Exercices de définition par l’exemple, l’analogie, l’incise, la digression, le glissement de sens, l’à-peu-près, le calembour et le parti pris
22. Reprise
a) Reprise en main.
« Reprendre sa vie en main », leitmotiv à la mode, bonheur des coachs
de vie, fonds de commerce de nombreux magazines, aubaine pour l’industrie du bien-être
cosmétique et biologique, terreau du sectarisme, machine à pognon, et cetera. Comment
expliquer un tel succès ? Notre société fabriquerait-elle un si grand
nombre d’êtres dépossédés de leur vie ? Nos vies nous seraient-elles volées ?
Comment ? Par le confinement sanitaire ? Sans le moindre doute. Par
le contrôle de nos revenus, de nos déplacements, de nos agissements, de notre
identité, de notre santé ? Mais bien sûr. Par le travail ? Surtout. Par
l’uniformisation de l’offre de consommation, de culture, de pensée ? Absolument.
Nous sommes devenus gris en dedans comme sont gris nos vêtements et les façades
de nos maisons.
b) Reprise du film.
On découvre une salle où des gens préparent des pancartes revendicatives
et se servent de paquets de tracts sur lesquels on reconnaît le visage de
Macaron 1er dans le costume d’Ubu. Sur une grande affiche, les mots « Votez Résistance » et le portrait de Merlichon. L’homme est assis dans un coin
de la pièce, sous deux projecteurs. Une assistante lui éponge et lui poudre le front.
La camera-woman opère un dernier réglage. Une jeune femme aux longs cheveux
noirs, regardant l’écran de son téléphone portable, s’approche de
Merlichon :
- Tu as vu ? On vient de dépasser
le million d’abonnés sur Butouy ! Génial ! (elle lui montre l’écran)
- Oui. Dommage que notre cote officielle ne suive pas aussi bien.
- Bah. Tu sais bien que les sondages sont truqués.
- Oui, je sais, ça fait partie du story telling. Bon, on y va ? Je vais
essayer d’être bref et concis. Et pendant qu’on sera à la manif, tu balanceras
la vidéo sur tous les réseaux. Je crois que ça va faire son petit effet.
Soudaine agitation derrière la porte, dans l’escalier.
- Qu’est-ce qui se passe ?
Des cris. La porte est ouverte violemment. Une dizaine de SecPo, police privée
chargée de la sécurité de l’empereur, reconnaissables à leur uniforme de cuir noir
et leur brassard frappé de la croix macaronienne, font irruption dans la pièce,
bousculent les personnes présentes, les regroupent dans un coin en les menaçant
de leurs armes, puis commencent à débrancher les ordinateurs pour les emporter. La
camera est saisie également. Un officier s’avance vers Merlichon :
- Je vous arrête. Pour meurtre. (voir l'épisode 18. Fiction)
- Quoi ? C’est une plaisanterie.
- Ta gueule. Embarquez-le !
Deux SecPo menottent Merlichon et le poussent vers la porte tandis que les autres
finissent de fourrer dans des sacs tout ce qui leur semble bon à confisquer.
De la rue s’élèvent alors des sirènes de police. Course dans l’escalier.
Arrivent des policiers de l’Empire.
- Qu’est-ce que vous fichez là, vous ? Beugle l’officier de
- Ben
- Ce ne vous concerne pas. Le Sinistre du
Confinement a été assassiné par ceux-là. Affaire d’Etat, secret défense. Dégagez !
Le capitaine hoche la tête, embarrassé. Gros plan sur la jeune femme aux
cheveux noirs qui se trémousse afin d’attirer son attention. Le capitaine, la voyant,
tressaille imperceptiblement.
Noir.
Plongée sur la ville. Les divers cortèges de manifestants convergent
vers la Grande Avenue. Aussitôt qu’ils y entrent, ils se transforment en une
marée de couleurs fluorescentes, chacun tirant de sa poche un gilet de
signalisation. Un chant s’élève, puissant, qui fait trembler les vitrines.
Plan moyen sur le QG des gilets. Zoom sur l’un des
opérateurs :
- OK. On ne lance pas encore le plan B.
- Mais on envoie les rétiaires !
Gros plan sur un manifestant qui consulte son téléphone. Puis
un autre et d’autres encore.
Gros plan sur un écran de téléphone sur lequel clignote le mot « Rétiaire ».
Zoom arrière : la porteuse de ce téléphone, trente cinq ans, un pansement sur un œil, sort du défilé, jette son gilet, pénètre dans un immeuble.
Plan moyen sur le bureau du préfet Langlais. Le préfet est
au téléphone :
- Quoi ? Ils prennent la direction du palais ? … Les troupes de
protection sont en place au moins ? … Bien
…. Non, attendez, vous bouchez toutes les issues de l’avenue. Et vous ne
lâcherez les gaz que lorsqu’ils y seront tous entrés.
Caméra subjective. Plan séquence. La manifestante au
pansement sur l’œil gravit les marches quatre à quatre, débouche sur le toit de l’immeuble,
se dirige vers un petit édifice de service, en ouvre la porte avec une clé
tirée de sa poche. A l’intérieur : un fusil, type lance roquette, chargé.
Elle s’en saisit, l’épaule, se plaque contre le mur et guette sa proie.
Elle est rejointe par un jeune homme qui se poste à côté d'elle.
Un premier drone gazeur se pointe. La sniper attend qu’il soit à la distance idéale.
Elle vise, tire. La roquette fuse et déploie son filet sur le drone qui hoquette
et choit vers le sol. D’un geste rapide, en tirant sur le mince câble qui relie
l’arme au filet, le jeune homme ramène le drone sur le toit de l’immeuble et en détache
la capsule de gaz. Des toits des immeubles, tout au long de l’avenue, d’autres
snipers, d’autres filets ont capturé les drones. La sniper a déjà rechargé et abattu un second drone.
23. Fin
- Ou encore une coupure ? !
Louis Fouché conseille de ne pas se faire vacciner avec ce
truc-là :
https://www.youtube.com/watch?v=Tp-k7mF7BRk
- Et fin de la saison 1.
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