Il y a en ce moment Macron
qui répond aux questions à la télé. A peine cinq minutes et déjà, je
m’énervais ; j’ai laissé Francine seule devant le poste. Les journalistes
sont vraiment trop polis avec ce type qui leur coupe tout le temps la parole et
n’a jamais rien d’autre à répondre que « c’est pas moi, c’est la
constitution, c’est l’assemblée nationale, c’est le peuple français, c’est la
communauté internationale, c’est vous-même, M. Plenel... ».
Ils devraient ne pas le
laisser terminer ses phrases, le bombarder de questions embarrassantes, comme
ils savaient si bien le faire avec Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne
présidentielle. En fait, ils devraient lui poser des questions très simples,
élémentaires, comme :
« Vous avez allégé la
pression fiscale sur la fortune et augmenté la pression fiscale sur les
retraites ; pourquoi ce choix ? » Et lui, il commencerait par
« Vous savez, je n’ai jamais dit que … » et c’est là qu’il faut lui balancer, euh… par exemple :
« Est-ce parce que vous êtes vous-mêmes soumis à l’ISF ? »
Bon. J’avais prévu de faire
encore quelque chose sur la télé et la communication. Allons-y.
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Bourdieu écrivait : « Un des enjeux des luttes politiques… est la capacité d’imposer des principes de
vision du monde, des lunettes telles que les gens voient le monde selon certaines divisions… En imposant ces divisions, on crée des groupes qui se mobilisent et qui, ce
faisant, peuvent parvenir à convaincre de leur existence, à faire pression et à
obtenir des avantages ».
C’est une évidence que chaque
parti tente de convaincre le plus grand nombre de citoyens de la justesse de sa
vision du monde. Mais que cela crée dans le peuple des citoyens de la division,
et partant de là de l’intolérance et des animosités, l’est peut-être
moins : la gauche contre la droite, les Français bon teint contre ceux
d’origine étrangère, les capitalistes contre les prolétaires, les blancs
contre les noirs, etcetera.
Les groupes se constituent ainsi
autour d’idéaux communs, d’intérêts communs, de peurs communes, de communautés comme
on dit maintenant. Tant qu’on en reste à la confrontation des idées, dans le
respect mutuel et selon des règles d’égalité de traitement, cela reste
tolérable.
Mais lorsque la division du
peuple cesse d’être une simple conséquence de la volonté de convaincre pour
devenir un objectif en soi et, pour parler clairement, un moyen « pour
mieux régner », et que c’est donc utilisé par un gouvernement
élu, cela devient intolérable.
Ne cherche-t-on pas à nous
convaincre (en ce moment, ON, c’est Macron) de l’existence de groupes imaginaires,
désignés à nos malheurs comme boucs émissaires :
- les retraités qui se la
coulent douce sur le dos des travailleurs,
- les chômeurs qui ne cherchent
pas de boulot et qui gagnent mieux que les travailleurs,
- les fonctionnaires n’en
fichant pas une rame qui, avec leurs grèves, prennent les travailleurs en
otages,
- les syndicalistes, professionnels
de la grève, qui empêchent les travailleurs de travailler,
et ainsi de suite.
Le travailleur - vous vous rappelez : celui qui se lève, le matin, et qui a envie de travailler plus pour gagner plus, tout en acceptant des heures sup' pas payées pour conserver son emploi - est en fait la cible de cette propagande nauséabonde (désolé pour cette concession au langage convenu des journalistes) et le dindon de la farce s'il tombe dans ce piège.
Car enfin les retraités, les
chômeurs, les fonctionnaires, les syndicalistes, les employés, les ouvriers,
les cadres ne sont-ils pas tous des travailleurs ? Ne devraient-ils pas être unis contre la politique de Macron qui tape sans distinction sur tous, et bien fort justement sur les
travailleurs ?
- moins de revenus pour les
retraités
- moins d’indemnités pour les
chômeurs
- moins de privilèges pour
les fonctionnaires
- moins de respect pour les
syndicalistes
- moins de sécurité pour les
salariés
- moins de cotisations
sociales, moins de taxes pour les entreprises
- pas de moins pour le
capital et les actionnaires
Et pas une chaîne de télé
pour dénoncer ça !
Je pense quand même qu’on
sera plus nombreux à la prochaine manif.
Et zut, j’ai encore pas
parlé de la com’ !!!
Levée de bouclier contre les deux zozos qui, d'ailleurs ne sont même pas de vrais journalistes et qui ont osé apporter la contradiction contre not'p'ésident et, donc, lui manquer du respect qui lui est dû par la grâce de dieu. Amen.
RépondreSupprimerLes petits vieux sont maltraités? La solution est simple: il suffit de taxer les salariés et,donc, de les faire travailler 1 jour de plus pour rien.
C'est tout simplement une augmentation d'impôt pour les actifs, mais pas pour les rentiers.
Blague: si vous allez au boulot en chantonnant, vous êtes:
soit millionnaire
soit drogué
soit un des sept nains
Alain
Quelqu'un sur FB faisait remarquer que la CSG payée par les retraités allait aider les jeunes et que la journée de travail gratuite aiderait les vieux... Affligeant.
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