mardi 31 juillet 2018

Macron a tout compris

La majorité "des Français sont des veaux" : vous leur faites ce que vous voulez, ils ne réagissent pas.

Macron a donc raison de faire de l'autoritarisme, de garder son estime à Benalla, de se fiche de l'opposition, de faire danser sa majorité, de s'asseoir sur la démocratie, d'insulter les gens, de taxer les classes moyennes et les retraités, de sucrer aux pauvres ce qu'il leur reste d'aide sociale pour vivre un peu dignement, de détruire la sécurité sociale, de favoriser les assureurs, de faire des cadeaux aux riches, de laisser couler l'évasion fiscale, de livrer les salariés aux appétits des actionnaires, de vendre les "fleurons de l'industrie française", de mentir effrontément et d'en rire.

Du coup, il a raison, aussi, le chômeur qui ne reprend le boulot que juste avant d'être rayé des listes de pôle-emploi, celui qui bosse au noir, le faux-malade, le parasite de la sécu, le fainéant, le revendeur qui maquille des bagnoles ou qui importe des clopes en fraude, le squatter qui ne veut pas se payer un logement, le resquilleur de cinoche, le chouraveur de supermarché, le commerçant qui gruge le fisc, le dealer qui roule en Ferrari, le pilleur de coffres, le policier qui touche des pots de vin, le chirurgien qui se fait payer sous la table...

Parce que Macron est tellement sûr de sa police, de sa justice, de ses médias et de ses députés qu'il se permet de mépriser les Français, les modestes, et d'ignorer, moquer, censurer, réprimer toute opposition, il a également raison le gamin qui fait "Salut, Manu", le rigolo qui lance un œuf à la tête du président, le délinquant qui défonce la vitre de la banque, le manifestant qui jette un cendrier à la tête des CRS, l'activiste, le saboteur, le désespéré au bout du rouleau qui se fera exploser...

Non ? C'est pas la société que Macron veut ? Comme aux Etats-Unis : chacun pour soi, contre les autres, trime, trime de l'enfance à la mort, pour creuser ton trou...

Non, franchement, je trouve que la France est un pays où ça commence à sentir très mauvais.

jeudi 26 juillet 2018

36 chaînes, mais un seul JT

Voici, au cas où vous seriez en congé, des nouvelles du monde selon tous les journaux télévisuels.

Il y aurait de l’eau sur Mars.
Cette question de l’eau sur Mars dont on nous bassine depuis quelques années est-elle vraiment si passionnante ? Sans doute y a-t-il  aussi de l’eau sur Jupiter et Pluton, et sur la Lune et jusqu’au fin fond de la galaxie, et de l’univers. Et alors ? Quand est-ce qu’on y va, camper au bord du lac ?

C’est la canicule.
Par parenthèses, ça fait déjà un moment, mais enfin, c’était la coupe du monde, hein… Bref, il suffit de le dire pour que les Français s’en rendent compte : ils rentrent leurs vieux et ils se mettent à boire de l’eau. Grave ! Ca me donne une idée : si j’avais des sous, j’irais sur Mars, je mettrais son eau en bouteilles, je la ramènerais sur Terre et la vendrais aux gogos qui ne savent pas quoi faire de leur pognon et je deviendrais plus riche encore. Mais j’ai pas les moyens.

Affaire Benalla.
Le parti LR présenté unanimement comme chef de file de l’opposition. Les autres partis ont l’air de suivre. C’est que les propriétaires des chaînes, après avoir soutenu et encensé Macron, sont prêts à le jeter comme un vieux tampax et à le remplacer par un neuf, pourvu qu’il soit de droite et ultra-libéral. Faudrait surtout pas que La France Insoumise gagne en popularité !

Affaire Benalla.
« J’ai fait une grosse bêtise » fait-il semblant de confesser, le sbire de la présidence. En le voyant dans cette vidéo flanquer un coup de poing sur la nuque du méchant « gaucho », j’avais d’abord pensé que Benalla était du Front National. Que ce soit juste un pote à Macron me réjouit, je l’avoue. Marine, pour sa part, doit boire du petit lait. Comme punition proportionnée à sa faute, je propose qu’on le prive de dessert pendant une semaine.

Affaire Benalla.
Macron condamné à s’expliquer (sans s’expliquer), tout En Marchant et tout suant, dans des villages reculés des lointaines Pyrénées. Vraiment, on dirait une bête aux abois. Les journalistes devraient avoir pitié, le laisser tranquille, quoi. Mais peut-être qu’après tout, c’est ça qu’il veut, lui ?

Donald Trump lui a dit : « Merci, Jean-Claude. »
C’est évidemment parce que dans les négociations sur le libre échange EU - UE, Juncker a baissé le froc de l’Europe pour que les Allemands puissent encore vendre des bagnoles aux States. Autrement, je ne vois pas pourquoi Trumpy aurait eu l’air si joyeux. Ah, on est bien servi !

L’EPR a de nouveau des problèmes techniques.
Je sais plus lesquels - des joints, des soudures, des fissures ou des soucis de casseroles - mais ça commence à nous coûter cher, cette lubie.

Une bonne nouvelle ? Euh… Où ça en est avec le Parcoursup ?




mercredi 25 juillet 2018

Lettre ouverte à Monsieur le Président Macron

« Le seul responsable, c’est moi. » Eh bien, c’est enregistré, Manu. Tu avoues enfin que tu es responsable de tout.


En fait, écoutant ton discours, je comprends que tu n’es responsable de rien : Benalla n’a jamais bénéficié de tes largesses aux frais du contribuable et il t’a trompé « à l’insu de ton plein gré ». En revanche tu dis assumer la sanction, la seule chose qu’on n’irait pas te reprocher si elle était vraie. Arrête de te foutre de notre gueule, Manu.

Tu voulais faire ton courageux mais ton intervention n’avait rien du tout de courageux car c’est bien contraint et forcé que tu es sorti de ton hiératique mutisme - pas vrai ? Pour moi, ton discours avait plutôt le goût de l’amertume, et j’y ai senti aussi la rage du désespoir. J’ai en effet bien remarqué comme tu essayais de réprimer le tremblement de ta voix. Ah, comme ça a dû te faire mal de consentir à cet sorte de contrition.

Tu l’aurais fait devant le peuple, à la télé, par exemple, en disant « en effet, j’ai merdé, par pusillanimité, je demande pardon, mais j’ai compris la leçon… » ça aurait eu un peu de panache. On aurait compati, on y aurait même peut-être cru. Mais là, à la sauvette dans un cocktail, faisant de surcroît de l’humour, comme si les faits n’étaient pas sérieux, comme si le peuple n’avait pas besoin d’explications… à mon avis, tu auras beaucoup, beaucoup déçu.

Et alors quand tu lâches, comme on fait la nique ou un doigt d’honneur, « Qu’ils viennent me chercher », mon Dieu, comme c’est puéril ! Tu n’as pas pu t’empêcher, hein ? Napoléon de cour d’école, va. Cabotin, matamore ! Au lieu de faire amende honorable, tu continues de bomber le torse. Mais les chiens t’ont levé, Manu ; et vont tellement venir te chercher qu’ils finiront par te forcer, tout intouchable Président de la République que tu es.

Tu veux mon avis ? Ta gestion de cette affaire s’assimile à un suicide. Elle va même, par réaction, convertir un tas de gens à… l’idée d’une sixième république, tiens ! Alors un conseil : si tu veux un peu rattraper le coup, baisse d’un ton, hein !

Bien à toi




mardi 24 juillet 2018

On est… on est… on est les champions !

Ouais. Une semaine après, on dirait bien que le soufflé est déjà retombé. Tant Mieux.

Je n’ai pas suivi la coupe du monde, vu trois matchs pour faire plaisir à ma femme, à mon fils et à mon oncle Gérard. Parce que le foot en soi, l’affrontement des nations, ne m’intéressent pas. Mais quand je dis ça, les gens ne me croient pas, comme si l’engouement pour le « Mundial » était à l’être humain aussi irrésistible que respirer. Pourtant, les matchs et les résultats sportifs m’indiffèrent et, à vrai dire, m’ennuient.

Ce n’est pas que je n’aime pas le foot : c’est le sport en général que je n’aime pas. La pratique sportive, d’accord - pas dans n’importe quelles conditions - mais le spectacle, fût-il populaire, non. Je n’aime pas la place que le cirque sportif a pris dans notre société, et encore moins la manière dont il nous est vendu : éducatif, porteur de « valeurs », facteur d’intégration et reflet de la vitalité nationale.
Rien de tout cela n’est vrai. Le sport en club et le sport à la télé ne portent que des « valeurs » de division, le reste fait diversion. Pensez-y sérieusement, vous verrez ! Evidemment, tout est fait pour que le spectateur n’ait rien à penser. Le spectateur du sport lui-même réclame d’ailleurs qu’on lui épargne la peine de penser.

Bon, revenons à cette coupe du monde. C’est la France, tout de même, qui joue, me rappelle-t-on. Comme si ça pouvait me motiver ! D’abord, la France ne joue pas : c’est « l’équipe de France » qui joue. Quand la France joue, c’est qu’elle est en guerre avec un autre pays. C’est une autre dimension ! L’équipe de France de pétanque n’est pas la France. Celle de foot non plus.

Même en faisant des efforts, je ne pourrais pas être fier de l’équipe de France, comme je ne suis pas fier de la guerre menée par Sarkozy en Libye, et même pas fier des artistes et des héros que le monde nous envie. En fait, je ne me rappelle pas d’avoir été fier d’être français depuis ma sortie de l’adolescence. Parce qu’on ne peut éprouver de la fierté que pour les êtres et pour les choses à l’existence desquelles on participe soi-même. On ne peut être fier que de soi-même. Autrement, ce n’est pas de la fierté, c’est par exemple du chauvinisme…

Bon, revenons à cette coupe du monde de foot. Le plus dégueulasse et horripilant est la façon dont l’importance de l’événement est amplifiée, exagérée, par les médias. En particulier, ceux qui ont obtenu à prix d’or quelques droits de diffusion (ah, la FIFA, quels pirates !) car il leur faut bien capter le public.
Alors on nous explique, avant même que cela puisse advenir, que la France entière est enthousiasmée, captivée, par cette compétition et qu’il serait inconvenant que quelque mauvais esprit ne le soit pas. Et j’ai bien l’impression que ça a marché ; mais les Français sont des moutons de Panurge, n’est-ce pas.
Puis, cela établi, on nous fait de chaque événement, ou non événement (un mot d’entraîneur, un bobo de star, une action de jeu, une crotte de nez), un sujet de palabres infinies, commentaires sans fin avec les mêmes mots et les mêmes images… ad libitum.

Il n’ont pas de mots assez forts : « tout un peuple vibre avec les Bleus », « ils nous font rêver », « un match de folie », « un geste sublime », « les joueurs français sont des génies », « ils se sont transcendés », « nous sommes aux portes du paradis », etcetera. Comme disait le regretté, et néanmoins insupportable, Thierry Roland : « Après ça, on peut mourir tranquille. »
Images à l’appui, on nous montrait comment, à chaque but français, bondir de sa chaise, agiter les bras et les poings serrés, en beuglant, la bouche largement ouverte, puis chanter sur le même air, successivement, « on est les plus forts », « on est en finale », « on est les champions » tout en sautillant sur place. Ca me faisait songer à ces candidats de jeux télévisés qui lorsqu’ils gagnent se déchaînent pendant une minute, éructant, hurlant, toout secoués de spasmes : comme ils n’ont pas de mot pour dire la joie (à part « c’est cool »), il faut en faire la démonstration. Mais là aussi, ça ne se fait que sous l’œil de la caméra.
En vérité, ce que j’ai vu de ces supporteurs excités ne m’a paru que simulacre de joie, simulacre de communion avec les autres.

Et voilà que notre bon président, se secouant de même se dépêche de récupérer la victoire pour son compte, avec ce petit commentaire, comme quoi « le succès de l’équipe de France devra ruisseler sur… » - sur la France des gens de rien, fainéants, analphabètes et ivrognes ? Il nous prend vraiment pour des imbéciles. Dans la foulée, j’ai même entendu un zélé commentateur sportif affirmer que la victoire serait un point supplémentaire de PIB. Tout est bon pour faire monter la mayonnaise.

Tout ce battage dramatique vise à nous abêtir, à fondre nos individualités dans la foule sans conscience, le troupeau grégaire qui court là où courent déjà quelques-uns… à leur perte. Les jeux du cirque flattent toujours les plus bas instincts. Encore heureux que les fanatiques qui brûlent les voitures à Marseille ou montent sur le toit des voitures en stationnement à Moulins, où j’étais pendant la demi-finale, ne sont que minoritaires.

J’aurais préféré que l’équipe de France soit éliminée dès le premier tour, pas à cause d’eux, mais parce que ça nous aurait épargné tout ce dégueulis médiatique et les débordements qui l’accompagnent. J’avais préféré la Belgique en demi, puis la Croatie en finale : leur partition du jeu au moins était plaisante.
Mais l’essentiel est de gagner, n’est-ce pas. La triche peut faire partie du jeu (la divine main de Maradona !). Après, le business continue de plus belle. C’est ça que l’argent a apporté au sport, pas des valeurs.

Ah oui, au fait, c’en est où, l’affaire Benalla ?



lundi 23 juillet 2018

Benalla, le sbire de Macron

Rentré de vacances déconnectées, je découvre le scandale politique et le branle-bas médiatique de l’affaire Benalla.

Vu à la télé :
Ca ne m’étonne même pas : il fallait bien que le totalitaire Macron, tellement sûr de sa toute puissance, trahisse un jour l’ampleur de sa haine pour le peuple ; mais attendons de savoir s'il y est pour quelque chose... En vrai, ça me fait bien rigoler.

Par ailleurs, cette vidéo, sur laquelle tout repose, pose quelques questions vulgaires, en sus de celles concernant la gestion des faits par le gouvernement et le président :
- qu’est-ce que ces deux manifestants ont dit ou fait pour devoir se prendre des baffes alors qu’ils sont déjà interpellés ? Qui sont-ils ?
- quelle mouche (haine, désir de terrifier, certitude d’impunité) a piqué ce copain de Macron pour venir là sans nécessité tabasser un manifestant déjà mis à terre par les CRS ?
- pourquoi cette vidéo n’est-elle rendue publique que trois mois après les faits ?

La justice et la commission parlementaire vont sans doute faire la lumière sur tout ça, puis les séides du président seront sermonnés et Gérard Collomb, après avoir vacillé un peu, restera à son poste, droit dans ses bottes. Circulez, il n’y a plus rien à voir.

Reçu d’Alain :

Où l’on découvre que :
- les vidéastes amateurs sont bien tranquillement derrière leur carreau à contempler la scène (pourquoi ne pas se montrer, voire porter secours à ces jeunes gens violentés ? pourquoi avoir supprimé le son ? pensaient-il déjà à monnayer leur film ?)
- les courageux policiers sont cinq pour cogner sur un seul type manifestement inoffensif

Encore une question : pourquoi les coups donnés par ces policiers en uniforme ne font-ils pas scandale pour les médias ? Peut-être estiment-ils que la police fait là son boulot, et qu’il est bien normal qu’elle matraque un peu les gens ?

Bonne journée