Mardi, 29 mai, 2018.
Je m’étais juré à mainte reprise de ne plus écouter la radio : c'est en effet une manière de mal commencer la journée, par de l'agacement ; ras le bol
de la succession ininterrompue de conneries, de mensonges, de mauvaise foi, de
parti pris, de commentaires fielleux sur les uns, de flagorneries pour les
autres, de blagues à deux balles, par des gens qui se prennent au
sérieux et ne sont qu'imbéciles et odieux.
Bon, ce matin, six heures quarante-cinq, j’allume France Inter. Rien n'a changé. Désolé, mais je ne retiens pas les noms des journalistes, présentateurs et autres
chroniqueurs… ils n’en valent d’ailleurs pas la peine, car se copiant les uns
les autres, en pensée comme en action, ils sont universellement interchangeables ; les moins pires ont fini, sous l’ère
Macron, par devenir serviles et cons, ou disparaître des ondes.
Ces soi-disant humoristes qui débitent leurs caricatures,
émaillées de comparaisons marquées au coin de l’humour à l’américaine (l'outrance qui ne véhicule que des poncifs), tandis que les filles du studio gloussent tous
les trois mots, des fois que l’auditeur n’aurait pas compris la vanne ;
ces soi-disant journalistes qui débitent leurs caricatures des
faits, émaillées de commentaires orientés (« le président italien est le
garant du respect de la constitution », sous-entendu que le type proposé au
ministère du travail n’est pas constitutionnel) et de formules choc (« L’Italie
est dans le chaos »), leurs publicités déguisées pour des chaînes de télé privées, sous prétexte d’information culturelle, tandis que les filles du studio, n’ayant honte
de rien, gloussent par derrière dès que sont prononcés les mots « Parti Communiste »
ou « France Insoumise »…
et ce matin, le pompon du ridicule, gros comme une maison :
« L’assemblée a refusé d’inscrire l’interdiction du glyphosate dans la loi ;
pourtant, le président Emmanuel Macron avait promis... » Comme si Macron n’avait
pas donné lui-même l’ordre aux députés EM de voter contre cette interdiction (et
donc en fait, pour le glyphosate - et l'entreprise Bayer) ! Et après, il les fait passer pour des
salauds ! Et ils avalent !
C’est ça qui rend fou, cette manière qu’ils ont de célébrer
chaque matin la gloire du caudillo.
Les manœuvres se veulent habiles, elles font partie de l’arsenal
des mises en scène du bon Macron, saint protecteur. Mais qui ces grosses
ficelles peuvent-elle encore tromper ? … Je ne vois qu’une catégorie de
gens, pardi : ceux qui disent « je ne fais pas de politique » et
croient (naïvement ou cyniquement) que cette posture n’est pas politique.
Alors forcément, pour eux, France Inter dit la vérité,
toute la vérité, rien que la vérité.
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