…jusqu’au prochain réseau du Net pris la main dans le sac,
jusqu’au prochain « scandale ». Scandale, dites-vous ? La bonne
blague, allez ! C’est juste un peu d’air brassé pour nous en faire
accroire. En lisant le message d’un de la France Insoumise de Yutz, je me
disais :
- la protection des données personnelles sur le Net est-elle
vraiment possible ?
- et surtout, est-elle vraiment désirée ?
C’est Vincent qui réagissait ainsi :
« Vous avez sans
doute entendu parler du scandale Cambridge Analytica et de la nécessité, si ce
n'est de quitter Facebook, d'au moins verrouiller la protection de ses données
dans les réglages (je ne sais pas si vous avez déjà vu comment la tâche est
aisée... ça change tous les 6 mois).
- Si vous voulez voir
l'étendue des données collectées, rendez vous sur https://www.facebook.com/settings et cliquez sur "Télécharger une copie de vos données Facebook".
- Pour ceux qui veulent
recevoir les infos autrement, voici un lecteur de flux RSS que j'ai mis en
place : https://info.161803.tk/
Sur cette adresse,
vous avez accès au flux auxquels j'ai déjà souscris. Si vous souhaitez faire
vos propres listes de flux, je peux vous ouvrir un compte. Sinon donnez moi des
sites que vous souhaiteriez voir apparaître.
- Je vous encourage à
voir ce documentaire sur Aaron Schwartz : https://www.dailymotion.com/video/x21tkoj
(sous-titrage disponible dans les
réglages en haut à droite) C'est l'histoire d'un gars brillant qui s'est
suicidé à 26 ans sous les pressions des lobbies et du gouvernement américain
alors qu'il menait plusieurs combats idéalistes. Il a participé à l'élaboration
du protocole RSS que Facebook et Google souhaitent voir disparaître car il
s'oppose à leur stratégie de rendre les consommateurs captifs de leur site. Le
site Thionville ne supporte d'ailleurs pas ce protocole alors que Yutz oui.
Vous connaissez déjà
la fin du film mais je vous assure que l'histoire est malheureusement
captivante.
C'est pas si éloigné
de la défense du service public pour lequel nous nous mobilisons. »
*******************
Peut-être irez-vous un peu farfouiller dans tout ça, si vous
avez un compte Facebook. Moi, qui n'y suis pas, j’en reste aux
conjectures (pas encore vu le film).
« Au total, 87
millions d'utilisateurs dans le monde ont pu être touchés par la divulgation de
données personnelles » fournies pour la création de leur compte
Facebook. Moi, qui ne suis que sur Blogger et Youtube, je me demande
bien quelles peuvent être ces données volées, outre nom et prénom, date de
naissance, sexe, adresse du domicile, numéro de portable éventuellement…
Faut-il pour ouvrir un compte FB déclarer en plus sa couleur de peau, sa
religion, ses opinions politiques, ses maladies, ses appétits, ses préférences sexuelles… ? Je ne pense pas. Ca serait un peu gros, quand
même. (mais enfin, on pourrait bien y arriver un jour, n’est-ce pas ?)
Alors ? C’est ça, ou quoi d’autre, ces fameuses données
personnelles ? Pour s’en faire une idée, il faut comme toujours d’abord rechercher
à qui profite le crime.
« La firme
d'analyses de données CA (Cambridge Analytica), qui a notamment travaillé pour
la campagne présidentielle de Donald Trump en 2016, avait récupéré les données
personnelles d'utilisateurs de Facebook à leur insu, via une application de
tests psychologiques. A l'époque, le système permettait à des applications
tierces d'accéder non seulement aux données des usagers ayant utilisé
l'application mais aussi à celles de leurs amis, expliquant le nombre très
élevé de personnes potentiellement concernées. » (France-Info)
On n’apprend toujours pas quelles données sont concernées,
mais on le devine en apprenant l’usage qui en est fait. Il n’y a qu’à se
rappeler quand les données numériques de l’annuaire postal « les pages
blanches » ont commencé à être vendues et combien de fois, depuis ce
moment-là, on est encore quotidiennement enquiquiné par des appels de démarchage
commercial. L’affaire FB est du même tonneau.
Ainsi FB laisserait n’importe qui piocher dans les données que
ses adhérents lui ont confiées, sans réclamer la moindre contrepartie
pécuniaire ? Not possible, I say ! Because business is business. La
firme CA a forcément acheté ces données. Ou alors, c’est que FB a été abusé,
piraté (par CA, et d’autres sans doute) et que ses dirigeants sont juste des
truffes : dans ce cas, FB et Zuckerberg sont innocents, juste un peu négligents.
En revanche, dans un cas comme dans l’autre, la société CA,
enfin, ses dirigeants sont coupables. En effet :
- d’abord ils savaient que c’était mal d’utiliser ces
données sans en avertir les personnes concernées.
- puis, balayant tout scrupule relatif à cette question, ils
ont décidé, soit de pirater FB (ce n’est pas parce que le propriétaire d’une
maison a oublié de verrouiller sa porte qu’on est autorisé à y entrer), soit de
corrompre FB (enfin, ses dirigeants) en achetant ces données.
C’est l’histoire de la prostituée et du client, du
corrupteur et du corrompu, de la poule et de l’œuf : qui a créé l’autre ?
Les deux, mon capitaine. Et pourtant, je n’ai pas entendu que la société CA ait
été inquiétée. Et pourtant, je n’ai pas entendu non plus que quelqu’un, un
procureur américain, par exemple, ait traîné FB en justice.
Suis-je bête ! Ce doit être, tout simplement, parce que
ce genre de pratique est, dans le monde du commerce, considéré comme normal,
légitime, indispensable ; « si
tu ne truandes ou alpagues pas ton client (le premier), un autre le fera (avant toi) »
est certainement un cours dispensé dans les écoles de commerce. Comme dans le cas de FB, c’est le droit
américain qui s’applique, il n’y a pas grand risque : des excuses
suffiront ; au pire, une petite amende négociée. Et les utilisateurs de FB iront se faire voir...
Donc, nos données personnelles (qui sont disséminées sur
« la toile », quoi que nous fassions désormais), valent leur pesant de
cacahuètes pour le commerce et… pour la politique. Mince alors ! FB ne
vous demande pas vos opinions politiques, tout de même ! Mais non, c’est
vous-mêmes qui les donnez, les affichez. Sur FB, chacun raconte sa
vie. « J’ai fait ceci, j’ai été là, je pense que…, etc. » Il est donc
facile à n’importe qui de savoir qui se cache derrière la petite photo et le
pseudonyme, les activités que cette personne pratique, ce qu’elle mange, les
lieux qu’elle fréquente, les sentiments qu’elle éprouve, ses pensées... C’est
vrai, c’est vrai, seulement la personne elle-même ne compte pas ; toute
seul, elle n’a guère de valeur marchande. Ce qui est intéressant, c’est qui nous
sommes collectivement.
Et le numérique, Internet, les réseaux, les comptes, tout ça
facilite grandement les choses.
Je n’évoquerai pas ici le problème du flicage. « Craché,
juré, ça n’existe pas ! »
Bon. Il paraît que nos élus prennent le problème à
bras-le-corps, que « l’Europe » a décidé de nous protéger :
« Une nouvelle
législation européenne qui doit entrer en vigueur le 25 mai dans l'Union
européenne, le Règlement général sur la protection des données personnelles
(RGPD).
Cette législation
imposera notamment à toutes les entreprises d'obtenir "le consentement
explicite" des clients si elle veut transmettre leurs données personnelles
à une tierce partie ou si elle veut en faire un usage autre que celui
initialement prévu. Il y aura aussi "obligation pour celui qui utilise les
données d'informer rapidement le consommateur d'une possible violation de la
confidentialité, en exactement 72 heures", précise Christian Wigand.
En cas de violation
des règles, "il y aura un pouvoir de sanction renforcé pour les autorités
de protection des données", a-t-il ajouté, précisant que les sanctions
pourraient atteindre "jusqu'à 4% du chiffre d'affaires international de
l'entreprise concernée". »
Vous allez voir ce que vous allez voir !
Depuis le temps qu’on parle de faire le ménage sur le
Net…
Les informations collectées valent de l'or et sont très demandées: quels sites avons-nous visités, quelles sont nos tendances de consommateurs, politiques... A partir de ça on nous bombarde de pubs, de sollicitations qui sont, forcément, plus efficaces. Nous sommes ciblés.
RépondreSupprimerUn truc simple pour éviter d'être pisté et suivi par google: lors des recherches sur le net, taper l'adresse du site sur la barre en haut et non pas sur la barre google.
Un autre: ne pas admettre les autorisations de propositions des sites "amis".
Nos désirs, nos envies, nos curiosités sont des marchandises convoités par les entreprises, les partis politiques et toutes sortes de personnes bien intentionnées. Même les écoles sont sollicitées (apple). Alain