis, les grands patrons, les cadors de la finance, les actionnaires, le lâcheront pour un autre - genre inflexible, comme Fillon - s’il ne leur accorde pas encore davantage d’avantages, de privilèges, de parts du gâteau. Facile pour eux ! puisqu’ils possèdent tout - les outils de production, les médias, l’argent - et peuvent se permettre le chantage. En même temps, lui est un convaincu, qui fut naturellement d’abord un servile avant d’être admis dans la caste.

Le président des super riches ne peut donc pas reculer face aux Gilets. Ce serait perdre la face, mettre le doigt dans un engrenage qui l’obligerait à faire ensuite un tas de choses qui vont à l’encontre de ses convictions philosophiques, à savoir que l’élite du fric est légitime à se sucrer sur le dos des travailleurs qui, eux, ne sont que des riens.
L’important est pour le président des super riches de bien faire passer le message, avec tout le cynisme qui le caractérise et qui ne peut être que sciemment affiché de la sorte, quand par exemple, de l’étranger, il pérore que de toute façon les Français n’ont pas les moyens de manifester dans la durée, sous-entendu pas les moyens pécuniaires. Je dois reconnaître qu’il a raison. En même temps, si c’était le contraire, ils ne seraient pas dans la rue à manifester.

Bon. Admettons que les Gilets jettent l’éponge. Ce sera évidemment faute de soutien suffisant, parce que nous, toi et moi, seront restés le cul sur notre chaise à les regarder à la télé se prendre des lacrymos sur la tronche. Admettons que le président des super riches gagne ce bras de fer. Il ne va pas pouvoir s’empêcher de fanfaronner, comme d’habitude. Et ce sera un mauvais calcul parce que tout ça lui retombera sur le coin de la figure de toute façon, parce que rien n’est plus dangereux qu’un adversaire humilié ; les rancoeurs s’accumulent et un jour la cafetière explose. Je crois qu’en effet, on n’a encore rien vu en matière de violence.

Tiens ! Qu’est-ce que je disais ? Il est midi, et le président des super riches a encore parlé pour ne rien dire. La meilleure - mais ça doit être de l’humour, de sa part -, c’est l’annonce que les représentants des Gilets seront reçus au ministère de l’écologie. Oh putain ! S’il voulait montrer à quel point il méprise les gens, c’est exactement ce qu’il devait faire.
Le mouvement des Gilets n’est certainement pas un mouvement pour empêcher que soit sauvée la planète par le président des super riches qui caresse le grand idéal sans jamais le pénétrer, mais d’abord pour réclamer de quoi vivre décemment - trop trivial, sans doute. La vraie réponse du président aux Gilets, c’est qu’il n’a pas envie de leur répondre. A la place il veut les mettre en demeure de répondre, eux, de l’accusation de mise en danger de la planète. Tout ce qui sort de la bouche du président des super riches n’est qu’éructation, vomi et merdre.

Je serais représentant des Gilets, je n’irais pas écouter le sous-fifre de Rugy me tenir le même discours, je réclamerais que Macron vienne au balcon s’expliquer, et sa Marie-Antoinette aussi, qui est de tous ses voyages et qui se gave comme c’est pas permis. A supposer qu’il vienne, il viendrait la gueule enfarinée nous raconter encore comment il est un grand démocrate parce qu’il va y avoir des consultations pendant des mois sur la transition énergétique (à la va-vite proclamée grand thème prioritaire du quinquennat) et en même temps, il dirait qu’on continue comme avant.

Quoi faire contre un tel mur ? Certainement pas s’y cogner la tête en se lamentant. Faut arrêter de rigoler, le stade de l’entartage est dépassé depuis longtemps, ça mérite maintenant des baffes. A cet égard, « Macron, démission » est un excellent slogan, positif et constructif, parce que quand l’arbre est pourri, mieux vaut l’abattre.



mardi 20 novembre 2018

A propos d’ECO-TAXES !

Pour se faire élire, Macron avait promis une baisse des cotisations sociales et la suppression de la taxe d’habitation. Bon, il a commencé par augmenter la Contribution Sociale Généralisée, mais passons. Maintenant, on y est, la Sécu et les communes vont voir leurs recettes diminuer. Du coup, c’est la panique au ministère du budget : où trouver les sous pour compenser ? Et là, le gouvernement a fait une trouvaille géniale : augmenter les taxes sur le carburant.

« Mais ça va gueuler dans les chaumières ! » avait prévenu mon cousin qui bosse dans le cabinet d’Edouard Philippe (et qui par parenthèse a vu son salaire augmenté de 50%, mon salaud). « On dira que c’est une taxe écolo. Briefez tous les ministres, les députés LREM. Sur la com’. » avait répondu le premier ministre. Mon cousin avait raison : maintenant ils ont les Gilets Jaunes dans les pattes.

 Bref. Moi, j’ai dit à mon cousin :
« Tout ce bolobolo, c’est parce que vous n’êtes pas logiques.
- Comment ça ?
- Qu’est-ce qui fait du gaz à effet de serre, à part la bagnole ?
- Le chauffage des logements ?
- Ben voilà : pour être cohérents, vous auriez dû aussi augmenter les taxes éco sur le fioul, le gaz, le pétrole lampant, le bois d’affouage et l’électricité, ça aurait encouragé les gens à isoler leurs maisons. En même temps, vous auriez dû taxer à mort les laines de roche et de verre, ça aurait encouragé les gens à choisir un isolant moins polluant à produire.
Tu comprends ? Les gens auraient vu que pour vous, l’écologie, c’est du sérieux. Au lieu de ça, vous leur donnez 4,8 milliards de subventions sans demander quelle merde ils vont acheter avec. Alors quand vous taxez les automobilistes et pas les propriétaires de logements, normal que les premiers trouvent ça injuste, non ?
- Ah ben oui, mais si on fait ça, on aura en plus les proprios sur le dos !
- Faut savoir ce que vous voulez, mon vieux. Vous êtes écolos ou pas, chez les LREM ? Tiens, je t’en souffle une autre d’idée, qui reste dans votre logique : mettez une taxe éco sur tout ce qui n’est pas bio. Comme ça, vous encouragerez les mauvais Français qui bouffent de la merde à acheter bio - et français ! »

Je sais pas si j’ai réussi à troubler mon cousin. De toute façon, il n’a pas d’humour, il est con comme un balai, il a des œillères, des boules Quiès et un catéchisme macronidolâtre. Paraît qu’ils en reçoivent tous quand ils adhèrent à LREM. C’est pour ça qu’ils restent devant les Gilets Jaunes comme une conne de souris qui va se prendre dans une nasse : ils n’ont pas réfléchi avant, ils se sont plantés, mais ils ne savent pas faire autrement.

Je suis pas chien. Alors j’ai appelé mon cousin à Matignon et je lui ai dit : « Ce que disent les Gilets Jaunes, c’est qu’ils ne veulent pas bosser pour rien. Alors augmentez le SMIC. Passez le à 1700 euros net. Et vous allez voir comme ils vont payer leur éco taxe, isoler leurs logements et manger du bio. Parce que là, ils se sentiront riches, aussi riches que Carlos Ghosn ! Et tu diras aussi à Edouard qu’il ferait bien de virer illico ce voleur de la direction de Renault. Sinon, tu sais ce qu’on dit, hein : qui se ressemble s’assemble… »














La fin augmentation du poucvoir d’achat. Et ils peuvent

dimanche 18 novembre 2018

Gilets jaunes, jour 2

Ils ne pouvaient pas s'arrêter là. Le gouvernement aurait encore une fois gagné. Maintenant qu'ils y sont, ils se doivent même de continuer jusqu'à la mort... ou la victoire. Ca va être très dur. Parce que c'est toujours la même histoire : d'un côté le pouvoir, qui a tout son temps, avec les CRS pour taper et la justice pour condamner, de l'autre les gens qui, pour se défendre de la bande qui est en train de les tondre, sont obligés de commencer par perdre de l'argent dont ils ont tant besoin.

75% des Français soutiennent les gilets jaunes. Si l'on croit à la véracité des sondages, 25% ne se prononcent donc pas ou soutiennent les brigands de l'Elysée et de Matignon. Normalement, ça devrait suffire pour qu'ils se sauvent sans demander leur reste. Mais, eux,  restent, persistent et signent. toujours le même discours : on vous entend, mais on s'en fout, et vous allez en baver. On est dans le même cas de figure que le réferendum sur la constitution européenne, le refus de la démocratie. Rien que pour ça, tous ceux qui nous ont fait ce coup tordu devraient être pendus.

Faut dire que le peuple (la majorité) est un peu con, aussi. Il croit tout ce qui se dit à la télé, alors il se jette dans les bras de Macron sans chercher plus loin (pas le temps, qu'il dit... Fainéant, va !). A cet égard, je connais même des intellos qui ont moins de jugeote qu'un fox-terrier, voire qu'un Cyril Hanouna, et qui défendent encore Macron et son gang des détrousseurs de petits retraités. Oui, des bobos.

Mais maintenant, il y a le peuple qui en a marre et qui dégaine son gilet jaune. Sauve qui peut ! Les commentateurs serviles essaient d'éteindre l'incendie, mais comme les pompiers californiens, ils galèrent, s'épuisent, échouent : le mouvement sans leader va s'essouffler, le mouvement rappelle le poujadisme, le mouvement est soutenu par les extrêmes, le mouvement exprime une colère égoïste, le mouvement est anti-écologique (puisque Philippe a dit que l'augmentation du prix du carburant l'est). Et cetera.

Le mouvement, quoi qu'ils puissent en dire, existe, et peu importent les motivations des uns et des autres, il fait la démonstration, avec 75% de sympathisants, que le pouvoir est désormais en ballottage.

A suivre.

jeudi 15 novembre 2018

Gilets jaunes

Rigolo comme nom. Anecdotique ou historique ?

Les uns disent : c’est un mouvement citoyen spontané, il ne faut pas chercher à le récupérer.

Michel Onfray dit que les gilets jaunes sont le peuple qui renvoie dos à dos les politiciens tous pourris.

J’entends dire aussi par des journalistes : les partis (les extrêmes surtout) veulent récupérer le mouvement. Mais les journalistes rament. Ils rament même de plus en plus pour soutenir leur flagrant parti pris. Leur déontologie doit sacrément souffrir !

Le gouvernement, copieusement relayé par les médias, dit qu’il va sortir la batterie légale des sanctions. Attention, ceci est une menace, et on sera intraitable ! On va vous envoyer les CRS, on va vous traîner devant les tribunaux, vous allez payer cher. Elégant procédé qui va en décourager certainement quelques-uns.

Les médias, approuvés par le gouvernement, disent, la larme à l’œil,  que le blocage des routes va empêcher les gens de se rendre à la pharmacie, de se rendre au travail, que les pompiers et les ambulances seront retardées, que les petits commerçants vont perdre beaucoup  d’argent. Doivent avoir sacrément mauvaise conscience, les gilets, hein ?

Il y a déjà un moment, la radio nationale présentait par ailleurs une soi-disant leader des gilets jaunes, dame qui fait tourner les tables et invoque les esprits, histoire de montrer quels débiles sont ces gilets jaunes. Autre élégant procédé qui fait honneur à la nouvelle mission que certains donnent à cette profession.

J’écoute aussi le gouvernement faire comme si quelqu’un d’autre avait augmenté le prix de l’essence et que lui maintenant lutte comme un brave contre les effets de cette hausse. Quelle bande de cons, ce gouvernement qui croit que les gilets jaunes sont des demeurés !

Sur la question, on n’a pas entendu Nicolas Hulot, en vacances depuis sa démission, ni les Verts, mais le gouvernement a sorti son argument fatal, fatal pour lui-même : la taxe sur les carburants (finalement il avoue que c’est lui) est une taxe écologique. Vous complétez vous-même le syllogisme et vous concluez que les gilets jaunes sont contre l’écologie. Les salauds !

Ce que le gouvernement ne dit pas, mais que les gilets jaunes ont bien capté, c’est que le prochain budget du dit gouvernement, tout riquiqui qu’il est après les sabrages sans discernement qu’il a subis, ne sera jamais bouclé s’il ne nous est ponctionné rapidos quelques centaines de millions - et là, quoi de plus simple que de sucer le sang du travailleur qui n’a pas d’autre alternative que de prendre sa bagnole pour gagner sa croûte.

Bref, c’est la goutte d’essence qui fait déborder le jerrican. J’irais bien mettre moi aussi mon petit foutoir, mais je ne crois pas qu’il y ait de manif dans notre coin. Quelqu’un a dit de ça, mauvais, que c’est normal, parce qu’ici tout le monde achète son essence au Luxembourg : « Les frontaliers n’en ont rien à foutre non plus de la loi travail et de la réforme des retraites. Des qui parlent comme ça ne devraient même pas avoir le droit de voter en France. » Un peu excessif, le gars, mais on peut comprendre son raisonnement.

Rêvons que demain les gilets jaunes s’attirent davantage de sympathies que prévu et que même les gens qui n’oseront pas défiler ou bloquer les routes et prendront donc leur voiture, lèvent le pied, ralentissent, s’arrêtent complaisamment pour laisser passer la ronde les gilets jaunes tout autour du giratoire.

Si la manif réussit, une deuxième doit déjà être programmée, à moins que le gouvernement cède tout de suite… De toute façon, le gouvernement ne doit plus pouvoir gagner. Pour ça, il faudrait aussi que le mouvement spontané ait de la suite dans les idées, devienne moins spontané donc.


Let’s wait and see. 

vendredi 9 novembre 2018

Harcèlement, et cetera

Boum ! Le chiffre effrayant est tombé ces jours-ci : 1 élève sur 3 le matin, 1 sur 2 à midi (les journalistes ne sont plus à une blague près) est victime en France de harcèlement à l’école. En même temps - c’est louche, non ? -, le gouvernement lance une campagne de… enfin, annonce qu’il va… enfin, la création d’un site où trouver… euh… comment te démerder tout seul si tu en es victime. http://eduscol.education.fr/cid55921/le-harcelement-en-milieu-scolaire.html

Pour bien faire comprendre ce qu’est le harcèlement, la télé nationale a montré un gamin de petite classe expliquer que quand il demande à un autre de jouer avec lui, l’autre refuse. Ok. Là, j’ai bien compris ce qu’est le harcèlement. Donc, le maître qui oblige un enfant à se taire ou à faire son exercice de math (photocopié et à choix multiples) le harcèle.

C’est sans doute pour cette raison que les enseignants n’ont pas signalé plus tôt qu’un enfant sur deux se fait harceler dans leur classe et dans la cour, instaurant de fait une loi du silence qui, s’ils ne sont pas simplement négligents ou n’ont pas de la fiente dans les yeux à moins qu’ils craignent la réaction des parents violente du petit monstre harceleur, doit bien être pour arranger quelqu’un. Oui, mais qui ? Cherche à qui profite le crime, celui qui a un mobile.

Un sur deux ! Mais dans quelle société, dans quelle civilisation une telle proportion de violence sociale est-elle possible, présente, si banale ? Dans une société qui laisse la pauvreté matérielle, la misère culturelle, l’égocentrisme et la bêtise télévisuelle envahir le quotidien : la nôtre.

Bon, ça n’a même pas fait le buzz. Deux jours et c’est enterré. On passe à autre chose  - à moins que ça soit arrivé après ou pendant : avec les infos, on ne sait plus, il n’y a pas de suivi, pas de logique - : des immeubles qui s’écroulent à Marseille. Aussitôt s’en trouvent un peu partout en France. Encore des chiffres, en centaines de milliers. On savait ! Et on n’a rien fait. Normal, ça coûte un sac de pognon aux proprios de refaire à neuf, propre, vivable, pimpant. De toute façon, c’est que des colorés et des pauvres qui  s’entassent là dedans ; c’est bien assez bon pour eux.
Et les pouvoirs publics ? Rien fait non plus ! « Je ne savais pas » dit le maire de la ville ; et d’en appeler au gouvernement. Le gouvernement reste silencieux. Tiens, pourquoi ? Bon, allez, on ramasse les morts et on passe à autre chose.

Pétain : des heures et des heures de blabla entre les pour et les contre (faut remplir le temps d’antenne). Chacun campe sur ses tranchées, répète sans cesse la même chose, sans entendre l’autre, et nous, auditeurs, on a juste envie de zapper. Zut, c’est pareil sur les autres chaînes.
Trump : embêté par un journaliste qui veut une réponse à sa question, il l’insulte face aux caméras puis lui retire son autorisation d’exercer son métier. Ça se passe comme ça chez Onc’ Mickey ; si tu n’encenses pas le tsar, il t’écrase la gueule à coups de talon.

On aurait pu avoir des nouvelles de la manifestation des ambulanciers contre la loi qui va faire basculer toute leur activité dans le giron des grands groupes (vous allez voir que Leclerc va se lancer dans l’ambulance !), et que les CRS ont déménagés à l’aide de pelleteuses mécaniques - avec matraque et lacymo, bien sûr.
Ah, les vestes bleu marine ont bien du taf en ce moment… surtout pour tenir la foule à distance du président et lui éviter de se prendre une tarte à la crème dans la figure.