Ce matin, tandis que je trempais ma tartine, France Inter,
dans le temps de son journal, après avoir expédié les événements du moment (ZAD
de Notre-Dame, Syrie, SNCF, universités,...), nous a amusés avec un interminable
reportage sur le bateau « L’Hermione » qui arrive à Marseille. J’ai
failli m’étrangler en éclatant de rire, tellement le remplissage était d’une
pauvreté affligeante, si l’on excepte toutefois les mots sensés d’un jeune matelot tunisien sur
la nécessaire solidarité entre les membres de l’équipage, parole qui m’a aussitôt
fait penser à la nécessaire solidarité qui devrait régner entre les humains sur
leur petit bateau "La Terre" dont il serait bien illusoire de penser que nous allons
un jour le quitter pour les étoiles.
A mon tour, je vous balance un sujet qui n’a rien à
voir avec l’actualité. Une devinette, tiens !
Qui a dit, il y a quelques années déjà, parlant de nos sociétés dites occidentales :
- « On est en train de courir le plus vite possible
dans la pire des directions : celle de la compétition, la destruction des
uns par les autres. Il est monstrueux qu’on ait pris comme moteur de notre
société la compétition. »
- « Pour devenir moi, j’ai besoin du regard de l’autre.
Dès que je suis en compétition avec lui, je ne tisse plus de liens ; et
par conséquent, je suis en train de me suicider. Toute compétition est un
suicide. »
- « Vouloir devenir le meilleur, c’est faire acte de
soumission, faire preuve de conformisme. Actuellement, le système des grandes
écoles ne fait que sélectionner les plus conformes, qui ne sont pas capables
d’imagination. Plus on est conformiste, plus on est dangereux. »
- « Il nous faut extirper la notion de compétition de
toute la société et en particulier du système éducatif. Il faut mettre la
société au service de l’école, et pas l’école au service de la société. »
Ces paroles sont de Albert Jacquard, dont vous saurez l’essentiel de la
vie, de l’œuvre et surtout de l’engagement, en consultant Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Albert_Jacquard
Albert Jacquard, bien que militant pour de nombreuses
causes, ne se présente sous aucune étiquette, mais son discours s’applique
directement à tous les problèmes sociétaux et environnementaux auxquels nous
sommes confrontés aujourd’hui. Le sujet avait donc à voir avec l'actualité.
- La compétition est le credo économique libéral,
concurrence non faussée s’entend, c’est-à-dire
qu’elle ne doit favoriser que le capital privé. L’état gêne. L’individu
gêne.
- La compétition économique favorise toujours la classe
sociale qui, depuis des centaines d’années, a acquis l’argent, la terre et le
pouvoir, presque toujours par la force, au détriment de la classe
laborieuse. La compétition nous maintient ainsi en esclavage.
- La compétition économique oblige à la croissance infinie,
donc à la consommation inutile, donc au gaspillage des ressources, donc au
gaspillage et à la dévalorisation du travail, donc à l’augmentation infinie de
la population mondiale, ce qui nous promet encore bien davantage de maux.
En écoutant Albert Jacquard, je songeais bien sûr aux enfants et à
l’école qui devra désormais, de la maternelle à l’université, u-ni-que-ment produire
des travailleurs adaptés aux besoins de… de quoi ? de qui ? du marché ? Des esclaves, je vous dis.
Je songeais aussi aux zadistes de ND des Landes qui ont bien
raison de vouloir rester sur la terre qu’ils ont cultivée durant ces
années de lutte. C’est un vilain procès que le gouvernement leur fait : "ils n’ont
pas déposé leurs projets individuels d’exploitation agricole"; oui, c’est vrai, mais ils ont déposé un projet collectif, mais ça, le gouvernement ne veut
pas l'entendre, car le collectif et la solidarité sont des concepts qui lui font dégouliner la
bave sur les crocs.
Les zadistes ne sont en compétition avec personne, sauf avec
le gouvernement et ses gendarmes mobiles, mais là c’est pour savoir qui aura
les plus gros bras. De terribles activistes désarmés contre nos vaillantes forces de l'ordre, ça donne (petit rappel) un mort à Sivens, qui s'appelait Rémi Fraisse.
A propos, il paraît que Macron a parlé aux vieux dans le
journal de 13h de TF1. J'ai pas voulu voir, je savais d'avance, et Francine m’a confirmé qu’il n’avait rien dit qu’on ne savait
déjà. Pff! Trop prévisible, le gars. Albert Jacquard a raison, Macron est le produit d'une sélection "high level", et pour ça il a dû se conformer tellement un max qu'il y a perdu toute imagination : ce type est hyper hyper dangereux !
Au fait, l’extrait d’émission dont j’ai tiré ces quelques citations est ici : https://www.youtube.com/watch?v=9v9updAv018,
Tout est là: c'est la direction prise par notre société. En priorité: le profit. Tout doit tendre vers cet objectif même s'il faut sacrifier l'individu qui,de sujet, est devenu objet de consommation, de production, d'exploitation...
RépondreSupprimerAlors, pour atteindre ce but, tout est bon, jusqu'à l'utilisation de la force armée. Comme si on vivait dans un pays totalitaire. Alain
On a entendu que des dizaines de gendarmes ont été blessés lors de l'évacuation de ND des Landes. Et pas de zadistes ? Merci, Alain, de m'avoir envoyé par mail cet article de Mediapart qui relate vraiment les faits : "Selon un bilan réalisé mercredi soir, après la journée la plus dure, entre 80 et 100 personnes avaient été blessées lors des affrontements de l’après-midi au niveau du champ des Cheveux Gris, où se tenait un pique-nique, puis sur des lieux proches : la Grée puis le carrefour de la Saulce. Les medics précisent que 15 personnes ont été blessées par des tirs de flash-ball, 16 par des tirs tendus de grenades lacrymogènes à la tête.
RépondreSupprimer« Il y a aussi eu 22 blessures liées à des explosions de grenades : une quinzaine liées à des éclats, y compris à la gorge, et avec des séquelles suspectées au niveau des tendons et des nerfs. Par ailleurs, des troubles auditifs liés aux explosions de grenades F4 tirées à l’aveugle sur les gens ont été constatés, ainsi que plus de 12 blessures diverses à la tête, certaines touchant l’œil », précisent les soignants.
Macron fait donc tirer sur son peuple, avec l'intention évidente de blesser pour dissuader par la peur !