Macron a reçu à
l'Elysée des lycéens, dont des belges, des allemands et une célèbre suédoise. Tout
un symbole du souci de notre président pour l’écologie, car cette dernière est,
nous dit-on, d’ores et déjà une icône, une sainte Blandine de la lutte contre
le réchauffement climatique, organisatrice de marches hebdomadaires pour le
climat dans son pays.
Greta Thunberg n’organise
pas des marches pour le climat comme celles qui le sont désormais
régulièrement par les ONG et les associations de défense de l’environnement. Non.
Les siennes sont « à côté », parallèles, complémentaires, et originales
car elle prône la grève des cours.
- C’est une
blague ! m’a dit mon voisin de comptoir, goguenard et toujours mauvaise
langue. Si encore elle avait manifesté le dimanche… mais là, c’est clair, elle
voulait juste sécher les cours.
Bon, qu’est-ce
qu’ils demandent, ces jeunes ? « Revoir nos modes de production »,« une
refonte totale du modèle de société. », la même chose que (certains de) leurs
aînés. (https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/02/22/les-jeunes-appeles-a-manifester-a-paris-pour-le-climat_5426651_3244.html)
Quand même, ça
reste général et flou. Pour l’heure, pas question d’abandonner la bagnole, de
sortir du nucléaire, de renoncer au voyage aérien bon marché, de boycotter le
téléphone portable… Comme leurs aînés, ils demandent aux gouvernants de se
remuer, de faire… quelque chose. Eh ben, courage !
On ne va cependant
pas faire la fine bouche : des jeunes qui se mêlent des affaires du monde, pour la cause qu'on aime, c’est bon à prendre. Le virus suédois s’est fort à propos joyeusement propagé. A Bruxelles
depuis des semaines, il gagne maintenant Paris, et le 15 mars prochain, promis,
ils seront un demi million dans toute la France. Ah, c’est beau l’enthousiasme !
Un regret, cependant : en
faisant bande à part au lieu d’appeler à rejoindre les cortèges existants, les
lycéens divisent, affaiblissent le mouvement de protestation contre le
réchauffement climatique. Leur manif dissociée prend ainsi des airs de flash-mob, d’un de
ces trucs rigolots qui s’organisent via les réseaux sociaux.
Où étaient-ils en
effet quand nous protestions contre l’usine Knauff qui va bientôt, à Illange, et pas
qu’un peu, contribuer au réchauffement climatique ? (https://stopknauf.fr/)
Et nous voici
revenus à Macron qui autorise Knauff et lui file même des subventions, sans écouter
les gens qui vont subir sa pollution, et en même temps reçoit l’icône mondiale avec
des petits fours. Ce qu’il vient faire dans cette affaire, on le devine
aisément : opération de com’, opération de diversion.
Il paraît que c’est
Greta elle-même qui a demandé à le voir. Je veux bien, mais quelle aubaine pour lui ! (avant que j'oublie : bravo au lycéen français qui voulait que l'entretien soit filmé et qui les a tous plantés là quand ça a été refusé !)
Pour le moins naïve aussi,
la demoiselle ; à moins que, enivrée par le battage médiatique (qui n’est jamais
désintéressé), elle ait viré mégalomane ; à moins que tout ça soit orchestré
de main de maître par son équipe de com’ (que j’aimerais bien qu’on nous
présente).
Je vais bientôt
assister à une conférence « famille zéro déchet ». Curieux de voir
comment on s’y prend sans parler de décroissance.




