mardi 10 avril 2018

Et pendant ce temps-là, les syndicats d’enseignants restent muets…

Le 3 avril, c'était ma fête, mais du côté de l’Elysée, silence radio. J’espère qu’Emmanuel ne manquera pas de me la souhaiter en renonçant à la réforme de la SNCF et des universités lors de sa prochaine allocution télévisée.

- Faut pas rêver, me dit l’autre.
- Si, justement, il est urgent de rêver. C’est parce qu’on ne rêve plus qu’on finit par s’abstenir ou par voter Macron. Pensez-y, vous qui… ne votez plus !

Evidemment, Macron va céder sur quelques points, pas les plus importants : on annonce déjà qu’il n’y aura pas des ordonnances pour toute la réforme SNCF, que le parlement pourra amender en partie le projet. Quelle magnanimité ! Ce sera en fait un os à ronger jeté à la figure des syndicats. Je prends le pari que même cet os n’aura plus de chair à l’assemblée, puisque les députés « En Marche » votent au pas de l’oie, comme un seul homme, comme sous le régime honni des soviets. 
Songez en effet que sous Macron 1er (et dernier), seul le gouvernement propose des lois ; pas une loi, à peine un timide amendement (peut-être pour faire un peu démocratique) ne vient des députés LREM. On nage dans le totalitarisme le plus extatique !

Les effets dévastateurs de la politique libérale ne toucheront certainement pas leurs auteurs, ils toucheront les pauvres, les moins pauvres, les moyennement aisés, la classe moyenne, vous, moi, nos enfants… Un exemple au hasard :

" Des réformes nécessaires pour construire l'EHPAD de demain ". Voilà comment Macron et son gouvernement présentent et résument leur façon de préparer la vie des vieux de demain, en l'occurrence moi, vous, nos enfants. Mais nous avons bien compris maintenant comment ils fonctionnent : ne rien expliquer, laisser supposer un bénéfice pour chacun de nous, puis faire le contraire de ce qui serait un bénéfice pour chacun de nous, c’est-à-dire démolir le plus vite possible toute la protection sociale pour le profit immédiat des capitalistes qui se gavent sur notre dos. Les mots sont jolis et creux ; à la sortie, il y aura moins de personnels, moins de matériels, moins de financement pour les EHPAD ; ça coûtera plus cher aux résidents et la vie y sera plus moche et plus dure.

Quand on s’y arrête un instant, on hallucine qu’un tel cynisme puisse passer pour banal et anodin aux yeux de tant de personnes qui ne réagissent toujours pas, qui ne comprennent toujours pas que les vieux ne sont, dans ce système-là (on va l’appeler le système Macron) qu’un bilan comptable, que le strict nécessaire à une vie digne est encore trop pour eux, qu’ils n’ont pas besoin d’être heureux, qu’ils doivent, non seulement coûter le moins possible, mais peut-être même rapporter de l’argent.

C’est la logique du système Macron :
- tant que les vieux coûtent et qu’il faut, par les cotisations sociales que les patrons n’aiment pas payer, abonder leur loyer dans les EHPAD, ils sont une charge, et alors plus vite ils crèvent, plus on fait d’économies.
- mais si les vieux se mettaient à rapporter, parce que leur retraite suffirait à financer des conditions d’internement minimales, alors… Hein, quoi ? Vous dites, Monsieur, que nous payerions moins de charges et que ça vous rendrait heureux ? Vous êtes donc heureux d’apprendre que vous finirez aussi mal traité que les vieux d’aujourd’hui.

Ecoutez donc Caroline Fiat et François Ruffin, députés de la France Insoumise. Ils nous disent clairement les difficultés actuelles dans les EHPAD et la misère qui les attend, qui nous attend quand nous serons vieux et dépendants, après que Macon aura fini de désosser la protection vieillesse que d’autres avaient eu tant de bonté à construire.


Le programme libéral de Macron est par essence antisocial ; il est en train d’institutionnaliser dans tous les domaines la pénurie, l’inégalité, l’indigence, la souffrance, la cruauté, la maltraitance. Il n’y a que les gendarmes qui seront toujours bien équipés pour mater les récalcitrants.



2 commentaires:

  1. Parenthèse sur les sondages. Tous, nous avons eu les tympans vrillés par ce résultat: 64% des Français souhaitent que le gouvernement aille jusqu'au bout dans sa réforme de la SNCF. Mais qui a entendu parler du sondage BFM :
    http://bfmbusiness.bfmtv.com/entreprise/greve-a-la-sncf-plus-de-4-francais-sur-10-approuvent-les-cheminots-1412002.html
    où on apprend que 44% des Français approuvent la mobilisation des cheminots contre 41%?
    Où est la manipulation? Dans les sondages? Dans les medias? Ou dans les 2? Alain

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    1. Ecoute cette chanson de François Béranger, comme tu sais, un indécrottable utopiste, un rêveur de monde meilleur.
      Rien à voir avec la Sturmwaffe de Macron lancée sur les EHPAD :
      https://www.youtube.com/watch?v=_V2P9m1bWe8

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