Les infos : que des catastrophes en ce moment. Ca plombe le moral.
On a peur, putain : chaque jour, une attaque au couteau, à la machette, aux cris de "Allah Ouakbar". La croisade des islamistes ! Le grand remplacement ! La fin des haricots !
Et maintenant, voilà que l'effigie de notre président a été piétinée, brûlée, conchiée en divers pays où la charia tient lieu de constitution. Et voilà que les produits français - la vache qui rit ! - sont boycottés. En plein deuxième confinement, les producteurs français apprécieront.
Ah, ça me fait mal, quand même, qu'on soit pas aimés, nous, les Français.
Pas vous ? Ah bon ? Vous vous en branlez, de ce que pense toute cette racaille ? Vous voulez juste qu'on leur en foute plein la gueule à ces métèques de merde ? Et p'is virer tous les musulmans du pays aussi ? Pour sauver la civilisation ? Ah ouais...
C'est grave : vous en êtes à couteaux tirés, alors...
Dans le fond, moi non plus, j'ai pas eu mal que la France soit pas aimée, parce qu'à vrai dire je me sens pas responsable des conneries que notre président twitte la nuit en se prenant pour La France (pour nous), juste parce qu'un autre président, aussi givré que lui, lui a fait un pied de nez.
Non, les amis, faut arrêter l'amalgame.
Macron, c'est l'empereur provisoire, alors que les Français, c'est nous, les Français de toujours, même si on n'est que de la deuxième génération.
Alors quand un fachiste périphérique crache à la figure de notre fachiste national, moi, ça ne m'atteint pas. Je ne suis ab-so-lu-ment pas concerné. Qu'il avale le mollard lui-même.
Si vous voulez, en gros, je suis prêt à le livrer à la vindicte de la foule, islamique ou gilet jaune, assoiffée de vengeance. Sans le moindre remords. Je vous dis pourquoi.
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Le jour où il viendra à ces cons-là de dirigeants (Macron, Erdogan et les autres) l'idée de régler leurs comptes personnels à coups de canon pour sauver leur ego en même temps que leur cote électorale, j'appellerai à la désertion. (rappelez-vous la belle chanson de Boris Vian à propos de la guerre d'Algérie !)
On a déjà été casser du Mouammar Kadhafi pour plaire aux Américains et empêcher qu'il révèle combien de millions il avait versés pour la campagne présidentielle de Sarkozy, et ça a foutu le bordel total en Afrique du nord, avec les guerres de clans, la voix libre aux bandits soi-disant islamistes et l'afflux de migrants fuyant la guerre, alors c'est pas pour recommencer, juste pour combattre les hallucinations de Jupiter.
Quoi, quoi, on n'y est pas encore ? Eh ben, les morts français du Mali, de Syrie et d'ailleurs, et les décapités de chez nous, apprécieront la nuance !
J'entendais aussi le commentaire suivant à propos des islamistes terroristes : "Ces gens-là ne comprennent pas la laïcité à la française". C'est sûr, ils n'ont pas la culture pour... Même les Amerloques la comprennent pas. Alors...
Mais le problème, c'est que notre président non plus ne comprend pas la laïcité à la française.
Quand en réponse aux derniers "attentats terroristes islamistes", il affirme, dressé sur ses ergots, que la France ne renoncera jamais à la laïcité, ni aux caricatures, il se pose d'abord et à bon compte en défenseur des libertés, lui qui les restreint toutes, jour après jour depuis le premier de son mandat.
Puis il confond liberté d'expression avec laïcité.
Puis avec lui, tous les médias main stream ont assimilé la liberté d'expression au droit de caricaturer. Comme si la caricature était à la fois le summum et la totalité de la libre expression... alors qu'elle est seulement une façon de mettre les rieurs de son côté. (Question : est-il possible aujourd'hui de caricaturer un juif avec un nez et des doigts crochus ?)
Enfin, notre président adresse là un doigt d'honneur aux islamistes... et en même temps à tous les musulmans. Mais ça, bas du front comme il est, il ne le voit pas.
Eh oui, les musulmans - je le sais, juste parce que je suis capable de me mettre à leur place - ont tous été choqués par les caricatures de leur prophète. L'immense majorité d'entre eux ne l'a pas dit et a fait front républicain : "Après tout, l'église romaine est à la même enseigne que nous", s'étaient-ils dit. Pas de quoi faire un fromage, donc. "Viens, Djamil, entrons dans la mosquée et prions."
Mais c'était compter sans les grandes manoeuvres électoralistes : LR, LREM, RN, toute la clique de la droite en a rajouté sur le choc des civilisations et l'Islam (radical !?) ennemi de la république, avec injonction faite aux musulmans de s'expliquer sur la radicalisation islamique.
Dernières conséquences de cette délirante guerre de religion : des présidents de région ont proposé de distribuer des caricatures aux élèves des collèges et lycées ; un pasteur protestant a proposé un concours de caricatures, etc.
Tous ces gens emboîtent allègrement le pas au président sans voir qu'en n'étant que dans la provocation, ils jettent de l'huile sur le feu. C'est normal, en fait, car ils ne comprennent pas ce que leur attitude a de blessant pour des musulmans de Malaisie, du Bangladesh ou d'ailleurs. Ils n'ont pas la culture suffisante pour...
En tout cas, ce n'est pas comme ça qu'on apaise les conflits et qu'on résout les problèmes entre les humains.
Qu'ils ferment donc leur gueule !
Plutôt que de caricaturer le prophète, il serait plus efficace, pour lutter contre la radicalisation, d'informer honnêtement les gens de ce qui se passe en France et dans le monde.
La caricature, le voile, que sais-je encore, tout ça n'est que prétexte.
Le terrorisme n'est pas islamique.
Le terrorisme est politique, à l'extérieur de la France, et il trouve en France un terreau fertile dans l'injustice sociale.
Richard
(à suivre)
Bravo j approuve
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