dimanche 6 janvier 2019

Boxe, boxe , boxe !

Vous avez vu comme moi, sur toutes les chaînes télévisées, les images de ce gars en bonnet et caban sombres qui avance sans se soucier des balles en caoutchouc et qui, à mains nues et en quelques coups de poing d’une parfaite élégance, c.a.d technique et fair play (sur un ring), met à terre un CRS, malgré son casque, son armure, sa matraque et son bouclier, sur cette passerelle parisienne que les forces de l’ordre avaient pour consigne de ne pas laisser franchir aux gilets jaunes - on se demande bien pour quelle raison.

Et on nous dit que ce gars-là serait un sauvage sanguinaire ?

Mais au contraire, c’est un gentleman ! Ce gars-là, un boxeur, ancien champion de France, apprend-on (démasqué par un certain syndicat de police), est pour moi un exemple, l’exemple même de la résistance à la force aveugle et brutale du pouvoir. A mains nues contre la force armée ! Et je pense que je ne serai pas le seul dans les jours prochains à penser de cette façon.

Le film de cette scène, diffusé en boucle pendant un temps hier soir et ce matin, ne montre pas comment les forces du (dés)ordre se mettent face aux manifestants pacifiques, les menacent, les matraquent, les gazent, les bombardent - mensonge médiatique oblige. Il prétend en revanche bien mettre en scène la sauvagerie de l’agression d’un pauvre CRS hyper armé par un boxeur aux poings nus. Et en fait, ça interroge, même le plus facho des fachos (pour les « médias », le facho est un gilet jaune, je le rappelle. Donc, merci de cogiter quelques instants sur cette mise en exergue du boxeurs sauvage…)

Moi, j’ai ma réponse. Oui, Dans cette dramaturgie médiatique, c’est l’héroïsme de ce boxeur désarmé contre les hommes de Macron (séides hyper armés) qui finit par crever l’écran. Et en plus, à la fin, c’est lui, le simple boxeur, qui triomphe. Pour moi, c’est un signe. Non, je ne crois pas en l’horoscope, mais en une (certaine) force des symboles.

Je vous parie d’ailleurs qu’on ne va pas voir longtemps ces images d’un boxeur terrassant une force de l’ordre, et donc l’organe de la répression politique. (Je vous avoue que ça me donne envie d’en découvre moi aussi… malheureusement, mon organisme ne me le permet plus)

Ce qui suit le KO relatif du CRS est en revanche déplorable, minable. J’en suis révulsé comme par toutes les violences qui ont blessé des personnes. Le policier, en effet, est à terre, donc inoffensif ; il suffisait de lui ôter sa matraque et son bouclier et de continuer son chemin, en le laissant là méditer sur son rôle dans toute cette histoire. Mais d’autres, et le boxeur lui-même, lui ont flanqué des coups de pied dans le bide. Bon, ils étaient un peu énervés, je suppose, comme étaient énervés les policiers qui avaient la veille tabassé une jeune fille qui n’était pour rien dans les boulons qu’ils avaient reçus au casque.  

Mais merde ! Les policier, les CRS, les gendarmes, les gardes mobiles, ce sont des professionnels ! Ils ont reçu une augmentation de 300 euros par mois ! Et pour quoi, sinon en échange d’aller gaillardement casser du manifestant ? Alors faut pas qu’ils s’étonnent d’être mal aimés, voire haïs ! La police qui réprime les manifs, c’est des traîtres au peuple, voilà tout. La meilleure,  c’est que, quand ils tapent sur les gens, ils voudraient en plus que les gens se laissent faire Quels doux rêveurs, ces forces de l'ordre…

Moi, j’ai dit à mon beau-frère (il est CRS) : qu’est-ce que la police défend en réalité ? L’ordre républicain, la démocratie, hein ? "Arrête d’utiliser des mots que je comprends pas." qu'il m'a répondu.

1 commentaire:

  1. Néanmoins, justice doit être faite. On ne peut pas boxer impunément des visages sous le seul prétexte qu'on a été bousculé ou que sais-je.
    Attendons donc les résultats de l'enquête et l'énoncé des peines...
    Et faisons confiance à l'impartialité de la justice, à l'objectivité du procureur même s'il a affaire à un commandant de police.

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