lundi 31 mai 2021

Amélie de Montchalin - Les invités de France Inter

31 mai 2021

Amélie de Montchalin
Ministre de la transformation (sic) et de la fonction publique

 Madame de Montchalin vient nous parler de la réforme de la haute fonction publique et surtout de la suppression de l’ENA.

On sent qu’elle a bachoté : elle récite. En résumé, l’objectif est de mettre à la place des préfets et des hauts fonctionnaires actuels des gens compétents, proches de la réalité du terrain et qui méritent leur place, dit-elle.

On comprend donc que les énarques sont incompétents et déconnectés de la réalité du terrain.
Tout le portrait du président Macron.

Mais nous ne sommes pas naïfs, évidemment : la réalité du terrain, dans la bouche d’un macroniste, ce n’est pas le chômage, la pauvreté, les difficultés quotidiennes, le manque de services publics, la dégradation de l’école, la paupérisation de l’hôpital public… non, le terrain d’un macroniste, c’est la macroéconomie, l’entreprise, l’actionnariat, l’ubérisation, le marché, le fric. D'où cohérence avec la réforme (voir ci-après)

Du contenu de la réforme cependant, de comment les futurs fonctionnaires seront nommés, Madame ne dit rien.
N’étant pas naïfs, nous subodorons l’entourloupe.

Et premièrement, n’aurions-nous pas dû être consultés puisque l’Etat, n’est-ce pas, c’est nous, le peuple français. La fonction publique est en effet à notre service. Normal  que nous puissions choisir collectivement la forme qu’elle prend.

Mais non. Le peuple compte pour du beurre. La voix du peuple, les macronistes (tout comme les LR, le RN et le PS), ils s’en foutent. Collectivement, nous sommes trop dangereux… pour eux, bien sûr. Nous sommes donc considérés pas eux comme des enfants dénués de raison. Et ce par des incompétents coupés du terrain qui ne méritent pas le pouvoir que moins d’un cinquième d’entre nous voulait au départ leur confier.

Si nous pouvions par un RIC révoquer nos élus, il y a longtemps que Macron serait retourné chez Rothchild. Et ni Sarkozy, ni Hollande n’auraient terminé leur mandat. 

Deuxièmement, nous savons bien que dans la bouche d’un néolibéral, il n’est pas de compétence valable en dehors de l’entreprise : management de la rentabilité, c’est-à-dire tout pour l’actionnaire.

Prenons donc le pari que cette réforme,en cohérence avec les principes néolibéraux, garantira que les prochains préfets et hauts fonctionnaires seront choisis parmi les cadres supérieurs des grandes entreprises, des banques et autres multinationales, et que leurs compétences seront alors bien sûr rémunérées à leur juste valeur. Objectif : continuer d’affaiblir l’Etat jusqu'à ce que notre voix n'ait plus aucune valeur.

Alexandre Benalla, qui dirige une société de sécurité, a toutes ses chances.