Qu’est-ce que j’entends ? Le gouvernement envisage
d’ajouter une nouveauté au programme de l’école élémentaire : l’apprentissage
du bien manger ! Non mais, quelle connerie ! Ce ne sont pas les
enfants qui préparent les repas, ni ne font les courses, ni eux qui décident de
ce qu’on mange. Alors il faudrait peut-être s’adresser aux bonnes personnes,
celles qui ont ce pouvoir, c’est-à-dire les parents. Non ?
Déjà qu’avec la sensibilisation à la sécurité routière, aux
dangers domestiques, aux dangers de l’Internet, au tri sélectif, à la
politesse, l’initiation à une langue (ou une culture ?) étrangère qui a
fait la preuve de son inefficacité, plus l’apprentissage de la flottaison en
piscine (une heure de trajet, dix minutes dans l’eau), du maniement de la souris
et de je ne sais quoi d’autre encore, les profs n’ont plus le temps d’enseigner
l’écriture, l’orthographe, la rédaction de texte, la belle langue, le calcul et la résolution de
problèmes, voilà que le ministre (un haut-fonctionnaire qui sévissait déjà depuis des années au ministère), semblant ne pas se rendre compte de
l’ampleur du désastre, rogne encore sur le temps des apprentissages
fondamentaux.
Mais qu’est-ce qu’il fout l’autre, le médaillé Field, Cédric
Villani, le conseiller spécial pour l’enseignement des mathématiques ?
Pourquoi on ne l’entend pas hurler ? Il devrait pourtant, parce qu’au
train où ça va, l’école va remplacer les parents pour tout ce qui est de la vie
courante. Et pourquoi pas faire de l'éducation sexuelle, tant qu’on y est ?
Alors là, nous, en Moselle, on serait gâtés, vu qu’on a déjà un créneau religion
obligatoire ! Et quand est-ce que l’école a le temps de former des élèves
capables de devenir mathématiciens, ingénieurs, techniciens, hein ?
Bof ! Quelle importance, après tout. Je suis dégoûté :
il n’y a rien à faire ; ça fait quatre décennies que ça dure, que le
niveau scolaire dégringole. Les vieux instituteurs, qui freinaient au début, ont
été remplacés par des professeurs, mieux payés, formatés, complices (j'en ai fait partie, au début). Chaque nouveau test en témoigne :
l’école française est dans les profondeurs du classement international. Et le mouvement
s’accélère, de génération en génération, parents et profs étant eux-mêmes les
produits d’une école au rabais. Les meilleurs élèves d’aujourd’hui n’arrivent
pas à la cheville des meilleurs d’il y a vingt ans, qui eux-mêmes font pâle
figure. Alors les derniers de la classe, vous pensez… Mais cela ne trouble
guère nos brillants politiciens qui disent vouloir améliorer l’école et font exactement
le contraire, enfonçant le clou avec une obstination propre à laisser pantois.
Si c’était mieux avant ? Eh bien, une chose au moins était
mieux avant, quand l’école était du ministère de l’Instruction Publique :
elle instruisait ; tout le reste, l’éducation et les choses de la vie,
s’apprenait à la maison. Quand l’enfant réussissait à l’école, les parents
savaient que c’était grâce à eux, et quand il n’y fichait rien, ils faisaient comme
s’ils n’étaient pas responsables, en se disant que l’intelligence est une
loterie. A la vérité, ceux-là n’avaient tout simplement pas le mode d’emploi de
l’enfance. D’où la nécessité d’une instruction à la parentalité !
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