vendredi 29 septembre 2017

A chaud, la République des mendiants

Ce matin, Francine lisait son journal, étalé sur la table. En passant comme ça, je vois du coin de l’œil un titre : « Le nombre des millionnaires en France a encore augmenté. » Enfin un truc dans ce goût-là. Et alors ? Alors, je me dis que le chômage aussi augmente et que l’article, je ne le lirai pas, parce que l’opinion de la presse brosse à reluire des millionnaires ne m’intéresse pas, je sais d’avance ce qu’elle vend.

Bon. La journée se passe et puis, tout à coup ce soir, le choc, avec l’émission de France 3 au profit des hôpitaux de France, la fondation Bernadette Chirac-David Douillet, je crois. Non, ce n’est pas la tête d’empaillé de Michel Drucker… qui néanmoins ferait mieux de prendre sa retraite et laisser un peu de boulot aux jeunes.

Non, c’est autre chose qui me frappe à ce moment-là, qui m’apparaît comme une évidence :
la France est un pays de mendiants.
Le Téléthon, la Fondation l’Abbé Pierre, la Ligue contre le Cancer, le Secours Populaire, le Secours Catholique, Solidarité Antilles, Les Restaus du Cœur, Médecins sans frontière, etcetera, etcetera, toutes ces fondations, toutes ces associations caritatives, vivent de la mendicité.

Elles font en réalité le boulot à la place des vrais mendiants que pourraient être les pauvres de France s’ils n’avaient pas encore un reste de dignité. Car si on faisait le total, si on mettait dans la rue avec une sébile tous les bénéficiaires de cette mendicité organisée, je pense que nous ne serions pas loin du taux de mendicité de l’Inde, et peut-être même serions-nous bien au dessus.

D’un côté, il y a les nababs aux gros culs posés sur des milliards inutiles, de l’autre les misérables, que Macron désigne par le terme « rien », qui sont obligés de quémander pour vivre décemment.

Est-ce que les riches donnent, au moins ? Non, les riches ne donnent rien, jamais, parce qu’ils considèrent, comme le président Macron, que les pauvres sont des fainéants qui méritent leur sort. Les riches, ils prennent seulement. C’est pour cette raison qu’ils sont riches.
Ceux qui donnent, ceux qui ont du cœur, ceux qui partagent leur bien-être, ce sont les gens qui ont un peu plus que le nécessaire et qui savent ce que c’est que d’avoir du mal à joindre les deux bouts, à se soigner, à se payer des loisirs, à habiller les enfants. Même les pauvres donnent pour les plus pauvres qu’eux.

Le plus rigolo, c’est que primo, les dons qui soulagent les misères (quelles qu'elles soient !) enrichissent en même temps un tas de profiteurs, et deuxio, que les riches qui n’ont pourtant besoin de rien, sont aussi des mendiants, mais minables, ceux-là, tout le temps en train de pleurnicher pour obtenir un petit avantage fiscal par ci, par là, du gouvernement qui s’empresse aussitôt de les satisfaire. Aucune dignité. Des rats !

Nous voilà donc, la France, un pays très, très riche, qui n’est même pas capable de subvenir aux besoins les plus élémentaires de tous les citoyens qui le composent. « Normal ! » vous répond le premier ministre « l’état est endetté, l'état ne peut pas soulager toute la misère du monde. » Je crois même qu'en vérité il pense que l'état ne doit pas aider les travailleurs ou les pauvres, que l'état est là au contraire pour favoriser la thésaurisation à ceux qui en ont déjà trop. Bon, vous avez capté le message ? L'état "En marche"ne peut rien pour vous. Démerdez-vous. Tendez la main à vos semblables.

E. Philippe suit en cela le cap fixé par son patron, le président Macron, Ubu en personne, dont la première parole après le passage de l’ouragan sur les Antilles, avant même de parler d’intervention de l’état, a été de réclamer des Français qu'ils se montrent solidaires, c’est-à-dire qu'ils mettent la main au porte-monnaie (si, si, vérifiez), et qui dans son programme, sans rire, prévoyait que les cours de soutien au collège se feraient grâce à des bénévoles.

Macron est le mendiant en chef du gouvernement de La-France. Et à qui tend-il la sébile ? A nous, travailleurs, qui n’avons pas même l’ombre du commencement d’un million et à qui par ailleurs il fait allègrement les poches par l’impôt et les allègements de charges sociales. Sans un remords. Et malgré ça, nous sommes toujours aussi peu nombreux dans les manifs !

Bon, le futur que ce tartuffe nous promet, c’est le monde merveilleux des mille et une nuits du XVème siècle, quand le calife descendait dans le souk pour écouter ce que ses sujets disaient de lui et qui en profitait pour leur jouer des tours, les faire bastonner, leur planter un pieu dans le derrière et se fiche de leur gueule par-dessus le marché.


Conclusion : c’est bien nous, travailleurs, qui faisons vivre tous ces riches parasites, qui nous faisons vivre nous-mêmes et faisons vivre ceux d’entre nous qui n’ont pas la chance d’être à peu près à l’abri des catastrophes que la vie peut nous réserver. 

Alors peut-être devrions nous cesser de donner...

mardi 26 septembre 2017

L’école malade du progrès - 2. Le tout numérique et la modernité

Connaissez-vous le projet de la région Grand Est pour les lycées ? Supprimer les manuels scolaires et les remplacer par des ordinateurs portables et des tablettes. Subventionnés, même pour les riches ! Espérons que le lobby de l’industrie de l’informatique n’a pas trempé dans cette affaire…

« Enfin ! c’est formidable, c’est le progrès ! » Entends-je clamer par ci, par là. Pourquoi ? Parce que c’est moderne ? Savez-vous que les pays qui ont fait cette expérience en sont revenus, font machine arrière, retour au livre, au papier et au crayon ? Des enquêtes menées en Allemagne, par exemple, ont démontré que la tablette n’avait rien apporté de positif par rapport au livre. Au contraire.

Mais nos élus n’en tiennent pas compte, et nous, Français, tels des moutons, nous nous laissons faire. C’est le modernisme qui est tentant, pas vrai ? Comme le téléphone portable : si tu ne le prends pas, t'as l'impression d'avoir raté quelque chose. Mais non, en fait la plupart du temps, t'as rien raté.

Le supermarché en son temps était moderne aussi, et maintenant faire les courses demande dix fois plus de temps qu’avant, quand l’épicerie était au bas de la rue principale du village. Et le glyphosate aussi est moderne, mais je ne me souviens pas qu’on ait eu des problèmes sanitaires quand on arrachait les mauvaises herbes à la binette. C’est bien parce qu’il est dangereux que le glyphosate (le fameux Roundup) nous est interdit, à nous, particuliers, non ? Les paysans en revanche ont encore le droit de répandre ce produit dangereux sur leurs cultures (OGM, évidemment) et nos assiettes. C'est expliqué ici:  https://fr.wikipedia.org/wiki/Glyphosate

Revenons à nos moutons. L’école primaire est également et gravement touchée par l’introduction du glyph… euh, pardon, du tout numérique. Il y a, paraît-il, de plus en plus d’écrans interactifs dans les salles de classe, qui coûtent la peau des fesses et obligent à tenir les rideaux tirés toute la journée (parce que bien sûr, l’écran reste allumé toute la journée, y compris pendant la séance d’éducation physique). Y a-t-il eu expérimentation ? Y a-t-il eu évaluation là où ça a été d’abord mis en place ? Non. Et quand je demande à des collègues de me lister les formidables bénéfices que les élèves en retirent, ils sont étonnés que je puisse poser la question, mais restent muets.

Ah non, pardon, ils ont un argument, en commun avec les experts qui s’expriment dans les médias : « C’est plus ludique. » Quoi ? Appuyer sur des touches (c’est à peu près tout ce qu’on peut faire en numérique) serait donc une activité ludique ? Et si le geste est ludique, le contenu s’apprend forcément mieux ? Je ne crois pas : ce qui s’apprend le mieux, c’est ce qui questionne, aiguillonne l’intelligence. Le jeu sur tablette, smart-phone, ordinateur ou console, qui fait appel à leur intelligence, fût-elle seulement une intelligence manuelle (des pouces), les enfants connaissent déjà, et tellement par cœur, que l’usage étriqué qu’on en fait à l’école ne doit certainement pas beaucoup les motiver.

En vérité, le tout numérique facilite surtout le travail des enseignants. Mais les apprentissages, ça reste à prouver ; en tout cas, ce n’est pas une révolution pédagogique, sinon ça se saurait. Si le numérique a vraiment son utilité, il faut la penser, la préciser, la limiter à ce qui est véritablement pertinent. Or, l’ordinateur, la tablette, le grand écran interactif, ne sont souvent que des gadgets remplaçant mal ce qui jadis se faisait au tableau ou sur papier, et c’est encore moins une modernité qu’une vile concession à la mode.

Deux exemples des ravages de la modernité à l’école.

1. Le photocopieur. Depuis que le photocopieur est entré dans les écoles, les élèves n’écrivent plus, ils cochent, ils relient. Les cahiers au format Seyes, qu’on continue pourtant d’exiger, finissent quasi vierges d’écriture manuelle, mais tout boursouflés par la colle et les photocopies empilées les unes sur les autres tout au long de l’année. N’est-ce pas en écrivant, en copiant, qu’on mémorise l’orthographe ou la table de multiplication ? Si la réponse est oui, il faut interdire le photocopieur à l’école, ou au moins en limiter considérablement l’usage.
Quand je pense qu’il y a eu des partisans de ne plus apprendre les tables de multiplication, voire le calcul, sous prétexte qu’il existait des calculatrices ! « Tu n’auras pas de calculatrice tant que tu ne sauras pas calculer mentalement. » disait l’excellent Steve Jobs à ses enfants. Prenons exemple sur lui : pas de photocopie tant que tu ne sais pas faire une « rédaction » sans fautes !

2. Le QCM, questionnaire à choix multiple. La belle invention venait d’Amérique. Et c’est ludique ! Là encore, facilité pour les enseignants d’une part - ça se corrige d’un coup d’œil, voire par apposition d’un cache - et d’autre part, facilité débilitante pour les élèves : si on lit encore, en revanche on n’écrit rien, on coche, on relie, on peut même répondre au hasard. Pour savoir si l’élève a compris, le maître doit renouveler souvent l’exercice et s’en remettre au calcul des probabilités et à la statistique.
Autrefois, on lisait aussi la question, mais surtout, on rédigeait une réponse sous la forme d’une phrase - impossible de s’en remettre au hasard, il fallait savoir. Sans doute cet exercice était-il trop formateur… et trop chronophage, tant il est vrai que depuis 30 ans, le temps scolaire ayant été réduit de 20%, il a fallu choisir entre approfondir les apprentissages ou les expédier.

On ne s’y prendrait pas autrement si des élèves on voulait faire des ânes. Mais c’est la marche irréversible du progrès - n'est- pas.
Courage, les parents !


dimanche 24 septembre 2017

A chaud, les avocats du Mexique.

Quand la sauvegarde de l’emploi tue (sous-titre)

L’autre soir sur France 2, c’était reportage sur le scandale des avocats mexicains. Une journaliste se balade là-bas dans les plantations d’avocats, souvent gagnées sur la forêt, qui font vivre tout un tas de gens pauvres dans des villages reculés loin, bien loin de la civilisation. Déjà, tu as un pincement au cœur quand tu vois les baraques dans lesquelles ils vivent : tant de misère ! Il faudra que tu y penses quand tu mangeras ton prochain avocat. (penser, oui, mais pour quoi faire ?)

Après le constat que de plus en plus d’enfants naissant dans le voisinage de ces plantations sont victimes de malformations, la journaliste se rend dans un hôpital du coin où elle interroge les soignants. A visage découvert, tous se taisent. Puis, ne se croyant plus filmés, ils avouent que « tout le monde ici sait le rapport qu’il y a entre les pesticides utilisés dans les plantations d’avocats et les malformations des enfants ».
Là, on a un cri du cœur : mais c’est dégueulasse ! Pourquoi ne le disent-ils pas ouvertement ? Pourquoi ne font-ils rien pour ces pauvres gens ? De quoi ont-ils peur ? 
Eh bien, je vous le dis, ils n’ont peur que d’une chose : perdre leur emploi, ce travail qui leur assure le minimum de sécurité : un toit et à manger. Mais qui donc exerce sur eux une telle pression ? La nécessité. La pénurie. Le système économique actuel et surtout ceux qui en tirent profit (ne croyez surtout pas qu’ils soient innocents.)

Puis la journaliste fait analyser, en France, par le plus éminent des spécialistes, les cheveux de collégiennes qui vivent également proches des plantations et dont certaines ressentent des troubles chroniques étranges et anormaux. Le résultat est effarant : leurs cheveux contiennent 11 pesticides différents et en quantité quatre fois plus grande que les cheveux des agriculteurs français. A noter que ces pesticides sont suspectés (seulement suspectés ?), à la suite de diverses études, d’être cancérogènes.

Forte de ces constatations, la courageuse journaliste va alors interpeller un représentant de l’administration mexicaine chargé justement de quelque chose en rapport avec les pesticides. Le pauvre ne semble pas comprendre ce qu’elle dit, défend la non-responsabilité du gouvernement, explique que son travail est d'informer ces ignorants d'ouvriers des dangers des pesticides, mais qu'il n'y peut rien s'ils ne se protègent pas davantage (mais à aucun moment n'est évoquée une possible action auprès des patrons, genre obligation de protéger les employés, sans doute parce que ça augmenterait leurs charges financières et ferait grimper le prix de l'avocat mexicain qui alors ne serait plus compétitif au niveau mondial...), le mec s’embrouille, parce qu'il sait parfaitement ce qu'il en est réellement, transpire abondamment... jusqu’à ce qu’une chargée de communication gouvernementale vienne lui sauver la mise ; elle ne connaît rien aux effets des pesticides sur les êtres vivants, mais en com’, elle assure : "Au revoir, circulez, y a rien à voir." Eh ben oui, c’est dégueulasse ; les ouvriers agricoles de ces plantations vont continuer d’être empoisonnés, malgré ce courageux reportage.

Mais ce qui est également dégueulasse, c’est d’abord que ces avocats arriveront dans notre supermarché de Hettange-Grande, où nous n’en achèterons que la moitié, l’autre étant d’office vouée à la poubelle, et ensuite que personne dans le reportage, comme dans le commentaire post-diffusion auquel nous avons eu droit, n’a relevé que les paysans français sont eux aussi chargés de pesticides, certes quatre fois moins que les petits enfants mexicains, mais tout de même assez pour quelquefois en mourir. 
Etre infecté par des substances exogènes dangereuses pour la santé est donc considéré comme normal. Jusqu'à quelle dose, s'il-vous-plaît ? Ca dépend du bon vouloir du pollueur, madame. Enfin merde! Ca aurait dû tilter, on ? Ben non, ça ne tilte pas. On peut donc se demander pourquoi la courageuse journaliste n’est pas allée poser la question à Nicolas Hulot.

Et là-dessus, le lendemain même, j’apprends que 50 agriculteurs français ont manifesté pour protester contre la volonté du ministre de la transition écologique et solidaire d'interdire le glyphosate, un herbicide (un seul !). Mais pourquoi donc ? Ils sont cons, ces paysans-là : ils veulent un permis de nous empoisonner ou quoi (la formule est de mon pote Alain) ?

« Mais non, faut pas exagérer. » plaide le bon gus. Nous n’exagérons pas (Alain et moi), ce sont les faits. Il faut seulement comprendre que le fond du problème pour eux est ailleurs que dans la santé publique. Le dialogue suivant vous montre où il est.
Josette : Dis donc, moi, plus question que j’achète des avocats du Mexique. Tu imagines tout ce qu’ils doivent contenir comme pesticides !
Kevin : D’accord, mais tu vas priver des milliers de familles de leurs revenus, les employés des plantations d’avocats du Mexique.
Josette : Tant pis, hein. Je préfère acheter français, c’est plus cher mais au moins je soutiens nos agriculteurs.
Kevin : Mais tu n’as pas entendu ? Eux aussi, ils traitent aux pesticides.
Josette : Un peu moins, quand même.

Vous voyez ? Notre santé est directement impactée, presque toujours en pire, par notre dépendance à l’égard de l’emploi. Dans ce cas précis, les ouvriers agricoles mexicains ont le choix entre mourir au travail, empoisonnés par les pesticides, ou mourir de faim au chômage. Même chose pour ces paysans français qui sont tellement endettés que s’ils n’obtiennent pas un rendement optimal grâce au glyphosate, ils seront obligés de fermer boutique. (Peut-être même y a-t-il une raison cachée encore plus terrible) 
Et pourquoi notre si vertueux ministre n’interdit-il pas purement et simplement tous les pesticides, tous ! (en voilà une dictature qui serait bonne, non ?) ? Parce qu’il veut préserver de l’emploi ? Oui, un peu. Du profit ? Oui, beaucoup. Nicolas Hulot est un gugusse.

Songez-y, analysez votre propre cas : le problème se pose dans les mêmes termes dans tous les domaines, pour tous les emplois. Nous sommes prisonniers de notre dette, de nos faux désirs, d’une logique qui n’est pas celle qui favorise la vie mais celle qui favorise le profit ; et le profit, c’est la mort. Nous sommes prisonniers mentaux d’une représentation du travail complètement pervertie. Si nous ne cassons pas ce cercle vicieux, le résultat sera que nous continuerons de crever à petit feu, tristes et jaunes, quel que soit notre choix.

Moralité.
Il faut que nous cessions de réclamer des emplois de merde dans des industries de merde, sales et inutiles. Nous devons refuser le progrès du dernier i-phone, de la bagnole « suréquipée », du tout numérique et du sèche-linge, et ne pas les acheter. Que les syndicats laissent donc les industries anti-écologiques être délocalisées, que les ouvriers jetés dans les affres du chômage se laissent vivre aux crochets de ceux qui peuvent leur payer l’aide sociale, que nous nous regardions vivre et comprenions que solidaires, il ne peut rien nous arriver de grave. Bref, qu’il advienne quelque chose enfin qui rende cette dictature économique caduque, inopérante, ne produisant plus aucun profit.

Gandhi n’a-t-il pas vaincu l’empire britannique par la non-violence ? Nous pouvons certainement vaincre le capitalisme par la paresse.

A bas le travail ! 
Camarades.

samedi 23 septembre 2017

L’école malade de la logique de marché - 1. La nécessité de bouger.

Il y a quelques années, j’ai tenu un blog sur l’école pendant des mois. Puis, je l’ai fermé, je croyais avoir tout vu et tout dit. Mais non. La logique du commerce ne cesse jamais : du moment que quelque chose existe, est mis sur le marché, c’est forcément bien, et vite, vite il faut l’utiliser.

Premier exemple : la recherche. Elle coûte, elle doit donc rapporter. Le chercheur est donc a priori condamné à trouver. Mais s’il ne trouve pas, ce n’est pas si grave, il n’a qu’à recycler de vieilles idées et les mettre sur le marché. Le gouvernement français sera content - comme dit toujours Macron : « il faut bouger ». Si ça bouge, le peuple aura l’impression qu’il se passe quelque chose. L’important, c’est précisément cette illusion.

L’autre soir, aux infos : reportage sur un chercheur en neuro-quelque-chose qui vient d’inventer une nouvelle pédagogie qu’on nous présente déjà presque comme révolutionnaire, ou au moins comme « un grand espoir », la solution aux difficultés d’apprentissage. Evidemment, ça m’intéresse. Mais en vérité, comme je m’y attendais, je me suis bien marré, enfin, j’ai plutôt ri jaune.

En effet, figurez-vous que ce type a collé des capteurs sur le crâne de cobayes humains tandis qu’ils effectuaient une tâche ou écoutaient un professeur. Et ce type-là a vu sur son écran d’ordinateur des zones du cerveau qui s’allument quand elles chauffent. Et après avoir collecté un tas de résultats de ce genre, la science statistique lui a permis de conclure que l’inattention était une des causes des difficultés de l’apprentissage (dans le cerveau, ça court-circuite la concentration, voyez vous). Mazette ! Quelle découverte ! Et de nous expliquer, le plus sérieusement du monde, qu’il va montrer aux élèves comment être attentifs à leur inattention ; on ne comprend même pas le rapport avec les lampes du cerveau. A l’évidence, c’est du vent, du foutage de gueule absolu.

Mais c’est après qu’on hallucine vraiment car on voit là une institutrice (professeure des écoles) nous expliquer que le mieux pour apprendre à lire, c’est d’abord d’apprendre à entendre des sons, puis de les associer à des graphies, puis seulement d’aborder la lecture. Outre le fait qu’il y a belle lurette que l’acte de lire a été décortiqué au scalpel et qu’on en connaît tous les mécanismes, requis, pré-requis, tenants et aboutissants, la démarche proposée est autant caricaturale qu’erronée. Je sais de quoi je parle, j’ai « enseigné » (*) la lecture pendant quarante ans.

Mais à intervalles réguliers (disons tous les six mois), on nous sort comme ça une martingale pédagogique, souvent pour l’apprentissage de la lecture, sans doute parce que celui-ci cristallise une part importante des mécontentements. Il ne s’agit en fait que d’une mascarade médiatique destinée à rassurer momentanément, tout en masquant le vide abyssal où devraient normalement apparaître des solutions. Je vois là le complet désarroi dans lequel se trouvent les enseignants, les syndicats, les chercheurs, l’institution entière, et les penseurs, et les parents, face à l’échec patent de l’école dans sa mission proclamée de réduction des inégalités sociales et dans son incapacité à donner à tous les élèves l’accès aux outils cognitifs qui les feraient comprendre le monde et un peu maîtriser leur vie.

Ca me rappelle l’introduction en 1973 des maths modernes et de la lecture globale, pour le résultat catastrophique que l’on sait. Les professeurs Tournesol qui depuis ont moisi au CNRS, section sciences de l’éducation, sont toujours sur la brèche et c’est épaulés par les nouveaux idolâtres de la science numérico-électrico-statistique qu’ils nous pondent encore régulièrement de soi-disant nouvelles recettes pédagogiques qui fonctionnent aussi bien qu’un emplâtre sur une jambe de bois. Le pire, c’est que nous ne sommes pas capables de voir la supercherie, encore moins de résister.

Eh ben, tant que ça fonctionne, ils auraient tort de se priver, pas vrai ?

Ho ! Je vous cause.

(*) Je vous expliquerai les guillemets une autre fois.


mardi 19 septembre 2017

A chaud, 19 septembre

Ces jours-ci, sur France-Inter, à l’heure du petit-déjeuner.

Prime à la casse de 500 à 1000 euros étendue à l’achat d’une voiture d’occasion non (moins) polluante. On respirera mieux, paraît-il. Je veux bien, mais à la vérité, donner de l’argent pour acheter une voiture, c’est surtout :
1. subventionner les constructeurs automobiles
2. encourager le citoyen à polluer
Tant qu’à payer, une meilleure idée aurait été de rembourser l’abonnement aux transports en commun. Et là, ça polluait vraiment moins.

Les Américains encore attaqués ! Cette fois, c’est l’ambassade des Etats-Unis à Cuba, visée par une attaque sonore. Il s’agirait de machines infernales planquées dans les murs du bâtiment. Les diplomates se plaignent de maux de tête. Washington envisage de retirer son ambassade.
Ca rappelle la cyber-attaque menée par le Kremlin pendant la campagne électorale et qui a fait perdre Clinton Hillary. On attend toujours les preuves. Ou bien suffisait-il que la Maison Blanche accuse pour que ce soit vrai ?
Ca rappelle aussi les armes de destruction massive de Saddam Hussein. On sait maintenant que c’était faux. Sacré menteurs, ces Amerloques ! Manipulateurs, devrais-je dire. D’ici à ce qu’ils envahissent enfin Cuba…
Ca rappelle que pour justifier l’invasion de la Pologne, Hitler avait fait tuer de ses propres soldats par des Allemands déguisés en Polonais.
Je vous fais un dessin ?

La multinationale Bayer (Monsanto), qui prospère sur le malheur des gens en faisant semblant de les soigner, annonce qu’elle va retirer un certain implant contraceptif pour des raisons commerciales, mais en réalité, ce sont des centaines de femmes (rien qu’en France) qui en ont subi de graves effets secondaires. « L’Europe » ayant déjà reconnu l’an dernier que ce dispositif (médical ?) était dangereux, le moins qu’on puisse dire est que Bayer et le gouvernement français sont lents à la détente, sans doute afin que les stocks puissent être écoulés, empoisonnant quelques femmes supplémentaires au passage sans que ça leur pose un problème de conscience.
Ca rappelle évidemment le cas récent de ce médicament pour la thyroïde dont beaucoup de personnes se plaignent : d’abord le gouvernement, ferme et fermé à la discussion, nous a craché à la figure qu’il n’est « pas question de céder aux pressions », de revenir en arrière, à l’ancienne formule qui marchait pourtant bien, le patron du laboratoire nous expliquant même que ce médicament était une demande de l’état et que les symptômes disparaîtraient dans quelques mois, c’est-à-dire que : 1. ce n’est pas de sa faute, c’est l’autre ; 2. il est normal que son médicament vous rende plus malade que vous l’êtes.
Et finalement on apprend que La-France va acheter l’ancien médicament chez ses voisins belges et allemands qui eux n’ont pas éprouvé le besoin d’en changer puisqu’il marchait bien.
Alors, merdre ! pourquoi le gouvernement français a-t-il voulu changer ? Vous dites quoi ? pour faire un cadeau au laboratoire ? Corruption ? Nooon ! Ils ne nous feraient pas ça, tout de même !


jeudi 14 septembre 2017

La médecine, malade du fric - 2. La durée de la consultation


 CITATION. «  Les tarifs […] publiés au Journal officiel, le 12 septembre. Les consultations complexes facturées 46 euros concernent par exemple les enfants de 3 à 12 ans avec un risque avéré d'obésité, les nourrissons à la sortie de la maternité et les jeunes filles de 15 à 18 ans qui souhaitent obtenir une contraception ou une consultation de prévention contre les maladies sexuellement transmissibles. »  

Ainsi donc, il existe des consultations complexes. Mais que cache ce terme ? Evidemment la durée que le médecin consacre à son patient. L’équation « Time is money » résume parfaitement l’affaire. On comprend que 25 euros, c’est pour le rhume ou la flemme du lundi matin. Quasiment tout le reste est plus cher, en raison, nous dit-on de sa complexité, sans jamais parler de durée de la consultation, comme si on ne voulait pas mentir, sachant déjà que la durée dans tous les cas est à peu près la même.

Connaissant la nature humaine, je prends en effet le pari que le nombre des consultations complexes va bientôt exploser dans l’hexagone. Ben oui, mettez-vous à la place du toubib : il vaut mieux qu’il diagnostique un maximum de pathologies complexes dans le minimum de temps, s’il veut devenir riche. Et à l’instar de « l’ouvrier fainéant qui profite du système », il ne va certainement pas se gêner (dirait certainement notre président). Comme vous, le patient, n’y connaissez rien, vous allez naturellement vous laisser faire… et angoisser en prime.

CITATION. « Ces consultations peuvent être assorties d'une majoration de 16 euros dans certains cas comme la prise en charge d’un couple stérile, de l’asthme ou encore d’une pathologie oculaire grave. »

En fait, plus on est malade, plus on souffre, et plus on paie. C’est la double peine. Parfaitement injuste, non ?
Je pense que ça devrait être le contraire. Quelqu’un qui vient embêter son docteur pour un rhume ou une flemme du lundi matin devrait payer 46 euros, remboursés sur 25. Ca découragerait certainement des types comme j’en ai vu aux urgences avec une petite rage de dent râler parce qu’on prenait en priorité un bébé malade arrivé après lui.

Mais les toubibs verraient alors aussi leur patientèle commune en bobologie diminuer, d’où manque à gagner, d’où tentation de diagnostiquer davantage de cas complexes. Parce que ce qui amène le malade chez le docteur, c’est la sécu au moins autant que la maladie. C’est la base sécu qui leur permet de se voter des primes en pratiquant le dépassement d’honoraires (sans parler de certains dessous de table). C’est la sécu qui, en les remboursant, permet qu’on se fasse prescrire des laxatifs au lieu de manger des légumes. C’est la sécu qui garantit le salaire des médecins. La sécu est une bonne vache à lait, une vraie poule aux œufs d’or.

Et Macron s’apprête, en baissant les cotisations sociales, à lui couper l’herbe sous le pied ! Ah la la ! C’est encore le corps médical qui va en pâtir si les patients pauvres ne deviennent pas rapidement assez riches pour se payer une consultation complexe.

CITATION. « Un autre tarif fait également son apparition : la consultation dite ’’très complexe’’ facturée 60 euros. Le Dr Jean-Paul Hamon […] explique : "Les consultations très complexes sont des consultations heureusement rares qui concernent la préparation de greffes rénales, pour les insuffisants rénaux. Il faut annoncer à la personne donc c’est toujours très compliqué à faire. Il y a les consultations d’annonce de cancer, c’est toujours délicat. Il y a également des consultations pour les gynécologues pour les malformations fœtales. Ce sont des consultations longues et pénibles à annoncer. Donc, c’est une liste de consultations qui sont très complexes, très longues. La Sécurité sociale a reconnu cette spécificité!". »

Assez pauvre et embrouillé dans ses arguments, le père Hamon ! 60 euros se justifient selon lui par la pénibilité, c’est-à-dire la souffrance du docteur qui est obligé de t’annoncer que tu vas mourir d’un cancer ou que ton gosse sera handicapé ; si on le comprend bien, 60 euros rémunèrent aussi la délicatesse qu’il met à te faire cette annonce. 
Et apparaît enfin le critère de la longueur de la consultation, sans toutefois qu’elle soit chiffrée ou encadrée. Le praticien peut donc être tenté de la raccourcir, d’autant plus que personne ne viendra vérifier s’il a vraiment pris le temps de mettre ses gants avant de te foudroyer avec la mauvaise nouvelle.

Ah, excusez, on me dit que j’attige un peu, car il y a quelqu’un qui peut vérifier : le directeur de ta caisse de maladie. Et en effet, on trouve sur Internet ( http://www.leparisien.fr/societe/91-consultations-en-un-jour-un-medecin-suspendu-10-11-2012-2309181.php ) ce fait divers tout à fait exemplaire (je n'ai pas dit courant).
CITATION. « Un véritable stakhanoviste de la médecine ! C'est à la suite de la plainte du directeur de la Caisse primaire d'Eure-et-Loir qui estimait que les consultations de ce médecin étaient trop importantes que le conseil régional de l'ordre des médecins s'est intéressé au cas du docteur Michel Miramont. Ce généraliste de Chartres vient d'être condamné à une interdiction d'exercer d'une année. Le médecin était accusé d'avoir effectué 17.303 visites pour l'année 2010 et 19.960 pour l'année suivante, alors que la moyenne des visites de ses confrères est de 4.900. Et il n'en est pas à sa première incartade devant la chambre de discipline du conseil de l'ordre. Il a par le passé déjà été sanctionné à deux reprises, en 2000 et 2005. »

Le journal « Le Parisien » est un journal rigolo : il appelle incartade ce qui est en fait une escroquerie. Bah, on aurait tort de lui jeter la pierre puisque l’ordre des médecins lui-même n’a infligé au « stakhanoviste » qu’une petite peine d’un an d’interdiction d’exercer, alors qu’il était déjà bi-récidiviste. Quand on se juge, comme les médecins, entre soi, il y a peu de chance que la justice soit réelle, n’est-ce pas. Mais poursuivons notre lecture.

CITATION. «  […] les visites longues […] limitées à trois par an et par patient passent de 56 euros à 70 euros. Ces consultations concernent essentiellement les patients atteints de la maladie d’Alzheimer ou de maladies neurodégénératives. […] les remboursements ne changent pas. Ils sont toujours pris en charge à hauteur de 70%. »

Ah ben si, les tarifs changent : 70% de 56 euros, ça laisse 16,80€ à la charge du patient, 70% de 70 euros, c’est 21 euros. Faut être précis.

Bon, on a compris que le problème qui fait grimper les prix, c’est la revendication des médecins pour leur niveau de vie et que ce niveau de vie dépend directement d’une part du prix de la consultation et d’autre part de sa durée.
N’aurait-on pu mettre en place un système simple, proportionnel, un tarif à la seconde, par exemple ? Tant de secondes de consultation égalent telle somme, un peu comme pour les taxis.
- Ah oui, mais non, parce que là, le patient aurait un moyen de contrôler si son docteur lui a consacré le temps que nécessite vraiment sa maladie, ni trop, ni trop peu, il pourrait comparer avec d’autres.
- Et ainsi les indélicats ne pourraient pas faire durer abusivement. Pas mal !
- On peut même imaginer que le patient stoppe de son propre chef la consultation.
- … ?
- Ben quoi, ce n’est pas parce qu’on n’est pas un spécialiste qu’on doit arrêter de penser, qu’on doit abdiquer de son libre-arbitre.

A propos, j’oubliais de vous donner la durée moyenne d’une consultation en France : 17 minutes. Ca suppose qu’il y en a qui font moins et d’autres plus, qu’il y a des diagnostics plus ou moins longs à établir, des soins plus ou moins longs à prodiguer. Tant de diversité : difficile à gérer. Voici une intéressante étude sur le sujet :


Mais peut-être y aurait-il une solution plus satisfaisante que le système actuel toujours en tension et instable, qui pourrait bien un jour tuer la sécu (si Macron ne le fait pas avant) : que les médecins deviennent des fonctionnaires. Leur niveau de vie assuré, ils exerceraient avec sérénité et sincérité ; finis les risques de complaisance, de clientélisme, de fraude, de laxisme : demeureraient comme seules motivations la conscience professionnelle et la déontologie. Bien sûr, des glandeurs, il y en aura toujours. Mais avec un inspecteur sur le râble, ça ne poserait pas de problème - non ?

mercredi 13 septembre 2017

12 septembre, à chaud

Je reviens de Metz, de la manif des syndicats contre la réforme « simplification, modernisation » du code du travail, contre les ordonnances ukases, contre la dictature oligarchique des Macron-Gattaz, une dictature sourde et aveugle, méprisante des difficultés des gens, préoccupée uniquement de ses propres intérêts et de son propre pouvoir. C’est comme ça que je vois la situation. Et qu’on ne m’objecte pas que Macron et les « En Marche » ont été élus démocratiquement, Hitler l’a bien été.

Ce que je vois aussi, c’est qu’il y avait du monde, de la porte Serpenoise à la place de la Comédie ; tous les syndicats étaient représentés, sauf la CFDT ; peut-être y en avait-il aussi, mais cachés (honteux ?). J’aurais aimé voir davantage d’Insoumis. Bah ! je crois que beaucoup portaient hier le drapeau de leur syndicat. Ca faisait longtemps que je n’avais pas manifesté, j’étais plutôt ému à la pensée de cette belle alliance.

Parce que j’ai encore à l’esprit la philosophie du respect de la vie et la définition de la civilisation d’Albert Schweitzer, que je viens de lire, qui prône l’engagement de chacun pour soulager la souffrance et améliorer le monde, en regardant tous ces gens dont la grande majorité avaient dû se mettre en grève pour être là, il m’est apparu soudain évident qu’ils agissaient chacun selon une véritable éthique, même s’ils ne s’en rendent pas forcément compte : agir pour tous et pas seulement pour soi-même, être solidaire de toute détresse, toujours respecter l’humain, quel qu’il soit, vouloir le meilleur pour chacun et pour l’humanité, préparer un monde meilleur… voilà de bien plus nobles ambitions que n’en ont tous ensemble Macron et ceux qui comme lui veulent à toute force nous enfermer davantage dans le servage du travail, à l’instar de ce qui se passe dans les pays où les enfants sont obligés de travailler pour contribuer à la survie de leur famille. Macron n’a aucun sens moral.

Quand Macron affirme que sa réforme est faite pour créer de l’emploi, il choisit effrontément de nous mentir parce qu’il sait que ça n’aura aucun effet sur le chômage. C’est pour cela qu’il ne répond pas aux journalistes : on verrait trop à chaque fois son nez s’allonger.
Quand par deux fois il affirme ne pas regretter le terme « fainéant » appliqué à ceux qui sont contre ses réformes, il exprime simplement un fait pour l’instant incontestable : « Le roi, c’est moi, je fais ce que je veux, je dis ce que je veux, et si ça te plaît pas, je t’emmerde. » C’est le pendant du « Casse-toi, pôf’ con » de Sarko.

Par parenthèse, cet argument du fainéant est tout droit copié collé du bréviaire du Front National : « Il y en a marre de ceux qui profitent du système. » Et pour avoir tracté sur le marché de Thionville, je dois dire que ça fait mouche chez certaines personnes, les mêmes d’ailleurs qui pensent que tous les politiciens sont véreux, mais ça ne fait certainement pas mouche chez les manifestants d’hier. Voilà la différence entre les gens qui ont une éthique agissante pour le bien et ceux qui, soit ont jeté l’éponge, dégoûtés, fatalistes, soit sont devenus cyniques, prêts à toutes les dégueulasseries, comme Macron lui-même.

Qu’est-ce qu’il est venu faire, Macron, à Saint-Martin ? Dormir sur un lit de camp, c’est tout ; enfin, juste le temps de la photo, après il est parti à l’hôtel du côté néerlandais.
Est-ce qu’il a pris une pelle pour ramasser des gravats ? Est-ce qu’il a fait un pansement sur un membre blessé ? Est-ce qu’il a distribué de l’eau et à manger ? Est-ce qu’il a donné un chèque personnel à la Croix Rouge ? Non, il est venu se mettre dans les pattes, inutile, juste pour sa campagne de pub. Et avec ça, il fanfaronne qu’il n’en à rien à cirer de ne pas être aimé. C’est pas beau de mentir, Pinocchio. Si tu veux devenir un vrai humain, il faudra changer.


dimanche 10 septembre 2017

Brève médias - 1. Le message subliminal

Dans les pires circonstances, notre radio nationale n’oublie jamais ses fondamentaux, prêchant toujours par-dessus le malheur que « le Capitalisme est grand et que Macron est son prophète ».

Ce matin du 10 septembre, France-Inter reçoit Victorien Lurel, ancien député de Guadeloupe et ancien ministre de Jean-Marc Ayrault. On parle du cyclone. Lurel critique la gestion de la situation par le gouvernement, qui ferait trop peu, trop mal, pas de la bonne façon, et dans tous les cas moins bien que la partie néerlandaise de Saint-Martin. Sachant à quel point la contradiction ulcère notre prince, Demorand, bon serviteur, aussitôt édulcore la pilule : « Comment expliquez-vous que les Guadeloupéens n’obéissent pas aux injonctions du gouvernement ? »
Encore un peu et les îliens (pas très bons Français, hein ?) seront responsables de ce qui leur arrive… voire du cyclone même, pourquoi pas.

Vendredi, tandis que l’ouragan laissait Saint-Martin et Saint-Barthélémy à terre, poursuivant sa route vers le nord-ouest, narration connotée typique de France-Inter, par je ne sais plus quelle présentatrice du journal (de toute façon, ces journalistes-là se copient tous) : « […] vers Cuba où le régime a ordonné l’évacuation […] les autorités floridiennes sont en train d’organiser l’évacuation… » Juste pour répéter que Cuba est une dictature dans laquelle les journalistes, comme cette dame elle-même, sont libres de faire l’éloge de leur président ?


Et nous, auditeurs, sommes supposés secouer de bas en haut la tête, comme ces petits chiens qu’on pose sur la plage arrière des voitures ?

mardi 5 septembre 2017

La médecine, malade du fric - 1. La vaccination obligatoire

Je sais, il y a les ordonnances sur la loi travail. C’est important, mais voici un autre forfait macronien qu’il ne faudrait tout de même pas oublier : l’extension de la vaccination obligatoire. En plus de la diphtérie, du tétanos et de la poliomyélite, huit vaccinations - hépatite B, oreillons, rougeole, rubéole, coqueluche, haemophilus influenza b, méningocoque, pneumocoque - vont en effet devenir obligatoires en 2018. La ministre l’a dit : elle ne transigera pas sur cette question. Comme je le prédisais, je ne sais plus à qui, pendant la campagne électorale : « Macron, c’est le libéralisme ou bien sa main sur not’ gueule. »

Et moi, je dis que c’est un scandale, d’abord politique, parce que si de plus en plus de gens se posent désormais des questions à propos de la vaccination, voire s’en défient, notre gouvernement, lui, se bouche ostensiblement les oreilles et nous impose sa volonté sans même chercher à savoir ce que la majorité d’entre nous en pense.
Une consultation de la population, une enquête approfondie, une mise à plat du pour et du contre devraient tout de même permettre d’y voir clair - non ? Et quoi qu’il en soit, la liberté de se vacciner ou pas, de vacciner ou pas ses enfants, devrait être la norme dans un état de droit. Mais non, pas possible en France, où l’on reste sottement englué dans le dogme, le doigt sur la couture du pantalon. Ah, la Suisse ! Oui, ça, c’est une démocratie :

Cette obligation vaccinale est ensuite un scandale éthique parce que, tandis que de nombreux médecins et chercheurs émettent au minimum des doutes quant à l’efficacité des vaccins, lorsqu’ils n’en dénoncent pas les dangers, seuls des soi-disant experts pro vaccination, tout droit sortis des laboratoires qui en vivent, sont invités à en faire l’éloge et la publicité dans les médias. Je ne peux pas croire que ces gens-là, à moins qu’ils soient bêtes, soient sincèrement convaincus de ce qu’ils nous racontent. En vérité, je pense qu’ils se sont assis sur leur esprit critique (afin de l’étouffer) en même temps que sur leur dignité.
Mais voici une dame qui aurait mérité d’être mieux entendue :
Et une étude fort intéressante :
Sur un sujet aussi important, le débat, qui permettrait de confronter les idées, de faire état de toutes les études réalisées, au moins face à une commission de l’Assemblée Nationale ou du Sénat, n’existe pas, ne peut pas exister dans la France de la Vème République, et encore moins dans la France de « En Marche ». Pire qu’aux temps de l’obscurantisme, ce sont des diafoirus modernes qui nous imposent d’inutiles et parfois dangereux lavements et saignées. Et le bourrage de crâne continue.


La vaccination est enfin un scandale sanitaire, parce que les vaccins sont dangereux pour la santé.
Ainsi la vaccination antivariolique a-t-elle provoqué, durant les années 60 et le début des années 70, des dizaines de cas de méningite, cas reconnus et indemnisés. La question reviendrait-elle dans l’actualité :
C’est ainsi que, il y a une vingtaine d’années, la vaccination contre l’hépatite B a rendu malades de la sclérose en plaque des centaines, peut-être des milliers, de jeunes français. C’est la Cour de Justice Européenne qui le dit !
Ainsi la vaccination contre la grippe, en 2016, n’a pas su protéger 12 personnes qui en sont mortes en Italie et 6 personnes qui en sont mortes aussi à Lyon en décembre 2016 et janvier 2017.
Ainsi en mars 2015, deux bébés mouraient après une vaccination contre la gastro-entérite. Ne vous vient-il pas l’envie de vomir et de hurler, quand vous songez à la détresse de ces pauvres parents.
« Mais non, disent les marchands de vaccins, Macron et sa ministre en chœur, ce n’est pas si grave si quelques personnes par an meurent ou deviennent handicapées à cause d’un vaccin, c’est le prix à payer pour la protection du grand nombre et l’empêchement des épidémies. » Ils n’ont même pas honte des horreurs qu’ils profèrent. Je voudrais bien voir leur tête quand dans leur famille un bébé décèdera de leur cupidité sans vergogne. (Mais peut-être qu’ils ne vaccinent pas leurs enfants, eux.)

On se demande bien ce qui peut justifier cette folie de l’obligation vaccinale… Eh ben oui, pas compliqué, les amis, c’est le libéralisme économique, le libéralisme à la Macron : il faut « libérer », non seulement le travail, mais encore et plus précisément libérer des freins à la croissance toute l’industrie pharmaceutique ainsi que les dividendes de ses actionnaires (dont Macron ou ses copains doivent être).
Notre président a en effet l’obsession d’enrichir ceux qui sont déjà très riches, et cela non seulement aux frais du travailleur, du consommateur et de la sécurité sociale - qui est normalement notre bien commun, mais dont lui dispose comme si c’était sa banque - mais aussi sans le moindre souci de notre santé, quitte même à nous laisser empoisonner.
Quoi ? Vous pensez qu’il ne ferait pas ça ? Détrompez-vous. Songez seulement aux derniers scandales liés à des médicaments foireux ; vous aurez bien du mal à vous souvenir de la voix d’un ministre ou d’un président condamnant les industries assassines ou exprimant quelque compassion pour les victimes ; noblement, ces messieurs-dames laissent faire la justice... En revanche, quand un cadre se fait un peu tirer la chemise par un syndicaliste, là, ils s’offusquent, vilipendent, condamnent et soufflent à la justice ce qu’elle doit faire.


A gerber ! Mais tenez, pour finir et peut-être vous convaincre, voici deux arguments qui, à mon sens, prouvent que la vaccination est une aberration, une ânerie, du pipeau.
Quand, par exemple, les vaccinalistes prétendent qu’il faut se vacciner tous les dix ans pour continuer d’être protégé contre une certaine maladie et qu’une population n’est protégée contre cette même maladie que si au moins 80%, voire 90%, de ses membres sont vaccinés, alors je peux vous dire qu’à cause de salauds comme moi, qui ai refusé que mes enfants soient vaccinés, vous n’êtes pas du tout protégés, les amis… et plus encore parce que depuis mon service militaire (1975), je n’ai pas reçu un seul vaccin, comme l’immense majorité des Français, vu qu’il y a encore pas mal de rescapés mâles de l’année 1953 et des suivantes, et des femmes qui ne faisait pas le service et dont le dernier vaccin remonte au moins à leur préadolescence.

Et puis, franchement, ça n’a aucun sens de vacciner les gens d’un pays qui chaque année reçoit 90 millions de touristes du monde entier, qui se voit traversé par un nombre incalculable de vacanciers et de transporteurs, un pays qui a 4 millions de résidents étrangers et 400.000 clandestins, un pays dont 2,5 millions de ressortissants vivent sur les cinq continents et rentrent de temps en temps voir leur famille, un pays qui envoie 13.000 soldats en opérations extérieures, et j’oublie certainement quelques catégories de vivants comme les rats dans les bateaux et les puces dans les avions. Tout ce beau monde circule dans tous les sens, côtoyant la plupart du temps des populations pas vaccinées aussi « bien » que nous et parfois même des hurluberlus anachroniques sans carnet de vaccination du tout, et ce monde-là trimballe donc forcément avec lui, dans ses bagages, et en lui, dans ses poumons, son foie et ses viscères, tout un tas de microbes et de virus contre lesquels il faudrait dare-dare trouver un vaccin à inoculer à toute la planète.

La dernière trouvaille des labos, summum du foutage de gueule : des vaccins contre le cancer.

Qu’est-ce qu’on peut faire contre autant de connerie ? Ben, résister, comme d’habitude, ne pas transiger, refuser la vaccination.