samedi 31 mars 2018

Héroïsme, patriotisme, hommage national...

Ces temps-ci, La-France a beaucoup honoré ses héros. Au point que le président Macron ne sait plus où donner de la tête, obligé qu’il est de se montrer à tous les enterrements un tant soit peu colorés de patriotisme. Dernier en date : l’hommage national au gendarme Arnaud Beltrame. Il est bien naturel qu’un fonctionnaire mort en exerçant son métier soit honoré, mais il ne faudrait pas systématiquement « instrumentaliser » toutes les morts à la sauce nationale… Le gendarme Beltrame était-il bien seulement dans l’exercice de sa mission et est-ce bien seulement pour cette raison qu’il a fait l’objet du déploiement de toute la pompe républicaine ?

Si par exemple il était mort d’une traîtreuse rafale de mitraillette en tentant d’arrêter une bande de braqueurs ou de dangereux trafiquants de drogue, chose qui arrive aussi, aurait-il eu droit à des funérailles nationales et à la légion d’honneur ? Pas sûr.

Le gendarme Arnaud Beltrame n’a donc pas fait seulement son boulot, il a fait quelque chose de plus, une chose extraordinaire dont le commun des mortels n’aurait pas eu le courage, un geste qui n’a rien à voir avec le métier de gendarme - car le militaire ne doit en aucun cas mettre sa propre vie en péril (il est plus utile vivant) -, un geste qui a dû beaucoup étonner ses supérieurs : on nous dit en effet qu’il a donné sa vie pour sauver une autre vie, qu’il s’est sacrifié.

Sacrifié ! La formule est désormais banale, mais le fait évoqué n’est pas anodin : le sacrifice est un acte religieux qui consiste à immoler une victime, parfois innocente, en offrande à une divinité afin de s’attirer ses bonnes grâces. C’est ainsi que sont égorgés les esclaves de l’Inca et les agneaux pascaux, et peut-être les dindes de Noël. Si l’on considère qu’Arnaud Beltrame s’est sacrifié, c’est forcément sur un autel.

Ceci dit, peut-être Arnaud Beltrame espérait-il simplement pouvoir désarmer le terroriste (dont nous tairons le nom pour ne pas en faire un martyr du djihad) et là, ça cadre tout de même mieux avec le travail d’un gendarme. OK ?

Nous devons comprendre que celui qui nous est désigné, urgemment et avec insistance, comme un héros est d’abord celui qui se moque de vivre, pourvu que sa mort en laisse vivre d’autres. C’est un choix que font peu de gens, mais qui est nonobstant respectable. En y réfléchissant, on peut voir dans ce sacrifice un geste christique ! A l’instar de Jésus mort sur la croix pour nous sauver des péchés que nous n’avions pas encore commis, le père ou la mère s’accuseront du crime de leur enfant, le vieillard donnera son gilet de sauvetage à plus jeune que lui, le pompier se jettera dans l’incendie au mépris du risque d’y périr. Cela ne fera pas d’eux des héros.
Mohammed Bouazizi qui s’immola par le feu, l’inconnu de Tien’anmen qui se tint debout face aux chars, Che Guevara qui combattit les dictatures d’Amérique Latine… en voilà qui ont de l’étoffe des héros.

Pourquoi ? Parce que les héros, à qui nous prêtons - peut-être sans savoir -, des motivations généreuses, désintéressées, atteignent à la dimension supérieure, universelle, du modèle et de l’emblème, lorsque leur sacrifice peut être sublimé. Ils deviennent des symboles et des exemples pour… un grand  nombre de gens. Non, pas pour tous les gens (Che Guevara n'est-il pas haï par beaucoup?). En fait, le héros n'est pas universel, car il n’atteint qu’à la dimension partisane : le héros est toujours celui d’un clan, contre un autre clan. C'est cela qu'il nous est demandé de comprendre.

Le gendarme Arnaud Beltrame est-il un héros ? Bien sûr, puisqu’il a été désigné comme tel au peuple français, notre clan, par le président de la république : "Il faisait face à l'agression islamiste, à la haine et à la folie meurtrière, et avec lui surgissait du cœur du pays l'esprit français de résistance."  Voilà le fin mot lâché, la justification de cette consécration, de cette sacralisation du héros : le héros incarne La-France, notre France bien aimée, face à ses ennemis (l'autre clan). Dans cette affaire - désormais banale n’est-ce pas - de prise d’otage par un français musulman islamiste radicalisé adoubé djihadiste (quoique jugé non dangereux), le gendarme Beltrame s’est sacrifié sur l’autel de la patrie ; cela signifie que de son corps il a fait un rempart, qu'il a donné sa vie pour que La-France menacée demeure, pour ses valeurs, pour nous, pour vous, pour moi, pour que nous puissions dormir sur nos deux oreilles, dans le meilleur des mondes… etcetera.

Le président Macron, comme ses prédécesseurs, nous a récité le mantra du patriote : « Français, tous ensemble, unis contre la barbarie ! » ; ça voulait dire aussi « Regardez comme je fais bien, et soutenez-moi ! ». Eh bien, je trouve cette déclaration, d’une part, inepte parce qu’elle ne dit rien d'intelligible (on ne voit pas bien comment on pourrait, dans nos bleds respectifs, se dresser contre la folie meurtrière - c'est comme une prière adressée au vide -, d’autre part,  défaitiste : sommes-nous en effet tombés si faibles qu’il nous faille un ennemi et un héros pour nous sentir solidairement français ? C’est faire peu de cas des choses (les fameuses valeurs ?) qui pourraient vraiment nous donner envie de nous sentir français parce que ces choses sont réellement universelles, utiles et bonnes pour le genre humain.

Ne pourrions-nous pas nous rassembler pour quelque chose au lieu de nous rassembler contre ? Réfléchissons… Non, décidément, ce n'est pas possible. Car les Français ne pensent pas tous pareil. Et parce qu'être français, ça veut juste dire qu'on est soumis aux lois, us et coutumes, impôts, dirigeants, etcetera, qui s'appliquent ou sévissent sur le territoire reconnu comme France.  

Moi, par exemple, je ne suis pas patriote, je ne défends pas ce qu’on appelle La-France envers et contre tout. Ainsi, je ne supporte pas qu’on dise que c’est La-France qui a déclaré la guerre à Kadhafi alors que c’est Sarkozy tout seul qui l’a fait et, à mon avis, pour de très vilaines raisons en plus. J’ai en revanche apprécié le discours de Villepin à l’ONU contre la guerre qui devait abattre Saddam Hussein ; mais ni Villepin, ni Chirac n’étaient La-France. Je comprends par exemple que les habitants du royaume de France se soient sentis de la même nation au moment de la révolution, quand l’Europe entière des royautés s’est liguée pour tuer dans l’œuf l'espoir d'avènement d'une démocratie. Mais Napoléon n’est pour moi qu’une source de honte française, ne serait-ce que par l’horrible répression qu’il a exercée sur les révoltés de Haïti (entre autres). Les grévistes qui ont amené le gouvernement du Front Populaire à octroyer les congés payés, les 40 heures, et le reste, voilà (peut-être) une raison de se préférer français plutôt qu’Anglais ou Allemand. Mais peut-être aurais-je préféré être luxembourgeois en 1914…? Et pour en finir : le pillage des colonies africaines ne peut pas rendre fier et je ne pense pas que les militaires français morts ces dernières années dans des opérations extérieures l'aient été pour La-France.

Jean Jaurès, c’était un gars bien, tout le monde aujourd’hui se réclame de Jean Jaurès, même le belliqueux Sarkozy, mais on a beau tendre l’oreille, on n’entend pas beaucoup de voix comme celle de Jaurès (je vous laisse chercher lesquelles) : nos gouvernants sont tous des va-t-en-guerre ! 
Qui songe à honorer les fondateurs de l’Internationale Ouvrière Socialiste de 1923 qui, bien que modérée, aurait sans doute été le meilleur moyen d’éviter la seconde guerre mondiale si seulement les patriotismes exacerbés et revanchards ne l’avaient divisée et affaiblie ? Personne. Les ouvriers allemands et français qui tentaient alors de s’unir pour une Europe sociale et pacifique sont oubliés. Ils auraient pu faire de jolis héros pourtant. Non, à la place, nos monarques élus nous désignent toujours et encore des ennemis, objets de notre haine : la nébuleuse des islamistes, Bachar al Assad, Maduro et Poutine, contre qui l'Union Européenne veut faire l'union militaire.

Allez ! L’objectif de ces commémorations et hommages en l’honneur des héros de la nation est encore de faire passer la pilule du libéralisme, de l’austérité, de la paupérisation des classes moyennes, du maintien d’une classe miséreuse, de la destruction de l’état et des services publics, de masquer le scandaleux enrichissement des capitalistes indéboulonnables qui depuis des siècles s’engraissent en parasites du travail des autres, tels ces actionnaires de Carrefour qui viennent de toucher le super pactole tandis qu'on annonçait le dégraissage du personnel. 

Pendant qu’on diffuse les sept heures de cérémonie, puis qu'on les commente, on n'a pas le temps de nous informer que les universités commencent à entrer en ébullition et que les mécontents font déjà une majorité dans le pays, pas le temps non plus de parler de l'armée israélienne qui a tué 16 manifestants palestiniens dans la bande de Gaza ; car le peuple n'a pas besoin de réfléchir, juste mettre la main sur le cœur et communier dans l’émotion nationale... Et demain, la fleur au fusil, la patrie passera avant la famille, sinon ce sera le peloton d’exécution.

Petite crotte sur le gâteau patriotique : comme il n’y avait pas de juif dans le supermarché de Trèbes, le CRIJF nous a balancé Mireille Knoll : « Nous sommes tous Mireille. » N'aurait-il pu y avoir dans cette marche blanche une petite pancarte « Nous sommes tous Arnaud » ? Mais non. Les français ne sont pas des héros, tout au plus des victimes ou des bourreaux.

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Des gens parlent ici du gendarme Arnaud Beltrame :


mercredi 28 mars 2018

La fatwa de l'ayatollah Kalifat

Sur France Info, aujourd’hui, à huit heures moins le quart : « Marche blanche pour Mireille Knoll / le CRIJF fait savoir que ni le FN, ni les Insoumis ne sont bienvenus. »

Complément d’info sur le site de la chaîne :

1. Il s’agit d’un twit du président du CRIJF, M. Kalifat.

2. Dans un premier temps, le patron du CRIJF avait estimé que Jean-Luc Mélenchon pourrait se rendre à la manifestation, et « se mettre où il voulait dans le cortège », tout en relevant une "contradiction entre sa présence et son soutien au boycott d'Israël BDS" qui exprimerait, selon le responsable communautaire, "une haine de l'Etat d'Israël et des juifs".

NB. Pour savoir ce qu’est la campagne BDS :  https://www.bdsfrance.org/qui-sommes-nous   

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Soyons donc clairs : pour le CRIJF, par la voix de son président, critiquer la politique du gouvernement d’Israël, demander à l’état d’Israël de cesser la colonisation, équivaut à de l’antisémitisme. La pensée est soit confuse, soit volontairement spécieuse, ce que je crois plutôt, et elle disqualifie donc d’office le CRIJF à concourir à la vie démocratique de notre pays.
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Pourquoi une marche blanche ?
Pour protester contre l’antisémitisme (plus jamais ça !) ? Mais qu’est-ce qui prouve qu’il s’agit d’un crime antisémite, que Madame Knoll a été assassinée parce qu’elle était juive ? Pour l’instant, rien du tout. Le parquet a retenu plusieurs qualifications possibles, dont celle-là parce qu'elle a été demandée par le CRIJF, mais l’enquête n’est pas terminée. Alors, pourquoi le CRIJF n’a-t-il pas attendu d’être sûr pour se mettre à hurler sur les ondes à l’odieux crime antisémite ?
Parce que tous les prétextes sont bons, parce qu’il faut battre le fer tant qu’il est chaud et prendre tout le monde à la gorge.

Une marche blanche, enfin celle dont nous parlons, c’est en effet le genre de manifestation qui sous des couleurs hautement morales cache une démarche sournoisement fascisante. L’objectif n’est pas de lutter contre l’antisémitisme mais de continuer de protéger l’état d’Israël. Oui, oui, cette marche blanche permet à ses organisateurs, sionistes avant que d'être juifs, de compter publiquement les bons et les mauvais sujets, de reconnaître les amis et les ennemis d'Israël, de vilipender les seconds comme cela vient d’être fait avec le FN et la France Insoumise (et ça sonne vraiment comme une fatwa !).

Mais voyez plutôt comme tous les chefs des partis politiques de France (dont Le Pen et Mélenchon)  ont aussitôt fait savoir qu’ils en seraient, ou qu'ils n'étaient pas contre d'y aller. Trop peur qu’on les suspecte de ne pas être anti-antisémites, ils se livrent la corde au cou, comme les bourgeois de Calais aux Anglais. 

Mais quel pouvoir a donc ce Conseil Représentatif  des Institutions Juives de France ? Un pouvoir plus grand que celui du pape ? Plus grand que celui du président ? Qu’est-ce qui l’autorise à défendre, chez nous, et de cette façon hargneuse, les intérêts d’un parti politique extrémiste (radicalisé?) qui dirige un pays étranger. Le CRIJF dicte-t-il à nos dirigeants comment apprécier la politique d’Israël à l'égard des Palestiniens qui constituent, il me semble, un peuple qui aurait bien le droit de décider lui-même de son destin ? On dirait bien que oui. Mais, bon sang, par quel moyen mystérieux y parvient-il ? Je ne sais pas.

En ce qui me concerne, je ne participerai jamais à quelque marche blanche que ce soit. Je ne me sens coupable de rien, je n'éprouve pas le besoin de me blanchir, je ne suis absolument pas concerné par la suspicion d'antisémitisme que le CRIJF jette régulièrement sur la société française, donc sur l'ensemble des Français.
Et j’emmerde les ayatollahs du CRIJF. 

J'espère que la marche fera un flop, et que madame Knoll pourra reposer en paix.


mardi 27 mars 2018

La maternelle obligatoire, ça ne coûte rien mais ça fait du vent.

Le monarque-président l’a dit : « J’ai décidé que l’école maternelle sera obligatoire à partir de 3 ans, dès la rentrée 2019 ».

Est-ce vraiment une bonne idée ? Oui, on aurait tendance à le croire. On se dit que notre magnanime pompeux a bien raison d'obliger les parents négligents à mettre leur enfant à l’école parce que ça leur donnera les mêmes chances qu’aux autres en leur apprenant le langage que ces parents-là ne connaissent pas. Des différences discriminantes à l'entrée à l'école, il y en a, c'est vrai, mais passons le discours présidentiel au crible des faits (de la réalité !).

D’abord, il y a les statistiques établies par l’INSEE, qu’on trouve ici : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2383587#tableau-Donnes
On y apprend, de source sûre, que 97,6% des enfants français de 3 ans sont déjà scolarisés, qu'ils fréquentent donc la petite section de l’école maternelle. Avec les 4 et 5 ans (moyenne et grande sections), on monte à 100%. 100% aussi pour les enfants en âge d'entrer au CP.

Ceci ne prouve-t-il pas que les français sont conscients des enjeux de l’école et n’ont pas attendu que la maternelle devienne obligatoire pour en faire profiter leurs enfants ?  

Bon, la mesure d’obligation ne vise donc que les 2,4% d’enfants qui ne vont pas en petite section.  Est-ce que cela veut dire que  leurs parents sont irresponsables, ne font rien ? Certainement pas, car dans la même statistique de l’INSEE, nous voyons que l’école élémentaire n’accueille plus en gros que 98,5% des enfants de 7 à 11 ans. Mais où donc sont-ils passés, après avoir fait leur CP ?

La réponse est sans doute ici, https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/N23493 , où l'on apprend ce qu’est l’obligation scolaire en ces termes :
« Les parents ont l'obligation de donner une instruction à leur enfant. Cependant, ils peuvent choisir le mode d'instruction :
- soit scolariser leur enfant dans une école ou un établissement d'enseignement (public ou privé),
- soit assurer par eux-mêmes (ou toute personne de leur choix) l'instruction de leur enfant.
Si leur choix se porte sur la scolarisation, l'assiduité de l'enfant sera contrôlée. »

Il y a donc un certain nombre de familles qui instruisent elles-mêmes 1,5% des enfants français soumis à l’obligation scolaire du CE1 au CM2. Ils doivent naturellement en faire la déclaration en mairie et sont alors également soumis à des contrôles destinés à vérifier qu’ils enseignent bien les programmes de l’Education Nationale à leurs enfants.

Qu’est-ce qu’on risque si on n’inscrit pas son enfant à l’école ou si on ne déclare pas l’instruire par d’autres moyens ?
Eh bien, la famille reçoit une mise en demeure de se mettre en règle de la part de l’inspection académique, et elle risque une amende de 1 500 €. Tout le monde se mettra en règle, soyez-en sûr. En allant ici ( http://eduscol.education.fr/cid46689/absenteisme-scolaire.html ) vous saurez ce qu’en coûte l'absentéisme scolaire. Je ne crois pas que ces dispositifs, pour de multiples raisons liées à l'âge, aux représentations familiales...) soient directement applicables à la scolarisation d'enfants de 3 ans. Ce qui me fait penser que seule l'obligation d'inscription sera retenue pour ces jeunes enfants, pas celle d'assiduité.

Mais de toute façon, si je me souviens bien, l’absentéisme en petite section devait avoisiner les 25% sur l’année, les après-midi surtout (et pas toujours par choix des parents !), puis descendre à 15% en moyenne section et 5% en grande section. (Mais Volmerange-les-Mines n’est pas un exemple type).

On voit bien que du point de vue des inscriptions, et même de la fréquentation, l’école obligatoire à 3 ans ne changera pas grand’ chose, et même rien du tout.

Revenons maintenant à une question vraiment sérieuse. 
Les statistiques de l’INSEE nous révèlent que seulement 11,6% des enfants de 2 ans sont actuellement scolarisés.
Ah ben, voilà le problème ! N’était-ce pas sur cette tranche d’âge-là qu’il fallait porter l’effort, monsieur le président ? N’est-il pas urgentissime, si l’on veut améliorer le langage des élèves, de les plonger le plus tôt possible dans le bain du beau langage ? 
Pourquoi Emmanuel Macron n’a-t-il pas mis l’école obligatoire à 2 ans ? C’est pourtant ça qui aurait été efficace !

Bah ! réponse trop facile : il n’y a pas assez d’enseignants, pas assez de structures, il faudrait que l’état recrute et que les communes investissent. Pas question de creuser le déficit de l’Etat ! Ouais, d’accord, mais alors ne viens pas nous dire que tu veux lutter contre les inégalités, hein ! Avoue plutôt que tu t'en fous.

Il y avait pourtant une demande. 
Je me rappelle très bien l’époque où les parents pensaient encore que l’école à 2 ans, c’est trop petit. Mais ils changeaient doucement d’avis. Et les chiffres devenaient parlants. Voyez donc sur le site de ce syndicat : http://11.snuipp.fr/ancien_site/maternelle.html
Après le bel élan des années 80 et 90 en faveur de la scolarisation des 2 ans, on ne pouvait, en 2007, que constater la dégringolade : de 35,4 % d’enfants de 2 ans scolarisés en 1998/1999, on est passé en 2006/2007 à 23,4%. Et aujourd’hui, à 11 misérables %.

Vous appelez ça comment, vous ? Progrès, amélioration ou régression, dégradation du service et de la mission de l’école publique ?

Bon, Macron, nous aura encore une fois enfumés, jeté de la poudre aux yeux, vendu pour une panacée un emplâtre sur une jambe de bois, avec l'aide complaisante des journalistes des radios et télés d’Etat, soi-disant le service public mais en vérité l'organe de propagande du régime.

Cependant, je me demande si j’ai rêvé ou si la présentatrice du 12-13 de France 3 de ce midi n'a pas réellement bafouillé le chiffre de 97,4% de scolarisation des enfants de 3 ans, comme un peu vergogneuse de n'être pas assez courageuse pour le claironner - peut-être un reste d'honnêteté ?

lundi 26 mars 2018

Danse du ventre, cagoules et battes de base-ball

Hier, dimanche soir, sur France 2, deux infos devaient nous interpeller.

D’abord, il y a la disparition de l’art de la danse du ventre en Egygte, à cause du retour de l’islam radical. Avant, elles étaient des milliers de danseuses ; aujourd’hui, il n’en reste même pas une cinquantaine. Et le reportage de suggérer que la danse du ventre est une expression de la liberté. A moi, vu d’ici, ce me semble plutôt une expression du pouvoir de l’homme sur la femme, de la soumission de la femme à la poigne de l’homme.

L’autre info d’hier soir, c’était ce doyen de la faculté de Montpellier qui a envoyé des cagoulés tabasser les étudiants grévistes (dont, avant ça, on n’avait pas entendu parler sur France 2).

Vous pensez ce que vous voulez, que le blocage de l’université n’est pas légitime, que ces étudiants sont des terroristes, mais vous n’organisez pas un pogrom à coups de battes de base-ball pour les déloger. Vous laissez la justice et la police faire son boulot, avec ses flash-balls et ses grenades lacrymogène. Vous pouvez aussi laisser les autorités politiques discuter, négocier, résoudre la situation.

Ce qui choque dans cette affaire, c’est que des gens puissent se croire autorisés à rendre la justice et faire la police par le moyen d’une violence sans limites qui laisse assez entrevoir à quel point ils sont guidés par le sentiment de haine pour ceux qui ne pensent pas pareils qu’eux. Ces vaillants briseurs de grève sont-ils donc du Front National ? Certainement pas, sinon, les journalistes se seraient dépêchés de le dire. Et puis le futur ex-FN n’a actuellement pas l’esprit à casser de l’étudiant ; au contraire, ce qui gêne Macron le réjouit... Sont-ils d’autres groupuscules d’extrême-droite ? Que nenni. D’extrême-gauche ? Evidemment pas. Alors qui ? (Ce matin sur France Inter, j’entends qu’il s’agirait d’« identitaires » ; l’art vicieux de ne rien dire, mais de laisser supposer).

Eh bien non ! Qu’est-ce qui reste, alors ?  Ce sont bien sûr des ultra-libéraux qui ne supportent pas que les esprits libres mettent leur grain de sable dans leur petit système de caste. Ce sont des admirateurs, des disciples d’Emmanuel Macron qui ne supportent pas que leur gourou soit contesté. C’est Macron lui-même, avec sa morgue, sa férocité et sa rigidité assumées, qui a créé cette milice spontanée.

Que ces voyous se sentent aussi forts aujourd’hui, plus forts que la police, que la justice, foulant aux pieds la démocratie, jusqu’à casser la gueule de ceux qui se défendent d’eux, donne en effet une idée du sentiment de toute puissance qui règne en ce moment du côté de « En Marche » et qui s’exprime régulièrement par le mépris cynique de ses cadres et de son leader à l’égard du contribuable, du travailleur, du retraité, du peuple qui essaie de ne pas se laisser bouffer par eux.
C’est en faisant peur, à coups de battes de base-ball, que tous les totalitarismes se sont imposés. Mais dans le cas présent, il faudrait encore que le peuple acquiesce, ce dont je doute tout de même. Cette violence est donc peut-être une première manifestation de faiblesse…

Attendons les conclusions de l’enquête, dont France 2, la télévision du régime, ne manquera pas de ne pas nous faire part, s’il apparaissait que j’ai raison. A cet égard, un indice révélateur : on n’a pas entendu que le premier ministre ou le président de la République aient, sinon condamné, du moins regretté cette ignominieuse bastonnade (ça leur aurait arraché la gueule !?). 
Qui ne dit mot consent. 









lundi 5 mars 2018

Cinq étoiles, Lega Nord, populisme, l'Union Européenne a les oreilles qui sifflent

Ca y est, le « Mouvement Cinq Etoiles » a dépassé tous les autres partis politiques italiens, au nombre de voix exprimées lors de ces élections législatives. Dénoncé comme populiste et antisystème, deux anathèmes aussi vénéneux que complotiste, antisémite et islamiste, par les grands medias toujours pressés de disqualifier tout ce qui menace un tant soit peu l’ordre établi qui leur confère volontiers ce pouvoir et cette importance, il faut donc croire que 29 à 32 pour cent des électeurs italiens sont antisystème et assez naïfs pour se laisser séduire par le populisme de gauche, celui qui veut virer tous ces « politiciens professionnels pourris qui fricotent avec la Finance et la Mafia », changer les traités européens, distribuer autrement la richesse. L’Italie est le premier pays industriel d’Europe, mais les salaires ne suivent pas.

Ah la la ! Que ça fait mal, tant d’ingratitude, à tous ces braves socio-démocrates qui, depuis la guerre de 40, se sont crevé la paillasse pour nous sauver de l’aberration marxiste et de tous les gauchismes ! La riposte a d’ailleurs été immédiate, chez nous, en France. Libération, par exemple : « 5 choses à savoir sur le M5S (Movimento Cinque Stelle) : ils n’ont conquis que quelques grandes villes mais pas de région, ils perdent certains de leurs élus en route (dont des pourris), leur programme change selon les circonstances, les italiens l’ont voté par défaut, le mouvement a des origines comiques (créé il y a cinq ans par un humoriste). » Ca sonne grinçant, mesquin et mauvais joueur, non ?

Que penser aussi des électeurs italiens qui ont donné à la coalition Forza Italia - Ligue du Nord - Frères d’Italie entre 33,5 et 36,5 pour cent des suffrages ? Berlusconi ne comptant que pour un tiers dans ce résultat, et si l’on considère qu’il n’est pas franchement populiste, force est de constater que 21 pour cent des Italiens sont séduits par un populisme d’extrême droite qu’on qualifie volontiers de fascisant. La cible favorite des Frères d’Italie (3,5%) est en effet le « migrant ». Avouez qu’ils en ont eu plus que leur part, les Italiens, et que l’Union Européenne les a bien laissés se démerder avec le problème. Du coup, pas mal d’Italiens sont en plus devenus anti-européens.

Au total, c’est donc la moitié du pays qui serait tombée dans les rets des populismes. Pardonnez-leur, Saint Jean-Claude (Juncker), car ils ne savent ce qu’ils font. Prions, afin que le populisme ne nous soumette pas à la tentation : « Je suis un Européen convaincu, le Parti Démocrate et le Centre sont dans les choux, alors faites que Berlusconi l’emporte, même avec l’extrême droite, car il est un Européen convaincu, et sauvera le système, faites que les gauchistes se ramassent, je suis un Européen convaincu. »

Comment ne pas devenir fou de rage quand on voit Berlusconi, inéligible pour fraude fiscale, toujours là, en train de tirer les ficelles de la politique à droite ? Est-ce que c’est normal, ou c’est moi qui n’ai pas les bonnes lunettes ? On n’entend pas beaucoup des journalistes sur cette question. Peut-être ont-ils zappé que ce sont des gusses comme Berlusconi qui font monter la défiance à l’égard des politiciens et de l’Europe qui en est pleine ? Se sont-ils par exemple demandé pourquoi le parti de Matteo Renzi, Macron avant Macron, a sombré dans les profondeurs du classement ?


samedi 3 mars 2018

Les Césars, les femmes, les hommes, l’égalité, le salaire

Pendant que je lavais les bols du petit déjeuner, Francine me racontait les Césars, en particulier que le présentateur avait annoncé le César du meilleur rôle féminin comme « pareil au masculin, mais avec 30% de salaire en moins ». Bravo ! C’est là qu’est véritablement le nœud de l’affaire de l’égalité des hommes et des femmes.

Que les femmes soient partout payées comme les hommes est en effet la première chose à faire : toutes les autres avancées en découleront. L’homme pourra quitter plus tôt le boulot pour assister à la réunion des parents d’élèves, il pourra prendre sa journée pour son enfant malade, et son congé parental, et du coup se mettre à changer les couches, à faire la vaisselle, la lessive et le ménage. Pour ce qui est des violences, ça peut certainement aider, mais il s'agit tout de même d'une autre affaire, l’éternelle question des représentations et du pouvoir, avec les graves séquelles de 2000 ans de terrorisme religieux ; c’est la société tout entière qui doit s’allonger sur le divan du psychanalyste. Nous verrons ça une autre fois.

Pour ce qui concerne l’égalité au travail, il y a un sérieux hic : c’est qu’il n’est pas du tout possible de payer les femmes comme les hommes. Si, si. Demandez donc à un rentier ou à un patron du CAC40, demandez à un économiste ce qu’ils en pensent. Je ne développe même pas leurs arguments, qui n’ont rien à voir avec un quelconque souci éthique, car vous les avez forcément en tête, eux-mêmes n’ayant pas manqué autrefois de s’en ouvrir dans les médias. Aujourd’hui, bien sûr, ils se font plus discrets parce qu’ils sentent bien qu’il serait mal venu de justifier cette différence salariale, cette iniquité, par une si égoïste et vulgaire motivation, et que l’idéologie qui les rend si agressifs et sûrs d’eux, bien que triomphante, a quand même repris du plomb dans l’aile.

Vous voyez ? Vous voilà forcés de constater comme moi que l’égalité de salaire des hommes et des femmes est incompatible avec un monde capitaliste et libéral qui considère le temps comme de l’argent et le rendement comme la valeur suprême, la seule qui ne se puisse pas discuter. Le combat pour l’égalité n’est pas entre les femmes et les hommes, mais simplement la lutte des classes. Dans ce contexte, vous aurez beau faire, rien ne changera.

Quand par exemple, je lis sur le site du Figaro « À l'image d'Hollywood, la grande famille du cinéma français a décidé de montrer son soutien à toutes les femmes victimes de harcèlement ou de violences sexuelles. », en affichant un petit ruban blanc, je me dis que c’est gentil, mais seulement du show-business. Parce que tu ne peux pas réclamer le respect si tu ne réclames pas d'abord l'égalité, et tu n'auras pas l’égalité si en même temps tu continues de désirer le libéralisme.

La preuve : Macron et son gouvernement, qui étaient tout chauds et pressés pour la « modernisation » du code du travail, n’ont pas voulu imposer l’égalité des salaires. Pourtant, une simple ordonnance de plus... Pfuit ! et le tour était joué. Non, non, ils n’ont pas voulu faire ce cadeau aux femmes parce qu’ils craignent que les riches se fâchent et s’en aillent de France. En vérité, ils ont généreusement pensé à nous, les hommes français, qui travaillons : oui, qu’est-ce que nous deviendrions s’il n’y avait plus de riches en France pour nous faire l’aumône d’un salaire et nous permettre de nourrir notre famille, hein ?

Pour rappel, le programme de la France Insoumise prévoyait que l’imposition stricte du principe « A travail égal, salaire égal » ramènerait aussitôt les caisses de retraite à l’équilibre financier, par le simple jeu des cotisations.
- Aha ! c’est encore l’entreprise qui aurait payé !
- Mais non, l’entreprise était sauvegardée car, en même temps, les dividendes auraient été plafonnés.
- Là ! Vous voyez bien que ce n’est pas possible de payer les femmes comme les hommes.

- Oui, comme il n’est pas possible de payer les travailleurs détachés au même tarif que les nationaux.

vendredi 2 mars 2018

Blog, publicité, monétisation, visibilité, commentaires, anonymat, modération, censure

Ça m’a pris comme ça, d’un coup, tout à l’heure en beurrant ma tartine. Et je suis allé fouiller dans la mécanique de mon blog « Vous en pensez quoi », explorer les outils mis gratuitement à ma disposition par Google pour le développement de ma petite entreprise de publication de ma pensée (nulle autre), que jusqu’à présent j’ai utilisés sans trop me poser de questions, étant peu curieux de nature.

Malgré que j’avais déjà survolé les diverses rubriques, j’ai tout de même découvert plusieurs choses. Que, par exemple, je pourrais « faire de ma passion une activité rentable », gagner des sous en acceptant de la publicité et « être payé tous les mois ». Alléchant, hein !? 
Non, pas du tout. Le fric, je m’en fous et j’ai la pub en horreur. Enfin, jamais je ne ferai cette crasse à des gens comme vous, qui avez eu la bonté de vous abonner ; jamais je ne vous infligerai de la bête pub pour quelque produit qu'il soit, même pas pour des bons. « La pub nous prend pour des cons, la pub nous rend cons. » Fameux slogan de Hara-Kiri avant qu’il devienne Charlie -Hebdo. Et comme c’est vrai ! 

Non mais, vous avez vu ces clips vantant des chips, des assurances et des vérandas, qui nous présentent, nous - car c’est bien vous et moi que nous observons alors en pleine action sur l’écran -, comme des gosses, des abrutis ou des débiles, pipi caca lolo, mal élevés, en proie aux sentiments les plus vils, envie, jalousie, intempérance ? Vous avez vus comme ils évitent surtout bien de solliciter notre intelligence ? 
Et puis, je ne connais rien de plus agaçant que ces sites où les multiples fenêtres de pub mettent un temps fou à s'installer, où elles s'ouvrent par surprise au moment où vous allez cliquer sur votre choix, où même on vous sort du site pour vous envoyer sur un autre... Non, pas ça. D'ailleurs, vous n'y viendriez plus. 

Ca me fait penser (pour une raison personnelle et fortuite) à cette pub pour la DMLA. Vous vous rappelez… la dame âgée qui se cache un œil et qui ne voit plus que la moitié de son petit-fils ? Et la voix très sérieuse qui dit que vous devriez aller dare-dare consulter votre toubib ? Dès le début, je me demandais pourquoi on faisait de la pub pour un truc si rare, qui n’arrive que juste avant que vous cassiez votre pipe alors qu’il existe des tas de maladies bien plus graves à prévenir. Louche, non ?

Bon, depuis, j’ai eu un petit problème à l’œil (pas grave), mais voilà pas que l’ophtalmologiste me détecte en prime un commencement (oh, presque rien, mais…) de DMLA. Pourtant, je n’ai jamais remarqué le point noir, ni les lignes qui dévient ! J’ai donc un doute (oui, je suis suspicieux de nature) Mais quoi, je suis bien obligé de lui faire confiance, avec toutes ses machines qui me scannent… Je vais donc acheter mes médicaments et là, que vois-je ?
Eh ben, qu’il ne s’agit que de simples compléments alimentaires, des plantes, du gingko biloba, des acides gras, des vitamines, et autres machins que tu avales aussi quand tu manges une banane (c’est l’ophtalmo elle-même qui me l’a dit). Et elle m’en a filé pour six mois, dis donc. Six mois pour empêcher que la maladie progresse ? Mais non ! En fait, je réalise que c’est tout le restant de ma vie que je devrai en prendre ! Sinon, la tache va s’agrandir, je deviendrai aveugle... Ca y est, j’ai peur. Au secours, docteur ! Je suis hameçonné. Même que c’est pas remboursé par la sécurité sociale, je vais continuer d’en prendre - on ne sait jamais.

Allez, je vous charrie. Je vais prendre les deux premières boîtes (je les ai payées quand même) et après je mangerai des myrtilles et du poisson. Paraît même que le vin rouge est bon aussi pour la vue. OK, je me soignerai au moins avec de bonnes choses. Et l'ordonnance, je la dépose dans la poubelle.

Accessoirement, je me pose la question suivante, qui est en fait la question essentielle : à qui profite le crime ? Qui a intérêt à ce que tu aies peur de la DMLA ? Le laboratoire qui fabrique ces pseudo médicaments, parbleu, mais c’est bien sûr ! Alors je me demande aussi qui a financé cette pub DMLA qui avait des airs de campagne de  prévention par la sécurité sociale. Le même laboratoire. Bingo ! La pharmacie, de plus en plus souvent, c'est l’art de nous soigner avec des riens qui coûtent cher, si possible pour des maladies qu’on n’a pas.

Deuxième découverte concernant ce blog : les « campagnes ». Google pourrait me rendre plus visible, sur la toile. C’est, je crois, ce qu’on appelle le référencement. Concrètement, si c’est bien fait, quand vous entrez dans un moteur de recherche « toutou » ou « money » ou « météo », ou n’importe quelle connerie, mon blog apparaît aussitôt le premier des 113.289.245.044 réponses trouvées en 2 virgule 157 secondes. Ouaf ! C’est sûr, comme ça, on peut se faire des millions d’abonnés, de visionnages en tout cas, partout sur la planète, même des gens qui ne comprennent pas un traître mot de Français. Evidemment, le référencement, ça se paie. Du coup, faudrait que j’accepte les pubs pour rentrer dans mes frais…

Mais non, je n’ai pas envie de millions d’amis à la mode de Facebook, vous me suffisez largement. Enfin, si vous étiez un peu plus nombreux, je ne me plaindrais pas, hein, on est bien d’accord. Mon désir d’être lu n’est cependant pas du tout narcissique, encore moins maladif : je n’ai rien à prouver et je m’estime assez raisonnablement, je crois. J’écris parce que j’aime écrire, et je le partage parce que j’aime partager. Tout au plus me crois-je obligé de militer un peu pour la cause et les idées qui m’ont fait rejoindre la France Insoumise. N’allez pas chercher plus loin.

Le dernier truc, c’est comment fonctionne le système des commentaires. Je croyais que tout le monde et n’importe qui pouvait en poster au bas de chacun de mes articles. Et alors parfois je me désolais d’en avoir si peu. Mais je viens de découvrir que seuls les « utilisateurs inscrits » (les abonnés, je pense) y sont autorisés automatiquement. J’ai donc cliqué sur la case « tout le monde » et normalement vous devriez maintenant pouvoir commenter à votre guise. Si ce n’est pas le cas, faites-le moi savoir, je tâcherai de remédier à la chose.

J’ai vu en même temps que Google m’avertit incidemment que le commentaire peut poser problème, en la personne de l’anonyme enragé ou malintentionné qui posterait des injures et autres saletés sur « ma page ». Si je désirais verrouiller ce qui paraît publiquement sur le blog, j’aurais ainsi la possibilité de modérer les commentaires.
Modérer, voilà un mot qui m’a frappé lorsque je l’ai entendu pour la première fois ; c’était à la télé, il y a pas mal d'années déjà, où le présentateur devenait tout à coup un modérateur. Modérer, c’est baisser le ton, faire moyen, ébarber sur les bords, empêcher l’esclandre. Le présentateur télé était ainsi ipso facto investi d’une tâche de raboteur partial, coupant la parole, interdisant tout ce que la chaîne ne voulait pas entendre, bref, le présentateur devenait un censeur - assumé ! Nous avons assisté là à l’intronisation du politiquement correct comme principe fondamental de la communication télévisuelle.

Remarquez bien que depuis que le direct a disparu des émissions de télé (oui, car il n’y a plus de vrai direct, tout est maintenant diffusé avec un décalage plus ou moins grand - quelques minutes parfois - qui permet toujours de couper des passages indésirables et de manipuler le spectateur, eh bien, depuis ça, on ne dit plus modérateur à la télé. Plus besoin ! Retour au mensonge originel : présentateur, ça fait impartial, mais la censure politiquement correcte est plus que jamais en vigueur.

Sur Internet, c’est un peu pareil. Mais moi, ça ne m’intéresse pas. Je ne veux pas censurer. Vous pouvez donc vous lâcher. Seul truc : les anonymes, si l'odeur de vos commentaires m'indispose, je vous supprime. (virtuellement, s’entend).