mercredi 26 septembre 2018

Ecole : je me répète comme l'histoire se répète.

Qu’est-ce que j’entends ? Le gouvernement envisage d’ajouter une nouveauté au programme de l’école élémentaire : l’apprentissage du bien manger ! Non mais, quelle connerie ! Ce ne sont pas les enfants qui préparent les repas, ni ne font les courses, ni eux qui décident de ce qu’on mange. Alors il faudrait peut-être s’adresser aux bonnes personnes, celles qui ont ce pouvoir, c’est-à-dire les parents. Non ?

Déjà qu’avec la sensibilisation à la sécurité routière, aux dangers domestiques, aux dangers de l’Internet, au tri sélectif, à la politesse, l’initiation à une langue (ou une culture ?) étrangère qui a fait la preuve de son inefficacité, plus l’apprentissage de la flottaison en piscine (une heure de trajet, dix minutes dans l’eau), du maniement de la souris et de je ne sais quoi d’autre encore, les profs n’ont plus le temps d’enseigner l’écriture, l’orthographe, la rédaction de texte, la belle langue, le calcul et la résolution de problèmes, voilà que le ministre (un haut-fonctionnaire qui sévissait déjà depuis des années au ministère), semblant ne pas se rendre compte de l’ampleur du désastre, rogne encore sur le temps des apprentissages fondamentaux.

Mais qu’est-ce qu’il fout l’autre, le médaillé Field, Cédric Villani, le conseiller spécial pour l’enseignement des mathématiques ? Pourquoi on ne l’entend pas hurler ? Il devrait pourtant, parce qu’au train où ça va, l’école va remplacer les parents pour tout ce qui est de la vie courante. Et pourquoi pas faire de l'éducation sexuelle, tant qu’on y est ? Alors là, nous, en Moselle, on serait gâtés, vu qu’on a déjà un créneau religion obligatoire ! Et quand est-ce que l’école a le temps de former des élèves capables de devenir mathématiciens, ingénieurs, techniciens, hein ?

Bof ! Quelle importance, après tout. Je suis dégoûté : il n’y a rien à faire ; ça fait quatre décennies que ça dure, que le niveau scolaire dégringole. Les vieux instituteurs, qui freinaient au début, ont été remplacés par des professeurs, mieux payés, formatés, complices (j'en ai fait partie, au début). Chaque nouveau test en témoigne : l’école française est dans les profondeurs du classement international. Et le mouvement s’accélère, de génération en génération, parents et profs étant eux-mêmes les produits d’une école au rabais. Les meilleurs élèves d’aujourd’hui n’arrivent pas à la cheville des meilleurs d’il y a vingt ans, qui eux-mêmes font pâle figure. Alors les derniers de la classe, vous pensez… Mais cela ne trouble guère nos brillants politiciens qui disent vouloir améliorer l’école et font exactement le contraire, enfonçant le clou avec une obstination propre à laisser pantois.

Si c’était mieux avant ? Eh bien, une chose au moins était mieux avant, quand l’école était du ministère de l’Instruction Publique : elle instruisait ; tout le reste, l’éducation et les choses de la vie, s’apprenait à la maison. Quand l’enfant réussissait à l’école, les parents savaient que c’était grâce à eux, et quand il n’y fichait rien, ils faisaient comme s’ils n’étaient pas responsables, en se disant que l’intelligence est une loterie. A la vérité, ceux-là n’avaient tout simplement pas le mode d’emploi de l’enfance. D’où la nécessité d’une instruction à la parentalité !

Il ne suffit pas en effet d’aimer son enfant pour faire son bonheur. Il faut aussi l’éduquer. Parent, c’est un boulot à plein temps et une responsabilité qui s’étend à tous les domaines de la vie sociale présente et future de l’enfant.