dimanche 15 avril 2018

La bataille de la com’ (article avorté)

Il y a en ce moment Macron qui répond aux questions à la télé. A peine cinq minutes et déjà, je m’énervais ; j’ai laissé Francine seule devant le poste. Les journalistes sont vraiment trop polis avec ce type qui leur coupe tout le temps la parole et n’a jamais rien d’autre à répondre que « c’est pas moi, c’est la constitution, c’est l’assemblée nationale, c’est le peuple français, c’est la communauté internationale, c’est vous-même, M. Plenel... ».

Ils devraient ne pas le laisser terminer ses phrases, le bombarder de questions embarrassantes, comme ils savaient si bien le faire avec Jean-Luc Mélenchon pendant la campagne présidentielle. En fait, ils devraient lui poser des questions très simples, élémentaires, comme :
« Vous avez allégé la pression fiscale sur la fortune et augmenté la pression fiscale sur les retraites ; pourquoi ce choix ? » Et lui, il commencerait par « Vous savez, je n’ai jamais dit que … » et c’est là qu’il faut lui balancer, euh… par exemple : « Est-ce parce que vous êtes vous-mêmes soumis à l’ISF ? »

Bon. J’avais prévu de faire encore quelque chose sur la télé et la communication. Allons-y.

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Bourdieu écrivait : « Un des enjeux des luttes politiques… est la capacité d’imposer des principes de vision du monde, des lunettes telles que les gens voient le monde selon certaines divisions En imposant ces divisions, on crée des groupes qui se mobilisent et qui, ce faisant, peuvent parvenir à convaincre de leur existence, à faire pression et à obtenir des avantages ».

C’est une évidence que chaque parti tente de convaincre le plus grand nombre de citoyens de la justesse de sa vision du monde. Mais que cela crée dans le peuple des citoyens de la division, et partant de là de l’intolérance et des animosités, l’est peut-être moins : la gauche contre la droite, les Français bon teint contre ceux d’origine étrangère, les capitalistes contre les prolétaires, les blancs contre les noirs, etcetera.
Les groupes se constituent ainsi autour d’idéaux communs, d’intérêts communs, de peurs communes, de communautés comme on dit maintenant. Tant qu’on en reste à la confrontation des idées, dans le respect mutuel et selon des règles d’égalité de traitement, cela reste tolérable.

Mais lorsque la division du peuple cesse d’être une simple conséquence de la volonté de convaincre pour devenir un objectif en soi et, pour parler clairement, un moyen « pour mieux régner », et que c’est donc utilisé par un gouvernement élu, cela devient intolérable.

Ne cherche-t-on pas à nous convaincre (en ce moment, ON, c’est Macron) de l’existence de groupes imaginaires, désignés à nos malheurs comme boucs émissaires :
- les retraités qui se la coulent douce sur le dos des travailleurs,
- les chômeurs qui ne cherchent pas de boulot et qui gagnent mieux que les travailleurs,
- les fonctionnaires n’en fichant pas une rame qui, avec leurs grèves, prennent les travailleurs en otages,
- les syndicalistes, professionnels de la grève, qui empêchent les travailleurs de travailler,
et ainsi de suite.

Le travailleur - vous vous rappelez : celui qui se lève, le matin, et qui a envie de travailler plus pour gagner plus, tout en acceptant des heures sup' pas payées pour conserver son emploi - est en fait la cible de cette propagande nauséabonde (désolé pour cette concession au langage convenu des journalistes) et le dindon de la farce s'il tombe dans ce piège. 

Car enfin les retraités, les chômeurs, les fonctionnaires, les syndicalistes, les employés, les ouvriers, les cadres ne sont-ils pas tous des travailleurs ? Ne devraient-ils pas être unis contre la politique de Macron qui tape sans distinction sur tous, et bien fort justement sur les travailleurs ?
- moins de revenus pour les retraités
- moins d’indemnités pour les chômeurs
- moins de privilèges pour les fonctionnaires
- moins de respect pour les syndicalistes
- moins de sécurité pour les salariés
- moins de cotisations sociales, moins de taxes pour les entreprises
- pas de moins pour le capital et les actionnaires

Et pas une chaîne de télé pour dénoncer ça !
Je pense quand même qu’on sera plus nombreux à la prochaine manif.


Et zut, j’ai encore pas parlé de la com’ !!!

2 commentaires:

  1. Levée de bouclier contre les deux zozos qui, d'ailleurs ne sont même pas de vrais journalistes et qui ont osé apporter la contradiction contre not'p'ésident et, donc, lui manquer du respect qui lui est dû par la grâce de dieu. Amen.
    Les petits vieux sont maltraités? La solution est simple: il suffit de taxer les salariés et,donc, de les faire travailler 1 jour de plus pour rien.
    C'est tout simplement une augmentation d'impôt pour les actifs, mais pas pour les rentiers.
    Blague: si vous allez au boulot en chantonnant, vous êtes:
    soit millionnaire
    soit drogué
    soit un des sept nains
    Alain

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    1. Quelqu'un sur FB faisait remarquer que la CSG payée par les retraités allait aider les jeunes et que la journée de travail gratuite aiderait les vieux... Affligeant.

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