mercredi 28 mars 2018

La fatwa de l'ayatollah Kalifat

Sur France Info, aujourd’hui, à huit heures moins le quart : « Marche blanche pour Mireille Knoll / le CRIJF fait savoir que ni le FN, ni les Insoumis ne sont bienvenus. »

Complément d’info sur le site de la chaîne :

1. Il s’agit d’un twit du président du CRIJF, M. Kalifat.

2. Dans un premier temps, le patron du CRIJF avait estimé que Jean-Luc Mélenchon pourrait se rendre à la manifestation, et « se mettre où il voulait dans le cortège », tout en relevant une "contradiction entre sa présence et son soutien au boycott d'Israël BDS" qui exprimerait, selon le responsable communautaire, "une haine de l'Etat d'Israël et des juifs".

NB. Pour savoir ce qu’est la campagne BDS :  https://www.bdsfrance.org/qui-sommes-nous   

***************************************************************
Soyons donc clairs : pour le CRIJF, par la voix de son président, critiquer la politique du gouvernement d’Israël, demander à l’état d’Israël de cesser la colonisation, équivaut à de l’antisémitisme. La pensée est soit confuse, soit volontairement spécieuse, ce que je crois plutôt, et elle disqualifie donc d’office le CRIJF à concourir à la vie démocratique de notre pays.
 ***************************************************************

Pourquoi une marche blanche ?
Pour protester contre l’antisémitisme (plus jamais ça !) ? Mais qu’est-ce qui prouve qu’il s’agit d’un crime antisémite, que Madame Knoll a été assassinée parce qu’elle était juive ? Pour l’instant, rien du tout. Le parquet a retenu plusieurs qualifications possibles, dont celle-là parce qu'elle a été demandée par le CRIJF, mais l’enquête n’est pas terminée. Alors, pourquoi le CRIJF n’a-t-il pas attendu d’être sûr pour se mettre à hurler sur les ondes à l’odieux crime antisémite ?
Parce que tous les prétextes sont bons, parce qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud et prendre tout le monde à la gorge.

Une marche blanche, enfin celle dont nous parlons, c’est en effet le genre de manifestation qui sous des couleurs hautement morales cache une démarche sournoisement fascisante. L’objectif n’est pas de lutter contre l’antisémitisme mais de continuer de protéger l’état d’Israël. Oui, oui, cette marche blanche permet à ses organisateurs, sionistes avant que d'être juifs, de compter publiquement les bons et les mauvais sujets, de reconnaître les amis et les ennemis d'Israël, de vilipender les seconds comme cela vient d’être fait avec le FN et la France Insoumise (et ça sonne vraiment comme une fatwa !).

Mais voyez plutôt comme tous les chefs des partis politiques de France (dont Le Pen et Mélenchon)  ont aussitôt fait savoir qu’ils en seraient, ou qu'ils n'étaient pas contre d'y aller. Trop peur qu’on les suspecte de ne pas être anti-antisémites, ils se livrent la corde au cou, comme les bourgeois de Calais aux Anglais. 

Mais quel pouvoir a donc ce Conseil Représentatif  des Institutions Juives de France ? Un pouvoir plus grand que celui du pape ? Plus grand que celui du président ? Qu’est-ce qui l’autorise à défendre, chez nous, et de cette façon hargneuse, les intérêts d’un parti politique extrémiste (radicalisé?) qui dirige un pays étranger. Le CRIJF dicte-t-il à nos dirigeants comment apprécier la politique d’Israël à l'égard des Palestiniens qui constituent, il me semble, un peuple qui aurait bien le droit de décider lui-même de son destin ? On dirait bien que oui. Mais, bon sang, par quel moyen mystérieux y parvient-il ? Je ne sais pas.

En ce qui me concerne, je ne participerai jamais à quelque marche blanche que ce soit. Je ne me sens coupable de rien, je n'éprouve pas le besoin de me blanchir, je ne suis absolument pas concerné par la suspicion d'antisémitisme que le CRIJF jette régulièrement sur la société française, donc sur l'ensemble des Français.
Et j’emmerde les ayatollahs du CRIJF. 

J'espère que la marche fera un flop, et que madame Knoll pourra reposer en paix.


3 commentaires:

  1. Ah mais! Nous sommes dans le politiquement correct à fond. On nous limite notre liberté de penser, de dire, d'agir. Le roi et sa cour nous fixe les limites de la bienséance et, malheureusement, tout le monde (ou presque) s'empresse de s'engouffrer dans l'étroit corridor balisé.
    Ah mais! Une fois de plus, on a réussi à faire un parallèle, une équivalence, entre le FN et le FI. Les médias se régalent.
    Alain

    RépondreSupprimer
  2. Et si on organisait une marche blanche pour demander au CRIJF de virer les extrémistes sionistes de ses rangs ? tout est dans ce court article du NPA, même Macron validant le sionisme comme équivalent au judaïsme :
    https://npa2009.org/communique/expulsion-de-jean-luc-melenchon-et-de-la-fi-de-la-marche-blanche-la-faute-aux-ignobles

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. La LDJ a eu apparemment un comportement sélectif.
      http://www.lemonde.fr/politique/article/2018/03/29/marche-pour-mireille-knoll-alexis-corbiere-denonce-les-violences-de-la-ligue-de-defense-juive-et-demande-au-crif-de-reagir_5278029_823448.html
      Alain

      Supprimer