Olivier Faure, que je ne connaissais pas, le nouveau président de ce qui reste de l'ancien groupe PS à l’Assemblée
Nationale, lors d’une conférence de presse, a péniblement expliqué que le Parti Socialiste allait
disparaître. Enfin, moi, c'est ça que j’ai compris.
Mais attention, prévient-il d'une voix morne : « Nous sommes
socialistes, nous sommes écologistes, nous sommes démocrates, nous sommes républicains,
nous sommes progressistes. »
A part socialiste (j’entends socialiste
comme Cuba du temps de Fidel), quel politicien, quelle politicienne de nos jours n’est pas tout cela
« en même temps », hein ? Et pour cause : ça
n’engage à rien, puisque ça ne veut rien dire.
En effet : des écologistes, il y en a de toutes les nuances, la plupart ayant beaucoup déteint depuis René Dumont ; être démocrate, c'est dégainer le 49-3 contre le résultat d'un référendum ; être républicain, c'est en gros accepter d'être français - pas trop dur ; progressiste, c'est le terme que la gauche en général s'était approprié pour se dire protectrice des petites gens, mais il y a eu comme un glissement de sens, et aujourd'hui ça serait assez proche du modernisme de la droite : progresser, moderniser, même sous-entendu confus que ce serait forcément mieux pour nous - mais en fait, c'est le contraire.
Tous ces mots-là sont comme les drapeaux, on se range derrière et on va au casse-pipe sans se demander pourquoi ; c'est juste pour le drapeau. Je ferme la parenthèse... que je n'avais pas ouverte, c'est vrai.
Le Faure, que je ne trouve pas fort convaincu de son propre
discours, nous assure que c’est simplement pour simplifier la tâche des
journalistes (quelle délicatesse !) que les ex-socialos vont désormais se faire appeler « La
nouvelle gauche ». Eh ben, mon colon, quelle ambition !
« Car nous croyons au clivage gauche droite ; et
nous sommes à gauche … »
OK, à gauche de quoi ? A gauche de LR ou à gauche de LREM ? Sais pas. Et à partir de là, le pauvre va nous ouvrir, mettre à nu, le fond confus de sa pensée,
incapable de finir sa phrase : « ...mais en même temps, nous croyons à la nécessité de [cafouillis ] de
se refonder, d’où le mot nouvelle accolé à... »
Il aurait pu dire "nous allons nous refonder", mais non, il croit seulement que c'est nécessaire. Même pas un soupçon de volonté ! Du coup, c'est un simple mot qui va
refonder le parti ? Ben oui, suffit de coller "nouveau" sur un vieux nom et le tour est
joué. Il nous prend pour des cons, c'est évident.
Et ça finit en charabia : « …qui définira… j’allais
dire en marchant [… ] non, plutôt en courant… »
Et tac ! Vrai ou faux lapsus, l’aveu est à présent publiquement fait que la
« nouvelle gauche » est en réalité délibérément destinée à finir à la cour du
fameux révolutionnaire de gauche, l'incomparable commediante, Emmanuel Macron. (*)
La vidéo s’arrête là. Peut-être est-ce fait exprès. Mais ça
n’a aucune importance ! Tout est dit : ce court épisode médiatique montre que les mots en politique ont été sciemment vidés de leur sens pour nous tromper.
A tel point qu’il faut souvent comprendre le contraire de ce que normalement
ils signifient. Au théâtre, le malentendu fait rire. Mais là...
Bon, si vous faites la chasse aux mots trompeurs, envoyez-moi vos prises.
Richard
(*) Eh oui, suffisait de coller "révolution " sur un vieux programme libéral. Bien joué, Macron !
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