« Les gilets jaunes sont noyautés par des extrémistes,
de droite comme de gauche. Les casseurs sont des extrémistes de gauche, ils le disent
eux-mêmes. Les extrêmes représentent évidemment un danger pour la
démocratie. On a vu ça en URSS et avec Hitler. »
Voilà le discours ressassé sans fatigue, ni vergogne, par
les présentateurs, journalistes, chroniqueurs et spécialistes bidons des grands médias. Mais jamais aucun ne
définit cet extrémisme autrement que par l’association de la personne ou du
groupe concernés avec l’évocation d’horreurs tels que les camps de
concentration ou la répression de manifestations dans des régimes réputés communistes,
donc le mal. On ne démontre pas, on accuse par décret.
Pour chaque téléspectateur ayant bien appris sa leçon, l’expression
« les extrêmes » désigne ainsi les partis qui prétendent changer un
tant soit peu les règles actuelles du fonctionnement économique et politique en
France (et au-delà). Que reste-t-il dès lors de non extrême ? Les seuls partis
que les grands médias ont adoubés, qu’ils
ont appelés « les partis de gouvernement », usant ainsi de tout le
poids que leur confère leur auréole (totalement usurpée) de contre-pouvoir pour
formater l’opinion, c’est-à-dire cette droite et cette gauche qui ont prospéré
dans le giron de la 5ème République depuis sa création.
Ces partis de gouvernement ont fait de la 5ème République leur
nid et ce nid est tellement douillet qu’ils ne veulent plus en sortir, donc surtout
ne rien changer, si possible même le consolider encore -réaction normale pour
des gens qui ne se préoccupent de l’intérêt général qu’après le leur, car si
vous leur retirez le nid, ils tombent de l’arbre. Ainsi les cadres du parti
socialiste, au fil du temps, ont fort opportunément su adapter leurs discours
et comportements afin de rejoindre les coucous de la droite. Et le Parti
Communiste, en participant au gouvernement de Programme Commun, est entré dans
ce jeu et y a laissé ses muscles.
Nous qui passons notre temps à bosser pour survivre, sommes
bien sûr complices de cet état de fait, par paresse, par souci de confort, par
manque de temps, par complaisance, par inconséquence, par dégoût, par ignorance,
par peur du lendemain, mais par conviction à seulement 20%, peut-être. C’est
comme ça que Macron et Le Pen se sont retrouvés au deuxième tour de la présidentielle
et que LREM a réalisé le grand chelem aux législatives, avec l'aide de la constitution. Macron, avec LREM, sont
les nouveaux coucous dans le nid de la 5ème République, plus que jamais décidés
à s’y incruster. Mais ceux-là en sont si orgueilleux que, « ne se sentant
plus de joie », ils se sont mis à cracher de là-haut sur ceux qui les
critiquent et, pour finir, sur ceux mêmes qui les ont élus.
Si un extrémiste est quelqu’un décidé à toutes les saloperies
pour imposer à tous les autres son point de vue et sa présence, alors Macron et les siens
sont les seuls extrémistes de France. Législation sur le travail et sur la
fiscalité, destruction de la protection sociale mutualiste et des services
publics, politique de privatisation et d’affaiblissement de l’Etat, et cetera,
toute cette politique est de l’extrémisme libéral économique que bien peu d’économistes
libéraux soutiennent encore. Macron est en train de tuer sa poule aux œufs d’or...
et s’il ne veut pas tomber du nid, il ne peut que satisfaire aux revendications des
gilets jaunes, qui nous représentent aussi, nous qui bossons et courbons l’échine
sans rien dire, ou bien durcir sa dictature. Et nous avons bien entendu le choix que pour
l’instant il a fait.
Alors si les gilets jaunes, exténués par des mois de
résistance, de lapidation médiatique, de mitraillage policier, découragés par notre indifférence et notre manque de courage, abandonnaient
la partie, la plaie ne serait pas fermée, le magma du mécontentement rejaillirait
tôt ou tard... et quand il est trop tard, parfois ça tourne au vinaigre.
A la France Insoumise, ce n’est pas ce
que nous voulons. Nous ne sommes pas des extrémistes : nous voulons gagner les élections, puis convoquer une assemblée constituante afin que les Français changent eux-mêmes les règles de la vie politique. Ce n'est que le point de départ.
Grande braderie à tous les étages! Au choix: matraquage médiatique ou télescopique ou judiciaire.
RépondreSupprimerCe gouvernement a sorti l'arsenal complet de la répression au-delà même de la limite de la légalité provoquant des réactions indignées de toute part: ONU et Europe, entre autres. Mais il est fermement décidé à garder le cap et n'a pas l'intention de lâcher une seule miette du gâteau.
Le grand débat aura permis de gagner du temps pour pourrir le mouvement des Gilets Jaunes et d'anticiper sur la campagne électorale pour les élections européennes.
Il y a fort à parier que ce monstre n'accouchera que d'une souris.