dimanche 29 octobre 2017

A chaud (ou presque) : Petit Papa Noël, selon Saint-Macron.

Macron est allé en Guyane pour se foutre de la gueule des gens : « Je ne suis pas le Père Noël » a-t-il dit aux sinistrés de la République qui attendaient de l’état français qu’il remplisse sa mission de solidarité. Mais bien sûr, Macron pense que l’état n’est pas là pour aider les pauvres à s’en tirer pas trop mal, il pense que l'état est fait pour aider les riches à s’en tirer encore mieux. Démonstration.

On peut se demander, par exemple, si cette nouvelle sortie est un aveu d’impuissance ou carrément un pied de nez.
Côté impuissance, oui, oui, d’accord, l’état est super endetté (paraît-il), et alors le pauvre Macron, malgré toute sa bienveillance pour les pauvres gens des dom-tom ne peut pas leur donner de l’argent pour créer une université, ou des emplois dans les hôpitaux, ou dans la police, ou pour soutenir l’activité économique, etcetera, puisqu’il n’en a pas, de l’argent, le pauvre. D’où son « Je ne suis pas le Père Noël ». Logique.

Là où ça fait pied de nez, foutage de gueule, c’est quand on compare ce « niet » sec et méprisant avec les cinq milliards (5.000.000.000) d'euros de cadeaux fiscaux qu’il fera aux riches au cours de l’année qui vient (soutenu par une assemblée de députés EM juste élus pour bouffer au râtelier). Ah oui, ça vous reste en travers du gosier, les Guyanais, hein ?

Ben à moi aussi ! Je suis franchement dégoûté, parce que moi, qui ai été journaliste à la télé, je fais partie des riches, comme l’a si bien dit Macron lors de sa dernière causerie sur TF1 à mes ex-collègues… Je ne demande que ça, pas gagner plus, juste être considéré comme riche ! Mais putain, vous savez quoi ? J’ai même pas eu droit à la moindre réduction d’impôts, contrairement à Bernard Arnaud, à la famille Bettencourt, à Gattaz, à Bouygues et Bolloré et à tous les autres qui ont vu leur ISF se réduire comme glace au soleil. C’est pas juste, merde ! Si je suis riche, moi aussi, je veux en profiter !

Quoi ? Les pauvres ? Qu’ils n’exagèrent pas, hein, ils ont déjà les compagnons d’Emmaüs, le Secours Catholique, le Secours Populaire, les Restaus du Cœur, ATD quart-monde, l’Armée du Salut, les Petites Sœurs des Pauvres, la Croix Rouge et j’en passe. Alors, ça fait un peu beaucoup, hein, comme Pères Noël.


En fait, Macron, c’est Marie-Antoinette, la bouche pleine de brioche, qui repousse du pied les manants venus lui réclamer du pain : « Fais pas chier. Va juste bosser, puis crève. »

lundi 16 octobre 2017

La comédie du pouvoir - 16.5 La-France des saloperies faites en notre nom

La-France serait grande par son histoire et par sa culture. On nous a gonflés avec ça, et on continue, car il faut qu’on soit orgueilleux, prêt à défendre « nos valeurs », l'honneur de la patrie. En France, tout est meilleur qu’ailleurs, pas vrai ? puisque le monde entier nous envie nos paysages, notre gastronomie, nos artistes, la beauté de notre langue, notre régime de protection sociale... « Glücklich wie Gott in Frankreich ! » disaient les Allemands, paraît-il, avant de perdre la boule. 
Cette supériorité nous autorise à toiser, voire mépriser, les Allemands, les Italiens, les autres pays en général, qui nous le rendent bien et qui, en définitive, sont comme nous, orgueilleux de leurs particularismes, de leur auto proclamée grandeur.

Charlemagne est notre ancêtre, n’est-ce pas ? Charlemagne était donc français avant l’heure, comme l’étaient les Gaulois. Sauf que Karl der Grosse est revendiqué aussi par les Allemands. Ceci dit, le gars parlait en fait un genre de luxembourgeois (selon les défenseurs du platt). Si on s’arrache Charlemagne, c’est parce que dans ce personnage il y a quelque chose de glorieux : son empire. Un grand pays, c’est toujours un empire. C’est pour ça que les Grecs et la Macédoine se disputent actuellement Alexandre, encore un grand, parce qu’il avait « bâti un empire ». Nous, les Français, on a eu notre empire avec Napoléon, et même avant lui, avec nos colonies.

L’empire est constitué quand plusieurs pays sont soumis à un seul. Ca se fait toujours par le glaive ou le canon. Mais jamais on ne demande leur avis aux peuples, l’empire naît seulement des intérêts des puissants. Une rapide analyse montre même que le moindre pays existant aujourd’hui est toujours né des intérêts de quelque monarque, ou de quelque oligarchie - roitelets devenus grands par les conquêtes militaires faites pour eux-mêmes, pour accroître leur territoire et leur trésor, comme par exemple, le roi des Belges à qui appartenait en propre le Congo Belge.

Sont-ce les peuples qui désirent des empires ? Je ne crois pas, les peuples veulent vivre en paix, confortablement, la panse pleine, sans souci du lendemain. L’avancée des colons pauvres dans le Far-West aurait pu être une expérience sociale nouvelle, extraordinaire. Il y avait de la place pour tous, à côté des « Indiens » qui les ont même bien acceptés au début. Là où les sauvages ne voulaient pas des blancs, ceux-ci n’y allaient pas. Mais les capitalistes, dont le métier est de piller les richesses partout où elles se trouvent, ont vite sabordé toute velléité de partage et de paix. De l’or, du pétrole, du manganèse, du cuivre, du bois, tout justifie qu’on élimine les indigènes gêneurs.

Toute l’histoire humaine est ainsi faite de ces massacres ignobles. La France est elle-même composée d’ex-provinces toutes soumises par la force au pouvoir central. Relire « Les Chouans ». Provinces elles-mêmes issues de la réunion des possessions que quelque noble prince aura gagnées par le sang et les larmes. 
Les rois et la noblesse dissous, la bourgeoisie triomphante a pris la relève. Après la Révolution Française, comme après l’URSS, les oligarques d’aujourd’hui sont les descendants des capitalistes de l’ancien régime, parce que le fond du système n’a pas changé : la monnaie continue d’être thésaurisable et le travailleur continue d’être spolié.

C’est pour cette raison que La-France peut à présent se vanter de sa fine culture, de ses artistes, de ses auteurs, de son architecture... comme d’ailleurs n’importe quel pays d’Europe ou du monde où une caste armée a dominé le grand nombre des producteurs sans défenses. Toute cette culture, toutes ces œuvres d’art, ces chefs d’œuvre, n’ont été possibles que par l’exploitation du travail et l’accaparement des biens et des moyens de production. Des millions d’heures de travail, pour créer Versailles, c’est merveilleux ! s’extasie-t-on. Merveilleux aussi, tous les morts sous la charge, à cause des cadences infernales, du fouet, du mauvais traitement, du mépris, de la misère entretenue ? Qu’importe ! Versailles, gloire de la royauté absolue, la République le revendique. Quelle ironie !

Pareillement ironique : La-France a accouché des Droits de l’Homme et du Citoyen pour… ne pas se les appliquer. Combien de fortunes actuelles trouvent en effet leur l’origine dans la traite et l’exploitation des esclaves africains ? Est-ce que les habitants laborieux de La-France avaient voulu ça ? Je ne crois pas. Et quand notre grand homme, Napoléon, le malade qui a embarqué son pays dans une guerre contre toute l’Europe, a assassiné Haïti par les armes et par le blocus qui s’ensuivit, est-ce que le peuple français était pour ça ? Je ne crois pas. Le peuple, il s’en fichait, il voulait juste la paix et du pain, et ce n’est pas la révolte des esclaves haïtiens qui le lui aurait retiré, le pain, mais plutôt ses propres compatriotes, ceux de la bourgeoisie française, puisqu’ils le lui volaient déjà. Relire « Les misérables ».
Et après, les mêmes bourgeois, par la bouche de leurs thuriféraires, nous rejettent la faute, sous prétexte que nous serions bien contents d’avoir du café, des bananes, du cacao, des téléphones portables…

On ne va pas multiplier les exemples, il y en a trop. La grandeur de la France, y compris en ce moment, n’est pas meilleure que celle des autres pays : découlant de la seule cupidité de la caste dominante, ça ne vaut pas le coup que nous nous y accrochions. Soyons au contraire internationalistes, universalistes, contre le principe moteur des pays qui est aujourd'hui la dispute, l’opposition, la guerre.
Il est temps d’abandonner le patriotisme et le nationalisme, pas de la manière dont l’Europe s’est faite, pas pour laisser les mains libres à la ploutocratie mondiale, mais pour avancer enfin vers la civilisation.

Illustration.
Voici un beau poème de M.

Adieu la France

France
qui te suffis à toi même
Je te quitte

Il y a une vie
et du vin
au-delà de tes frontières
Il y a d'autres
fromages ailleurs

France
nous nous sommes longtemps
mal connues
J'ai eu du mal
Tu ne t'es pas donné la peine

Comment t'intéresser ?
Comment arracher ton regard
des peluches de ton nombril ?

France
colonialiste et chauvine
je t'ai aimée
Tu n'as pas su apprendre
mon nom

sans le déformer

lundi 9 octobre 2017

La comédie du pouvoir - 16.4 La-France, c’est du blabla.

Oui, quand vous entendez dire "La-France", méfiez-vous !

Exemple : Macron prétend défendre les intérêts de La-France.
C’est un menteur, d’abord parce qu’il sous-entend que la France, c’est nous, les gens qui y travaillent et y vivent, alors que La-France n’est dans son discours qu’un concept outil, un baise-couillon pour, avec notre assentiment, arriver à ses fins : mettre à genou l’état français, seul et dernier pouvoir gênant l’oligarchie financière toute préoccupée d’étendre sa mainmise sur la société et de défendre ses seuls intérêts, du fric, du fric, du fric.

Macron est un menteur aussi parce que depuis qu’il est au pouvoir (depuis Bercy) il n’a fait que dilapider le patrimoine industriel d’excellence de La-France ; au profit d’autres pays, nous laisse-t-on à penser. C’est vrai pour ce qui concerne les entreprises dont l’état français était propriétaire : capital dilapidé. Mais les nouveaux propriétaires ne sont pas des pays, ce sont des vautours capitalistes qui n’en ont strictement rien à cirer des pays, et donc de La-France. La preuve : ils ne s’émeuvent pas du tout quand les chantiers navals de Saint-Nazaire sont vendus aux Italiens (vous avez entendu le MEDEF ?), ils s’en réjouissent au contraire, car c’est leur propre business qui en profite, tout en continuant de planquer leur pognon aux Caïmans ou au Luxembourg pour ne pas payer d’impôts en France, qui est pourtant le pays où les riches paient le moins (abonnez-vous à Mediapart pour en savoir davantage).

L’état français aurait pu continuer de toucher des dividendes de tous ces fleurons français, et continuer de les diriger pour notre bien commun, mais non, Macron a liquidé le capital de l’état pour expressément y rendre l’état minoritaire, de façon que, lorsque je ne sais quel monstre multinational devenu majoritaire voudra licencier en France, délocaliser en Inde, pomper tout le fric pour mettre ensuite l’entreprise en liquidation et jeter les salariés français à la rue, il pourra le faire - avec la bénédiction de Macron ! - en toute légalité.
C’est bien en cette circonstance que le mot légalité sent fort la dictature du capital : sous prétexte qu’on possède une entreprise, on peut légalement ruiner la vie des gens qui y travaillent. « La propriété, c’est le vol », la formule n’a rien perdu de sa pertinence.

Mais il ne faudrait pas croire que les salariés indiens seront mieux lotis après ça. Au contraire : ils trimeront toujours comme des bourriques et en prime, avec à la fin un tout petit peu plus de pouvoir d’achat sans doute, ils mettront le doigt dans l’engrenage qui fera d’eux des esclaves, définitivement aliénés par le crédit et la frénésie de posséder l’inutile.

Il ne faudrait pas croire non plus que les travailleurs italiens seront gagnants. En fait, rien ne changera pour eux, pas plus que pour les travailleurs américains. Car Macron n’a pas vendu Alsthom aux Américains, il l’a vendue à une société de droit américain, qui garde les mêmes actionnaires français, et qui, plus vite que l’éclair, est en train de liquider la boutique pour en sucer toute la moelle.
Avec la bénédiction de Macron, qui vient en outre de signer dans notre dos le CETA qui permettra aux multinationales de faire condamner La-France, l’état français, nos porte-monnaie, si une loi, disons écologique ou sanitaire, par exemple, entravait la liberté du commerce. Monsanto-Bayer, pas content qu’on interdise son poison glyphosate (le fameux ROUND-UP), pourra ainsi toucher des milliards de compensation pour manque à gagner. Eh oui, les gueux, la santé a un prix.

Vous avez compris ? Dans le libéralisme, il n’y a que le profit qui est libre. Les travailleurs américains, italiens, indiens ou français comptent pour du beurre. Macron, fils spirituel de Sarkozy, le mafieux en ce moment taquiné par la justice pour de multiples affaires, défend uniquement les intérêts des financiers et des actionnaires, quelles que soient leurs nationalités.

Alors quand il profère « La-France », bouchez-vous les oreilles, tapez sur des casseroles, mais surtout ne le croyez pas.


mercredi 4 octobre 2017

A chaud : « Comme j’aime », archétype du produit de l’économie capitaliste.

Chère Sylvette,

Tu n’as pas pu échapper à cette pub qui depuis des mois et des mois passe chaque midi, chaque soir, plusieurs fois sur France 3, à l’heure où tu écoutes distraitement les infos : « Comme j’aime », ça s’appelle et ça te vend des repas livrés à domicile censés te faire maigrir de 5 ou 6 kilos pas mois. Et tu as donc essayé. Alors ?

« Oui, 54.90€, soit 9,15€ par jour, c’est la formule minimale, pour tous les repas, 6 jours par semaine, pendant un mois. Pour la promo ’’semaine gratuite’’, il a donc fallu que j’achète le mois. Alors, pour ça j’ai eu, par exemple : 2 pancakes au petit déj’, poulet, légumes plus un dessert de fruit à midi, 4 petits sablés, pavé de saumon (on ne sait pas d’où il vient) et légumes le soir. Rien d’autre. Vu les quantités, forcément j’ai maigri. Et j’ai eu faim. En plus, c’est livré seulement une fois par mois (pour réduire les frais de transport, évidemment). Donc, c’est sous vide et plein de conservateurs. Pas un seul jour, je n’ai mangé frais. En plus, ce n’est pas bon. Et vu le prix, comme c’est fabriqué à la chaîne automatisée, tu te doutes du sacré bénef qu’ils se ramassent. Je suis dégoûtée. Ah oui, le site propose aussi un suivi par une diététicienne… »

Parce que c’est diététique, ça ? Allez, c’est bien l’arnaque que je soupçonnais dès le premier spot. Parce que maigrir d’autant en si peu de temps, tous les diététiciens te diront que tu craqueras forcément et que tu en reprendras alors le double (de kilos). Mais qu’importe, la pub est faite exclusivement pour les gogos. « Mentir », par omission, par sous-entendu, par suggestion, est le premier devoir du publiciste.

Comme cette campagne est interminable et de plus en plus pressante, tu te dis peut-être comme moi, chère Sylvette, qu’effectivement ça doit marcher fort et qu’il y a donc encore pas mal de gogos comme toi à plumer. Ou bien tu fais la supposition inverse : ça ne marche pas fort, mais maintenant qu’ils ont commencé, les propriétaires de l’affaire sont condamnés à aller jusqu’au bout en espérant rentrer dans leurs sous. C’est peut-être pour ça qu’ils offrent maintenant une semaine ’’gratuite’’.
« Oui ben, en tout cas, ils ne m’auront plus. Maintenant, je fais mes courses, c’est meilleur, c’est frais et ça me coûte moins cher. »

Moi, je me dis qu’à eux ça doit coûter drôlement cher, cette campagne de pub, parce qu’en plus le clip est plutôt long. Ou alors ils ont des prix sur le service public, par copinage, ou ils ont des actions dans l’agence de pub ou ils ont une cagnotte inépuisable et comme des jetons dans un bandit manchot, ils mettent le pognon dans la pub en attendant le jackpot.

La pub, tu vois, c’est beaucoup d’argent foutu en l’air qui aurait pu mieux servir ; à augmenter les plus bas salaires, par exemple. Mais non, ceux-là, les bas salaires, doivent rester bas pour qu’on puisse produire à bon marché des choses à vendre très cher aux plus hauts salaires.

Et tu sais d’où il vient tout ce fric qui a servi à créer « Comme j’aime » ? Est-ce que ce serait une de ces géniales start-up, créée par des jeunes sans un sous mais pleins de dynamisme ? Je rigole. En fait, ça n’est pas compliqué à deviner :
c’est du surplus de dividendes d’autres activités.
Ces mecs sont tellement riches et se prennent tellement de bénéfices, qu’ils ne savent pas quoi faire de leur argent. Alors ils inventent un soi-disant nouveau produit, copié en l’occurrence sur le portage de repas à domicile, mais en dégueulasse, et se disent que 
puisque ça existe, il va y avoir des gogos pour l’acheter.

Les gogos, ce sont dans ce cas précis les gens qui souffrent de surpoids et qui cherchent désespérément la solution miracle, les gens qui ont la flemme de se faire cuire un œuf, ceux qui n’en ont pas le temps, les snobs, ceux qui ont les moyens. Pas les pauvres, c’est sûr.
Au lieu de consacrer leur fric à faire du bien à tout le monde, ces investisseurs-là visent simplement à faire encore plus d’argent sur le dos des gogos. Et où les gogos se trouvent-ils en plus grand nombre ? Dans la classe moyenne.
C’est pourquoi la classe moyenne est la cible privilégiée de la pub : ces gens-là ont des sous, il faut les leur soutirer dare-dare, quitte à leur vendre de la merde et des produits inutiles du genre « Comme j’aime ». Et comme beaucoup sont gogos et fiers de l’être, ça marche.

Voilà comment le fric va toujours aux mêmes, parce que des milliards sont dépensés en pub et en futilités. Et pendant ce temps, des familles vivent pauvrement de la charité.
Avec Macron, ça va encore empirer. « Comme j’aime » a du souci à se faire.