La-France est une grande puissance
militaire.
Membre permanent du Conseil de
sécurité de l’ONU, qui en compte 15, La-France a donc, à l’instar de la Chine, des
États-Unis, du Royaume-Uni et de la Russie, le droit de veto lors des débats de
cette institution. Ce n’est pas rien, quand on songe que le Japon et
l’Allemagne, certes les perdants de la Deuxième Guerre Mondiale, sont
aujourd'hui loin devant nous au palmarès des puissances économiques et
pourraient donc également jouir de ce privilège. Passons.
La-France a donc une
responsabilité particulièrement importante dans le maintien de la paix et de la
sécurité du monde, dans l'établissement de sanctions internationales et dans l'intervention
militaire de l’ONU.
Toto :
- Alors comme ça, La-France à
elle seule peut, par exemple, empêcher une guerre ? Ouaou ! c’est
beau comme quand Villepin a fait son discours contre la guerre en Irak. Et vlan
dans les gencives à Bush ! Ah, on peut être fiers, nous les Français !
- Bof.
- Quoi, bof ?
- A l’époque, La-Russie et
La-Chine, sur la même ligne mais pour d'autres raisons, allaient également opposer leur veto.
Celui de La-France n’aurait fait que s’y ajouter. Ce discours, c’était juste
une opération de com’, pour regonfler la cote de popularité de Chirac et de son
ministre (qui déjà visait la succession).
- Pas sûr, mais en tout cas, La-France avait résisté aux Etats-unis.
- Résisté, mais pour rien. La
guerre a bien eu lieu : sans même attendre la réunion du conseil de sécurité,
les Ricains y sont allés seuls… enfin, en compagnie de leurs alliés de l’OTAN. Heureusement,
grâce au Grand Charles, La-France n’en était pas. Mais maintenant que le petit Sarko
nous a remis dans le guêpier et que Macron s’en trouve content…
- Ah oui, ces Amerloques, ils se
prennent vraiment pour les justiciers du monde.
- Et La-France alors ? (*)
L’armée française est déployée
dans beaucoup de pays pour y faire la police ; comme « force de
présence », pour occuper l’espace, quoi : au Sénégal, au Gabon, à Djibouti,
et même sur l’eau, dans l’Océan Pacifique et dans l’Océan Indien ; ou
impliquée dans des coopérations avec des « états amis » (en fait des gouvernement
amis du nôtre et de nos patrons du CAC40) comme le Tchad, le Mali, la Côte d’Ivoire…
et bien sûr en collaboration avec des forces internationales en ex-Yougoslavie,
en Asie Centrale, au Liban, en Ethiopie, au Soudan, etcetera.
Je lisais sur un site « …point
gouv » à propos de ces opérations extérieures de l’armée française que ses
« objectifs politiques et stratégiques [sont] définis et décidés par le Président
de la République » et que, « afin de respecter le principe de
séparation entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif (sic), les conditions
et modalités opérationnelles d'engagement de nos forces resteront du seul
ressort du chef de l'État et du Gouvernement ».
C’est un peu fort, ça. Le
parlement n’a rien à dire ? Et nous évidemment non plus. Seulement, vu de
l’extérieur, c’est La-France, truc indéfini, fourre-tout mélangeant la géographie, l’histoire,
le gouvernement, les entreprises et les citoyens, qui occupe un pays ou qui lui
fait la guerre. C’est donc comme si nous - toi et moi - étions responsables de
l’usage qui est fait des militaires français.
Or nous, individuellement comme en
tant que peuple, ne pouvons absolument pas porter cette responsabilité, puisque
notre monarque et sa bande peuvent déclarer la guerre sans jamais rien nous
demander. Comme il n’y a plus d’appelés, que des professionnels de la guerre, l’armée
française me semble maintenant plutôt une milice au service exclusif du président
et de son gouvernement. Parce que tout en affirmant que c’est pour notre bien, ils font
ce qui les arrange. Le comble, c’est qu’ils espèrent nous convaincre d’être d’accord
avec et fiers de ça ; même que s’il nous prenait l’envie d’être contre, on
passerait encore pour des traîtres à la patrie.
Il y a quelque chose qui ne va
pas, là - non ? Moi, je suis pour que chacun assume ses responsabilités.
Pas question de noyer le poisson avec des La-France par ci, La-France par là, parce
que quand ça merdera, c’est nous collectivement qui serons désignés coupables
et qui trinquerons : riposte militaire, terrorisme, sanctions économiques, que sais-je encore. Non, Sarkozy, tout seul (pour ce qui est de la France), a foutu le
bordel en Libye. Tout seul, il doit être reconnu responsable et payer les pots cassés.
Non mais !
Il serait temps qu’on réagisse,
les amis. Vite, une Sixième République qui ôte des mains du président l’usage des
outils de mort. Mieux : pas de président du tout.
(à suivre)
(*) Extrait du « Livre Blanc (pourquoi blanc ?) pour la défense et la sécurité nationale [qui] a déterminé quatre zones critiques pour la
France et l'Europe » :
« - arc de crise Mauritanie-Pakistan, où les intérêts français et européens
peuvent être directement touchés par l'apparition de conflits
- Afrique sub-saharienne (pour quelles raisons ? pas dit)
- continent européen (stabilisation non achevée des Balkans et
politique de puissance de la Russie vis-à-vis de l'étranger proche)
- Asie, avec impact possible pour l'Europe sous diverses formes (mise
en jeu de la clause de défense collective en cas d'implication des Etats-Unis ;
routes maritimes et approvisionnements stratégiques ; effets économiques et
financiers). »
Ça plonge dans un abîme de questions, n’est-ce pas ?
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